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23/07 2018
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MARTINIQUE: UN PRS AXÉ SUR LA PRÉVENTION, LA PRISE EN CHARGE ET LES PARCOURS DE SANTÉ

FORT-DE-FRANCE, 23 juillet 2018 (APMnews) - Le projet régional de santé (PRS) 2018-2022 de la Martinique, publié fin juin, a fixé trois orientations pour développer la prévention, mieux soigner et prendre en charge les patients, ainsi que mieux accompagner et limiter les ruptures de parcours de santé.

Une centaine d'acteurs ont contribué à l'élaboration de ce PRS de deuxième génération depuis mars 2017, dont des professionnels de santé, associations, réseaux et fédérations oeuvrant dans le domaine de la santé, mais aussi des représentants des collectivités, usagers, services déconcentrés de l’Etat, CGSS [caisses générales de sécurité sociale] et instances de démocratie sanitaire, dont la conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA), récapitule un communiqué publié fin juin.

La phase de consultation s'était ouverte le 27 février pour trois mois, est-il indiqué sur le site internet de l'agence régionale de santé (ARS) .

Les ambitions de ce PRS sont "l’amélioration de l’état de santé des Martiniquais" et "la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé". L'ARS a opté pour trois orientations qui comportent chacune deux à quatre objectifs.

La première orientation, intitulée "mieux vivre", a pour objectif de "placer la promotion de la santé au coeur de toutes les politiques". Et ce en faisant "évoluer les représentations pour développer une approche positive de la santé", créant et mettant en oeuvre des environnements favorables et facilitateurs ainsi que des "démarches communautaires", tout en renforçant la démocratie en santé.

Le second objectif de la première orientation est d'encourager la population à adopter des "comportements favorables à la santé" et "renforcer les actions de prévention autour des priorités de santé publique".

La deuxième orientation est intitulée "mieux soigner et prendre en charge" avec l'objectif de "renforcer la démographie des professionnels de santé" en améliorant l'attractivité du territoire grâce à l'accompagnement des jeunes aux métiers médicaux et paramédicaux et au renforcement de l'offre de soins sur le territoire. L'ARS compte également garantir la performance du système de santé, la qualité, la pertinence et la sécurité des soins", en "améliorant l'efficience organisationnelle des établissements", en "promouvant des systèmes d'information performants" ou encore en rendant plus efficace l'organisation de l'offre de premier recours. Les deux autres objectifs de l'orientation sont l'amélioration de la veille, l’évaluation et la gestion des risques et des crises sanitaires" et le développement de "l'observation, l'évaluation, la recherche et l'innovation en santé".

La troisième orientation prévoit de "mieux accompagner et limiter les ruptures de parcours". Le premier objectif est d'améliorer l’accès à l’offre de santé et développer les soins de proximité en renforçant l'accessibilité géographique de l'offre de soins, en capitalisant sur les dispositifs existants dans la prévention, en développant l'accompagnement et en le diffusant dans l'ensemble du territoire, mais aussi en développant les solutions numérique pour "abolir" les distances. Le PRS vise également à garantir l'accès aux soins palliatifs.

Le second objectif est d'"assurer la coordination des acteurs autour des parcours de santé à l’échelle régionale et locale" en structurant les parcours de santé, de la prévention, la prise en charge, mais également en prenant "mieux en compte l'environnement social et familial des personnes, aidant à "l'émergence d'outils numériques", ainsi qu'en développant la coopération interrégionale et internationale.

Sept enjeux pour la santé en Martinique

Le PRS a identifié sept "principaux enjeux":

  • Anticiper les effets du vieillissement et la perte d’autonomie de la population
  • Améliorer la santé des mères et des enfants et lutter contre la mortalité infantile
  • Réduire l’impact du surpoids et de l’obésité et leurs incidences sur les maladies chroniques (diabète, insuffisance rénale chronique, maladies cardio-vasculaires, troubles musculo-squelettiques)
  • Proposer une prise en charge de qualité des cancers
  • Améliorer les prises en charge en matière de santé mentale
  • Agir sur les difficultés d’accès aux soins et à la prévention des populations les plus vulnérables
  • Organiser un maillage territorial garantissant une égalité d’accès à l’offre de santé.

