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10/04 2024
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LE NOUVEAU DIRECTEUR DU CH DE MÂCON VEUT "RÉACTUALISER" LE SCHÉMA DIRECTEUR IMMOBILIER DU SITE DES CHANAUX

(Par Maxime GRAVIER)

MACON, 10 avril 2024 (APMnews) - Richard Dalmasso, le nouveau directeur du centre hospitalier (CH) de Mâcon, a partagé sa volonté de "relancer un plan directeur immobilier" sur le site principal de l'hôpital, dit Les Chanaux, en raison d'un bâti vieillissant et de services parfois dispersés, a-t-il fait savoir vendredi à APMnews au cours d'une interview.

Richard Dalmasso (Photo: Maxime Gravier)
Richard Dalmasso (Photo: Maxime Gravier)

Après neuf ans passés en tant que directeur général adjoint du CHU de Tours, Richard Dalmasso, 58 ans, est arrivé début mars à la tête de l'hôpital mâconnais (cf dépêche du 21/12/2023 à 16:19). Ce changement lui a permis de concrétiser sa "volonté de retrouver une chefferie d'établissement", a-t-il mis en avant.

A son arrivée, il a été marqué par "le dévouement des professionnels" dans un territoire fortement marqué par le Covid. "Il y a eu un arrêt de toutes les autres activités au cours des deux ou trois dernières années, et [ces activités] peinent à reprendre", a-t-il observé.

Richard Dalmasso souhaite ainsi "réactualiser" le schéma directeur immobilier du site des Chanaux à Mâcon.

Si, de l'extérieur, l'établissement "fait neuf", l'isolation ayant été refaite récemment, "à l'intérieur, l'hôpital marque bien ses 50 ans", a constaté le directeur.

Il y a un "manque de perspective sur la partie investissement, or on connaît des problématiques d'hébergement et de conditions de travail, qui ne sont pas à la hauteur d'un hôpital de préfecture", a jugé Richard Dalmasso.

Une restructuration en site occupé

Plusieurs écueils ont été pointés dans l'organisation actuelle: le pôle imagerie du CH est actuellement "éclaté" au sein du site, les scanners, l'IRM et le service de radiologie étant implantés dans trois bâtiments différents.

Par ailleurs, certains bâtiments tertiaires, dont l'internat, sont des "passoires thermiques", selon le directeur. Ce dernier veut par ailleurs "sortir [du bâtiment principal] ce qui n'a rien à faire à l'hôpital", citant en particulier les bureaux administratifs.

Le rapatriement sur le site des Chanaux de l'Ehpad Hôtel-Dieu, situé en centre-ville, est aussi envisagé. "La multiplication des sites n'est pas souhaitable et l'état de [ce bâtiment] n'est pas acceptable", a commenté Richard Dalmasso.

"J'aimerais relancer un plan directeur d'investissement du site des Chanaux, [afin de] repenser l'ensemble dans une cohérence immobilière, puis la programmer", a-t-il insisté.

Plutôt qu'une reconstruction, le chef d'établissement a évoqué une restructuration des locaux, qui se ferait en site occupé. "Cela permet d'étaler la dépense dans le temps", a-t-il fait valoir.

Cette réactualisation du schéma directeur immobilier aurait idéalement lieu en 2024, sous réserve d'avoir pu mener une étude de faisabilité auparavant.

Forte attente autour du plateau de permanence des soins

Le CH avait obtenu 75 millions d'euros (M€) du Copermo (ex-comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers) et du Ségur de l'investissement, lui permettant de financer plusieurs chantiers, dont celui "très attendu" -mais pas encore lancé- du nouveau plateau de permanence des soins. Ce dernier doit regrouper à terme les services de réanimation, de soins continus, de soins intensifs de cardiologie et d'urgences adultes et pédiatriques sur un nouveau un bâtiment unique.

Chantier de l'UHCD du CH de Mâcon (Photo: Maxime Gravier)
Chantier de l'UHCD du CH de Mâcon (Photo: Maxime Gravier)

Ce plateau fait aujourd'hui encore l'objet d'une consultation auprès des professionnels de l'établissement, notamment des urgentistes, afin de déterminer la configuration optimale.

D'autres opérations doivent, elles, aboutir dans les prochains mois. L'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD), séparée des urgences par plusieurs étages, fait l'objet de travaux afin d'être relocalisée à proximité directe de celles-ci.

Le chantier doit permettre d'optimiser l'espace, de passer d'une à quatre douches et de rapprocher les 10 lits de cette unité des urgences. L'opération, qui doit s'achever d'ici fin 2024, représente un investissement de 2,5 M€.

Une unité de soins intensifs polyvalents (Usip) va être créée, afin de répondre à une obligation légale. Cette unité viendra rajouter huit lits aux 14 lits de réanimation déjà existants. Les travaux doivent s'achever en juin 2025, pour un coût de 2,8 M€.

