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10/12 2018
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NUMÉROS D'URGENCE: LA FÉDÉRATION DES SAPEURS-POMPIERS JUGE "PARTIAL" LE RAPPORT IGAS-IGA

PARIS, 10 décembre 2018 (APMnews) - La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a déploré lundi le contenu "partial et déconnecté des territoires" d'un rapport rédigé par les inspections générales des affaires sociales (Igas) et de l'administration (IGA) concernant l'organisation des secours et l'aide médicale urgente.

La mission avait été diligentée en février par les ministères de la santé et de l'intérieur sur la pertinence d'une plateforme d'appel et d'un numéro d’urgence unique, rappelle-t-on (cf dépêche du 22/02/2018 à 17:40).

Dans leur rapport, qui n'a pas été rendu public, les inspections récapitulent les tensions auxquelles le système actuel est soumis et tirent un bilan mitigé de l'application du référentiel de 2008 relatif à l'organisation du secours à personne et de l'aide médicale urgente (cf dépêche du 10/12/2018 à 16:26).

Elles dressent quatre scénarios d'évolution pour la réception et le traitement des appels d'urgence. Celui qu'elles privilégient implique la création d'un numéro unique fusionnant le 15, le 17 et le 18 dans le 112, associé à des plateformes de premier niveau de "débruitage/orientation des appels" également capables de déclencher l'envoi des moyens du système départemental d'incendie et de secours (Sdis) si nécessaire, "afin de ne pas dégrader la réponse aux urgences vitales et d'homogénéiser la réponse apportée sur l'ensemble des territoires" (cf dépêche du 10/12/2018 à 16:16).

Les rédacteurs du rapport tablent sur 7 plateformes correspondant aux zones de défense en France métropolitaine.

Dans un communiqué, la FNSPF juge ce rapport "inacceptable sur le fond, par son contenu partial et profondément défavorable aux sapeurs-pompiers". Et d'insister: "Ce rapport est donc nul et non avenu. Il ne saurait fonder la nécessaire transformation de la politique publique du secours d’urgence aux personnes."

La FNSPF critique deux scénarios préconisés en vue de la simplification des numéros d'appel d'urgence: "Le maintien des 13 numéros d'appels d'urgence existants avec 'un pilotage resserré', ou la création ex nihilo de 7 plateformes suprarégionales 112 chargées de recevoir et transmettre les appels au service compétent, conduiraient l’un comme l’autre, par nature ou par irréalisme budgétaire, à un statu quo inacceptable, à l’opposé de la volonté présidentielle et du besoin de simplification et d’efficacité", avance l'association.

Cette dernière évoque le risque du maintien d'une organisation "conduisant à ce qu'un appel sur six au 15 reste sans réponse, faute de décroché".

La fédération juge que ce rapport "ignore l’option consistant à faire du 112 l’unique numéro d’urgence en s’appuyant sur les synergies de proximité et les expériences départementales réussies". Dans un communiqué publié en septembre avec l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), la FNSPF préconisait "des plateformes communes de réception des appels d’urgence positionnées sur un plan départemental".

A propos du secours d'urgence aux personnes (Suap) et de l'aide médicale urgente (AMU), la fédération considère que "le rapport est biaisé et disqualifié d’emblée par deux postulats". Celle-ci pointe "l’absence de changement de cadre organisationnel", soulignant une loi AMU "vieille" de plus de 30 ans, ainsi que "l'intangibilité du principe de régulation 'médicale'", avec "un modèle unique dans le monde, inaccessible et générateur de délais incompatibles avec l’urgence".

Par ailleurs, la fédération s'inquiète d'un point du rapport suggérant le placement du "Suap sous tutelle exclusive de la santé, alors que les sapeurs-pompiers assurent seuls 95% de cette mission dans les territoires". Ils réclament que les services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) soient "le pilote légitime" du Suap.

L'organisation des sapeurs-pompiers dénonce la "fuite par voie de presse" de ce rapport "qui ne lui a jamais été communiqué", arguant, que "le ministre de l’intérieur lui-même lui a indiqué le 28 novembre ne pas avoir pu encore en prendre connaissance, du fait de sa transmission récente".

Le quotidien L'Opinion, notamment, avait dévoilé des conclusions du rapport dans un article paru fin novembre (cf dépêche du 30/11/2018 à 18:51).

