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04/03 2022
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MALGRÉ LA CRISE SANITAIRE, LE CHU DE NANCY AVANCE SUR LE PROJET DE SON NOUVEL HÔPITAL

(Par Geoffroy LANG)

NANCY, 4 mars 2022 (APMnews) - Le CHU de Nancy a débuté les travaux préparatoires à la construction de son nouvel hôpital avant le lancement de la phase principale des travaux en 2024, a-t-on appris lors d'un entretien avec Bernard Dupont, directeur général du CHU.

"On a commencé les déconstructions de façon à pouvoir réaliser les opérations préparatoires du schéma directeur immobilier", a rapporté Bernard Dupont, joint mercredi par APMnews.

Le schéma directeur immobilier du CHU prévoit de regrouper les activités de médecine, de chirurgie et d'obstétrique (MCO) du CHU sur deux sites: le site de Brabois accueillera l'essentiel des activités MCO ainsi que des fonctions support (magasin, cuisines, service médico-légal-foetopathologie, PC sécurité) tandis que le site en centre-ville proposera une offre de proximité (consultations, imagerie, centre de prélèvement, soins dentaires).

Dans sa globalité, le projet est évalué à 590 millions d'euros (M€) et sera accompagné par l'Etat à hauteur de plus de 70% (420 M€), notamment dans le cadre du Ségur de la santé (cf dépêche du 19/03/2021 à 18:53 et dépêche du 09/12/2021 à 19:00).

De décembre 2021 à janvier 2022, le CHU a procédé à la déconstruction de son ancien institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) pour lancer les travaux préparatoires, a expliqué Bernard Dupont: "Ça nous permet d'optimiser les locaux et de dégager le terrain pour l'opération principale".

Une première phase de construction entre 2022 et 2023

La première phase de travaux (2022-2023) portera sur le pôle logistique -qui comprend la pharmacie, les unités de production des repas et les magasins-, ainsi que sur le bâtiment de médecine légale et des éléments de chaufferie.

"Parallèlement on lance les appels d'offres", a poursuivi Bernard Dupont, "on devrait finir le programme et lancer le concours d'ici la fin de l'été".

Le pilote du projet du Nouvel hôpital, Philippe Samson, est épaulé par la cheffe du département de la stratégie, le Dr Sylvie Gamel, la pilote des groupes de travail du CHU sur le Nouvel hôpital, Corinne Roldo, mais aussi par l'agence d'assistance en maîtrise d'ouvrage A2MO, "qui a une grosse expertise en matière hospitalière et travaille avec le CHU depuis l'automne".

"L'opération principale devrait débuter en 2024-2025 avec les plateaux techniques, la stérilisation, les urgences et l'hôpital mère-enfant", a complété le directeur général du CHU.

Dans un contexte encore marqué par la crise sanitaire d'une part, et les difficultés croissantes des établissements hospitaliers en ressources humaines d'autre part, Bernard Dupont a mis en avant l'aspect salutaire du projet du Nouvel hôpital qui parvient à maintenir de la cohésion au sein des agents du CHU, en citant en premier lieu les "60 groupes de travail" mis en place pour le projet et "dans lesquels les médecins sont très présents et actifs".

Une activité entravée par le Covid et les tensions RH

"La crise sanitaire a duré pratiquement jusqu'à la fin d'année et a été marquée en 2021 par des difficultés sur les ressources humaines", a-t-il recontextualisé, en soulignant au passage l'impossibilité "de relancer l'activité du CHU au niveau nécessaire du fait des difficultés sur les ressources humaines, particulièrement sur la chirurgie".

Le CHU a enregistré en 2021 un repli d'activité "de 15% à 20% par rapport à 2019", a-t-il rapporté, en faisant part toutefois d'une forte reprise d'activité en fin d'année.

Au CHU de Nancy, les tensions en ressources humaines se concentrent particulièrement sur les infirmiers spécialistes -infirmiers anesthésistes (Iade) et infirmiers de bloc opératoire (Ibode)- mais aussi sur les anesthésistes, avec 40% de postes vacants pour cette catégorie de médecins.

Malgré ces difficultés, le CHU est parvenu à maintenir la trajectoire financière contractualisée avec l'ancien comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins (Copermo) lors de la validation du projet du Nouvel hôpital.

"En 2020, on était dans une situation de léger excédent et on le sera peut-être encore en 2021", a indiqué le directeur général, en soulignant que l'objectif était initialement un déficit prévisionnel de 4,9 M€ sur 2021.

