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05/09 2019
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PERMANENCE DES SOINS: MG FRANCE PERSISTE ET APPELLE À LA GÉNÉRALISATION DU 116 117 EN PARALLÈLE DU 15

PARIS, 5 septembre 2019 (APMnews) - Le syndicat de médecins généralistes MG France plaide toujours pour le déploiement national du numéro d'appel 116 117 pour la permanence des soins, afin de décharger le 15 en le réservant aux urgences, a fait savoir mercredi son président, le Dr Jacques Battistoni.

Le président de MG France a détaillé lors d'une conférence de presse les principaux dossiers qui animaient la rentrée des médecins libéraux, dont la réforme des retraites, l'investissement sur les soins primaires et la crise des urgences.

Après avoir affiché la solidarité de MG France avec les professionnels des services d'urgence, Jacques Battistoni a réagi aux premières mesures dévoilées lundi par Agnès Buzyn (cf dépêche du 03/09/2019 à 09:32) en amont de la remise du rapport du député Thomas Mesnier (LREM, Charente) et du Pr Pierre Carli sur les urgences.

"Nous ne pouvons qu'être d'accord avec les mesures appelant au développement des soins ambulatoires, et cela a d'ailleurs fait l'objet des accords signés avec l'assurance maladie" sur les assistants médicaux et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), a expliqué Jacques Battistoni.

Il a réaffirmé le soutien de son syndicat au numéro national d'appel 116 117, spécifique aux demandes de soins non programmés, pour décharger les centres 15.

"Sur ce point, nous sommes clairement en désaccord avec les positions exprimées par Samu [Urgences] de France qui [plaide] pour un numéro spécifique pour tout ce qui est médical", a souligné le syndicaliste.

Plusieurs syndicats de médecins libéraux, dont MG France, contestent de longue date l'idée d'un numéro d'appel national unique en santé (cf dépêche du 13/09/2018 à 18:56), poussé par le Samu.

Les inspections générales des affaires sociales (Igas) et de l'administration (IGA) avaient préconisé, dans un rapport remis en décembre 2018, la création d'un numéro unique fusionnant le 15, le 17 et le 18 dans le 112 (cf dépêche du 13/12/2018 à 16:59) en maintenant en parallèle un numéro pour les soins non programmés en ville.

"Le 116 117 est un outil d'éducation au bon usage du système de soins, il oriente les demandes de soins non programmées vers la médecine de ville" et doit permettre à la population d'identifier les organisations de prise en charge en ville, notamment les CPTS, a développé Jacques Battistoni.

Ce numéro national d'appel unique pour la régulation de la permanence des soins ambulatoires, prévu par l'article 75 de la loi "de modernisation de notre système de santé" du 26 janvier 2016, aurait dû être généralisé sur tout le territoire à compter du 15 janvier 2018 (cf dépêche du 13/04/2017 à 10:42). Il n'est en service que dans trois régions: la Normandie, la Corse et les Pays de la Loire, et expérimenté dans le Bas-Rhin.

MG France plaide pour sa généralisation, avec création de centre d'appels spécifiques et de moyens pour les médecins régulateurs amenés à y exercer, ainsi que d'une vaste campagne de communication auprès du public.

Cotation spécifique pour les soins régulés non programmés

Parallèlement, il appelle à la "valorisation" des soins ainsi régulés prodigués par les médecins effecteurs libéraux, via une cotation spécifique permettant de mesurer le phénomène.

Si les cabinets de médecins libéraux consacrent actuellement en moyenne "environ 20%" de leur activité aux soins non programmés (plages sans rendez-vous), MG France évalue à "un acte par jour" la charge de travail supplémentaire pour les médecins qui répondraient au besoin aujourd'hui absorbé par les urgences.

La mise en place d'une cotation spécifique "doit inciter les médecins généralistes à adapter leurs agendas déjà chargés à ces demandes de soins, dans le cadre des organisations territoriales qui se mettent en place progressivement", explique le syndicat dans une note diffusée à la presse mercredi.

Jacques Battistoni a toutefois exprimé ses craintes sur les solutions qui seront proposées au gouvernement, relevant que Thomas Mesnier avait manifesté son opposition au maintien d'un numéro spécifique tel que le 116 117.

S'agissant des retraites, il a souligné le "manque de visibilité très net" sur les contours de la réforme compte tenu de l'ouverture d'une nouvelle période de concertation.

Parmi les "lignes rouges" du syndicat, Jacques Battistoni a cité le devenir des réserves de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf), la préservation des avantages négociés au niveau conventionnel et la place qui sera réservée à la profession dans la gouvernance du futur dispositif.

Le président de MG France a par ailleurs réitéré ses demandes d'un investissement fort dans les soins primaires, et notamment une meilleure valorisation des visites longues (VL, 70 €) effectuées par les médecins généralistes au domicile de patients souffrant de pathologies lourdes (maladie neurodégénérative, soins palliatifs), aujourd'hui limitées à 3 par an et par patient.

