Actualités de l'Urgence - APM

11/06 2015
Retour

LE MINISTÈRE ENVISAGE UNE ÉVOLUTION DE CERTAINS SERVICES D'URGENCE À FAIBLE ACTIVITÉ AU CAS PAR CAS (DGOS)

(Par Caroline BESNIER, au congrès Urgences)

PARIS, 10 juin 2015 (APM) - Le directeur général de l'offre de soins (DGOS), Jean Debeaupuis, a indiqué que le ministère de la santé envisageait une évolution de certains services d'urgence à faible activité au cas par cas, à l'occasion de l'inauguration du congrès Urgences 2015 qui se tient jusqu'à vendredi à Paris.

Le DGOS représentait la ministre, Marisol Touraine, retenue par des "contraintes impératives d'agenda" mais qui visitera en fin de semaine le service des urgences du CHU de Nantes.

Cette absence a été déplorée par les organisateurs du congrès. Le président de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), Pierre-Yves Gueugniaud, s'est déclaré "déçu voire inquiet" et a observé que c'était la première fois depuis la création du congrès que le ministre en charge de la santé n'était pas présent.

Pour le président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), le Pr Pierre Carli, s'il faut "sacrifier les symboles", ce n'est pas grave du moment qu'il y a "des résultats".

Jean Debeaupuis a mis l'accent sur l'importance de la territorialisation des organisations de l'urgence, en rappelant que Jean-Yves Grall, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Nord-Pas-de-Calais, avait été chargé par Marisol Touraine d'une mission à ce sujet, dont le rapport sera rendu fin juin.

Les recommandations attendues devront "permettre d'envisager l'évolution ou l'adaptation de certains services d'urgence à faible activité dans certains cas et sous certaines conditions sans fragiliser l'accès à des soins urgents en moins de 30 minutes", a indiqué le DGOS.

Il ne souhaite pas d'approche "normative" pour la définition des structures concernées localement et pour l'organisation de la bonne couverture territoriale en général.

Le ministère appelle à faire un travail "fin, sur mesure, au cas par cas, en fonction des spécificités locales", a-t-il précisé en indiquant que le CNUH et l'ensemble des professionnels des urgences seraient sollicités sur cette question.

Lors de l'inauguration du congrès Urgences 2014, Marisol Touraine avait fait part de sa volonté de "sanctuariser le financement des services à faible activité", qui permettent de garantir un accès aux soins urgents en moins de 30 minutes, rappelle-t-on.

DEPLOYER LES EQUIPES DE TERRITOIRE

Jean Debeaupuis a aussi fait part de la volonté du ministère de "créer les conditions de déploiement d'équipes de territoire pour les services d'urgences et les Smur, chaque fois que cela est possible et nécessaire", afin notamment de contribuer à renforcer l'attractivité des établissements auprès des jeunes urgentistes.

Le président de Samu-Urgences de France, François Braun, a estimé que la création "rapide" de ces équipes permettra "non seulement le maintien des compétences de tous les urgentistes mais aussi une répartition de la charge de travail".

Le DGOS souhaite aussi que soit renforcé le fonctionnement en réseau des activités de médecine d'urgence dans les territoires sous l'égide de l'ARS, et sous la coordination d'un professionnel urgentiste.

Les recommandations de Jean-Yves Grall devront s'articuler avec les réflexions en cours sur les futurs groupements hospitaliers de territoire (GHT) qui "avancent bien dans les régions en concertation avec les établissements et les professionnels, sous l'égide des ARS", a-t-il indiqué.

REDUCTION DE MOITIE DE LA POPULATION A PLUS DE 30 MIN

S'agissant de l'accès en moins de 30 minutes à des soins urgents, Jean Debeaupuis a rappelé que cette promesse présidentielle passait par le maillage des services d'urgence et, dans les territoires isolés, par des médecins formés aux urgences (médecins correspondants de Samu ou sapeurs-pompiers) sous la régulation du Samu. "Le nombre de ces médecins a été multiplié par quatre et a permis de réduire de moitié la population à plus de 30 minutes des soins urgents", a-t-il indiqué.

Jean Debeaupuis a salué le travail de dialogue entre pompiers et urgentistes qui vise à améliorer l'articulation entre l'aide médicale urgente et le secours à personne. "La circulaire interministérielle que les deux ministres chargés de la santé et de l'intérieur ont récemment signée et qui sera prochainement publiée [cf APM PM8NNIZC8], clarifie le rôle de chacun".

Il a insisté sur le fait que le médecin régulateur de Samu avait un rôle pivot car c'est lui qui détermine les réponses et les destinations les plus adaptées selon l'état des patients, le service d'urgence le plus proche n'étant pas toujours la meilleure solution.

