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27/09 2018
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NORMANDIE: L'ARS SE MOBILISE POUR FAVORISER L'ACCÈS AUX SOINS EN PROXIMITÉ

CAEN, 27 septembre 2018 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Normandie se mobilise pour favoriser l'accès à des soins de proximité à tout moment, en accompagnant diverses mesures dans toute la région, a indiqué sa directrice générale lors d'une conférence de presse organisée mercredi à Caen.

Christine Gardel, directrice générale de l'ARS Normandie, s'est réjouie que le projet régional de santé (PRS) adopté et présenté en juillet (cf dépêche du 12/07/2018 à 19:15), "s'intègre parfaitement dans le plan national 'Ma santé 2022'". "Nous ne sommes pas obligés de reconstruire un PRS", a-t-elle commenté.
Elle a présenté ce que l'ARS met en place pour les Normands en termes d'accès aux soins dans une région fortement contrainte par les problèmes de démographie médicale.

Réagissant aux mesures du plan "Ma santé 2022", elle a mis en avant les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). "Nous allons tout de suite nous engager dans des contractualisations entre ARS et CPTS pour améliorer la coordination. Nous allons travailler et expérimenter de manière à organiser les soins non programmés, la prévention pour la population et le recours au médecin traitant", a-t-elle déclaré. Il est question de s'appuyer sur les pôles de santé libéraux et ambulatoires (PSLA), très développés en Normandie dans la même logique que les CPTS. "Les contrats que l'on va signer répondront aux missions socles définies dans le plan "Ma santé 2022".

La directrice a détaillé plusieurs actions d'incitation et d'accompagnement qu'elle mène pour assurer à tout Normand "un avis médical en proximité quel que soit le lieu d'habitation et le moment".

Un arrêté a été signé sur la permanence des soins (PDS) en juillet pour revoir l'organisation au-delà des heures d'ouverture des cabinets médicaux et l'harmoniser. Sur les 51 secteurs sanitaires, le financement de la participation des médecins à la régulation est harmonisé (à 100 euros par heure) et à partir de janvier 2019, cette régulation sera aussi proposée le samedi matin. Jusqu'à présent, elle fonctionne la nuit (de 20 heures à 8 h) et le week-end (samedi après-midi et dimanche). Cette régulation se fait par le numéro d'appel 116-117. Un patient peut ainsi avoir, par téléphone, un avis médical donné par le médecin généraliste en lien avec un régulateur urgentiste pour, selon la situation, soit lui dire qu'il peut attendre de voir son médecin traitant, soit lui recommander de se rendre aux urgences, soit lui envoyer le Smur.

"Nous avons besoin de faire connaître ce numéro 116-117 qui existe mais pour lequel il y a un vrai déficit de communication. Les habitants n'ont pas le réflexe", a souligné la directrice générale. L'objectif est de désengorger les urgences des hôpitaux. "On sait que, sur 10 patients qui viennent aux urgences, trois seulement arrivent après un appel à une plateforme de régulation, les autres viennent d'eux-mêmes. Sur ces 10, deux patients seront hospitalisés", a-t-elle expliqué.

De plus, pour être capable de donner un avis médical en proximité quel que soit l'âge, l'ARS va financer davantage les équipes mobiles de gériatrie qui existent dans les établissements de santé et, au besoin, en créer de nouvelles.

Ces équipes ont essentiellement une activité en intra-établissement, mais l'objectif est de les encourager à se déplacer au domicile des personnes âgées ou en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad, de façon à évaluer la polypathologie et les besoins des patients pour éviter des hospitalisations ou des passages aux urgences.

En 2018, ces équipes mobiles de gériatrie ont été financées à hauteur de 3 M€. Le budget sera augmenté. "Nous souhaitons en avoir une par GHT [groupement hospitalier de territoire]", a-t-elle déclaré.

De même, l'ARS accompagne la création d'équipes mobiles de psychiatrie afin de proposer la réhabilitation psychosociale. Là aussi, l'objectif est d'avoir au moins une équipe par GHT.

Pour améliorer la capacité à donner un avis médical en tout lieu y compris dans les endroits où il n'existe plus de médecins traitants, l'ARS planche sur plusieurs projets qu'elle espère pouvoir présenter prochainement et qui font appel à la télémédecine notamment.

