Actualités de l'Urgence - APM
LE PRÉSIDENT DU SYNDICAT CFTC DU CHU DE STRASBOURG PORTE PLAINTE APRÈS SA MISE EN CAUSE DANS LA MORT DE NAOMI MUSENGA
La jeune femme de 22 ans est décédée le 29 décembre 2017 aux urgences du CHU de Strasbourg en fin d'après-midi, après avoir appelé les services d'urgence et notamment le Samu de Strasbourg en fin de matinée.
En diffusant l'enregistrement de l'appel de la jeune femme le 27 avril, le media alsacien Heb'di avait soulevé de nombreuses questions sur des dysfonctionnements manifestes dans la prise en charge de l'appel de Naomi Musenga, notamment au niveau du centre de régulation du Samu 67 (cf dépêche du 09/05/2018 à 18:16).
À la suite des révélations d'Heb’di, dont la presse nationale s'est fait l'écho, plusieurs agents de régulation médicale ont reçu des messages injurieux et des menaces après avoir vu des informations personnelles les concernant dévoilées sur les réseaux sociaux (nom, photographies, adresse...). Quatre d'entre eux ont déjà porté plainte vendredi, rappelle-t-on (cf dépêche du 14/05/2018 à 15:11).
Dans une publication diffusée le 12 mai sur Facebook, le président du syndicat CFTC aux HUS a été à son tour mis en cause dans la mort de Naomi Musenga et accusé d'avoir été "à la manoeuvre pour étouffer l'affaire".
"C'est lui qui à [sic] fait en sorte que le corps soit mal conservé [...] Le corps de Naomi n'a pas été conservé dans une chambre froide pour accélérer sa détérioration", peut-on lire dans ce message où apparaissent également des photographies du syndicaliste des HUS Jean-Claude Matry.
"Je ne peux accepter qu'un représentant du personnel CFTC soit mis au bûcher alors qu'il ne fait que son travail", s'est indigné Jean-Claude Matry, contacté jeudi par APMnews.
La veille, il a porté plainte pour "diffamation envers particulier par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique", a-t-on constaté sur le procès-verbal dont APMnews a eu une copie.
"Le rôle des représentants de la CFTC est d'être dans l'écoute, l'empathie, le soutien, jamais le jugement", a-t-il expliqué.
S'il a refusé de s'exprimer sur le cas précis de Naomi Musenga, Jean-Claude Matry s'est fait l'écho à plusieurs reprises d'une dégradation des conditions de travail chez les assistants de régulation médicale lors des échanges qu'il a eus avec APMnews.
"Personne ne veut dénoncer, mais moi je dénonce, il y a une surcharge de travail au Samu. La pire des omertas, c'est celle qui concerne le médecin régulateur, qui ne peut pas répondre à tous les appels", a-t-il réaffirmé mercredi à APMnews.
Un dispositif de sécurité renforcé pour le Samu de Strasbourg
Contacté jeudi par APMnews, le directeur général des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Christophe Gautier, a assuré que "la protection fonctionnelle serait accordée à M. Matry".
Le directeur général a également souligné que la plainte déposée par le CHU aux côtés des quatre assistants de régulation du Samu "s'étend aux faits concernant M. Matry". Il a souligné que les agents de régulation menacés avaient par ailleurs bénéficié "d'un accompagnement personnalisé".
Christophe Gautier a rappelé à APMnews que la direction des HUS avait sensiblement renforcé son dispositif de sécurité depuis les premières menaces à l'intention de ses agents, avec la présence de vigiles supplémentaires en soirée et la nuit, la fermeture de l'accès au centre de régulation du Samu et un suivi plus attentif de celui-ci par vidéosurveillance, et enfin des mesures confidentielles prises en accord avec les forces de l'ordre.
"Nous avons fait état des dispositions prises lors d'un CHSCT [comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail] exceptionnel vendredi et le sujet sera à nouveau abordé lors d'un CHSCT ordinaire cet après-midi [jeudi]", a-t-il poursuivi.
Le Samu du Bas-Rhin n'est pas le seul service d'urgence à avoir fait l'objet de menaces depuis les révélations sur la mort de Naomi Musenga. Le centre hospitalier de la Côte basque, à Bayonne, a confirmé lundi à APMnews qu'il avait porté plainte jeudi 10 mai contre un individu ayant proféré des insultes et des menaces en appelant son centre de Samu.
