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31/03 2022
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LE CHR D'ORLÉANS A DÉCLENCHÉ LE PLAN BLANC AUX URGENCES EN RAISON DU MANQUE DE SOIGNANTS

ORLEANS, 31 mars 2022 (APMnews) - Le CHR d'Orléans a déclenché mardi le plan blanc pour ses urgences qui n'accueillent désormais plus que les urgences vitales, en raison de la saturation du service et de la multiplication des arrêts maladie parmi le personnel soignant, a annoncé jeudi à APMnews son directeur général, Olivier Boyer.

Il a souligné la nécessité, avec ce plan blanc, de préserver les urgences vitales "jusqu'au retour à la normale" au niveau des effectifs.

Olivier Boyer a évoqué un problème de suractivité des urgences depuis septembre, voire l'été 2021.

Il a imputé ces difficultés à une problématique d'aval des urgences, avec 90 postes vacants (en comptant les arrêts maladies et les vacances de poste dans les services hospitaliers) entraînant la fermeture de 150 lits (cf dépêche du 11/03/2022 à 16:14). La dernière campagne a permis le recrutement d'une trentaine d'infirmières seulement contre une centaine attendue, a-t-il observé.

A cela s'ajoutent des pics allant jusqu'à 235 passages quotidiens aux urgences adultes, contre 180 en temps normal, poussant le personnel soignant à se mettre en arrêt maladie.

Jeudi, 61 arrêts maladies étaient enregistrés pour une centaine d'infirmiers et aides-soignants travaillant aux urgences, a chiffré le directeur général.

Ce dernier a par ailleurs déploré un nombre trop faible d'infirmiers formés chaque année dans le Loiret, le chiffrant à 35 pour 100.000 habitants, contre 60 à 70 en moyenne dans les autres départements de la région.

Olivier Boyer compte sur une hausse des quotas de soignants formés à partir de la rentrée 2022 (cf dépêche du 14/03/2022 à 18:28) mais souligne qu'il faudra attendre 2025 pour en constater les effets.

Il a indiqué avoir eu une réunion jeudi matin avec l'agence régionale de santé (ARS) et les médecins et directeurs des établissements hospitaliers supports de groupements hospitaliers de territoire (GHT) de la région pour avoir "la possibilité d'hospitaliser chez eux des patients qui sont pris en charge aux urgences chez nous", dans l'attente d'un retour à une situation normale.

"On met en place une cellule d'orientation pour des dizaines de patients" ne pouvant être pris en charge à Orléans pour les répartir dans d'autres établissements, a-t-il complété. Une "cellule transversale" est également mise en place "pour la sortie des patients de médecine" du CHR car il y a "une dépression de l'offre de soins dans le Loiret concernant aussi les soins de suite et de réadaptation" (SSR).

Il a mentionné la fermeture temporaire de 28 lits sanitaires de l'hôpital de Neuville-aux-Bois (Loiret) -en direction commune avec le CHR- qui "obère d'autant les capacités de sortie de nos lits de médecine".

Selon la République du Centre, les médecins urgentistes du CHR se sont réunis mercredi, refusant la mise en place du plan blanc qui pourrait selon eux présenter des risques pour les patients.

Ils ont posé des conditions pour continuer à exercer, réclamant que chaque service de l'hôpital réserve au minimum deux lits pour les patients accueillis aux urgences, la mise en place d'une cellule de gestion des lits et qu'un patient restant plus de 24 heures aux urgences soit pris en charge par le service concerné.

Interrogé sur ces revendications, Olivier Boyer a souligné que sans le personnel soignant ad hoc, il est effectivement "compliqué" pour les médecins urgentistes de travailler.

Concernant la cellule de gestion des lits, celle-ci existe déjà mais il manque pour le moment un "bed manager" médical, une fonction qu'il "faudrait sans doute" mettre en place à l'avenir.

