Actualités de l'Urgence - APM

"La réflexion sur le projet d'établissement nous mobilisera tout au long de 2020", a souligné Vincent Delivet qui dirige le Change depuis le 13 mai 2019, après avoir piloté le CH de Brive-la-Gaillarde (cf dépêche du 24/06/2019 à 12:09).

Il a précisé que les thématiques retenues, qui "ont fait l'objet d'une importante consultation interne et d'une présentation aux dernières instances", couvraient "un large spectre".

Elles correspondent à "la volonté" des professionnels de l'établissement de "jouer un rôle de recours dans des domaines très spécialisés", de "proposer des soins modernes, sûrs et de qualité", de "travailler en liens étroits avec leurs partenaires de ville", de "construire de nouvelles relations avec les patients acteurs de leur prise en charge", de "prendre en compte les problématiques du vieillissement de la population, des urgences et de la santé mentale", de "continuer d’investir le domaine de la prévention et de la promotion de la santé", de "cultiver la recherche de l’innovation et la formation au travers notamment de son nouvel institut de formation en soins infirmiers [Ifsi]" et de "participer à la résolution de problématiques sociétales où l’hôpital doit être un partenaire actif d’autres collectivités ou associations".

Il s'agit, en résumé, de "construire l'hôpital de demain", c'est-à-dire un "acteur responsable et ouvert sur son environnement, travaillant avec ses partenaires de ville et ceux du secteur social et médico-social", a déclaré Vincent Delivet.

Mais ces évolutions ne pourront se faire "sans une cohésion sociale forte, une refonte de nos modalités de management interne et une stratégie de recrutement, de fidélisation des professionnels, et une prise en compte du bien-être au travail", a-t-il affirmé.

"Cet hôpital de demain passera aussi par une meilleure intégration et maîtrise de notre système d’information et un investissement massif dans les nouvelles technologies, ce que nous avons commencé à faire en matière de télémédecine", a-t-il ajouté.

Poursuivant sur les projets qui seront menés en 2020, Vincent Delivet a évoqué "l'actualisation" du projet territorial du groupement hospitalier de territoire (GHT) de Haute-Savoie et du Pays de Gex (dont le Change est établissement support).

"Nous structurerons également nos relations avec le GHT Léman-Mont-Blanc [l'autre GHT de Haute-Savoie, ndlr] pour aboutir à un projet médical départemental organisant clairement les filières de soins dans une logique de gradation, dans un cadre coopératif et dans l’intérêt des patients du département", a-t-il assuré.

"Nous avancerons aussi sur un schéma départemental de la logistique", a-t-il ajouté. Il s'agit de réfléchir pour la fin 2020 ou début 2021, avec les autres établissements du département, de se pencher sur certaines fonctions logistiques, comme la restauration, la blanchisserie ou les transports, en vue d'éventuelles mutualisations, a-t-il précisé vendredi à APMnews.

Finalisation de projets immobiliers

La nouvelle année verra également la concrétisation ou la poursuite de plusieurs des projets inscrits dans le schéma directeur immobilier que Vincent Delivet a rebaptisé à sa prise de fonctions, "projet nouveau Change".

Les ouvertures, en 2019, du nouveau service de dialyse, de l’espace santé innovation du Semnoz et de l’Ehpad-USLD Beaudelaire à Saint-Julien en Genevois (cf dépêche du 16/12/2019 à 17:09) "constituent les premiers signes concrets de la modernisation de nos conditions d’accueil et d’amélioration des conditions de travail des équipes hospitalières", a-t-il observé.

Le Change achèvera début février le chantier de rénovation et d’extension capacitaire du centre technique et logistique et de la pharmacie tout en procédant à d’importantes acquisitions pour la robotisation du stockage et la préparation des médicaments.

Il poursuivra, sur son site principal d'Annecy (implanté sur la commune d'Epagny-Metz-Tessy), les travaux du nouveau centre de chirurgie ambulatoire, du service des urgences et du centre de cancérologie (cf dépêche du 07/03/2018 à 13:20). Il finira aussi ceux pour la construction d'un nouvel Ifsi et institut de formation pour les aides-soignants.

"Au-delà de ces importants travaux, nous devons saisir cette opportunité pour revoir nos organisations et rechercher les gains d’efficience qui nous permettront d’améliorer le service rendu, les conditions de travail, le parcours des patients et la maîtrise de nos coûts de fonctionnement", a souligné le directeur.

"C’est ce que nous avons fait en arbitrant sur l’organisation des urgences adultes et pédiatriques ou sur celle des soins critiques", a-t-il fait observer.

Sur les urgences, le CH a fait le choix, sur son site d'Annecy (75.000 passages par an dont 50.000 adultes et 25.000 enfants), de bien identifier deux circuits entre les urgences pédiatriques et les urgences adultes et, dans le même temps, de regrouper la traumatologie des enfants aux urgences pédiatriques, a-t-il expliqué à APMnews.

Ce dernier regroupement a donné de la latitude pour repenser la gestion des flux de patients aux urgences adultes, sur le principe de la "marche en avant", et d'offrir plus d'espace. Parallèlement il est prévu, aux urgences pédiatriques, une coopération entre les urgentistes du secteur adultes et les pédiatres, ce qui permet aux urgentistes de diversifier leur exercice et aux pédiatres de mieux organiser leur activité. Ces évolutions s'inscrivent dans une réflexion plus stratégique, destinée à développer des consultations pédiatriques sur le site de Saint-Julien-en-Genevois.

"Ce travail de fond continuera d’être mené pour l’ensemble des activités, en toute transparence, en associant les équipes concernées avec un arbitrage en directoire élargi aux chefs de pôle", a dit Vincent Delivet lors de son discours.

Une bonne dynamique d'activité mais un résultat qui restera structurellement déficitaire

Le Change est porté par une "dynamique d'activité favorable", a-t-il souligné. "Il s'agit de l'entretenir et de faire évoluer nos organisations", a-t-il insisté.

Interrogé par APMnews sur la situation financière, il indique que les résultats ne sont pas encore connus. Le résultat au compte principal devrait être à l'équilibre mais le résultat structurel devrait être "légèrement déficitaire", comme en 2018.

Cette situation est due au fait que le CH a connu d'importants changements au cours des dernières années (installation sur un nouveau site, fusion avec le CH de Saint-Julien-en-Genevois) et a engagé des investissements qui sont "lourds" mais sont "pleinement justifiés au regard de la croissance de la population, qui conduit l'établissement à avoir une activité très soutenue".

Si ces opérations immobilières seront l'occasion de "requestionner les modalités d'organisation des services" et d'"essayer de réaliser des gains de productivité", le CH espère qu'il pourra bénéficier d'une aide de l'ARS ou des mesures annoncées par la ministre des solidarités et de la santé dans le cadre du plan "Investir pour l'hôpital".

san/ab/APMnews