Actualités de l'Urgence - APM

25/06 2016
Retour

LE CH DE PAU ENGAGÉ DANS UN PLAN DE RETOUR À L'ÉQUILIBRE

PAU, 24 juin 2016 (APM) - Le centre hospitalier (CH) de Pau est engagé depuis le début de l'année dans un plan de retour à l'équilibre (PRE) financier à l'horizon 2018, a-t-on appris mercredi du directeur de l'établissement, Jean-François Vinet.

"Le CH a été mis sous PRE en janvier pour trois ans, par l'agence régionale de santé" en raison de l'existence d'un "déficit structurel de l'établissement, depuis quatre ans", a-t-il ajouté.

"La clôture des comptes 2015 du CH a révélé un déficit de 2,5 millions d'euros, sur un budget de 200 millions, sachant qu'en 2012, 2013 et 2014, le montant du déficit du CH était sensiblement du même ordre", a-t-il précisé.

"Le taux de marge brute du CH est par ailleurs plus proche des 3% que des 6 à 8% demandés par la DGOS [direction générale de l'organisation des soins]", a ajouté Jean-François Vinet.

Ces difficultés financières ne permettent pas, pour le moment, au CH "de réaliser son projet d'établissement, comprenant notamment la rénovation de son unité de soins de longue durée [USLD] (de 80 lits) vétuste, et l'extension du plateau technique opératoire du CH pour regrouper toutes les activités interventionnelles sur un même ensemble", a-t-il souligné.

Directrice de la délégation départementale de l'ARS, Maritxu Blanzaco, contactée mercredi par l'APM, a indiqué que "les efforts demandés au CH de Pau dans le cadre du PRE correspondaient à un impératif de performance des établissements" à inscrire "dans le contexte de la création prochaine des GHT".

"L'ensemble des établissements futurs membres du GHT du Territoire Béarn Soule qui se dessine étant en difficultés financières, il est important que le CH de Pau, qui devrait être établissement support du GHT, retrouve un équilibre financier", a-t-elle pointé.

"Les efforts demandés au CH de Pau, dans le cadre de son PRE, concernent principalement la maîtrise des effectifs, à travailler dans le cadre du virage ambulatoire", a-t-elle expliqué.

"D'autres pistes de travail ont aussi été évoquées: une poursuivre des efforts en termes d'optimisation des achats dans le cadre du programme Phare, et en prévision de la prochaine mutualisation des achats des établissements dans le cadre du futur GHT. Et un meilleur codage de l'activité, l'ARS ayant demandé à l'établissement de travailler sur sa chaîne de facturation", a-t-elle précisé.

Au vu de ces exigences, la direction du CH de Pau "a travaillé sur la dimension capacitaire de l'établissement", par le biais du virage ambulatoire, avec pour objectif "de mettre en place une organisation plus adaptée aux nouveaux modes de prise en charge des patients et à la tarification" comme l'a souligné Jean-François Vinet.

"Entre janvier et mai, la direction et les médecins du CH ont ainsi travaillé à une nouvelle organisation de l'activité", sachant que "traditionnellement, les places d'hospitalisation ambulatoire étaient, au CH de Pau, répartis par service", a-t-il ajouté.

"Un nouveau schéma d'organisation des activités a été défini le 19 mai, incluant un déménagement [de l'activité ambulatoire] des différents services [vers une unité d'hospitalisation de jour], accompagné de la suppression de 25 lits d'hospitalisation conventionnelle et de la création de 30 places d'hospitalisation ambulatoire".

"Cette nouvelle organisation se mettra en place à l'automne, entre le 15 septembre et le 30 octobre", a précisé le directeur du CH.

===Appel à la grève contre la nouvelle organisation du travail

Le nouveau schéma d'organisation des activités a amené la direction de l'établissement "à travailler, avec la direction des soins, à une nouvelle organisation du travail", a indiqué Jean-François Vinet.

Sans chiffrer les réductions de postes afférentes au développement de l'activité ambulatoire, le directeur du CH a reconnu que "cette nouvelle organisation du travail à mettre en place [pouvait] être source d'inquiétudes pour le personnel".

