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09/10 2020
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LYON: LES HCL POURRAIENT DÉPROGRAMMER JUSQU'À UN QUART DE LEUR ACTIVITÉ CHIRURGICALE

LYON, 9 octobre 2020 (APMnews) - Les Hospices civils de Lyon (HCL) pourraient être conduits à déprogrammer jusqu'à environ 25% de leur activité chirurgicale, du fait de la hausse des patients Covid, ont-ils annoncé vendredi dans un communiqué.

Dans ce communiqué, diffusé au lendemain de l'annonce par Olivier Véran du passage de la métropole lyonnaise en "zone d'alerte maximale" (cf dépêche du 08/10/2020 à 19:45), les HCL, qui sont en plan blanc depuis le 22 septembre (cf dépêche du 22/09/2020 à 18:45), confirment que les trois indicateurs d'alerte suivis par le gouvernement se situent "tous au-delà des seuils retenus pour le passage en niveau d'alerte maximale".

A Lyon, le taux d'incidence est de 290 pour 100.000 habitants, le taux d'incidence des personnes de plus de 65 ans est de 145/100.000 et la part des patients Covid dans les réanimations est de 31%.

Les HCL précisent qu'ils constatent eux-mêmes une évolution du recours au système hospitalier des patients Covid "légèrement ascendante", "continuant d’accentuer la pression sur leurs établissements qui doivent par ailleurs poursuivre la prise en charge des patients atteints par d’autres pathologies".

Au 9 octobre, ils comptaient 217 patients Covid hospitalisés (contre 58 au 31 août) dont 140 en hospitalisation conventionnelle, 48 en réanimation et 29 en rééducation.

D’ores et déjà, et pour faire face à l’afflux de patients Covid tout en assurant la prise en charge des patients atteints d’autres pathologies, les HCL ont créé 9 lits de réanimation supplémentaires au début du mois d’octobre, passant de 139 à 148 lits. Ils rappellent que leur plan d'augmentation des capacités d'accueil prévoit de passer progressivement jusqu'à 199 lits de réanimation.

Au 9 octobre à 11h, le taux d'occupation des lits de réanimation était de 94,6%. Le taux de patients Covid sur ce total était de 34,3%.

"Aujourd’hui, pour anticiper le possible accroissement de la demande en soins de réanimation dans les jours à venir -et compte tenu du taux d’occupation de nos lits de réanimation par des patients Covid déjà très élevé- un nouveau palier de création de lits doit être envisagé", ces créations ne pouvant être faites "sans engager un plan de déprogrammation de l’activité chirurgicale", préviennent-ils.

"Ce plan de déprogrammation sera conduit simultanément dans tous les établissements publics et privés ainsi que le directeur général de l’agence régionale de santé [ARS] l’a annoncé ce jour", indiquent-ils en faisant référence à une conférence de presse donnée vendredi matin par Jean-Yves Grall, avec le préfet de région et préfet du Rhône, Pascal Mailhos, ainsi que le recteur de l'Académie.

Ils précisent que "le prochain palier" qui est envisagé "doit permettre de passer à 161 lits de réanimation en identifiant 80 lits en réanimation et 9 lits en surveillance continue consacrés à la prise en charge de patients Covid+ d’ici une dizaine de jours".

"Pour atteindre cette étape, et si elle devait être réalisée intégralement, il sera nécessaire de déprogrammer une partie d’activité chirurgicale, de l’ordre de 25%", ajoutent-ils en évoquant une activation progressive du dispositif "à partir de la semaine prochaine".

Ils assurent que les décisions de déprogrammation sont prises de manière "locale" ("sur les sites hospitaliers, au plus près de l’activité"), "collégiale ("médecins, chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs et directions des sites prennent les décisions ensemble"), "solidaire" ("toutes les disciplines contribuent"), "progressive" ("pas de déprogrammation massive ou systématique mais un ajustement quotidien") et "sécurisée" ("les interventions reportées sont celles qui ne sont pas urgentes, ou qui ne font courir aucun risque de perte de chance aux patients concernés").