Parmi les autres projets "déjà actés et financés", Richard Dalmasso a mentionné la rénovation de l'Ehpad La Providence.

Crise de recrutement en psychiatrie

Le directeur a également fait un point sur certaines difficultés rencontrées par l'établissement.

Le CH affiche un déficit de 1,8 M€ en 2023, soit un montant inférieur à ce que prévoyait initialement l'hôpital, grâce notamment à l'octroi de 4 M€ de crédits non reconductibles de la part de l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté.

"Ce n'est pas satisfaisant, mais ce n'est pas catastrophique", a noté Richard Dalmasso. "Le seul bémol est que, par définition, on ne sait pas si on aura droit à ces aides" en 2024, a-t-il relevé.

Urgences de Mâcon (Photo: Maxime Gravier)
Urgences de Mâcon (Photo: Maxime Gravier)

L'établissement rencontre par ailleurs des difficultés à recruter.

La crise est particulièrement marquée sur le territoire en psychiatrie", a-t-il décrit.

Le CH possède un service de psychiatrie à Mâcon ainsi qu'un autre à Paray-le-Monial. Sur ces deux sites, "il faudrait 11 psychiatres, [alors qu'] il y a actuellement 5,5 équivalents temps plein", a-t-il déploré.

"C'est un vrai sujet, on se rapproche de l'établissement public de santé mentale de Sevrey pour voir s'ils ont plus de main-d’œuvre, mais c'est très peu vraisemblable", a-t-il poursuivi.

Ce manque d'effectif, qui se retrouve au niveau national, s'expliquerait par une dernière vague liée au Covid "surtout psychiatrique, qui touche notamment les adolescents", selon le chef d'établissement.

Le CH connaît par ailleurs un manque de personnel paramédical.

L'hôpital mâconnais souffrirait d'une certaine concurrence pour attirer les professionnels, en raison d'un "petit handicap lié à l'immobilier". En comparaison, les autres établissements environnants (Bourg-en-Bresse, Chalon-sur-Saône et Villefranche-sur-Saône) disposent de "bâtis plus neufs et [qui] sont plus attractifs de ce point de vue-là", a avancé le directeur.

Richard Dalmasso s'est néanmoins réjoui de voir le taux d'absentéisme du personnel non médical revenir à son niveau pré-Covid, soit en dessous de 9%. "Il était monté à 11% au plus haut de la crise, [cette baisse] représente des dizaines d'emplois en plus", a-t-il assuré.

mg/ab/APMnews

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(Par Maxime GRAVIER)

MACON, 10 avril 2024 (APMnews) - Richard Dalmasso, le nouveau directeur du centre hospitalier (CH) de Mâcon, a partagé sa volonté de "relancer un plan directeur immobilier" sur le site principal de l'hôpital, dit Les Chanaux, en raison d'un bâti vieillissant et de services parfois dispersés, a-t-il fait savoir vendredi à APMnews au cours d'une interview.

Richard Dalmasso (Photo: Maxime Gravier)
Richard Dalmasso (Photo: Maxime Gravier)

Après neuf ans passés en tant que directeur général adjoint du CHU de Tours, Richard Dalmasso, 58 ans, est arrivé début mars à la tête de l'hôpital mâconnais (cf dépêche du 21/12/2023 à 16:19). Ce changement lui a permis de concrétiser sa "volonté de retrouver une chefferie d'établissement", a-t-il mis en avant.

A son arrivée, il a été marqué par "le dévouement des professionnels" dans un territoire fortement marqué par le Covid. "Il y a eu un arrêt de toutes les autres activités au cours des deux ou trois dernières années, et [ces activités] peinent à reprendre", a-t-il observé.

Richard Dalmasso souhaite ainsi "réactualiser" le schéma directeur immobilier du site des Chanaux à Mâcon.

Si, de l'extérieur, l'établissement "fait neuf", l'isolation ayant été refaite récemment, "à l'intérieur, l'hôpital marque bien ses 50 ans", a constaté le directeur.

Il y a un "manque de perspective sur la partie investissement, or on connaît des problématiques d'hébergement et de conditions de travail, qui ne sont pas à la hauteur d'un hôpital de préfecture", a jugé Richard Dalmasso.

Une restructuration en site occupé

Plusieurs écueils ont été pointés dans l'organisation actuelle: le pôle imagerie du CH est actuellement "éclaté" au sein du site, les scanners, l'IRM et le service de radiologie étant implantés dans trois bâtiments différents.

Par ailleurs, certains bâtiments tertiaires, dont l'internat, sont des "passoires thermiques", selon le directeur. Ce dernier veut par ailleurs "sortir [du bâtiment principal] ce qui n'a rien à faire à l'hôpital", citant en particulier les bureaux administratifs.

