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25/06 2019
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LE CHI JURA SUD OFFICIALISE LA RÉORGANISATION DU SMUR DE LONS-LE-SAUNIER

LONS-LE-SAUNIER, 25 juin 2018 (APMnews) - La réorganisation de l'antenne Smur du centre hospitalier intercommunal (CHI) Jura Sud va entraîner la disparition de la seconde ligne de Smur de Lons-le-Saunier et la création d'alternatives pour assurer les transports secondaires et projeter une équipe médicale pour les soins primaires, a annoncé jeudi la direction du CHI, dans un communiqué.

"Depuis un an, la question de la fermeture de la seconde ligne de Smur nourrit un climat d'inquiétude chez les personnels soignants mais également au sein de la population", a reconnu la direction du CHI, avant d'ajouter: "Si, sur un plan administratif, l'arrêt de cette seconde ligne est aujourd'hui un constat (non-financement depuis trois ans), il a été décidé de tenir compte de cette réalité financière sans pénaliser la population."

Le directeur du CHI Jura Sud, Guillaume Ducolomb, a souhaité nuancer les conséquences de cette réorganisation en expliquant mardi à APMnews que l'arrêt de la seconde ligne "posait question pour une quarantaine de prises en charge concomitantes" par an.

Le directeur a indiqué que la réorganisation élaborée en lien avec l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté prévoyait de décharger l'activité du Smur de "certains transports secondaires" dont le volume était anormalement élevé à Lons-le-Saunier.

"Ainsi, à partir du moment où les médecins et les infirmières composant cette équipe poursuivaient leur activité aux urgences, nous avons décidé d'établir des partenariats avec les ambulances privées mais également les pompiers afin que 24h/24, 365 jours par an, ces derniers puissent venir au centre hospitalier emmener ce second équipage sur les lieux d'interventions extérieurs", a expliqué la direction dans son communiqué.

Parallèlement, un redécoupage des zones d'intervention des lignes de Smur de Champagnole et Lons-le-Saunier va être appliqué, "afin que l'équipe située à Champagnole puisse intervenir davantage", alors qu'un "certain nombre de communes aujourd'hui prises en charge par le Smur de Lons [sont] plus proche[s] de Champagnole".

Pour étoffer cette réorganisation, il est également prévu que les moyens du CHU de Besançon soient mis à contribution (la 3e ligne de Smur et l'hélismur du CHU) pour les transferts secondaires en accord avec la régulation du Samu-Centre 15.

Des lits de surveillance continue pour soulager les urgences

Comme le directeur du CHI Jura Sud l'avait déjà expliqué fin mars à APMnews (cf dépêche du 20/03/2019 à 12:56), la direction souhaite profiter de la restructuration de l'antenne Smur pour réorganiser l'ensemble du service d'urgence, avec notamment l'ouverture de 6 lits de surveillance continue "d'ici un an".

"L'analyse de l'activité aux urgences, mais également des transports secondaires, a fait apparaître qu'une partie de cette activité était liée au manque de lits de surveillance continue", a assuré la direction en soulignant que ces lits permettaient "de prendre en charge des patients dont l'état ne nécessite pas une réanimation, mais trop instables pour être hospitalisés dans un service conventionnel".

L'établissement souhaite ainsi réduire le nombre de patients installés dans les box des urgences, mais aussi les transferts vers d'autres établissements.

Le CHI Jura Sud a par ailleurs obtenu une autorisation de l'ARS Bourgogne-France-Comté pour réaliser des transports infirmiers inter-hospitalier (TIIH).

En employant un véhicule "paramédicalisé" plutôt qu'un Smur, le directeur du CHI a mis en avant la possibilité d'affecter un médecin supplémentaire aux urgences, alors que celles-ci ont enregistré une hausse de 15% des passages en 2018.

"Ce nouveau moyen permettra au CH de fluidifier et d'accélérer certains transferts", a justifié la direction, tout en soulignant qu’il "permettra aussi de venir renforcer l'équipe infirmière présente aux urgences".

De nombreux recrutements paramédicaux annoncés pour les urgences

"Enfin, indépendamment des réorganisations et moyens matériels, il a été décidé de renforcer dès à présent les équipes infirmières et aides-soignantes travaillant aux urgences", a ajouté la direction du CHI.

Pour pallier les départs en congé maternité de 4 infirmières, 5 recrutements ont été annoncés dont "3 venant d'établissements extérieurs et formés aux gestes d'urgences" et 2 venant d'autres services du CHI Jura Sud.

"Les prises de fonction ont débuté fin mai et s'échelonneront jusqu'au 1er août", a précisé la direction.

"Indépendamment de ces renforts, il a été décidé de recruter 4 infirmières supplémentaires à la fin de leur formation, soit fin juillet", a-t-elle ajouté.