Franc succès pour les assistants spécialistes régionaux

Christine Gardel a aussi relevé, dans le discours d'annonces présidentiel, "la nécessité de garantir une prise en charge spécialisée de qualité avec des médecins spécialistes dans les établissements de santé mais sans offrir toutes les spécialités partout". "Cela prend tout son sens dans notre région", a-t-elle commenté.

Pour améliorer la réponse, l'ARS finance des postes d'assistants spécialistes régionaux (ASR) offerts à de jeunes diplômés avec un contrat de deux ans pour exercer pour partie sur le CHU où ils ont étudié et dans un CH périphérique. "Cette mesure marche très bien; nous avons de plus en plus de candidats. Pour novembre, ils sont 112 et nous en avons validé 71 dont 33 sur Caen et 38 sur Rouen pour des spécialités comme l'anesthésie-réanimation, les urgentistes, la gériatrie, la gynécologie-obstétrique, soit toutes les spécialités en tension", s'est félicitée Christine Gardel.

Pour ces postes financés à hauteur de 70% par l'ARS depuis 2011 en Normandie, 75% des médecins qui en ont bénéficié sont restés dans l'hôpital périphérique au bout des deux ans, a-t-elle souligné. En 2017, le financement de cette mesure dépasse 3 M€.

Le plan "Ma santé 2022" prévoit la possibilité de faire la même chose pour des postes d'assistants ville-hôpital. L'opportunité a été ouverte depuis juillet. L'idée est de partager l'exercice entre le CHU et un pôle de santé. Déjà deux postes (l'un à Caen et l'autre à Rouen) ont été identifiés sur la gériatrie notamment. L'ARS va en faire la promotion pour recruter davantage de candidats pour mai 2019.

"C'est une bonne façon d'entrer dans la vie professionnelle", a commenté la directrice de l'ARS. Elle s'est aussi réjouie des pré-choix faits en ce moment par les internes, notamment pour les urgences et l'anesthésie.

En matière d'incitation, viennent aussi s'ajouter des primes d'engagement sur les spécialistes en tension depuis 2017 (en anesthésie-réanimation et en imagerie au niveau national, plus des spécialités choisies au niveau régional). Concernant les 400 médecins salariés du plan "Ma santé 2022", Christine Gardel a indiqué attendre "le cadrage national".

Au chapitre de la prévention, 2.400 étudiants en santé vont être concernés par le service sanitaire en Normandie pour 2018-2019. La formation théorique a été définie et se fera fin 2018. Il reste à trouver 300 à 400 lieux de stage dans les écoles, les collèges, lycées et aussi dans les Ehpad, pour accueillir trois à quatre étudiants en même temps en mars 2019.

L'ARS oeuvre également pour la scolarisation des enfants en situation de handicap. La Manche et le territoire de Belfort ont été retenus au niveau national pour expérimenter le "100% inclusif". De plus, à Dieppe, va s'ouvrir, en novembre, une unité d'enseignement élémentaire pour accueillir 10 enfants (de 6-11 ans) atteints de troubles du spectre de l'autisme.

L'agence accompagne, en outre, la mise en place de la simulation dans des instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi). Neuf Ifsi ont été retenus pour recevoir une aide d'un montant total de près de 200.000 euros.

Interrogée sur la situation dans les établissements psychiatriques, Christine Gardel a assuré que les engagements seront tenus au centre hospitalier du Rouvray à Sotteville-les-Rouen (des recrutements sont en cours) et à l'hôpital Pierre-Janet au Havre, établissements qui ont connu des mouvements sociaux ces derniers mois (cf dépêche du 03/07/2018 à 16:45 et dépêche du 12/07/2018 à 13:12).

Elle s'est par ailleurs voulue rassurante sur la place de l'établissement public de santé mentale (EPSM) de Caen, alors qu'un mouvement social y est annoncé pour jeudi. "C'est l'hôpital psychiatrique de recours et de référence sur le territoire. Il a toute sa place et un avenir devant lui", a-t-elle déclaré. Conformément au PRS, son champ d’intervention sera étendu dans le cadre de la révision de la sectorisation psychiatrique suscitée par un manque de ressources à Vire.

sl/vl/APMnews

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CAEN, 27 septembre 2018 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Normandie se mobilise pour favoriser l'accès à des soins de proximité à tout moment, en accompagnant diverses mesures dans toute la région, a indiqué sa directrice générale lors d'une conférence de presse organisée mercredi à Caen.