Le rapatriement sur le site des Chanaux de l'Ehpad Hôtel-Dieu, situé en centre-ville, est aussi envisagé. "La multiplication des sites n'est pas souhaitable et l'état de [ce bâtiment] n'est pas acceptable", a commenté Richard Dalmasso.

"J'aimerais relancer un plan directeur d'investissement du site des Chanaux, [afin de] repenser l'ensemble dans une cohérence immobilière, puis la programmer", a-t-il insisté.

Plutôt qu'une reconstruction, le chef d'établissement a évoqué une restructuration des locaux, qui se ferait en site occupé. "Cela permet d'étaler la dépense dans le temps", a-t-il fait valoir.

Cette réactualisation du schéma directeur immobilier aurait idéalement lieu en 2024, sous réserve d'avoir pu mener une étude de faisabilité auparavant.

Forte attente autour du plateau de permanence des soins

Le CH avait obtenu 75 millions d'euros (M€) du Copermo (ex-comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers) et du Ségur de l'investissement, lui permettant de financer plusieurs chantiers, dont celui "très attendu" -mais pas encore lancé- du nouveau plateau de permanence des soins. Ce dernier doit regrouper à terme les services de réanimation, de soins continus, de soins intensifs de cardiologie et d'urgences adultes et pédiatriques sur un nouveau un bâtiment unique.

Chantier de l'UHCD du CH de Mâcon (Photo: Maxime Gravier)
Chantier de l'UHCD du CH de Mâcon (Photo: Maxime Gravier)

Ce plateau fait aujourd'hui encore l'objet d'une consultation auprès des professionnels de l'établissement, notamment des urgentistes, afin de déterminer la configuration optimale.

D'autres opérations doivent, elles, aboutir dans les prochains mois. L'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD), séparée des urgences par plusieurs étages, fait l'objet de travaux afin d'être relocalisée à proximité directe de celles-ci.

Le chantier doit permettre d'optimiser l'espace, de passer d'une à quatre douches et de rapprocher les 10 lits de cette unité des urgences. L'opération, qui doit s'achever d'ici fin 2024, représente un investissement de 2,5 M€.

Une unité de soins intensifs polyvalents (Usip) va être créée, afin de répondre à une obligation légale. Cette unité viendra rajouter huit lits aux 14 lits de réanimation déjà existants. Les travaux doivent s'achever en juin 2025, pour un coût de 2,8 M€.

Parmi les autres projets "déjà actés et financés", Richard Dalmasso a mentionné la rénovation de l'Ehpad La Providence.

Crise de recrutement en psychiatrie

Le directeur a également fait un point sur certaines difficultés rencontrées par l'établissement.

Le CH affiche un déficit de 1,8 M€ en 2023, soit un montant inférieur à ce que prévoyait initialement l'hôpital, grâce notamment à l'octroi de 4 M€ de crédits non reconductibles de la part de l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté.

"Ce n'est pas satisfaisant, mais ce n'est pas catastrophique", a noté Richard Dalmasso. "Le seul bémol est que, par définition, on ne sait pas si on aura droit à ces aides" en 2024, a-t-il relevé.

Urgences de Mâcon (Photo: Maxime Gravier)
Urgences de Mâcon (Photo: Maxime Gravier)

L'établissement rencontre par ailleurs des difficultés à recruter.

La crise est particulièrement marquée sur le territoire en psychiatrie", a-t-il décrit.

Le CH possède un service de psychiatrie à Mâcon ainsi qu'un autre à Paray-le-Monial. Sur ces deux sites, "il faudrait 11 psychiatres, [alors qu'] il y a actuellement 5,5 équivalents temps plein", a-t-il déploré.

"C'est un vrai sujet, on se rapproche de l'établissement public de santé mentale de Sevrey pour voir s'ils ont plus de main-d’œuvre, mais c'est très peu vraisemblable", a-t-il poursuivi.

Ce manque d'effectif, qui se retrouve au niveau national, s'expliquerait par une dernière vague liée au Covid "surtout psychiatrique, qui touche notamment les adolescents", selon le chef d'établissement.

Le CH connaît par ailleurs un manque de personnel paramédical.

L'hôpital mâconnais souffrirait d'une certaine concurrence pour attirer les professionnels, en raison d'un "petit handicap lié à l'immobilier". En comparaison, les autres établissements environnants (Bourg-en-Bresse, Chalon-sur-Saône et Villefranche-sur-Saône) disposent de "bâtis plus neufs et [qui] sont plus attractifs de ce point de vue-là", a avancé le directeur.

Richard Dalmasso s'est néanmoins réjoui de voir le taux d'absentéisme du personnel non médical revenir à son niveau pré-Covid, soit en dessous de 9%. "Il était monté à 11% au plus haut de la crise, [cette baisse] représente des dizaines d'emplois en plus", a-t-il assuré.

mg/ab/APMnews

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