"On est toujours dans l'attente de la 4e circulaire pour les 2,5 M€ à 3 M€ non compensés dans le cadre du Ségur et 5 M€ dans le cadre des surcoûts Covid", a-t-il détaillé, en mettant en avant "une amélioration très notable par rapport à la situation qu'a connu le CHU il n'y a pas si longtemps".

Si le CHU a également pu améliorer sa situation financière grâce à une aide à hauteur de près d'un tiers de sa dette dans le cadre du Ségur (130 M€ d'aides sur 400 M€ de dettes), Bernard Dupont a fait remarquer que le CHU comptait toujours près de "300 millions de déficit cumulé [qui nécessiteront] quelques années pour être absorbés".

Parmi les enseignements des deux années de crise sanitaire, le directeur général du CHU de Nancy a mis en exergue le lien croissant développé par son établissement avec les établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les structures d'hospitalisation à domicile (HAD).

Il a notamment mentionné la hausse de 30% d'activité de l'Hadan, une structure d'HAD nancéienne créée par le CHU, avec l'Institut de cancérologie de Lorraine (ICL) et la clinique Gentilly pendant la crise sanitaire.

Le CHU structure son offre médico-sociale

"Le CHU de Nancy, qui n'avait pas d'activité médico-sociale, s'est progressivement vu confier des directions d'Ehpad qui étaient en grande crise", a-t-il enchaîné, "on se retrouve à gérer un parc de 1.800 places d'Ehpad".

"On est en train de structurer un département personnes âgées et territoire avec chacun son domaine de compétence, transversal, sur tous les sites", a indiqué à ce sujet le directeur général.

Concernant l'action territoriale du CHU, il a souligné le développement d'un réseau d'hématologie sur l'ensemble de la Lorraine porté par le CHU et le CHR Metz-Thionville.

"C'est un projet qui permettra d'universitariser l'activité d'hématologie du CHR", a-t-il souligné, alors que les deux établissements lorrains ont signé une convention d'association hospitalo-universitaire fin 2019 (cf dépêche du 18/11/2019 à 18:18).

Enfin, Bernard Dupont a salué la création début mars d'une unité de radiothérapie interne vectorisée (RTIV) au CHU, pour permettre un traitement plus ciblé des cancers grâce à l'administration d'un médicament composé d'une molécule vectrice à laquelle est lié chimiquement un isotope radioactif.

Cet investissement, d'un coût de 14 M€, a été accompagné à hauteur de 7,2 M€ par le Fonds européen de développement régional (Feder) via le conseil régional du Grand Est.

gl/ab/APMnews

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(Par Geoffroy LANG)

NANCY, 4 mars 2022 (APMnews) - Le CHU de Nancy a débuté les travaux préparatoires à la construction de son nouvel hôpital avant le lancement de la phase principale des travaux en 2024, a-t-on appris lors d'un entretien avec Bernard Dupont, directeur général du CHU.

"On a commencé les déconstructions de façon à pouvoir réaliser les opérations préparatoires du schéma directeur immobilier", a rapporté Bernard Dupont, joint mercredi par APMnews.

Le schéma directeur immobilier du CHU prévoit de regrouper les activités de médecine, de chirurgie et d'obstétrique (MCO) du CHU sur deux sites: le site de Brabois accueillera l'essentiel des activités MCO ainsi que des fonctions support (magasin, cuisines, service médico-légal-foetopathologie, PC sécurité) tandis que le site en centre-ville proposera une offre de proximité (consultations, imagerie, centre de prélèvement, soins dentaires).

Dans sa globalité, le projet est évalué à 590 millions d'euros (M€) et sera accompagné par l'Etat à hauteur de plus de 70% (420 M€), notamment dans le cadre du Ségur de la santé (cf dépêche du 19/03/2021 à 18:53 et dépêche du 09/12/2021 à 19:00).

De décembre 2021 à janvier 2022, le CHU a procédé à la déconstruction de son ancien institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) pour lancer les travaux préparatoires, a expliqué Bernard Dupont: "Ça nous permet d'optimiser les locaux et de dégager le terrain pour l'opération principale".

Une première phase de construction entre 2022 et 2023

La première phase de travaux (2022-2023) portera sur le pôle logistique -qui comprend la pharmacie, les unités de production des repas et les magasins-, ainsi que sur le bâtiment de médecine légale et des éléments de chaufferie.

"Parallèlement on lance les appels d'offres", a poursuivi Bernard Dupont, "on devrait finir le programme et lancer le concours d'ici la fin de l'été".

Le pilote du projet du Nouvel hôpital, Philippe Samson, est épaulé par la cheffe du département de la stratégie, le Dr Sylvie Gamel, la pilote des groupes de travail du CHU sur le Nouvel hôpital, Corinne Roldo, mais aussi par l'agence d'assistance en maîtrise d'ouvrage A2MO, "qui a une grosse expertise en matière hospitalière et travaille avec le CHU depuis l'automne".

