Actualités de l'Urgence - APM

06/10 2022
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NOUVELLE-AQUITAINE: LES PASSAGES AUX URGENCES ONT DIMINUÉ DE 9% CET ÉTÉ (ARS)

BORDEAUX, 6 octobre 2022 (APMnews) - Malgré des "tensions extrêmement importantes" sur les effectifs, "la situation globale des services d’urgence en Nouvelle-Aquitaine ne s’est pas détériorée pendant l’été" et la région a enregistré un recul des passages en urgences par rapport à 2021, a indiqué mercredi le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, Benoît Elleboode, joint par APMnews.

Quelques jours auparavant, l’ARS avait dévoilé au cours d’une conférence de presse que les passages aux urgences dans la région durant l’été avaient chuté de 9% par rapport à 2021, notamment grâce à la mobilisation des personnels de santé et à la mise en place des mesures préconisées par la mission Braun (cf dépêche du 04/07/2022 à 17:36).

Les appels au Samu-centre 15 ont, eux, gonflé de 19%, poussés par le développement de la régulation à l’entrée de certains services d'urgence.

Près d’un quart (24%) des établissements de la région ont en effet mis en place un tel dispositif cet été, sur une période plus ou moins longue, selon les données de l’ARS. "L’impact n’est pas le même dans un établissement qui connaît 1.000 passages aux urgences durant l’été, et un autre qui en compte 30.000", a expliqué Benoît Elleboode. "Si on prend en compte les capacités d’accueil des établissements, seuls 18% de l’activité des urgences ont été affectés", a-t-il assuré.

Dans le détail, un seul établissement a connu "une suspension de longue durée": la clinique du Tondu à Floirac (Gironde), qui a fermé son service d’urgence durant un mois en août. Six fermetures plus courtes ont eu lieu à la clinique Saint-Georges-de-Didonne (Charente-Maritime), au CH de Sarlat-la-Canéda (Dordogne), au CH de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), à la polyclinique de Bordeaux Rive droite, au CH d’Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) et sur le site de Montmorillon du CHU de Poitiers (cf dépêche du 17/05/2022 à 17:45).

Les urgences pédiatriques du CH de Saintes (Charente-Maritime), les urgences adultes du CHU de Bordeaux et "tous les services d’accueil d’urgence (SAU) du Lot-et-Garonne" ont fait l’objet d’une régulation permanente, a énuméré l’ARS. Des régulations "ponctuelles" ont eu lieu au CH de Royan (Charente-Maritime), La Rochelle, Jonzac (Charente-Maritime), Sarlat-la-Canéda, Bergerac (Dordogne), Blaye (Gironde) et Oloron-Sainte-Marie.

Néanmoins, "les urgences vitales ont toujours été assurées, notamment grâce aux services mobiles d’urgence et de réanimation (Smur)", a fait valoir Benoît Elleboode. "Le nombre d’incidents indésirables graves (EIG) est resté stable par rapport à l’an dernier", a-t-il ajouté, sans plus de précision.

D'après lui, la régulation à l'entrée des urgences "a bien fonctionné", et mériterait d'être "généralisée".

"On ne recrute pas assez"

Comme ailleurs en France, les établissements de santé de Nouvelle-Aquitaine sont en manque de personnel, "surtout du personnel soignant", a insisté le directeur général de l’ARS, ce qui engendre une situation "très tendue" dans les hôpitaux.

Des efforts ont été faits depuis deux ans, avec 431 médecins et 1.611 infirmiers embauchés depuis 2020. Rien qu’au CHU de Bordeaux, "1.021 recrutements ont été réalisés durant l’été", a rapporté Benoît Elleboode. "La dynamique est plutôt bonne, mais la situation ne l’est pas […], on ne recrute pas assez", a-t-il toutefois concédé.

En parallèle, l’ARS Nouvelle-Aquitaine s’est fixé pour objectif de former 4.182 médecins entre 2021 et 2025, soit "20% de plus par rapport à la période 2016-2020". Les places de formation ont déjà augmenté pour les infirmiers (+24%) et les aides-soignants (+48%) entre 2019 et aujourd’hui, a mis en avant l’ARS. Depuis 2021, 22 nouveaux instituts de formations ou antennes d’institut ont ainsi été créés, pour les infirmiers, les aides-soignants, les auxiliaires de puériculture, les ambulanciers, les orthopédistes et les assistants de régulation médicale.

Pour que ces formations débouchent sur des recrutements dans la région, l’enjeu est d’améliorer la qualité de vie au travail, selon le directeur général de l’ARS. Plusieurs mesures de la mission Braun auraient permis d’aller dans ce sens et mériteraient d’être pérennisées, a-t-il poursuivi. "La revalorisation du temps de travail la nuit et les week-ends est indispensable", a ainsi jugé Benoît Elleboode.

La mesure 16, qui concerne la mobilisation des infirmiers et médecins libéraux volontaires, est aussi plébiscitée par le DG d’ARS. "La Nouvelle-Aquitaine est l’une des régions qui a le plus développé cette mesure", estime-t-il.