Pour Jacques Battistoni, il est essentiel de rendre attractives ces visites particulièrement longues et complexes afin de pouvoir répondre au souhait des patients de rester le plus longtemps possible à leur domicile.

vg/nc/APMnews

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PARIS, 5 septembre 2019 (APMnews) - Le syndicat de médecins généralistes MG France plaide toujours pour le déploiement national du numéro d'appel 116 117 pour la permanence des soins, afin de décharger le 15 en le réservant aux urgences, a fait savoir mercredi son président, le Dr Jacques Battistoni.

Le président de MG France a détaillé lors d'une conférence de presse les principaux dossiers qui animaient la rentrée des médecins libéraux, dont la réforme des retraites, l'investissement sur les soins primaires et la crise des urgences.

Après avoir affiché la solidarité de MG France avec les professionnels des services d'urgence, Jacques Battistoni a réagi aux premières mesures dévoilées lundi par Agnès Buzyn (cf dépêche du 03/09/2019 à 09:32) en amont de la remise du rapport du député Thomas Mesnier (LREM, Charente) et du Pr Pierre Carli sur les urgences.

"Nous ne pouvons qu'être d'accord avec les mesures appelant au développement des soins ambulatoires, et cela a d'ailleurs fait l'objet des accords signés avec l'assurance maladie" sur les assistants médicaux et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), a expliqué Jacques Battistoni.

Il a réaffirmé le soutien de son syndicat au numéro national d'appel 116 117, spécifique aux demandes de soins non programmés, pour décharger les centres 15.

"Sur ce point, nous sommes clairement en désaccord avec les positions exprimées par Samu [Urgences] de France qui [plaide] pour un numéro spécifique pour tout ce qui est médical", a souligné le syndicaliste.

Plusieurs syndicats de médecins libéraux, dont MG France, contestent de longue date l'idée d'un numéro d'appel national unique en santé (cf dépêche du 13/09/2018 à 18:56), poussé par le Samu.

Les inspections générales des affaires sociales (Igas) et de l'administration (IGA) avaient préconisé, dans un rapport remis en décembre 2018, la création d'un numéro unique fusionnant le 15, le 17 et le 18 dans le 112 (cf dépêche du 13/12/2018 à 16:59) en maintenant en parallèle un numéro pour les soins non programmés en ville.

"Le 116 117 est un outil d'éducation au bon usage du système de soins, il oriente les demandes de soins non programmées vers la médecine de ville" et doit permettre à la population d'identifier les organisations de prise en charge en ville, notamment les CPTS, a développé Jacques Battistoni.

Ce numéro national d'appel unique pour la régulation de la permanence des soins ambulatoires, prévu par l'article 75 de la loi "de modernisation de notre système de santé" du 26 janvier 2016, aurait dû être généralisé sur tout le territoire à compter du 15 janvier 2018 (cf dépêche du 13/04/2017 à 10:42). Il n'est en service que dans trois régions: la Normandie, la Corse et les Pays de la Loire, et expérimenté dans le Bas-Rhin.

MG France plaide pour sa généralisation, avec création de centre d'appels spécifiques et de moyens pour les médecins régulateurs amenés à y exercer, ainsi que d'une vaste campagne de communication auprès du public.

Cotation spécifique pour les soins régulés non programmés

Parallèlement, il appelle à la "valorisation" des soins ainsi régulés prodigués par les médecins effecteurs libéraux, via une cotation spécifique permettant de mesurer le phénomène.

Si les cabinets de médecins libéraux consacrent actuellement en moyenne "environ 20%" de leur activité aux soins non programmés (plages sans rendez-vous), MG France évalue à "un acte par jour" la charge de travail supplémentaire pour les médecins qui répondraient au besoin aujourd'hui absorbé par les urgences.

La mise en place d'une cotation spécifique "doit inciter les médecins généralistes à adapter leurs agendas déjà chargés à ces demandes de soins, dans le cadre des organisations territoriales qui se mettent en place progressivement", explique le syndicat dans une note diffusée à la presse mercredi.

Jacques Battistoni a toutefois exprimé ses craintes sur les solutions qui seront proposées au gouvernement, relevant que Thomas Mesnier avait manifesté son opposition au maintien d'un numéro spécifique tel que le 116 117.

S'agissant des retraites, il a souligné le "manque de visibilité très net" sur les contours de la réforme compte tenu de l'ouverture d'une nouvelle période de concertation.

Parmi les "lignes rouges" du syndicat, Jacques Battistoni a cité le devenir des réserves de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf), la préservation des avantages négociés au niveau conventionnel et la place qui sera réservée à la profession dans la gouvernance du futur dispositif.

Le président de MG France a par ailleurs réitéré ses demandes d'un investissement fort dans les soins primaires, et notamment une meilleure valorisation des visites longues (VL, 70 €) effectuées par les médecins généralistes au domicile de patients souffrant de pathologies lourdes (maladie neurodégénérative, soins palliatifs), aujourd'hui limitées à 3 par an et par patient.

Pour Jacques Battistoni, il est essentiel de rendre attractives ces visites particulièrement longues et complexes afin de pouvoir répondre au souhait des patients de rester le plus longtemps possible à leur domicile.

vg/nc/APMnews

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