"L'opération principale devrait débuter en 2024-2025 avec les plateaux techniques, la stérilisation, les urgences et l'hôpital mère-enfant", a complété le directeur général du CHU.

Dans un contexte encore marqué par la crise sanitaire d'une part, et les difficultés croissantes des établissements hospitaliers en ressources humaines d'autre part, Bernard Dupont a mis en avant l'aspect salutaire du projet du Nouvel hôpital qui parvient à maintenir de la cohésion au sein des agents du CHU, en citant en premier lieu les "60 groupes de travail" mis en place pour le projet et "dans lesquels les médecins sont très présents et actifs".

Une activité entravée par le Covid et les tensions RH

"La crise sanitaire a duré pratiquement jusqu'à la fin d'année et a été marquée en 2021 par des difficultés sur les ressources humaines", a-t-il recontextualisé, en soulignant au passage l'impossibilité "de relancer l'activité du CHU au niveau nécessaire du fait des difficultés sur les ressources humaines, particulièrement sur la chirurgie".

Le CHU a enregistré en 2021 un repli d'activité "de 15% à 20% par rapport à 2019", a-t-il rapporté, en faisant part toutefois d'une forte reprise d'activité en fin d'année.

Au CHU de Nancy, les tensions en ressources humaines se concentrent particulièrement sur les infirmiers spécialistes -infirmiers anesthésistes (Iade) et infirmiers de bloc opératoire (Ibode)- mais aussi sur les anesthésistes, avec 40% de postes vacants pour cette catégorie de médecins.

Malgré ces difficultés, le CHU est parvenu à maintenir la trajectoire financière contractualisée avec l'ancien comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins (Copermo) lors de la validation du projet du Nouvel hôpital.

"En 2020, on était dans une situation de léger excédent et on le sera peut-être encore en 2021", a indiqué le directeur général, en soulignant que l'objectif était initialement un déficit prévisionnel de 4,9 M€ sur 2021.

"On est toujours dans l'attente de la 4e circulaire pour les 2,5 M€ à 3 M€ non compensés dans le cadre du Ségur et 5 M€ dans le cadre des surcoûts Covid", a-t-il détaillé, en mettant en avant "une amélioration très notable par rapport à la situation qu'a connu le CHU il n'y a pas si longtemps".

Si le CHU a également pu améliorer sa situation financière grâce à une aide à hauteur de près d'un tiers de sa dette dans le cadre du Ségur (130 M€ d'aides sur 400 M€ de dettes), Bernard Dupont a fait remarquer que le CHU comptait toujours près de "300 millions de déficit cumulé [qui nécessiteront] quelques années pour être absorbés".

Parmi les enseignements des deux années de crise sanitaire, le directeur général du CHU de Nancy a mis en exergue le lien croissant développé par son établissement avec les établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les structures d'hospitalisation à domicile (HAD).

Il a notamment mentionné la hausse de 30% d'activité de l'Hadan, une structure d'HAD nancéienne créée par le CHU, avec l'Institut de cancérologie de Lorraine (ICL) et la clinique Gentilly pendant la crise sanitaire.

Le CHU structure son offre médico-sociale

"Le CHU de Nancy, qui n'avait pas d'activité médico-sociale, s'est progressivement vu confier des directions d'Ehpad qui étaient en grande crise", a-t-il enchaîné, "on se retrouve à gérer un parc de 1.800 places d'Ehpad".

"On est en train de structurer un département personnes âgées et territoire avec chacun son domaine de compétence, transversal, sur tous les sites", a indiqué à ce sujet le directeur général.

Concernant l'action territoriale du CHU, il a souligné le développement d'un réseau d'hématologie sur l'ensemble de la Lorraine porté par le CHU et le CHR Metz-Thionville.

"C'est un projet qui permettra d'universitariser l'activité d'hématologie du CHR", a-t-il souligné, alors que les deux établissements lorrains ont signé une convention d'association hospitalo-universitaire fin 2019 (cf dépêche du 18/11/2019 à 18:18).

Enfin, Bernard Dupont a salué la création début mars d'une unité de radiothérapie interne vectorisée (RTIV) au CHU, pour permettre un traitement plus ciblé des cancers grâce à l'administration d'un médicament composé d'une molécule vectrice à laquelle est lié chimiquement un isotope radioactif.

Cet investissement, d'un coût de 14 M€, a été accompagné à hauteur de 7,2 M€ par le Fonds européen de développement régional (Feder) via le conseil régional du Grand Est.

gl/ab/APMnews

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