"Avec cette première étape d’une déprogrammation aussi ciblée et ajustée que possible engagée dès à présent, les HCL veulent conserver ce qui avait fait leur force au printemps: se préparer et anticiper autant que possible l’afflux possible de patients", explique Raymond Le Moign, directeur général des HCL. "C’est aussi se donner le temps de prévenir les patients concernés par la déprogrammation et de rechercher avec eux des solutions aussi personnalisées que possible pour leur prise en charge."

Les HCL adaptent également les capacités de prise en charge des patients Covid dans d’autres services que la réanimation. Vendredi, 134 patients étaient accueillis dans des services d’hospitalisation conventionnelle.

"Si le nombre de patients à hospitaliser hors réanimation devait continuer de croître, de nouvelles capacités d’hospitalisation seraient dédiées à la prise en charge des patients Covid", souligne le CHU qui mentionne de nouvelles capacités dans des services de gériatrie ou de médecine, dont l’activité est également déprogrammée ou non programmée lorsque cela est possible, ou organisée selon d’autres modalités (prises en charge en ambulatoire plutôt qu’en hospitalisation complète, télémédecine…).

Renforcement des effectifs

Sur le plan des ressources humaines, comme déjà annoncé, les HCL rappellent qu’ils ont également recours à diverses mesures pour renforcer la présence de professionnels.

Grâce à la mobilisation de retraités ou de volontaires, 120 professionnels soignants ou médico-techniques ont été affectés dans les centres de prélèvement, à la régulation du Samu, dans des unités de médecine conventionnelle Covid+ ou en réanimation.

Les HCL ont également mobilisé la plateforme de renfort mise en place par le ministère de la santé et ont par ailleurs lancé une campagne de recrutement à la mi-septembre, qui "a d’ores et déjà permis de disposer de plus d’une trentaine de candidatures, sur des fonctions d’infirmiers ou d’aide-soignants".

S’agissant des congés de la Toussaint (qui commencent dans une semaine), "toutes les solutions seront recherchées pour éviter des annulations", assure le CHU.

"Nos professionnels ont besoin de leurs congés. Aussi longtemps que possible, je ferai tout pour les préserver", déclare Raymond Le Moign. Mais "l’évolution de la situation pourrait nous contraindre à modifier les plannings de congés pour certains d’entre eux", ajoute-t-il en promettant de le leur dire "rapidement".

san/nc/APMnews

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LYON, 9 octobre 2020 (APMnews) - Les Hospices civils de Lyon (HCL) pourraient être conduits à déprogrammer jusqu'à environ 25% de leur activité chirurgicale, du fait de la hausse des patients Covid, ont-ils annoncé vendredi dans un communiqué.

Dans ce communiqué, diffusé au lendemain de l'annonce par Olivier Véran du passage de la métropole lyonnaise en "zone d'alerte maximale" (cf dépêche du 08/10/2020 à 19:45), les HCL, qui sont en plan blanc depuis le 22 septembre (cf dépêche du 22/09/2020 à 18:45), confirment que les trois indicateurs d'alerte suivis par le gouvernement se situent "tous au-delà des seuils retenus pour le passage en niveau d'alerte maximale".

A Lyon, le taux d'incidence est de 290 pour 100.000 habitants, le taux d'incidence des personnes de plus de 65 ans est de 145/100.000 et la part des patients Covid dans les réanimations est de 31%.

Les HCL précisent qu'ils constatent eux-mêmes une évolution du recours au système hospitalier des patients Covid "légèrement ascendante", "continuant d’accentuer la pression sur leurs établissements qui doivent par ailleurs poursuivre la prise en charge des patients atteints par d’autres pathologies".

Au 9 octobre, ils comptaient 217 patients Covid hospitalisés (contre 58 au 31 août) dont 140 en hospitalisation conventionnelle, 48 en réanimation et 29 en rééducation.

D’ores et déjà, et pour faire face à l’afflux de patients Covid tout en assurant la prise en charge des patients atteints d’autres pathologies, les HCL ont créé 9 lits de réanimation supplémentaires au début du mois d’octobre, passant de 139 à 148 lits. Ils rappellent que leur plan d'augmentation des capacités d'accueil prévoit de passer progressivement jusqu'à 199 lits de réanimation.

Au 9 octobre à 11h, le taux d'occupation des lits de réanimation était de 94,6%. Le taux de patients Covid sur ce total était de 34,3%.

