Actualités de l'Urgence - APM

14/05 2015
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PLUS D'UN FRANÇAIS SUR DEUX POUR DISSUADER LE RECOURS AUX URGENCES EN CAS DE PROBLÈME LÉGER (SONDAGE FHF)

PARIS, 13 mai 2015 (APM) - Plus d'un Français sur deux jugent "souhaitables" des mesures dissuadant le recours des patients aux urgences en cas de problème de santé léger, indique un sondage réalisé par Ipsos pour la Fédération hospitalière de France (FHF), présenté mercredi lors d'une conférence de presse.

La première édition de cet "observatoire de l'égalité d'accès aux soins" était parue en mai 2014.

L'enquête 2015 a été réalisée du 10 au 16 avril auprès d'un échantillon représentatif de 1.001 Français majeurs, suivant la méthode des quotas, indique son résumé diffusé mercredi.

A la question "lorsque vous rencontrez un souci de santé a priori peu grave mais qui vous préoccupe et pour lequel vous souhaitez avoir un avis médical rapidement, que faites-vous le plus souvent?", 79% des sondés ont dit prendre rendez-vous chez leur médecin généraliste, 39% appeler ce praticien pour lui demander conseil, 26% se rendre aux urgences et 14% appeler le Samu.

Ces réponses pouvaient se cumuler. Les autres options proposées étaient "vous attendez quelques heures que ça passe" (59%), "vous demandez conseil à votre pharmacien" (42%) et "vous allez chercher des informations sur internet" (40%).

Dans l'hypothèse où le généraliste n'est pas disponible, le recours aux urgences grimpe à 48%, celui au Samu à 24% et l'attente quelques heures à 84%.

Les sondés ont été interrogés sur deux propositions tendant à dissuader des recours injustifiés aux urgences.

La première était d'"instaurer un paiement minimum pour une visite aux urgences si le problème de santé peut être traité par leur médecin généraliste". 57% l'ont jugé souhaitable et estimé sa mise en oeuvre "indispensable", 23% l'ont qualifié de "pas souhaitable" tout en jugeant sa mise en oeuvre indispensable. Enfin, 20% ont répondu qu'elle n'était "ni souhaitable ni indispensable".

L'autre proposition était formulée ainsi: "En cas de léger problème de santé, rendre obligatoire la consultation chez un médecin généraliste avant d'aller aux urgences". Les réponses ont été à 56% "souhaitable et indispensable", à 23% "pas souhaitable mais indispensable" et à 21% "ni souhaitable ni indispensable".

Interrogé lors de la conférence de presse pour savoir si la FHF était favorable à ces deux mesures, son président, Frédéric Valletoux, a affirmé qu'elles n'avaient "jamais vraiment" été débattues au sein de la fédération. "On a laissé faire les sondeurs dans leur travail exploratoire de l'état d'esprit des Français", a-t-il fait valoir.

A titre personnel, il a déclaré que la FHF pourrait "tout à fait défendre" des mesures tendant à "instituer une vigilance sur la consultation du généraliste" afin de prévenir des recours évitables aux urgences. Cela implique que les généralistes libéraux "participent pleinement à la permanence des soins" et qu'il y ait "un accès facile aux cabinets de ville", a-t-il averti. Le délégué général de la FHF, Gérard Vincent, a rappelé que certains patients démunis recourent aux urgences plutôt qu'à la médecine de ville parce qu'ils sont assurés d'y bénéficier du tiers payant. Mais "il faut bien un endroit dans notre pays où la misère humaine est traitée", et cela fait partie de la "grandeur" du service public, a-t-il nuancé.

D'autres pistes de réformes ont été suggérées aux sondés. 71% approuvent l'idée de "s'assurer d'une répartition équitable des médecins sur le territoire quitte à leur imposer un lieu d'exercice", déjà mise en avant dans un sondage Ipsos d'avril.