Questionné sur la mort d'un patient sur un brancard lundi évoquée dans la presse régionale, Olivier Boyer a souligné que les urgences reçoivent "des situations de fin de vie" et des personnes âgées polypathologiques, et a reconnu un accueil rendu "difficile" par la situation. "Mourir dans un couloir des urgences" n'est "pas digne", c'est "abominable", a-t-il regretté.

jyp/cb/APMnews

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LE CHR D'ORLÉANS A DÉCLENCHÉ LE PLAN BLANC AUX URGENCES EN RAISON DU MANQUE DE SOIGNANTS

ORLEANS, 31 mars 2022 (APMnews) - Le CHR d'Orléans a déclenché mardi le plan blanc pour ses urgences qui n'accueillent désormais plus que les urgences vitales, en raison de la saturation du service et de la multiplication des arrêts maladie parmi le personnel soignant, a annoncé jeudi à APMnews son directeur général, Olivier Boyer.

Il a souligné la nécessité, avec ce plan blanc, de préserver les urgences vitales "jusqu'au retour à la normale" au niveau des effectifs.

Olivier Boyer a évoqué un problème de suractivité des urgences depuis septembre, voire l'été 2021.

Il a imputé ces difficultés à une problématique d'aval des urgences, avec 90 postes vacants (en comptant les arrêts maladies et les vacances de poste dans les services hospitaliers) entraînant la fermeture de 150 lits (cf dépêche du 11/03/2022 à 16:14). La dernière campagne a permis le recrutement d'une trentaine d'infirmières seulement contre une centaine attendue, a-t-il observé.

A cela s'ajoutent des pics allant jusqu'à 235 passages quotidiens aux urgences adultes, contre 180 en temps normal, poussant le personnel soignant à se mettre en arrêt maladie.

Jeudi, 61 arrêts maladies étaient enregistrés pour une centaine d'infirmiers et aides-soignants travaillant aux urgences, a chiffré le directeur général.

Ce dernier a par ailleurs déploré un nombre trop faible d'infirmiers formés chaque année dans le Loiret, le chiffrant à 35 pour 100.000 habitants, contre 60 à 70 en moyenne dans les autres départements de la région.

Olivier Boyer compte sur une hausse des quotas de soignants formés à partir de la rentrée 2022 (cf dépêche du 14/03/2022 à 18:28) mais souligne qu'il faudra attendre 2025 pour en constater les effets.

Il a indiqué avoir eu une réunion jeudi matin avec l'agence régionale de santé (ARS) et les médecins et directeurs des établissements hospitaliers supports de groupements hospitaliers de territoire (GHT) de la région pour avoir "la possibilité d'hospitaliser chez eux des patients qui sont pris en charge aux urgences chez nous", dans l'attente d'un retour à une situation normale.

"On met en place une cellule d'orientation pour des dizaines de patients" ne pouvant être pris en charge à Orléans pour les répartir dans d'autres établissements, a-t-il complété. Une "cellule transversale" est également mise en place "pour la sortie des patients de médecine" du CHR car il y a "une dépression de l'offre de soins dans le Loiret concernant aussi les soins de suite et de réadaptation" (SSR).

Il a mentionné la fermeture temporaire de 28 lits sanitaires de l'hôpital de Neuville-aux-Bois (Loiret) -en direction commune avec le CHR- qui "obère d'autant les capacités de sortie de nos lits de médecine".

Selon la République du Centre, les médecins urgentistes du CHR se sont réunis mercredi, refusant la mise en place du plan blanc qui pourrait selon eux présenter des risques pour les patients.

Ils ont posé des conditions pour continuer à exercer, réclamant que chaque service de l'hôpital réserve au minimum deux lits pour les patients accueillis aux urgences, la mise en place d'une cellule de gestion des lits et qu'un patient restant plus de 24 heures aux urgences soit pris en charge par le service concerné.

Interrogé sur ces revendications, Olivier Boyer a souligné que sans le personnel soignant ad hoc, il est effectivement "compliqué" pour les médecins urgentistes de travailler.

Concernant la cellule de gestion des lits, celle-ci existe déjà mais il manque pour le moment un "bed manager" médical, une fonction qu'il "faudrait sans doute" mettre en place à l'avenir.

Questionné sur la mort d'un patient sur un brancard lundi évoquée dans la presse régionale, Olivier Boyer a souligné que les urgences reçoivent "des situations de fin de vie" et des personnes âgées polypathologiques, et a reconnu un accueil rendu "difficile" par la situation. "Mourir dans un couloir des urgences" n'est "pas digne", c'est "abominable", a-t-il regretté.

jyp/cb/APMnews

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