Actualités de l'Urgence - APM

Jeudi, sur les 380 Ehpad de la région, 99 avaient déclaré "au moins 1 cas Covid", a détaillé Christine Gardel. Dans ces 99 Ehpad, il y a 538 résidents et 212 personnels qui "sont Covid ou Covid possible".

Cinquante-cinq résidents d'Ehpad sont morts depuis le début de la crise sanitaire, dont 39 dans leur Ehpad et 16 à l'hôpital. Par ailleurs, 75 établissements pour personnes en situation de handicap ont signalé "au moins un cas", a-t-elle continué.

Trente-cinq résidents ont été transférés pour être hospitalisés en médecine ou en soins de suite et de réadaptation (SSR). "Les autres restent dans leur Ehpad et sont pris en charge sur place par les professionnels de santé qui peuvent venir", a-t-elle ajouté.

"L'enjeu est aujourd'hui de les prendre en charge et de les soigner" dans leur résidence, a affirmé la directrice générale. "C'est la meilleure façon de faire" d'après les gériatres, afin d'"éviter l'aggravation de l'état de santé souvent inhérente à un transfert et un changement de vie".

Le fait de "demander aux Ehpad" de garder leurs résidents Covid "nous donne une responsabilité envers eux". En conséquence, il faut "pouvoir les accompagner et les aider sur la prise en charge".

Dix actions ont été validées avec "les communautés médicales, les Ehpad, les infirmiers et les médecins généralistes de ville" avec cette idée principale de "maintenir en permanence les astreintes de gériatres", y compris le week-end, pour chaque établissement, avec l'aide des deux CHU de la région.

"Nous avons également travaillé avec les services d'hospitalisation à domicile [HAD] pour qu'ils puissent faire venir des infirmiers", a-t-elle poursuivi.

En outre, les Ehpad "peuvent bénéficier de renforts de soignants" via la plateforme digitale medGo (cf dépêche du 02/04/2020 à 16:52), qui met en relation les soignants volontaires, cuisiniers ou agents de bionettoyage avec les 137 établissements inscrits sur l'application. Jeudi, 31 demandes de remplacements sur medGo "ont été réalisées", a-t-elle précisé.

Il faut absolument "éviter que le virus rentre" dans les Ephad non touchés

Christine Gardel a expliqué qu'un autre enjeu est d'éviter absolument que "le virus rentre dans les Ehpad qui n'ont pas de cas Covid".

Pour cela, "il faut absolument tester les personnels" des Ehpad non touchés "dès qu'ils sont symptomatiques", a-t-elle expliqué. "Ils seront systématiquement testés en dehors de l'Ehpad", ainsi que tous les autres professionnels de la structure, même non symptomatiques. Si les tests sont positifs ou s'il y a des suspicions, "nous procéderons à des évictions".

Pour compenser la possible perte de personnels, "nous devons être capables de mobiliser des renforts pour continuer à s'occuper des résidents", souligne la directrice générale.

"Cette semaine, tous les établissements qui déclareront un professionnel Covid vont pouvoir appeler un référent" qui va prendre en charge l'Ehpad touché. Ce référent (composé de membres de l'ARS et du conseil départemental) "va aller voir ce qu'il s'y passe et proposer une stratégie adaptée" de réponse.

Pour soutenir cette stratégie, Christine Gardel annonce l'augmentation du nombre de tests réalisables chaque jour dans la région. "Nous sommes capables actuellement de réaliser environ 600 tests par jour, nous allons passer très vite à 1.000" et "notre objectif est d'atteindre dans les prochains jours les 2.500 tests avec le concours des laboratoires départementaux", notamment vétérinaires.

Pour la première fois, le nombre de patients en réanimation diminue

En Normandie, 697 personnes étaient hospitalisées jeudi, soit une diminution de 2% en 72h (cf dépêche du 10/04/2020 à 14:46), en incluant les 52 transferts de patients en réanimation la semaine dernière depuis l'Ile-de-France (cf dépêche du 02/04/2020 à 16:52).

Le nombre de patients en réanimation était de 212, en baisse également (-5% en 72h), en incluant les patients d'Ile-de-France. Le nombre total de décès à l'hôpital atteint les 179 (+14) (âge médian de 81 ans) tandis que 478 personnes sont retournées à domicile.

"Nous observons les premiers effets du confinement", trois semaines après son début, analyse la directrice générale.

En réanimation, "c'est la première fois qu'il y a moins de personnes que la veille", c'est un "signe" important même s'il s'agit "d'un solde négatif de seulement moins un", poursuit-elle. "Cela veut dire qu'il ne faut surtout pas relâcher le confinement et ce n'est pas le moment de parler du déconfinement."

Concernant les capacités en réanimation, il y a 485 lits "armés" (contre 243 avant l'épidémie), avec "un taux de disponibilité de 32%", et "nous ne sommes donc pas en tension".

Au niveau des stocks en médicaments de réanimation, "nous avons fait un point avant le week-end et l'on tient aujourd'hui sur l'ensemble des médicaments sauf pour le midazolam, sur lequel on fait de la régulation", ajoute Christine Gardel.

syl/san/APMnews