L'ARS Martinique veut répondre à plusieurs problématiques propres à la région. Parmi celles-ci figurent des facteurs pathogènes pouvant avoir un impact sur la santé et associés au cadre de vie, avec par exemple l'intensification des activités agricoles, l'augmentation de la production de déchets, l'insalubrité de certains logements, les contraintes induites par l'insularité pour organiser le parcours de soin.

De plus, les Martiniquais sont inégalement répartis sur le territoire et la population diminue, avec 376.847 habitants en 2016 contre 400.000 dix ans plus tôt, ce qui "fait peser des incertitudes sur le maintien de certaines filières de soins spécialisés", selon le PRS.

A cela s'ajoute un vieillissement important de la population avec 18% de personnes âgées de 60 ans et plus, faisant de la Martinique le département français d'outre-mer le plus âgé.

Le PRS mentionne en outre des situations de précarité prégnantes couplées à de fortes inégalités de ressources, ou encore des indicateurs de santé "qui restent inquiétants", avec des "problématiques de santé publique qui persistent". L'ARS déplore une forte prévalence de l'obésité et de ses comorbidités, le cancer comme première cause de mortalité, des densités de médecins généralistes et de pharmaciens inférieures à celles de la France métropolitaine. Elle se félicite toutefois des densités paramédicales plus fortes que la moyenne nationale.

Le PRS souligne également un accès parfois complexe à l'offre de santé en raison d'un développement insuffisant de l'offre de transport en Martinique, des défauts de lisibilité sur l'offre à la santé couplés à des manques de ressources financières.

Les dépenses de santé en Martinique représentaient 1,33 milliard d'euros (assurance maladie et Etat) en 2015, ce qui correspond à une hausse de 12% depuis 2011, alors que celle de la moyenne nationale est de 10%, est-il chiffré dans le PRS. Cela est dû notamment aux augmentations des dépenses consacrées aux établissements sanitaires (+22,65%) et médico-sociaux (+19,75%).

Des restructurations et quelques nouvelles autorisations

En ce qui concerne l'organisation des activités soumises à autorisation d'ici à 2022, le PRS prévoit de mettre en oeuvre une autorisation qui avait été accordée en 2015 pour l'hospitalisation à domicile (HAD), selon le schéma régional de santé (SRS).

En chirurgie, un établissement disposant de trois sites devrait n'en avoir plus que deux "dans le cadre de la recherche d’efficience organisationnelle", est-il souligné.

"Des filières courtes pourront être organisées dans le cadre d’une coopération public-privé" en médecine d'urgence, est-il souligné dans le PRS. L'ARS Martinique ajoute que la démographie médicale doit inciter "à aménager l’organisation d’une des deux implantations des urgences" existantes "aux heures profondes pour en garantir la continuité des soins aux heures d’ouverture".

Actuellement au nombre de 4, le nombre de maternités devrait passer à 3 en raison "du nombre de naissances, du volume d’activité dans les maternités existantes et de la démographie médicale". L'ARS juge qu'"il n’est pas possible de maintenir 4 maternités sur le territoire".

Concernant les équipements lourds, les arrivées de deux à trois nouvelles caméras à scintillation sont prévues. Un nouvel appareil IRM est en cours d'installation et une autorisation d'installation d'IRM accordée en 2015 devrait être mise en oeuvre. Une nouvelle autorisation pour un scanographe à utilisation médicale pourrait enfin être accordée.

A noter que jusqu'à 206 places supplémentaires en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) pourraient être créées, "sous réserve de financement" de la collectivité territoriale de Martinique.