De plus, 58% des répondants jugent "souhaitable et indispensable" d'"hospitaliser les patients à leur domicile chaque fois que cela est possible" et 44% d'"opérer les patients et les faire sortir le jour même chaque fois que cela est possible". En comptant ceux qui estiment ces mesures souhaitables mais pas indispensables, les taux se situent autour de 80%.

D'autres mesures suscitent en revanche un large rejet: les trois quarts de l'échantillon jugent "ni souhaitable ni indispensable" de diminuer les remboursements de l'assurance maladie ou d'augmenter le niveau des cotisations aux mutuelles.

"L'HOPITAL PUBLIC EST EN DANGER" POUR 89% DES SONDES

A la question "avez-vous le sentiment que l'hôpital public français est en danger?", 89% des sondés répondent par l'affirmative (36% "tout à fait" et 53% "plutôt").

Parmi les raisons qui leur ont été suggérées, les plus fréquemment citées sont "le manque de personnels" (70%) et "les exigences de rentabilité économique" (58%). Viennent ensuite "la fermeture de services" (31%), "le vieillissement des infrastructures et des équipements" (15%), "le manque d'envie des médecins de travailler à l'hôpital public" (13%) et "la pression exercée sur les internes" (7%).

Près d'un répondant sur deux (49%) approuve l'idée "qu'on ne peut plus faire des économies importantes pour réformer le système de santé sans mettre en danger la qualité des soins apportés aux patients".

Malgré ces inquiétudes, 84% disent avoir une bonne image de l'hôpital public (83% pour les cliniques) et la même proportion le jugent efficace. 80% le décrivent "à la pointe des nouvelles technologies" et 72% estiment qu'"il sait s'adapter au monde d'aujourd'hui".

Interrogés sur une éventuelle "suppression des 35 heures à l'hôpital public", 48% la jugent "ni souhaitable ni indispensable", 26% "souhaitable et indispensable" et 25% "pas souhaitable mais indispensable".

Frédéric Valletoux a souligné que la FHF n'avait "jamais défendu la suppression des 35 heures" à l'hôpital car il s'agirait d'un "chiffon rouge". Il a rappelé que la fédération "demande depuis plusieurs mois" au gouvernement d'organiser une "conférence nationale sur l'organisation du temps de travail".

Interrogé sur le souhait exprimé par le directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, de revoir l'accord local sur les 35 heures, le président de la FHF a dit soutenir cette démarche et espérer qu'il "sortira quelque chose du dialogue social".

DIMINUTION DES DEFICITS HORS CHU SUR 2014

Par ailleurs, Gérard Vincent a dit s'attendre sur 2014 à une diminution globale des déficits des hôpitaux publics hors CHU. La FHF a lancé son enquête à ce sujet "il y a une semaine" et doit en présenter les résultats en juin.

Sur 2015, il a estimé que si le gel prudentiel est levé, l'exercice "devrait se poser pas trop mal". Mais il a averti que ce ne serait pas le cas si le gel est maintenu.

Il a regretté la faiblesse du taux global national d'évolution de la masse salariale des établissements de santé, fixé à 1,5% sur 2015-17, prédisant qu'il conduirait à des suppressions d'emplois.

DOC 651 (FHF-Ipsos%2C%20Observatoire%202015%20de%20l%27%E9galit%E9%20d%27acc%E8s%20aux%20soins)

nc/ab/APM polsan

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PARIS, 13 mai 2015 (APM) - Plus d'un Français sur deux jugent "souhaitables" des mesures dissuadant le recours des patients aux urgences en cas de problème de santé léger, indique un sondage réalisé par Ipsos pour la Fédération hospitalière de France (FHF), présenté mercredi lors d'une conférence de presse.

La première édition de cet "observatoire de l'égalité d'accès aux soins" était parue en mai 2014.

L'enquête 2015 a été réalisée du 10 au 16 avril auprès d'un échantillon représentatif de 1.001 Français majeurs, suivant la méthode des quotas, indique son résumé diffusé mercredi.