Il s'est dit "ouvert aux propositions d'amélioration du projet, à condition que cela ne le dénature pas", et évoqué de premiers échanges en la matière, "avec la CME, suivis de modifications apportées au projet, comme la réinjection de personnel infirmier et aide-soignant en journée sur quelques secteurs d'activité".

Présentées au comité technique d'établissement (CTE) le 17 juin, les nouvelles maquettes d'organisation du travail au CH ont été refusées à l'unanimité par les représentants du personnel.

Elles ont par contre été approuvées par le conseil de surveillance de l'hôpital le 20 juin.

Jean-Claude Arocena, secrétaire général de la CFDT Santé social du Béarn, joint par l'APM jeudi, a indiqué qu'un préavis de grève avait été déposé par l'intersyndicale de l'établissement - CGT et CFDT - pour le mercredi 29 juin, suite à l'assemblée générale du personnel du 21 juin.

"Notre inquiétude, ce n'est pas le virage ambulatoire du CH, qui correspond à de grandes orientations nationales. Le problème est celui d'une restructuration d'ensemble qui, telle quelle, risque se faire au détriment de la prise en charge des patients et de l'emploi", a-t-il expliqué.

"A cet égard, les maquettes d'organisation du travail ont été, selon nous, insuffisamment travaillées", qui plus est "sans que les représentants du personnel y soient associés", a-t-il jugé.

Joint par l'APM vendredi, le délégué CFDT du CH de Pau, Cédric Lucas, a ajouté que "ce qui bloquait n'était pas tant le probable redéploiement de 22 postes d'infirmières et de 29 postes d'aides-soignantes consécutif au virage ambulatoire", que "la nouvelle organisation du travail se dessinant suite aux injonctions de réduction de la masse salariale de l'ARS".

"D'après nos estimations, entre 40 à 50 postes pourraient disparaître", du fait d'une "diminution du ratio soignants/patients", de prévisions de "non remplacements de départs à la retraite et de non renouvellement de contrats d'agents contractuels", voire d'une disparition du "pool de remplacement (infirmiers et aides-soignants)", a-t-il indiqué.

"Aujourd'hui, la réorganisation de l'activité s'accompagne de suppression de postes alors que l'on aurait pu, d'abord, travailler sur l'optimisation du temps de travail dans le services", a relevé Cédric Lucas, évoquant à ce propos "les propositions faites en la matière, en 2014, par la CFDT, à l'occasion de la renégociation de l'accord local sur les 35 heures". "Une charte avait même été signée entre direction et CFDT à ce sujet (...) mais le travail n'a jamais commencé".

=== Mouvement de grève aux urgences du CH lundi prochain

Le délégué CFDT de l'établissement a par ailleurs fait état "d'une situation sociale tendue au service des urgences du CH", et du préavis de grève qui avait été déposé par la CFDT pour le 27 juin.

"Les agents du service étant en souffrance, travaillant à flux tendu, nous demandions une infirmière supplémentaire la nuit, deux aides-soignantes supplémentaires de 7h à 21h30, un agent de sécurité positionné aux urgences et la présence de deux brancardiers de 13h30 à 21h30", a-t-il expliqué.

"Jeudi après-midi une négociation entre direction, CFDT et représentants des agents du service des urgences a eu lieu à ce propos", a-t-il indiqué.

"Nous en sommes sortis plutôt satisfaits, ayant obtenu satisfaction sur toutes nos demandes sauf le poste d'infirmière, pour lequel la direction nous a demandé qu'une analyse fine des besoins soit menée d'ici fin septembre", a-t-il ajouté.

"Mais en dépit de cette avancée, les agents des urgences ont désiré maintenir leur mouvement de grève."

"Trois nouveaux préavis de grève ont par ailleurs été posés par l'intersyndicale pour les 1er, 5 et 7 juillet, sans que les agents en aient encore été informés, concernant, non pas les urgences, mais la réorganisation du travail", a-t-il annoncé.