Site internet du PRS de Martinique

jyp/nc/APMnews

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MARTINIQUE: UN PRS AXÉ SUR LA PRÉVENTION, LA PRISE EN CHARGE ET LES PARCOURS DE SANTÉ

FORT-DE-FRANCE, 23 juillet 2018 (APMnews) - Le projet régional de santé (PRS) 2018-2022 de la Martinique, publié fin juin, a fixé trois orientations pour développer la prévention, mieux soigner et prendre en charge les patients, ainsi que mieux accompagner et limiter les ruptures de parcours de santé.

Une centaine d'acteurs ont contribué à l'élaboration de ce PRS de deuxième génération depuis mars 2017, dont des professionnels de santé, associations, réseaux et fédérations oeuvrant dans le domaine de la santé, mais aussi des représentants des collectivités, usagers, services déconcentrés de l’Etat, CGSS [caisses générales de sécurité sociale] et instances de démocratie sanitaire, dont la conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA), récapitule un communiqué publié fin juin.

La phase de consultation s'était ouverte le 27 février pour trois mois, est-il indiqué sur le site internet de l'agence régionale de santé (ARS) .

Les ambitions de ce PRS sont "l’amélioration de l’état de santé des Martiniquais" et "la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé". L'ARS a opté pour trois orientations qui comportent chacune deux à quatre objectifs.

La première orientation, intitulée "mieux vivre", a pour objectif de "placer la promotion de la santé au coeur de toutes les politiques". Et ce en faisant "évoluer les représentations pour développer une approche positive de la santé", créant et mettant en oeuvre des environnements favorables et facilitateurs ainsi que des "démarches communautaires", tout en renforçant la démocratie en santé.

Le second objectif de la première orientation est d'encourager la population à adopter des "comportements favorables à la santé" et "renforcer les actions de prévention autour des priorités de santé publique".

La deuxième orientation est intitulée "mieux soigner et prendre en charge" avec l'objectif de "renforcer la démographie des professionnels de santé" en améliorant l'attractivité du territoire grâce à l'accompagnement des jeunes aux métiers médicaux et paramédicaux et au renforcement de l'offre de soins sur le territoire. L'ARS compte également garantir la performance du système de santé, la qualité, la pertinence et la sécurité des soins", en "améliorant l'efficience organisationnelle des établissements", en "promouvant des systèmes d'information performants" ou encore en rendant plus efficace l'organisation de l'offre de premier recours. Les deux autres objectifs de l'orientation sont l'amélioration de la veille, l’évaluation et la gestion des risques et des crises sanitaires" et le développement de "l'observation, l'évaluation, la recherche et l'innovation en santé".

La troisième orientation prévoit de "mieux accompagner et limiter les ruptures de parcours". Le premier objectif est d'améliorer l’accès à l’offre de santé et développer les soins de proximité en renforçant l'accessibilité géographique de l'offre de soins, en capitalisant sur les dispositifs existants dans la prévention, en développant l'accompagnement et en le diffusant dans l'ensemble du territoire, mais aussi en développant les solutions numérique pour "abolir" les distances. Le PRS vise également à garantir l'accès aux soins palliatifs.

Le second objectif est d'"assurer la coordination des acteurs autour des parcours de santé à l’échelle régionale et locale" en structurant les parcours de santé, de la prévention, la prise en charge, mais également en prenant "mieux en compte l'environnement social et familial des personnes, aidant à "l'émergence d'outils numériques", ainsi qu'en développant la coopération interrégionale et internationale.

Sept enjeux pour la santé en Martinique

Le PRS a identifié sept "principaux enjeux":

  • Anticiper les effets du vieillissement et la perte d’autonomie de la population
  • Améliorer la santé des mères et des enfants et lutter contre la mortalité infantile
  • Réduire l’impact du surpoids et de l’obésité et leurs incidences sur les maladies chroniques (diabète, insuffisance rénale chronique, maladies cardio-vasculaires, troubles musculo-squelettiques)
  • Proposer une prise en charge de qualité des cancers
  • Améliorer les prises en charge en matière de santé mentale
  • Agir sur les difficultés d’accès aux soins et à la prévention des populations les plus vulnérables
  • Organiser un maillage territorial garantissant une égalité d’accès à l’offre de santé.