"Le choix de mandater une mission d’inspection conduit hélas, comme souvent, à une exacerbation des conservatismes et à des tentatives d’influence de l’opinion publique, par médias interposés, pour faire prévaloir des intérêts corporatistes", regrette la fédération.

jyp/nc/APMnews

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NUMÉROS D'URGENCE: LA FÉDÉRATION DES SAPEURS-POMPIERS JUGE "PARTIAL" LE RAPPORT IGAS-IGA

PARIS, 10 décembre 2018 (APMnews) - La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a déploré lundi le contenu "partial et déconnecté des territoires" d'un rapport rédigé par les inspections générales des affaires sociales (Igas) et de l'administration (IGA) concernant l'organisation des secours et l'aide médicale urgente.

La mission avait été diligentée en février par les ministères de la santé et de l'intérieur sur la pertinence d'une plateforme d'appel et d'un numéro d’urgence unique, rappelle-t-on (cf dépêche du 22/02/2018 à 17:40).

Dans leur rapport, qui n'a pas été rendu public, les inspections récapitulent les tensions auxquelles le système actuel est soumis et tirent un bilan mitigé de l'application du référentiel de 2008 relatif à l'organisation du secours à personne et de l'aide médicale urgente (cf dépêche du 10/12/2018 à 16:26).

Elles dressent quatre scénarios d'évolution pour la réception et le traitement des appels d'urgence. Celui qu'elles privilégient implique la création d'un numéro unique fusionnant le 15, le 17 et le 18 dans le 112, associé à des plateformes de premier niveau de "débruitage/orientation des appels" également capables de déclencher l'envoi des moyens du système départemental d'incendie et de secours (Sdis) si nécessaire, "afin de ne pas dégrader la réponse aux urgences vitales et d'homogénéiser la réponse apportée sur l'ensemble des territoires" (cf dépêche du 10/12/2018 à 16:16).

Les rédacteurs du rapport tablent sur 7 plateformes correspondant aux zones de défense en France métropolitaine.

Dans un communiqué, la FNSPF juge ce rapport "inacceptable sur le fond, par son contenu partial et profondément défavorable aux sapeurs-pompiers". Et d'insister: "Ce rapport est donc nul et non avenu. Il ne saurait fonder la nécessaire transformation de la politique publique du secours d’urgence aux personnes."

La FNSPF critique deux scénarios préconisés en vue de la simplification des numéros d'appel d'urgence: "Le maintien des 13 numéros d'appels d'urgence existants avec 'un pilotage resserré', ou la création ex nihilo de 7 plateformes suprarégionales 112 chargées de recevoir et transmettre les appels au service compétent, conduiraient l’un comme l’autre, par nature ou par irréalisme budgétaire, à un statu quo inacceptable, à l’opposé de la volonté présidentielle et du besoin de simplification et d’efficacité", avance l'association.

Cette dernière évoque le risque du maintien d'une organisation "conduisant à ce qu'un appel sur six au 15 reste sans réponse, faute de décroché".

La fédération juge que ce rapport "ignore l’option consistant à faire du 112 l’unique numéro d’urgence en s’appuyant sur les synergies de proximité et les expériences départementales réussies". Dans un communiqué publié en septembre avec l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), la FNSPF préconisait "des plateformes communes de réception des appels d’urgence positionnées sur un plan départemental".

A propos du secours d'urgence aux personnes (Suap) et de l'aide médicale urgente (AMU), la fédération considère que "le rapport est biaisé et disqualifié d’emblée par deux postulats". Celle-ci pointe "l’absence de changement de cadre organisationnel", soulignant une loi AMU "vieille" de plus de 30 ans, ainsi que "l'intangibilité du principe de régulation 'médicale'", avec "un modèle unique dans le monde, inaccessible et générateur de délais incompatibles avec l’urgence".

Par ailleurs, la fédération s'inquiète d'un point du rapport suggérant le placement du "Suap sous tutelle exclusive de la santé, alors que les sapeurs-pompiers assurent seuls 95% de cette mission dans les territoires". Ils réclament que les services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) soient "le pilote légitime" du Suap.

L'organisation des sapeurs-pompiers dénonce la "fuite par voie de presse" de ce rapport "qui ne lui a jamais été communiqué", arguant, que "le ministre de l’intérieur lui-même lui a indiqué le 28 novembre ne pas avoir pu encore en prendre connaissance, du fait de sa transmission récente".

Le quotidien L'Opinion, notamment, avait dévoilé des conclusions du rapport dans un article paru fin novembre (cf dépêche du 30/11/2018 à 18:51).

"Le choix de mandater une mission d’inspection conduit hélas, comme souvent, à une exacerbation des conservatismes et à des tentatives d’influence de l’opinion publique, par médias interposés, pour faire prévaloir des intérêts corporatistes", regrette la fédération.

jyp/nc/APMnews

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