Christine Gardel, directrice générale de l'ARS Normandie, s'est réjouie que le projet régional de santé (PRS) adopté et présenté en juillet (cf dépêche du 12/07/2018 à 19:15), "s'intègre parfaitement dans le plan national 'Ma santé 2022'". "Nous ne sommes pas obligés de reconstruire un PRS", a-t-elle commenté.
Elle a présenté ce que l'ARS met en place pour les Normands en termes d'accès aux soins dans une région fortement contrainte par les problèmes de démographie médicale.

Réagissant aux mesures du plan "Ma santé 2022", elle a mis en avant les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). "Nous allons tout de suite nous engager dans des contractualisations entre ARS et CPTS pour améliorer la coordination. Nous allons travailler et expérimenter de manière à organiser les soins non programmés, la prévention pour la population et le recours au médecin traitant", a-t-elle déclaré. Il est question de s'appuyer sur les pôles de santé libéraux et ambulatoires (PSLA), très développés en Normandie dans la même logique que les CPTS. "Les contrats que l'on va signer répondront aux missions socles définies dans le plan "Ma santé 2022".

La directrice a détaillé plusieurs actions d'incitation et d'accompagnement qu'elle mène pour assurer à tout Normand "un avis médical en proximité quel que soit le lieu d'habitation et le moment".

Un arrêté a été signé sur la permanence des soins (PDS) en juillet pour revoir l'organisation au-delà des heures d'ouverture des cabinets médicaux et l'harmoniser. Sur les 51 secteurs sanitaires, le financement de la participation des médecins à la régulation est harmonisé (à 100 euros par heure) et à partir de janvier 2019, cette régulation sera aussi proposée le samedi matin. Jusqu'à présent, elle fonctionne la nuit (de 20 heures à 8 h) et le week-end (samedi après-midi et dimanche). Cette régulation se fait par le numéro d'appel 116-117. Un patient peut ainsi avoir, par téléphone, un avis médical donné par le médecin généraliste en lien avec un régulateur urgentiste pour, selon la situation, soit lui dire qu'il peut attendre de voir son médecin traitant, soit lui recommander de se rendre aux urgences, soit lui envoyer le Smur.

"Nous avons besoin de faire connaître ce numéro 116-117 qui existe mais pour lequel il y a un vrai déficit de communication. Les habitants n'ont pas le réflexe", a souligné la directrice générale. L'objectif est de désengorger les urgences des hôpitaux. "On sait que, sur 10 patients qui viennent aux urgences, trois seulement arrivent après un appel à une plateforme de régulation, les autres viennent d'eux-mêmes. Sur ces 10, deux patients seront hospitalisés", a-t-elle expliqué.

De plus, pour être capable de donner un avis médical en proximité quel que soit l'âge, l'ARS va financer davantage les équipes mobiles de gériatrie qui existent dans les établissements de santé et, au besoin, en créer de nouvelles.

Ces équipes ont essentiellement une activité en intra-établissement, mais l'objectif est de les encourager à se déplacer au domicile des personnes âgées ou en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad, de façon à évaluer la polypathologie et les besoins des patients pour éviter des hospitalisations ou des passages aux urgences.

En 2018, ces équipes mobiles de gériatrie ont été financées à hauteur de 3 M€. Le budget sera augmenté. "Nous souhaitons en avoir une par GHT [groupement hospitalier de territoire]", a-t-elle déclaré.

De même, l'ARS accompagne la création d'équipes mobiles de psychiatrie afin de proposer la réhabilitation psychosociale. Là aussi, l'objectif est d'avoir au moins une équipe par GHT.

Pour améliorer la capacité à donner un avis médical en tout lieu y compris dans les endroits où il n'existe plus de médecins traitants, l'ARS planche sur plusieurs projets qu'elle espère pouvoir présenter prochainement et qui font appel à la télémédecine notamment.