Ces infirmières viendront renforcer l'équipe des urgences à partir du mois d'août et "seront ensuite intégrées définitivement à l'équipe avec la mise en place du TIIH évoqué précédemment".

Trois aides-soignantes sont également en cours de recrutement "afin de permettre une présence continue d'aide-soignant aux urgences la nuit".

Guillaume Ducolomb a souligné que ces recrutements étaient pérennes et allaient de "créer de nouvelles activités à la rentrée", avec l'ouverture d'une unité d'hospitalisation de courte durée (UHCS) d'une capacité de 9 à 15 lits qui allait permettre à moyen terme la rénovation et la réorganisation du service de réanimation.

Ces annonces ont été faites alors que le service d'urgence de Lons-le-Saunier est mobilisé depuis décembre 2018. Il a rejoint le rejoint le mouvement national lancé par le collectif Inter-urgence, qui recensait 140 services d'urgence en grève mardi.

Fin mai, le conflit avait atteint un pic avec la réquisition de deux médecins, 4 infirmières et 2 aides-soignantes pour pallier les départs en arrêt maladie de plusieurs professionnels des urgences (cf dépêche du 03/06/2019 à 19:58).

"Les personnels étaient toujours très mobilisés", a rapporté le député Alain Bruneel (PCF, Nord) qui a été reçu par la direction vendredi avant de rencontrer le personnel, dans la cadre du tour de France des hôpitaux lancé début 2018 par les parlementaires communistes (cf dépêche du 15/03/2018 à 10:27).

L'élu a rapporté que 139 établissements avaient déjà été visités et qu'une loi-cadre devrait être élaborée à partir de ces travaux pour le début de l'automne.

"Le problème, c'est qu'on ne traite pas les causes à la racine, on est toujours en train de faire des économies sur la santé et sur le dos des patients", a commenté le député, tout en faisant part de ses doutes sur l'efficacité des 70 millions d'euros annoncés par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, pour soutenir les services d'urgence cet été (cf dépêche du 14/06/2019 à 16:16).

Les propositions formulées par la direction du CH Jura Sud ont en revanche convaincu les représentants des usagers de l'établissement, qui les ont jugées "de nature à assurer un bon fonctionnement des urgences au bénéfice des usagers", dans un communiqué diffusé jeudi.

"Nous déplorons la médiatisation excessive qui nuit à l'image de la structure et qui est loin de rendre compte de la vérité des évènements", ont ajouté les représentants des usagers.

gl/nc/APMnews

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LONS-LE-SAUNIER, 25 juin 2018 (APMnews) - La réorganisation de l'antenne Smur du centre hospitalier intercommunal (CHI) Jura Sud va entraîner la disparition de la seconde ligne de Smur de Lons-le-Saunier et la création d'alternatives pour assurer les transports secondaires et projeter une équipe médicale pour les soins primaires, a annoncé jeudi la direction du CHI, dans un communiqué.

"Depuis un an, la question de la fermeture de la seconde ligne de Smur nourrit un climat d'inquiétude chez les personnels soignants mais également au sein de la population", a reconnu la direction du CHI, avant d'ajouter: "Si, sur un plan administratif, l'arrêt de cette seconde ligne est aujourd'hui un constat (non-financement depuis trois ans), il a été décidé de tenir compte de cette réalité financière sans pénaliser la population."

Le directeur du CHI Jura Sud, Guillaume Ducolomb, a souhaité nuancer les conséquences de cette réorganisation en expliquant mardi à APMnews que l'arrêt de la seconde ligne "posait question pour une quarantaine de prises en charge concomitantes" par an.

Le directeur a indiqué que la réorganisation élaborée en lien avec l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté prévoyait de décharger l'activité du Smur de "certains transports secondaires" dont le volume était anormalement élevé à Lons-le-Saunier.

"Ainsi, à partir du moment où les médecins et les infirmières composant cette équipe poursuivaient leur activité aux urgences, nous avons décidé d'établir des partenariats avec les ambulances privées mais également les pompiers afin que 24h/24, 365 jours par an, ces derniers puissent venir au centre hospitalier emmener ce second équipage sur les lieux d'interventions extérieurs", a expliqué la direction dans son communiqué.

Parallèlement, un redécoupage des zones d'intervention des lignes de Smur de Champagnole et Lons-le-Saunier va être appliqué, "afin que l'équipe située à Champagnole puisse intervenir davantage", alors qu'un "certain nombre de communes aujourd'hui prises en charge par le Smur de Lons [sont] plus proche[s] de Champagnole".

Pour étoffer cette réorganisation, il est également prévu que les moyens du CHU de Besançon soient mis à contribution (la 3e ligne de Smur et l'hélismur du CHU) pour les transferts secondaires en accord avec la régulation du Samu-Centre 15.

