Actualités de l'Urgence - APM

Les assistants de régulation médicale (ARM) du Samu de Seine-Saint-Denis (93) avaient lancé un mouvement de grève lundi pour réclamer des postes supplémentaires, rappelle-t-on (cf dépêche du 24/12/2018 à 17:36). La décision de l'ARS de débloquer une enveloppe exceptionnelle de 2,4 millions d'euros sur ses crédits propres, répartie entre les huit Samu franciliens (300.000 euros pour 2019), a permis une négociation entre leurs représentants CGT et la direction de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).

Les discussions ont débouché sur un protocole et une sortie de la grève lundi après-midi (les agents n'avaient toutefois pas cessé le travail). L'accord prévoit 10,3 postes supplémentaires, dont 4 pour remplacer des absences de longue durée notamment, sur un effectif actuel de 42 postes.

Au Samu 94 (Val-de-Marne), un préavis de grève avait été déposé pour un début du mouvement jeudi. A la suite de l'annonce des crédits complémentaires de l'ARS, un accord de sortie de conflit a également été signé jeudi après-midi entre la CGT et l'AP-HP. Le protocole contient des dispositions similaires à celui signé pour le Samu 93, a appris APMnews auprès d'une représentante CGT de l'hôpital Henri-Mondor, où est basé le Samu.

Concernant la résorption de l'emploi précaire, il prévoit notamment que les agents recrutés en contrat à durée déterminée bénéficieront d'un contrat de trois mois renouvelables une fois, puis d'un contrat d'un an renouvelable. Les rémunérations des agents contractuels remplissant les conditions pour intégrer le corps des assistants médico-administratifs (AMA)-ARM seront actualisées selon la grille salariale des titulaires.

Le protocole précise aussi que l'AP-HP organisera un concours de recrutement d'ARM pour 2019. Le groupe hospitalier s'engage par ailleurs à assurer le remplacement des absences de longue durée par le recours à des agents contractuels de remplacement, et celles de courte durée par, outre le recours aux heures supplémentaires, la constitution d'un vivier de personnels de remplacement constitué en priorité d'étudiants en santé.

Dans le cadre du financement accordé par l'ARS, les effectifs du Samu 94 doivent être augmentés de 6 équivalents temps plein (ETP) pour être portés à 38. Un groupe de travail avec les ARM doit être mis en place afin de "déterminer la cible optimale des effectifs d'ARM", ainsi que les améliorations possibles dans la répartition et l'organisation des horaires.

"Au Samu 93, on a ouvert la brèche, les directions des groupes hospitaliers concernés sont obligées de suivre car elles ne veulent pas que les mouvements de grève s'enkystent et se généralisent", a commenté auprès d'APMnews Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au Samu 93, délégué CGT et porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf). "Quand il y a un mouvement social et une possibilité de négocier, on arrive à obtenir des choses qui paraissaient impossibles" auparavant, a-t-il pointé.

Les ARM du Samu 92, basé à l'hôpital Raymond-Poincaré, à Garches, avaient également déposé un préavis de grève, pour un début du mouvement samedi. A la suite des négociations engagées, "la remise du protocole d'accord" aura lieu lundi, a précisé l'une de leurs représentantes à APMnews. Leur appel à la grève est interrompu jusqu'à cette réunion.

"Compte-tenu de l'annonce du déblocage pour l'ensemble des Samu d'Ile-de-France d'une enveloppe exceptionnelle par le directeur général de l'ARS, le mouvement de grève [du Samu 92] est suspendu et de nouvelles discussions seront organisées la semaine prochaine afin de finaliser un protocole d'accord", a confirmé l'AP-HP à APMnews.

mlb/vl/APMnews