Actualités de l'Urgence - APM

Sollicité par APMnews, le directeur a annoncé que le schéma directeur immobilier avait été finalisé au premier trimestre 2018. Ces 180 M€ seront notamment consacrés à la restructuration du plateau technique interventionnel, à la restructuration du pôle des urgences et à la construction d'un nouveau bâtiment accueillant les activités liées à la mère et à l'enfant.

Jean-François Vinet a précisé que l'objectif était de monter le dossier pour le Copermo et de "le mettre en discussion avec l'agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine" pour juin.

La préparation du programme de restructuration du plateau interventionnel a été engagée "pendant le dernier trimestre 2018", selon le discours prononcé lundi 21 janvier par le directeur lors de la cérémonie des voeux de l'établissement, dont APMnews a eu copie.

Ce projet prévoit une extension du bloc opératoire pour une mise en service d'ici à mi-2021. Et ce afin de "regrouper les activités anesthésiques et interventionnelles, par le transfert des deux salles de coronarographie et d’électro-physiologie, la salle de radiologie vasculaire, la création d’une salle hybride et d'une salle en réserve foncière pour des techniques nouvelles", mais aussi de "centraliser le plateau des endoscopies", "développer l’unité d’anesthésie et de chirurgie ambulatoire, avec une capacité portée à 30 places" (contre 17 actuellement).

Ce projet prévoit également d'"intégrer un hôpital de jour (HDJ) de cardiologie de 9 places en lien avec les salles interventionnelles" et d'intégrer "un espace de travail pour l'équipe d’anesthésie".

La restructuration du pôle des urgences, "sous-dimensionnées, avec des conditions d’accueil non adaptées à l'évolution continue de la patientèle", est aussi jugée nécessaire. Elles doivent par ailleurs être "repensées et restructurées afin de permettre à l’établissement de conserver l'attractivité qui est aujourd'hui la sienne pour les médecins urgentistes [...] et de renforcer le positionnement départemental de ce service".

Le nouveau bâtiment mère-enfant regroupera notamment la maternité, pédiatrie, ainsi que la réanimation néonatale et pédiatrique.

La date d'aboutissement des opérations concernant le pôle mère-enfant et le pôle des urgences n'est pas encore fixée, car "il faut qu'on rentre dans une démarche d'approbation par l'ARS de notre plan global de financement pluriannuel (PGFP) 2019", a exposé le directeur à APMnews. Le projet concernant le plateau technique interventionnel a quant à lui été approuvé dans le cadre du PGFP 2018.

Un autre projet majeur du CH, non compris dans la valorisation à 180 M€ du schéma directeur, et dont la séquence d'études architecturales a été menée en 2018, est la reconstruction de l'unité de soins de longue durée (USLD) de 80 lits du centre Jean-Vignalou.

Le CH table sur une "amélioration des conditions d’accueil pour les résidents, une amélioration des conditions de travail du personnel et l'adaptation aux pathologies aujourd'hui de plus en plus prégnantes avec la création d’une unité d’hospitalisation renforcée de 14 lits, a souligné le directeur dans son discours. Le directeur a indiqué avoir bénéficié de 800.000 € d'aides de l'ARS pour ce projet, qui représente 10 M€ d'investissements au total.

Un retour à l'équilibre incertain en 2018

Dans son discours, Jean-François Vinet a insisté sur l'importance de retour à l'équilibre financier" dans le cadre d'un plan de retour à l'équilibre (PRE) engagé en janvier 2016 (cf dépêche du 24/06/2016 à 17:25).

Celui-ci prévoyait un retour dans le vert en 2018. Début 2018, il avait d'ailleurs fait valoir que le CH pouvait envisager de "nouveaux projets architecturaux d’envergure" grâce à "la trajectoire de retour à l’équilibre" (cf dépêche du 23/01/2018 à 13:09).