Des lits de surveillance continue pour soulager les urgences

Comme le directeur du CHI Jura Sud l'avait déjà expliqué fin mars à APMnews (cf dépêche du 20/03/2019 à 12:56), la direction souhaite profiter de la restructuration de l'antenne Smur pour réorganiser l'ensemble du service d'urgence, avec notamment l'ouverture de 6 lits de surveillance continue "d'ici un an".

"L'analyse de l'activité aux urgences, mais également des transports secondaires, a fait apparaître qu'une partie de cette activité était liée au manque de lits de surveillance continue", a assuré la direction en soulignant que ces lits permettaient "de prendre en charge des patients dont l'état ne nécessite pas une réanimation, mais trop instables pour être hospitalisés dans un service conventionnel".

L'établissement souhaite ainsi réduire le nombre de patients installés dans les box des urgences, mais aussi les transferts vers d'autres établissements.

Le CHI Jura Sud a par ailleurs obtenu une autorisation de l'ARS Bourgogne-France-Comté pour réaliser des transports infirmiers inter-hospitalier (TIIH).

En employant un véhicule "paramédicalisé" plutôt qu'un Smur, le directeur du CHI a mis en avant la possibilité d'affecter un médecin supplémentaire aux urgences, alors que celles-ci ont enregistré une hausse de 15% des passages en 2018.

"Ce nouveau moyen permettra au CH de fluidifier et d'accélérer certains transferts", a justifié la direction, tout en soulignant qu’il "permettra aussi de venir renforcer l'équipe infirmière présente aux urgences".

De nombreux recrutements paramédicaux annoncés pour les urgences

"Enfin, indépendamment des réorganisations et moyens matériels, il a été décidé de renforcer dès à présent les équipes infirmières et aides-soignantes travaillant aux urgences", a ajouté la direction du CHI.

Pour pallier les départs en congé maternité de 4 infirmières, 5 recrutements ont été annoncés dont "3 venant d'établissements extérieurs et formés aux gestes d'urgences" et 2 venant d'autres services du CHI Jura Sud.

"Les prises de fonction ont débuté fin mai et s'échelonneront jusqu'au 1er août", a précisé la direction.

"Indépendamment de ces renforts, il a été décidé de recruter 4 infirmières supplémentaires à la fin de leur formation, soit fin juillet", a-t-elle ajouté.

Ces infirmières viendront renforcer l'équipe des urgences à partir du mois d'août et "seront ensuite intégrées définitivement à l'équipe avec la mise en place du TIIH évoqué précédemment".

Trois aides-soignantes sont également en cours de recrutement "afin de permettre une présence continue d'aide-soignant aux urgences la nuit".

Guillaume Ducolomb a souligné que ces recrutements étaient pérennes et allaient de "créer de nouvelles activités à la rentrée", avec l'ouverture d'une unité d'hospitalisation de courte durée (UHCS) d'une capacité de 9 à 15 lits qui allait permettre à moyen terme la rénovation et la réorganisation du service de réanimation.

Ces annonces ont été faites alors que le service d'urgence de Lons-le-Saunier est mobilisé depuis décembre 2018. Il a rejoint le rejoint le mouvement national lancé par le collectif Inter-urgence, qui recensait 140 services d'urgence en grève mardi.

Fin mai, le conflit avait atteint un pic avec la réquisition de deux médecins, 4 infirmières et 2 aides-soignantes pour pallier les départs en arrêt maladie de plusieurs professionnels des urgences (cf dépêche du 03/06/2019 à 19:58).

"Les personnels étaient toujours très mobilisés", a rapporté le député Alain Bruneel (PCF, Nord) qui a été reçu par la direction vendredi avant de rencontrer le personnel, dans la cadre du tour de France des hôpitaux lancé début 2018 par les parlementaires communistes (cf dépêche du 15/03/2018 à 10:27).

L'élu a rapporté que 139 établissements avaient déjà été visités et qu'une loi-cadre devrait être élaborée à partir de ces travaux pour le début de l'automne.

"Le problème, c'est qu'on ne traite pas les causes à la racine, on est toujours en train de faire des économies sur la santé et sur le dos des patients", a commenté le député, tout en faisant part de ses doutes sur l'efficacité des 70 millions d'euros annoncés par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, pour soutenir les services d'urgence cet été (cf dépêche du 14/06/2019 à 16:16).

Les propositions formulées par la direction du CH Jura Sud ont en revanche convaincu les représentants des usagers de l'établissement, qui les ont jugées "de nature à assurer un bon fonctionnement des urgences au bénéfice des usagers", dans un communiqué diffusé jeudi.

"Nous déplorons la médiatisation excessive qui nuit à l'image de la structure et qui est loin de rendre compte de la vérité des évènements", ont ajouté les représentants des usagers.

gl/nc/APMnews

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