Les unités mobiles de télémédecine, mises en place dans cinq des 12 départements de la région, sont également "un bon outil" pour prendre en charge les soins non programmés dans les territoires "les plus isolés", souligne-t-il. Parmi ces territoires, la Dordogne et les Deux-Sèvres apparaissent comme les deux départements "où les conditions d’attractivité sont les moins bonnes" actuellement, d’après le directeur d’ARS.

mg/sl/APMnews

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NOUVELLE-AQUITAINE: LES PASSAGES AUX URGENCES ONT DIMINUÉ DE 9% CET ÉTÉ (ARS)

BORDEAUX, 6 octobre 2022 (APMnews) - Malgré des "tensions extrêmement importantes" sur les effectifs, "la situation globale des services d’urgence en Nouvelle-Aquitaine ne s’est pas détériorée pendant l’été" et la région a enregistré un recul des passages en urgences par rapport à 2021, a indiqué mercredi le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, Benoît Elleboode, joint par APMnews.

Quelques jours auparavant, l’ARS avait dévoilé au cours d’une conférence de presse que les passages aux urgences dans la région durant l’été avaient chuté de 9% par rapport à 2021, notamment grâce à la mobilisation des personnels de santé et à la mise en place des mesures préconisées par la mission Braun (cf dépêche du 04/07/2022 à 17:36).

Les appels au Samu-centre 15 ont, eux, gonflé de 19%, poussés par le développement de la régulation à l’entrée de certains services d'urgence.

Près d’un quart (24%) des établissements de la région ont en effet mis en place un tel dispositif cet été, sur une période plus ou moins longue, selon les données de l’ARS. "L’impact n’est pas le même dans un établissement qui connaît 1.000 passages aux urgences durant l’été, et un autre qui en compte 30.000", a expliqué Benoît Elleboode. "Si on prend en compte les capacités d’accueil des établissements, seuls 18% de l’activité des urgences ont été affectés", a-t-il assuré.

Dans le détail, un seul établissement a connu "une suspension de longue durée": la clinique du Tondu à Floirac (Gironde), qui a fermé son service d’urgence durant un mois en août. Six fermetures plus courtes ont eu lieu à la clinique Saint-Georges-de-Didonne (Charente-Maritime), au CH de Sarlat-la-Canéda (Dordogne), au CH de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), à la polyclinique de Bordeaux Rive droite, au CH d’Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) et sur le site de Montmorillon du CHU de Poitiers (cf dépêche du 17/05/2022 à 17:45).

Les urgences pédiatriques du CH de Saintes (Charente-Maritime), les urgences adultes du CHU de Bordeaux et "tous les services d’accueil d’urgence (SAU) du Lot-et-Garonne" ont fait l’objet d’une régulation permanente, a énuméré l’ARS. Des régulations "ponctuelles" ont eu lieu au CH de Royan (Charente-Maritime), La Rochelle, Jonzac (Charente-Maritime), Sarlat-la-Canéda, Bergerac (Dordogne), Blaye (Gironde) et Oloron-Sainte-Marie.

Néanmoins, "les urgences vitales ont toujours été assurées, notamment grâce aux services mobiles d’urgence et de réanimation (Smur)", a fait valoir Benoît Elleboode. "Le nombre d’incidents indésirables graves (EIG) est resté stable par rapport à l’an dernier", a-t-il ajouté, sans plus de précision.

D'après lui, la régulation à l'entrée des urgences "a bien fonctionné", et mériterait d'être "généralisée".

"On ne recrute pas assez"

Comme ailleurs en France, les établissements de santé de Nouvelle-Aquitaine sont en manque de personnel, "surtout du personnel soignant", a insisté le directeur général de l’ARS, ce qui engendre une situation "très tendue" dans les hôpitaux.

Des efforts ont été faits depuis deux ans, avec 431 médecins et 1.611 infirmiers embauchés depuis 2020. Rien qu’au CHU de Bordeaux, "1.021 recrutements ont été réalisés durant l’été", a rapporté Benoît Elleboode. "La dynamique est plutôt bonne, mais la situation ne l’est pas […], on ne recrute pas assez", a-t-il toutefois concédé.

En parallèle, l’ARS Nouvelle-Aquitaine s’est fixé pour objectif de former 4.182 médecins entre 2021 et 2025, soit "20% de plus par rapport à la période 2016-2020". Les places de formation ont déjà augmenté pour les infirmiers (+24%) et les aides-soignants (+48%) entre 2019 et aujourd’hui, a mis en avant l’ARS. Depuis 2021, 22 nouveaux instituts de formations ou antennes d’institut ont ainsi été créés, pour les infirmiers, les aides-soignants, les auxiliaires de puériculture, les ambulanciers, les orthopédistes et les assistants de régulation médicale.

Pour que ces formations débouchent sur des recrutements dans la région, l’enjeu est d’améliorer la qualité de vie au travail, selon le directeur général de l’ARS. Plusieurs mesures de la mission Braun auraient permis d’aller dans ce sens et mériteraient d’être pérennisées, a-t-il poursuivi. "La revalorisation du temps de travail la nuit et les week-ends est indispensable", a ainsi jugé Benoît Elleboode.

La mesure 16, qui concerne la mobilisation des infirmiers et médecins libéraux volontaires, est aussi plébiscitée par le DG d’ARS. "La Nouvelle-Aquitaine est l’une des régions qui a le plus développé cette mesure", estime-t-il.

Les unités mobiles de télémédecine, mises en place dans cinq des 12 départements de la région, sont également "un bon outil" pour prendre en charge les soins non programmés dans les territoires "les plus isolés", souligne-t-il. Parmi ces territoires, la Dordogne et les Deux-Sèvres apparaissent comme les deux départements "où les conditions d’attractivité sont les moins bonnes" actuellement, d’après le directeur d’ARS.

mg/sl/APMnews

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