Franc succès pour les assistants spécialistes régionaux

Christine Gardel a aussi relevé, dans le discours d'annonces présidentiel, "la nécessité de garantir une prise en charge spécialisée de qualité avec des médecins spécialistes dans les établissements de santé mais sans offrir toutes les spécialités partout". "Cela prend tout son sens dans notre région", a-t-elle commenté.

Pour améliorer la réponse, l'ARS finance des postes d'assistants spécialistes régionaux (ASR) offerts à de jeunes diplômés avec un contrat de deux ans pour exercer pour partie sur le CHU où ils ont étudié et dans un CH périphérique. "Cette mesure marche très bien; nous avons de plus en plus de candidats. Pour novembre, ils sont 112 et nous en avons validé 71 dont 33 sur Caen et 38 sur Rouen pour des spécialités comme l'anesthésie-réanimation, les urgentistes, la gériatrie, la gynécologie-obstétrique, soit toutes les spécialités en tension", s'est félicitée Christine Gardel.

Pour ces postes financés à hauteur de 70% par l'ARS depuis 2011 en Normandie, 75% des médecins qui en ont bénéficié sont restés dans l'hôpital périphérique au bout des deux ans, a-t-elle souligné. En 2017, le financement de cette mesure dépasse 3 M€.

Le plan "Ma santé 2022" prévoit la possibilité de faire la même chose pour des postes d'assistants ville-hôpital. L'opportunité a été ouverte depuis juillet. L'idée est de partager l'exercice entre le CHU et un pôle de santé. Déjà deux postes (l'un à Caen et l'autre à Rouen) ont été identifiés sur la gériatrie notamment. L'ARS va en faire la promotion pour recruter davantage de candidats pour mai 2019.

"C'est une bonne façon d'entrer dans la vie professionnelle", a commenté la directrice de l'ARS. Elle s'est aussi réjouie des pré-choix faits en ce moment par les internes, notamment pour les urgences et l'anesthésie.

En matière d'incitation, viennent aussi s'ajouter des primes d'engagement sur les spécialistes en tension depuis 2017 (en anesthésie-réanimation et en imagerie au niveau national, plus des spécialités choisies au niveau régional). Concernant les 400 médecins salariés du plan "Ma santé 2022", Christine Gardel a indiqué attendre "le cadrage national".

Au chapitre de la prévention, 2.400 étudiants en santé vont être concernés par le service sanitaire en Normandie pour 2018-2019. La formation théorique a été définie et se fera fin 2018. Il reste à trouver 300 à 400 lieux de stage dans les écoles, les collèges, lycées et aussi dans les Ehpad, pour accueillir trois à quatre étudiants en même temps en mars 2019.

L'ARS oeuvre également pour la scolarisation des enfants en situation de handicap. La Manche et le territoire de Belfort ont été retenus au niveau national pour expérimenter le "100% inclusif". De plus, à Dieppe, va s'ouvrir, en novembre, une unité d'enseignement élémentaire pour accueillir 10 enfants (de 6-11 ans) atteints de troubles du spectre de l'autisme.

L'agence accompagne, en outre, la mise en place de la simulation dans des instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi). Neuf Ifsi ont été retenus pour recevoir une aide d'un montant total de près de 200.000 euros.

Interrogée sur la situation dans les établissements psychiatriques, Christine Gardel a assuré que les engagements seront tenus au centre hospitalier du Rouvray à Sotteville-les-Rouen (des recrutements sont en cours) et à l'hôpital Pierre-Janet au Havre, établissements qui ont connu des mouvements sociaux ces derniers mois (cf dépêche du 03/07/2018 à 16:45 et dépêche du 12/07/2018 à 13:12).

Elle s'est par ailleurs voulue rassurante sur la place de l'établissement public de santé mentale (EPSM) de Caen, alors qu'un mouvement social y est annoncé pour jeudi. "C'est l'hôpital psychiatrique de recours et de référence sur le territoire. Il a toute sa place et un avenir devant lui", a-t-elle déclaré. Conformément au PRS, son champ d’intervention sera étendu dans le cadre de la révision de la sectorisation psychiatrique suscitée par un manque de ressources à Vire.

sl/vl/APMnews

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