Enfin, s'agissant de l'évolution du financement des urgences et des Smur prévue en 2016, il a observé qu'elle sera adaptée aux nouvelles logiques territoriales et prendra en compte les évolutions sur la question du temps de travail. La question de la refacturation des transports secondaires de Smur entre établissements devrait aussi être réglée à cette occasion.

cb/ab/APM polsan

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

11/06 2015
Retour

LE MINISTÈRE ENVISAGE UNE ÉVOLUTION DE CERTAINS SERVICES D'URGENCE À FAIBLE ACTIVITÉ AU CAS PAR CAS (DGOS)

(Par Caroline BESNIER, au congrès Urgences)

PARIS, 10 juin 2015 (APM) - Le directeur général de l'offre de soins (DGOS), Jean Debeaupuis, a indiqué que le ministère de la santé envisageait une évolution de certains services d'urgence à faible activité au cas par cas, à l'occasion de l'inauguration du congrès Urgences 2015 qui se tient jusqu'à vendredi à Paris.

Le DGOS représentait la ministre, Marisol Touraine, retenue par des "contraintes impératives d'agenda" mais qui visitera en fin de semaine le service des urgences du CHU de Nantes.

Cette absence a été déplorée par les organisateurs du congrès. Le président de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), Pierre-Yves Gueugniaud, s'est déclaré "déçu voire inquiet" et a observé que c'était la première fois depuis la création du congrès que le ministre en charge de la santé n'était pas présent.

Pour le président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), le Pr Pierre Carli, s'il faut "sacrifier les symboles", ce n'est pas grave du moment qu'il y a "des résultats".

Jean Debeaupuis a mis l'accent sur l'importance de la territorialisation des organisations de l'urgence, en rappelant que Jean-Yves Grall, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Nord-Pas-de-Calais, avait été chargé par Marisol Touraine d'une mission à ce sujet, dont le rapport sera rendu fin juin.

Les recommandations attendues devront "permettre d'envisager l'évolution ou l'adaptation de certains services d'urgence à faible activité dans certains cas et sous certaines conditions sans fragiliser l'accès à des soins urgents en moins de 30 minutes", a indiqué le DGOS.

Il ne souhaite pas d'approche "normative" pour la définition des structures concernées localement et pour l'organisation de la bonne couverture territoriale en général.

Le ministère appelle à faire un travail "fin, sur mesure, au cas par cas, en fonction des spécificités locales", a-t-il précisé en indiquant que le CNUH et l'ensemble des professionnels des urgences seraient sollicités sur cette question.

Lors de l'inauguration du congrès Urgences 2014, Marisol Touraine avait fait part de sa volonté de "sanctuariser le financement des services à faible activité", qui permettent de garantir un accès aux soins urgents en moins de 30 minutes, rappelle-t-on.

DEPLOYER LES EQUIPES DE TERRITOIRE

Jean Debeaupuis a aussi fait part de la volonté du ministère de "créer les conditions de déploiement d'équipes de territoire pour les services d'urgences et les Smur, chaque fois que cela est possible et nécessaire", afin notamment de contribuer à renforcer l'attractivité des établissements auprès des jeunes urgentistes.

Le président de Samu-Urgences de France, François Braun, a estimé que la création "rapide" de ces équipes permettra "non seulement le maintien des compétences de tous les urgentistes mais aussi une répartition de la charge de travail".

Le DGOS souhaite aussi que soit renforcé le fonctionnement en réseau des activités de médecine d'urgence dans les territoires sous l'égide de l'ARS, et sous la coordination d'un professionnel urgentiste.

Les recommandations de Jean-Yves Grall devront s'articuler avec les réflexions en cours sur les futurs groupements hospitaliers de territoire (GHT) qui "avancent bien dans les régions en concertation avec les établissements et les professionnels, sous l'égide des ARS", a-t-il indiqué.

REDUCTION DE MOITIE DE LA POPULATION A PLUS DE 30 MIN

S'agissant de l'accès en moins de 30 minutes à des soins urgents, Jean Debeaupuis a rappelé que cette promesse présidentielle passait par le maillage des services d'urgence et, dans les territoires isolés, par des médecins formés aux urgences (médecins correspondants de Samu ou sapeurs-pompiers) sous la régulation du Samu. "Le nombre de ces médecins a été multiplié par quatre et a permis de réduire de moitié la population à plus de 30 minutes des soins urgents", a-t-il indiqué.

Jean Debeaupuis a salué le travail de dialogue entre pompiers et urgentistes qui vise à améliorer l'articulation entre l'aide médicale urgente et le secours à personne. "La circulaire interministérielle que les deux ministres chargés de la santé et de l'intérieur ont récemment signée et qui sera prochainement publiée [cf APM PM8NNIZC8], clarifie le rôle de chacun".

Il a insisté sur le fait que le médecin régulateur de Samu avait un rôle pivot car c'est lui qui détermine les réponses et les destinations les plus adaptées selon l'état des patients, le service d'urgence le plus proche n'étant pas toujours la meilleure solution.

Enfin, s'agissant de l'évolution du financement des urgences et des Smur prévue en 2016, il a observé qu'elle sera adaptée aux nouvelles logiques territoriales et prendra en compte les évolutions sur la question du temps de travail. La question de la refacturation des transports secondaires de Smur entre établissements devrait aussi être réglée à cette occasion.

cb/ab/APM polsan

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.