L'ARS Martinique veut répondre à plusieurs problématiques propres à la région. Parmi celles-ci figurent des facteurs pathogènes pouvant avoir un impact sur la santé et associés au cadre de vie, avec par exemple l'intensification des activités agricoles, l'augmentation de la production de déchets, l'insalubrité de certains logements, les contraintes induites par l'insularité pour organiser le parcours de soin.

De plus, les Martiniquais sont inégalement répartis sur le territoire et la population diminue, avec 376.847 habitants en 2016 contre 400.000 dix ans plus tôt, ce qui "fait peser des incertitudes sur le maintien de certaines filières de soins spécialisés", selon le PRS.

A cela s'ajoute un vieillissement important de la population avec 18% de personnes âgées de 60 ans et plus, faisant de la Martinique le département français d'outre-mer le plus âgé.

Le PRS mentionne en outre des situations de précarité prégnantes couplées à de fortes inégalités de ressources, ou encore des indicateurs de santé "qui restent inquiétants", avec des "problématiques de santé publique qui persistent". L'ARS déplore une forte prévalence de l'obésité et de ses comorbidités, le cancer comme première cause de mortalité, des densités de médecins généralistes et de pharmaciens inférieures à celles de la France métropolitaine. Elle se félicite toutefois des densités paramédicales plus fortes que la moyenne nationale.

Le PRS souligne également un accès parfois complexe à l'offre de santé en raison d'un développement insuffisant de l'offre de transport en Martinique, des défauts de lisibilité sur l'offre à la santé couplés à des manques de ressources financières.

Les dépenses de santé en Martinique représentaient 1,33 milliard d'euros (assurance maladie et Etat) en 2015, ce qui correspond à une hausse de 12% depuis 2011, alors que celle de la moyenne nationale est de 10%, est-il chiffré dans le PRS. Cela est dû notamment aux augmentations des dépenses consacrées aux établissements sanitaires (+22,65%) et médico-sociaux (+19,75%).

Des restructurations et quelques nouvelles autorisations

En ce qui concerne l'organisation des activités soumises à autorisation d'ici à 2022, le PRS prévoit de mettre en oeuvre une autorisation qui avait été accordée en 2015 pour l'hospitalisation à domicile (HAD), selon le schéma régional de santé (SRS).

En chirurgie, un établissement disposant de trois sites devrait n'en avoir plus que deux "dans le cadre de la recherche d’efficience organisationnelle", est-il souligné.

"Des filières courtes pourront être organisées dans le cadre d’une coopération public-privé" en médecine d'urgence, est-il souligné dans le PRS. L'ARS Martinique ajoute que la démographie médicale doit inciter "à aménager l’organisation d’une des deux implantations des urgences" existantes "aux heures profondes pour en garantir la continuité des soins aux heures d’ouverture".

Actuellement au nombre de 4, le nombre de maternités devrait passer à 3 en raison "du nombre de naissances, du volume d’activité dans les maternités existantes et de la démographie médicale". L'ARS juge qu'"il n’est pas possible de maintenir 4 maternités sur le territoire".

Concernant les équipements lourds, les arrivées de deux à trois nouvelles caméras à scintillation sont prévues. Un nouvel appareil IRM est en cours d'installation et une autorisation d'installation d'IRM accordée en 2015 devrait être mise en oeuvre. Une nouvelle autorisation pour un scanographe à utilisation médicale pourrait enfin être accordée.

A noter que jusqu'à 206 places supplémentaires en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) pourraient être créées, "sous réserve de financement" de la collectivité territoriale de Martinique.

Site internet du PRS de Martinique

jyp/nc/APMnews

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