Actualités de l'Urgence - APM

CHAMBRAY-LES-TOURS (Indre-et-Loire), 23 janvier 2019 (APMnews) - Le CHU de Tours a présenté mardi à la presse le nouvel hôpital Trousseau (NHT) qui doit réunir d'ici 2026 la majorité des activités du CHU, aujourd'hui réparties sur 5 sites.

Le projet architectural était présenté par Laurent Pérusat, du cabinet d'architecte AIA, qui a été sélectionné par le CHU en octobre 2018 (cf dépêche du 26/10/2018 à 15:02).

Il reprend l'esprit de celui du CHU de Caen, initialement construit sur le même modèle que celui de Tours, qui a également choisi le cabinet AIA (cf dépêche du 29/03/2018 à 09:15 et dépêche du 24/09/2018 à 18:49).

La reconstruction de l'hôpital Trousseau au sud du site de 42 hectares avait été validée en avril 2017 par le comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers (Copermo) et le ministère des affaires sociales et de la santé, rappelle-t-on (cf dépêche du 26/04/2017 à 18:33). Elle prévoit notamment une réduction capacitaire de 250 lits d'ici 2029 sur l'ensemble du CHU.

Le projet, baptisé "Horizon 2026", représente un investissement de 320 millions € sur 10 ans pour un bâtiment de 70.000m², dont 75 millions € financés par l'Etat. Les frais d'investissement courants représentent quant à eux 350 millions €.

S'y ajouterait la construction de bâtiments dédiés à la pédiatrie (16.590 m²) ainsi qu'à la biologie médicale (12.300m²), pour un coût cumulé de 70 millions €.

Ces 2 opérations sont aujourd'hui qualifiés de "tranches conditionnelles" en attente d'autorisation. Leur construction porterait le coût immobilier de l'opération à 397 millions €.

La directrice générale du CHU Marie-Noëlle Gérain-Breuzard a expliqué être "en train de travailler à l'affermissement" de cette dimension complémentaire du projet pour la fin de l'année. Dans tous les cas, la pédiatrie quittera son site actuel de Clocheville, a-t-elle assuré.

Sont également en réflexion la construction d'un bâtiment dédié à la recherche, d'une crèche hospitalière, de logements étudiants, d'une salle de sports pour les professionnels et d'un hôtel hospitalier.

Une fois l'opération achevée, l'hôpital Trousseau réunira les activités suivantes:

• urgences adultes avec hélistation, unité d’hospitalisation de courte durée, centre d’accueil et de crise, Smur, unité médico-judiciaire, institut médico-légal;
• plateau technique opératoire et ambulatoire;
• soins critiques de réanimation médico-chirurgicale;
• unités d’hospitalisation actuelles de Trousseau + pôle tête et cou en provenance de Bretonneau;
• hôpital pédiatrique;
• un bâtiment de biologie et l’Etablissement Français du Sang (EFS);
• hospitalisation complète en psychiatrie;
• un plateau d’imagerie;
• la stérilisation centrale;
• un auditorium;
• le pôle logistique, intégrant notamment une nouvelle cuisine construite en partenariat avec la Ville de Tours.

L'hôpital Bretonneau concentrera quant à lui la maternité, la cancérologie, des blocs opératoires, la pneumologie, la neurologie, la néphrologie, l'urologie, la médecine interne, la gériatrie, le court séjour, les soins de suite et de réadaptation (SSR), la pédopsychiatrie, une unité de soins critiques, un plateau d'imagerie et un laboratoire.

Le projet entre en phase d'affinement par consultation des professionnels et des utilisateurs pour 2 ans, jusqu'au lancement des appels d'offres, en 2021.

Concomitamment à la construction de l'hôpital, la construction d'une seconde ligne de tramway doit permettre de desservir l'établissement dès 2025.

Une ambition écologique et numérique

L'accès au bâtiment principal se fera en traversant un parc, et les voies de circulation des voitures seront autant que possible éloignées des bâtiments, dont la hauteur est limitée afin de s'intégrer dans le paysage périurbain de Chambray-lès-Tours, en rupture avec la tour centrale du CHU de 12 étages, a expliqué Laurent Pérusat.

Dans le dossier de presse distribué lors de la présentation, le CHU mentionne également des objectifs relatifs à la qualité sanitaire de l'eau et de l'air, à la performance énergétique (présence de panneaux solaires, consommation réduite), à l'impact écologique du chantier, à la gestion des déchets ainsi qu'aux températures ambiantes.

Le NHT intègrera aussi des parcours logistiques automatisés pour les repas, la pharmacie, la stérilisation, le linge et les déchets. "On réfléchit à une navette électrique au sein de l'hôpital" à destination des usagers, a par ailleurs confié la directrice générale.

Laurent Pérusat a précisé que le NHT serait conçu pour s'adapter à l'évolution des prises en charge, et qu'il intégrerait une dimension numérique pour accompagner les patients tout au long de leurs parcours, par exemple via une interface les reliant à la communauté médicale.

Horizon 2040

Au-delà de 2026, AIA architectes a présenté une vue de ce que pourrait être l'hôpital à l'horizon 2040, si le CHU réunissait l'ensemble de ses activités sur un site unique, 2040 correspondant à la fin de l'amortissement de l'hôpital Bretonneau.

Ce projet impliquerait de construire sur la partie Nord du site, situé sur la commune de Saint-Avertin.

"Le regroupement des activités du CHU et de la faculté de médecine représentera, à terme en 2040, 10.000 professionnels et des milliers d'étudiants", explique le CHU dans son dossier de presse.

L'objectif étant de faire du site un "véritable campus hospitalo-universitaire".

Dans ce schéma, la tour centrale de 12 étages pourrait être détruite. Son sort n'est aujourd'hui pas arrêté, le coût de sa destruction étant estimé à 30 millions €.

La tour accueillera lors des travaux de réhabilitation de son extension (intégrée au projet de NHT) les consultations médicales, puis ne sera plus utilisée que pour des activités "marginales".

bd/fbk/APMnews