Lors de la cérémonie des voeux du 21 janvier, Jean-François Vinet a fait valoir qu'il n'était "pas encore possible à ce jour de donner une prévision fiable concernant le résultat" 2018. Et d'ajouter: "Il faut rester prudent, d’autant que l'établissement garde un déficit cumulé d’environ 10 M€ et que le contexte national de baisse des tarifs ou de gel de crédits représente une contrainte forte". Interrogé à ce sujet par APMnews, le directeur a précisé attendre les résultats de décembre 2018 et ne souhaitait pas s'avancer sur la tendance finale.

Le budget principal 2018 s'élevait à environ 220 M€, a chiffré le directeur.

L'activité de l'établissement a crû de 1,5% en hospitalisation complète, de près de 3% aux urgences, de plus de 10% en hospitalisation à domicile (HAD) en 2018, a-t-il détaillé dans son discours.

En 2017, le CH comptait un peu plus de 500.000 € de déficit sur son budget principal, selon les chiffres clés de l'établissement diffusé sur son site.

Réflexions sur le dimensionnement du capacitaire

Jean-François Vinet a par ailleurs annoncé qu'un contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens (CPOM) 2019-2023 avait été signé fin 2018 avec l'ARS. Dans ce cadre, "l'ARS nous demandait de réfléchir à un dimensionnement plutôt à la baisse" du capacitaire, a expliqué le directeur. Ce dernier a proposé d'inscrire cette baisse dans la logique du dossier Copermo et de se projeter à "horizon 10-15 ans" plutôt que dans les 5 ans à venir. "C'est là, maintenant, que nous allons entamer les discussions avec l'ARS sur notre nouveau capacitaire."

Une première discussion va concerner "la part d'activité ambulatoire qu'on va pouvoir envisager en plus par transfert, tant en chirurgie qu'en médecine" et une seconde discussion va évaluer "la part d'activité, au-delà même de l'ambulatoire, qu'on estime probablement devoir augmenter en termes de capacité d'accueil liée à l'évolution démographique et aux recompositions hospitalières sur le territoire", a détaillé à APMnews Jean-François Vinet.

Le CH (plus de 800 lits et places, dont environ 580 en médecine, chirurgie et obstétrique -MCO) prépare, en vue d'une présentation aux instances à la fin du premier trimestre cette année, un projet d'établissement 2019-2023. Jean-François Vinet a indiqué à APMnews que si les grandes lignes sont définies, le CH communiquera plus tard sur le contenu du projet.

En 2019, l'établissement palois investira 15 M€. L'une des priorités sera la mise en oeuvre progressive du schéma directeur du système d'information (SDSI) du groupement hospitalier de territoire (GHT) Béarn-Soule, pour lequel le CH investira 2 M€.

Jean-François Vinet a par ailleurs évoqué lors de la cérémonie la mise en place au 1er mars de la thrombectomie, en association avec le CH de la Côte basque, à Bayonne, avec qui il partagera "la charge de la permanence des soins", ou encore le lancement d'un Smur pédiatrique Sud-Aquitaine, également en association avec le CH de la Côte basque.

Il a mentionné, toujours pour 2019, le déploiement du dossier patient informatisé (DPI) via le logiciel Crossway* (Maincare) dans l'ensemble des services.

Il espère finaliser cette année l'informatisation de certains services avec des logiciels métiers, notamment le bloc opératoire, l'hospitalisation à domicile (HAD), la stérilisation, l'hémovigilance ou encore la mise en place de la reconnaissance vocale.

Le directeur s'est par ailleurs félicité dans son discours d'un taux d'absentéisme de 7,41%, en deçà du taux national 2018, qu'il chiffre à 8,16%. Il a évoqué le recrutement d'un "préventeur des risques".

Jean-François Vinet a également mentionné dans son discours des difficultés de démographie médicale en "voie de résolution" pour l'anesthésie, grâce à de nouveaux recrutements prévus en 2019, "qui vont permettre de diminuer le recours à l'intérim médical de manière significative".

jyp/fbk/APMnews