Le CH de Pau dispose de 800 lits et places, et emploie 2800 salariés, dont 400 médecins et internes.

ed/san/APM polsan

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

25/06 2016
Retour

LE CH DE PAU ENGAGÉ DANS UN PLAN DE RETOUR À L'ÉQUILIBRE

PAU, 24 juin 2016 (APM) - Le centre hospitalier (CH) de Pau est engagé depuis le début de l'année dans un plan de retour à l'équilibre (PRE) financier à l'horizon 2018, a-t-on appris mercredi du directeur de l'établissement, Jean-François Vinet.

"Le CH a été mis sous PRE en janvier pour trois ans, par l'agence régionale de santé" en raison de l'existence d'un "déficit structurel de l'établissement, depuis quatre ans", a-t-il ajouté.

"La clôture des comptes 2015 du CH a révélé un déficit de 2,5 millions d'euros, sur un budget de 200 millions, sachant qu'en 2012, 2013 et 2014, le montant du déficit du CH était sensiblement du même ordre", a-t-il précisé.

"Le taux de marge brute du CH est par ailleurs plus proche des 3% que des 6 à 8% demandés par la DGOS [direction générale de l'organisation des soins]", a ajouté Jean-François Vinet.

Ces difficultés financières ne permettent pas, pour le moment, au CH "de réaliser son projet d'établissement, comprenant notamment la rénovation de son unité de soins de longue durée [USLD] (de 80 lits) vétuste, et l'extension du plateau technique opératoire du CH pour regrouper toutes les activités interventionnelles sur un même ensemble", a-t-il souligné.

Directrice de la délégation départementale de l'ARS, Maritxu Blanzaco, contactée mercredi par l'APM, a indiqué que "les efforts demandés au CH de Pau dans le cadre du PRE correspondaient à un impératif de performance des établissements" à inscrire "dans le contexte de la création prochaine des GHT".

"L'ensemble des établissements futurs membres du GHT du Territoire Béarn Soule qui se dessine étant en difficultés financières, il est important que le CH de Pau, qui devrait être établissement support du GHT, retrouve un équilibre financier", a-t-elle pointé.

"Les efforts demandés au CH de Pau, dans le cadre de son PRE, concernent principalement la maîtrise des effectifs, à travailler dans le cadre du virage ambulatoire", a-t-elle expliqué.

"D'autres pistes de travail ont aussi été évoquées: une poursuivre des efforts en termes d'optimisation des achats dans le cadre du programme Phare, et en prévision de la prochaine mutualisation des achats des établissements dans le cadre du futur GHT. Et un meilleur codage de l'activité, l'ARS ayant demandé à l'établissement de travailler sur sa chaîne de facturation", a-t-elle précisé.

Au vu de ces exigences, la direction du CH de Pau "a travaillé sur la dimension capacitaire de l'établissement", par le biais du virage ambulatoire, avec pour objectif "de mettre en place une organisation plus adaptée aux nouveaux modes de prise en charge des patients et à la tarification" comme l'a souligné Jean-François Vinet.

"Entre janvier et mai, la direction et les médecins du CH ont ainsi travaillé à une nouvelle organisation de l'activité", sachant que "traditionnellement, les places d'hospitalisation ambulatoire étaient, au CH de Pau, répartis par service", a-t-il ajouté.

"Un nouveau schéma d'organisation des activités a été défini le 19 mai, incluant un déménagement [de l'activité ambulatoire] des différents services [vers une unité d'hospitalisation de jour], accompagné de la suppression de 25 lits d'hospitalisation conventionnelle et de la création de 30 places d'hospitalisation ambulatoire".

"Cette nouvelle organisation se mettra en place à l'automne, entre le 15 septembre et le 30 octobre", a précisé le directeur du CH.

===Appel à la grève contre la nouvelle organisation du travail

Le nouveau schéma d'organisation des activités a amené la direction de l'établissement "à travailler, avec la direction des soins, à une nouvelle organisation du travail", a indiqué Jean-François Vinet.

Sans chiffrer les réductions de postes afférentes au développement de l'activité ambulatoire, le directeur du CH a reconnu que "cette nouvelle organisation du travail à mettre en place [pouvait] être source d'inquiétudes pour le personnel".