"Aujourd’hui, pour anticiper le possible accroissement de la demande en soins de réanimation dans les jours à venir -et compte tenu du taux d’occupation de nos lits de réanimation par des patients Covid déjà très élevé- un nouveau palier de création de lits doit être envisagé", ces créations ne pouvant être faites "sans engager un plan de déprogrammation de l’activité chirurgicale", préviennent-ils.

"Ce plan de déprogrammation sera conduit simultanément dans tous les établissements publics et privés ainsi que le directeur général de l’agence régionale de santé [ARS] l’a annoncé ce jour", indiquent-ils en faisant référence à une conférence de presse donnée vendredi matin par Jean-Yves Grall, avec le préfet de région et préfet du Rhône, Pascal Mailhos, ainsi que le recteur de l'Académie.

Ils précisent que "le prochain palier" qui est envisagé "doit permettre de passer à 161 lits de réanimation en identifiant 80 lits en réanimation et 9 lits en surveillance continue consacrés à la prise en charge de patients Covid+ d’ici une dizaine de jours".

"Pour atteindre cette étape, et si elle devait être réalisée intégralement, il sera nécessaire de déprogrammer une partie d’activité chirurgicale, de l’ordre de 25%", ajoutent-ils en évoquant une activation progressive du dispositif "à partir de la semaine prochaine".

Ils assurent que les décisions de déprogrammation sont prises de manière "locale" ("sur les sites hospitaliers, au plus près de l’activité"), "collégiale ("médecins, chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs et directions des sites prennent les décisions ensemble"), "solidaire" ("toutes les disciplines contribuent"), "progressive" ("pas de déprogrammation massive ou systématique mais un ajustement quotidien") et "sécurisée" ("les interventions reportées sont celles qui ne sont pas urgentes, ou qui ne font courir aucun risque de perte de chance aux patients concernés").

"Avec cette première étape d’une déprogrammation aussi ciblée et ajustée que possible engagée dès à présent, les HCL veulent conserver ce qui avait fait leur force au printemps: se préparer et anticiper autant que possible l’afflux possible de patients", explique Raymond Le Moign, directeur général des HCL. "C’est aussi se donner le temps de prévenir les patients concernés par la déprogrammation et de rechercher avec eux des solutions aussi personnalisées que possible pour leur prise en charge."

Les HCL adaptent également les capacités de prise en charge des patients Covid dans d’autres services que la réanimation. Vendredi, 134 patients étaient accueillis dans des services d’hospitalisation conventionnelle.

"Si le nombre de patients à hospitaliser hors réanimation devait continuer de croître, de nouvelles capacités d’hospitalisation seraient dédiées à la prise en charge des patients Covid", souligne le CHU qui mentionne de nouvelles capacités dans des services de gériatrie ou de médecine, dont l’activité est également déprogrammée ou non programmée lorsque cela est possible, ou organisée selon d’autres modalités (prises en charge en ambulatoire plutôt qu’en hospitalisation complète, télémédecine…).

Renforcement des effectifs

Sur le plan des ressources humaines, comme déjà annoncé, les HCL rappellent qu’ils ont également recours à diverses mesures pour renforcer la présence de professionnels.

Grâce à la mobilisation de retraités ou de volontaires, 120 professionnels soignants ou médico-techniques ont été affectés dans les centres de prélèvement, à la régulation du Samu, dans des unités de médecine conventionnelle Covid+ ou en réanimation.

Les HCL ont également mobilisé la plateforme de renfort mise en place par le ministère de la santé et ont par ailleurs lancé une campagne de recrutement à la mi-septembre, qui "a d’ores et déjà permis de disposer de plus d’une trentaine de candidatures, sur des fonctions d’infirmiers ou d’aide-soignants".

S’agissant des congés de la Toussaint (qui commencent dans une semaine), "toutes les solutions seront recherchées pour éviter des annulations", assure le CHU.

"Nos professionnels ont besoin de leurs congés. Aussi longtemps que possible, je ferai tout pour les préserver", déclare Raymond Le Moign. Mais "l’évolution de la situation pourrait nous contraindre à modifier les plannings de congés pour certains d’entre eux", ajoute-t-il en promettant de le leur dire "rapidement".

san/nc/APMnews

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