Cet individu avait été identifié et interpellé le jour-même par les forces de l'ordre, a également indiqué le CH de la Côte basque.
gl/ab/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- Consensus
- Consensus SFMU
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre
LE PRÉSIDENT DU SYNDICAT CFTC DU CHU DE STRASBOURG PORTE PLAINTE APRÈS SA MISE EN CAUSE DANS LA MORT DE NAOMI MUSENGA
La jeune femme de 22 ans est décédée le 29 décembre 2017 aux urgences du CHU de Strasbourg en fin d'après-midi, après avoir appelé les services d'urgence et notamment le Samu de Strasbourg en fin de matinée.
En diffusant l'enregistrement de l'appel de la jeune femme le 27 avril, le media alsacien Heb'di avait soulevé de nombreuses questions sur des dysfonctionnements manifestes dans la prise en charge de l'appel de Naomi Musenga, notamment au niveau du centre de régulation du Samu 67 (cf dépêche du 09/05/2018 à 18:16).
À la suite des révélations d'Heb’di, dont la presse nationale s'est fait l'écho, plusieurs agents de régulation médicale ont reçu des messages injurieux et des menaces après avoir vu des informations personnelles les concernant dévoilées sur les réseaux sociaux (nom, photographies, adresse...). Quatre d'entre eux ont déjà porté plainte vendredi, rappelle-t-on (cf dépêche du 14/05/2018 à 15:11).
Dans une publication diffusée le 12 mai sur Facebook, le président du syndicat CFTC aux HUS a été à son tour mis en cause dans la mort de Naomi Musenga et accusé d'avoir été "à la manoeuvre pour étouffer l'affaire".
"C'est lui qui à [sic] fait en sorte que le corps soit mal conservé [...] Le corps de Naomi n'a pas été conservé dans une chambre froide pour accélérer sa détérioration", peut-on lire dans ce message où apparaissent également des photographies du syndicaliste des HUS Jean-Claude Matry.
"Je ne peux accepter qu'un représentant du personnel CFTC soit mis au bûcher alors qu'il ne fait que son travail", s'est indigné Jean-Claude Matry, contacté jeudi par APMnews.
La veille, il a porté plainte pour "diffamation envers particulier par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique", a-t-on constaté sur le procès-verbal dont APMnews a eu une copie.
"Le rôle des représentants de la CFTC est d'être dans l'écoute, l'empathie, le soutien, jamais le jugement", a-t-il expliqué.
S'il a refusé de s'exprimer sur le cas précis de Naomi Musenga, Jean-Claude Matry s'est fait l'écho à plusieurs reprises d'une dégradation des conditions de travail chez les assistants de régulation médicale lors des échanges qu'il a eus avec APMnews.
"Personne ne veut dénoncer, mais moi je dénonce, il y a une surcharge de travail au Samu. La pire des omertas, c'est celle qui concerne le médecin régulateur, qui ne peut pas répondre à tous les appels", a-t-il réaffirmé mercredi à APMnews.
Un dispositif de sécurité renforcé pour le Samu de Strasbourg
Contacté jeudi par APMnews, le directeur général des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Christophe Gautier, a assuré que "la protection fonctionnelle serait accordée à M. Matry".
Le directeur général a également souligné que la plainte déposée par le CHU aux côtés des quatre assistants de régulation du Samu "s'étend aux faits concernant M. Matry". Il a souligné que les agents de régulation menacés avaient par ailleurs bénéficié "d'un accompagnement personnalisé".
Christophe Gautier a rappelé à APMnews que la direction des HUS avait sensiblement renforcé son dispositif de sécurité depuis les premières menaces à l'intention de ses agents, avec la présence de vigiles supplémentaires en soirée et la nuit, la fermeture de l'accès au centre de régulation du Samu et un suivi plus attentif de celui-ci par vidéosurveillance, et enfin des mesures confidentielles prises en accord avec les forces de l'ordre.
"Nous avons fait état des dispositions prises lors d'un CHSCT [comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail] exceptionnel vendredi et le sujet sera à nouveau abordé lors d'un CHSCT ordinaire cet après-midi [jeudi]", a-t-il poursuivi.
Le Samu du Bas-Rhin n'est pas le seul service d'urgence à avoir fait l'objet de menaces depuis les révélations sur la mort de Naomi Musenga. Le centre hospitalier de la Côte basque, à Bayonne, a confirmé lundi à APMnews qu'il avait porté plainte jeudi 10 mai contre un individu ayant proféré des insultes et des menaces en appelant son centre de Samu.
Cet individu avait été identifié et interpellé le jour-même par les forces de l'ordre, a également indiqué le CH de la Côte basque.
gl/ab/APMnews