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PARIS, 10 novembre 2022 (APMnews) - Pierre Ricordeau, inspecteur général des affaires sociales (Igas), va porter le projet de transformation des ministères de la santé, de la prévention, des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées, tandis que Cécile Courrèges va préfigurer une direction chargée de la préparation et de gestion des crises sanitaires, selon les annonces faites en interne par les ministres concernés.

Dans un message adressé le mardi 8 novembre aux agents travaillant au sein de ces deux ministères, François Braun et Jean-Christophe Combe soulignent que l'organisation "n'est par ailleurs pas toujours jugée très lisible par les nombreux partenaires de [leurs] deux ministères".

"C'est la raison pour laquelle nous souhaitons procéder à une réforme profonde de l'organisation et des modes de fonctionnement de nos ministères, pour leur permettre de mieux répondre aux priorités politiques qui leur sont fixées", annoncent-ils. Cette annonce reprend des orientations dévoilées par François Braun début août à APMnews (cf dépêche du 02/08/2022 à 19:48), puis confirmées lors d'une intervention devant des journalistes de l'Association des journalistes d'information sociale (Ajis) (cf dépêche du 08/11/2022 à 17:31).

En matière de santé, "chantier prioritaire du quinquennat qui s'ouvre, la nouvelle organisation devra favoriser la bascule du système vers plus de prévention, la lutte contre toutes les inégalités d'accès à la santé, la refondation de notre hôpital et la création de conditions favorables à la recherche, à l'innovation, et au développement des nouvelles technologies en santé", expliquent-ils.

Cette orientation devra être prise "en veillant à laisser toute sa place à l'initiative des citoyens, des professionnels et des élus dans nos territoires, conformément à l'esprit que nous souhaitons insuffler à travers le Conseil national de la refondation [CNR] en santé".

Dans le champ des solidarités, "la nouvelle organisation de l'administration centrale doit permettre le développement d'un service public universel de l'accueil du jeune enfant, d'une politique complète d'accompagnement des familles monoparentales, de la simplification et de la sécurisation de notre système de prestations sociales, de l'émergence d'une société inclusive pour les personnes en situation de handicap, en reconnaissant la place des aidants et enfin de la construction d'une société du 'bien-vieillir', au coeur du Conseil national de la refondation lancé dans cette perspective".

"Nous devrons aussi, dans les deux champs, donner une nouvelle impulsion pour l'attractivité des métiers du sanitaire, du médico-social et du social", poursuivent les deux ministres qui estiment que "la disponibilité de ressources humaines formées et suffisamment nombreuses [est] la clef de la réponse aux besoins de la population, de même qu'un management bienveillant et porteur de sens".

"Cette transformation devra s'appuyer sur les évolutions déjà intervenues à l'occasion de la crise Covid, période marquée par la grande capacité d'innovation, la réactivité et la résilience remarquables de l'ensemble des équipes", soulignent François Braun et Jean-Christophe Combe qui veulent que les évolutions intervenues au cours de cette période soient "consolidées".

Cécile Courrèges

"Nous souhaitons également mettre en place rapidement une direction en charge de la préparation et de gestion des crises sanitaires pour renforcer notre capacité d'action dans ce domaine", ajoutent-ils en annonçant avoir demandé à Cécile Courrèges, inspectrice générale des affaires sociales, ancienne directrice générale de l'offre de soins et ancienne directrice générale d'agence régionale de santé (ARS), de "mener dès maintenant un exercice de préfiguration".

"La mission de chacune des composantes de l'administration centrale, et leur relation avec les services territoriaux et les opérateurs, devront être discutées et précisées" avec comme objectifs de simplifier et de rendre lisibles les organisations des ministères.

"En aucune manière, cette mission de transformation n'a pour objet de réaliser des économies budgétaires, ni, a fortiori, de diminuer le nombre d'emplois affectés au sein des ministères", assurent les deux ministres.

"À l’inverse, nos moyens humains seront préservés et même renforcés et pérennisés sur la gestion de crise, pour la première fois depuis de nombreuses années", affirment-ils, insistant qu'"il s'agit d'amplifier l'impact de nos ministères tout en facilitant les conditions d'exercice de ses agents".

Pierre Ricordeau en mission jusqu'à fin mars

Pierre Ricordeau. Crédit: secrétariat général des ministères chargés des affaires sociales

Dans ce cadre, Pierre Ricordeau, notamment ancien secrétaire général des ministères chargés des affaires sociales et ancien directeur général de l'ARS Occitanie, est chargé de "porter ce projet de transformation, en lien étroit avec le secrétaire général des ministères sociaux [Pierre Pribile] et les directions d'administration centrales concernées, qui devront, toutes, s'approprier le projet de transformation pour y trouver toute leur place".

Pierre Ricordeau doit "concerter largement sur les orientations de sa mission avant d'engager ces travaux préparatoires, qui devront s'achever avant la fin mars 2023, en vue d'une mise en oeuvre rapide sous l'égide du secrétariat général".

Dans la lettre de mission adressée à Pierre Ricordeau, dont APMnews a eu copie, les ministres lui demandent de leur proposer "un ou plusieurs scénario(ii) d'évolution de l'organisation de l'administration centrale".

"Nous souhaitons que ce(s) scénario(ii) incluent également un projet de transformation des modes de travail, associé à un projet managérial ambitieux pour les deux ministères."

"Vous pourrez vous appuyer sur les nombreux travaux et réflexions menés dans les dernières années qui n'ont pas abouti du fait de la mobilisation des acteurs dans le cadre de la crise sanitaire", précisent-ils.

Pierre Ricordeau doit remettre "d'ici un mois" une "note de cadrage de la mission comportant les principaux chantiers à conduire et leur calendrier".

La mission doit impérativement s'arrêter à la fin de mars 2023 "pour que l'organisation cible soit définitivement arrêtée dès la phase de préparation du PLFSS [projet de loi de financement de la sécurité sociale] et du PLF [projet de loi de finances]".

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