Il s'est dit "ouvert aux propositions d'amélioration du projet, à condition que cela ne le dénature pas", et évoqué de premiers échanges en la matière, "avec la CME, suivis de modifications apportées au projet, comme la réinjection de personnel infirmier et aide-soignant en journée sur quelques secteurs d'activité".

Présentées au comité technique d'établissement (CTE) le 17 juin, les nouvelles maquettes d'organisation du travail au CH ont été refusées à l'unanimité par les représentants du personnel.

Elles ont par contre été approuvées par le conseil de surveillance de l'hôpital le 20 juin.

Jean-Claude Arocena, secrétaire général de la CFDT Santé social du Béarn, joint par l'APM jeudi, a indiqué qu'un préavis de grève avait été déposé par l'intersyndicale de l'établissement - CGT et CFDT - pour le mercredi 29 juin, suite à l'assemblée générale du personnel du 21 juin.

"Notre inquiétude, ce n'est pas le virage ambulatoire du CH, qui correspond à de grandes orientations nationales. Le problème est celui d'une restructuration d'ensemble qui, telle quelle, risque se faire au détriment de la prise en charge des patients et de l'emploi", a-t-il expliqué.

"A cet égard, les maquettes d'organisation du travail ont été, selon nous, insuffisamment travaillées", qui plus est "sans que les représentants du personnel y soient associés", a-t-il jugé.

Joint par l'APM vendredi, le délégué CFDT du CH de Pau, Cédric Lucas, a ajouté que "ce qui bloquait n'était pas tant le probable redéploiement de 22 postes d'infirmières et de 29 postes d'aides-soignantes consécutif au virage ambulatoire", que "la nouvelle organisation du travail se dessinant suite aux injonctions de réduction de la masse salariale de l'ARS".

"D'après nos estimations, entre 40 à 50 postes pourraient disparaître", du fait d'une "diminution du ratio soignants/patients", de prévisions de "non remplacements de départs à la retraite et de non renouvellement de contrats d'agents contractuels", voire d'une disparition du "pool de remplacement (infirmiers et aides-soignants)", a-t-il indiqué.

"Aujourd'hui, la réorganisation de l'activité s'accompagne de suppression de postes alors que l'on aurait pu, d'abord, travailler sur l'optimisation du temps de travail dans le services", a relevé Cédric Lucas, évoquant à ce propos "les propositions faites en la matière, en 2014, par la CFDT, à l'occasion de la renégociation de l'accord local sur les 35 heures". "Une charte avait même été signée entre direction et CFDT à ce sujet (...) mais le travail n'a jamais commencé".

=== Mouvement de grève aux urgences du CH lundi prochain

Le délégué CFDT de l'établissement a par ailleurs fait état "d'une situation sociale tendue au service des urgences du CH", et du préavis de grève qui avait été déposé par la CFDT pour le 27 juin.

"Les agents du service étant en souffrance, travaillant à flux tendu, nous demandions une infirmière supplémentaire la nuit, deux aides-soignantes supplémentaires de 7h à 21h30, un agent de sécurité positionné aux urgences et la présence de deux brancardiers de 13h30 à 21h30", a-t-il expliqué.

"Jeudi après-midi une négociation entre direction, CFDT et représentants des agents du service des urgences a eu lieu à ce propos", a-t-il indiqué.

"Nous en sommes sortis plutôt satisfaits, ayant obtenu satisfaction sur toutes nos demandes sauf le poste d'infirmière, pour lequel la direction nous a demandé qu'une analyse fine des besoins soit menée d'ici fin septembre", a-t-il ajouté.

"Mais en dépit de cette avancée, les agents des urgences ont désiré maintenir leur mouvement de grève."

"Trois nouveaux préavis de grève ont par ailleurs été posés par l'intersyndicale pour les 1er, 5 et 7 juillet, sans que les agents en aient encore été informés, concernant, non pas les urgences, mais la réorganisation du travail", a-t-il annoncé.

Le CH de Pau dispose de 800 lits et places, et emploie 2800 salariés, dont 400 médecins et internes.

ed/san/APM polsan

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.