A la question "lorsque vous rencontrez un souci de santé a priori peu grave mais qui vous préoccupe et pour lequel vous souhaitez avoir un avis médical rapidement, que faites-vous le plus souvent?", 79% des sondés ont dit prendre rendez-vous chez leur médecin généraliste, 39% appeler ce praticien pour lui demander conseil, 26% se rendre aux urgences et 14% appeler le Samu.

Ces réponses pouvaient se cumuler. Les autres options proposées étaient "vous attendez quelques heures que ça passe" (59%), "vous demandez conseil à votre pharmacien" (42%) et "vous allez chercher des informations sur internet" (40%).

Dans l'hypothèse où le généraliste n'est pas disponible, le recours aux urgences grimpe à 48%, celui au Samu à 24% et l'attente quelques heures à 84%.

Les sondés ont été interrogés sur deux propositions tendant à dissuader des recours injustifiés aux urgences.

La première était d'"instaurer un paiement minimum pour une visite aux urgences si le problème de santé peut être traité par leur médecin généraliste". 57% l'ont jugé souhaitable et estimé sa mise en oeuvre "indispensable", 23% l'ont qualifié de "pas souhaitable" tout en jugeant sa mise en oeuvre indispensable. Enfin, 20% ont répondu qu'elle n'était "ni souhaitable ni indispensable".

L'autre proposition était formulée ainsi: "En cas de léger problème de santé, rendre obligatoire la consultation chez un médecin généraliste avant d'aller aux urgences". Les réponses ont été à 56% "souhaitable et indispensable", à 23% "pas souhaitable mais indispensable" et à 21% "ni souhaitable ni indispensable".

Interrogé lors de la conférence de presse pour savoir si la FHF était favorable à ces deux mesures, son président, Frédéric Valletoux, a affirmé qu'elles n'avaient "jamais vraiment" été débattues au sein de la fédération. "On a laissé faire les sondeurs dans leur travail exploratoire de l'état d'esprit des Français", a-t-il fait valoir.

A titre personnel, il a déclaré que la FHF pourrait "tout à fait défendre" des mesures tendant à "instituer une vigilance sur la consultation du généraliste" afin de prévenir des recours évitables aux urgences. Cela implique que les généralistes libéraux "participent pleinement à la permanence des soins" et qu'il y ait "un accès facile aux cabinets de ville", a-t-il averti. Le délégué général de la FHF, Gérard Vincent, a rappelé que certains patients démunis recourent aux urgences plutôt qu'à la médecine de ville parce qu'ils sont assurés d'y bénéficier du tiers payant. Mais "il faut bien un endroit dans notre pays où la misère humaine est traitée", et cela fait partie de la "grandeur" du service public, a-t-il nuancé.

D'autres pistes de réformes ont été suggérées aux sondés. 71% approuvent l'idée de "s'assurer d'une répartition équitable des médecins sur le territoire quitte à leur imposer un lieu d'exercice", déjà mise en avant dans un sondage Ipsos d'avril.

De plus, 58% des répondants jugent "souhaitable et indispensable" d'"hospitaliser les patients à leur domicile chaque fois que cela est possible" et 44% d'"opérer les patients et les faire sortir le jour même chaque fois que cela est possible". En comptant ceux qui estiment ces mesures souhaitables mais pas indispensables, les taux se situent autour de 80%.

D'autres mesures suscitent en revanche un large rejet: les trois quarts de l'échantillon jugent "ni souhaitable ni indispensable" de diminuer les remboursements de l'assurance maladie ou d'augmenter le niveau des cotisations aux mutuelles.

"L'HOPITAL PUBLIC EST EN DANGER" POUR 89% DES SONDES

A la question "avez-vous le sentiment que l'hôpital public français est en danger?", 89% des sondés répondent par l'affirmative (36% "tout à fait" et 53% "plutôt").

Parmi les raisons qui leur ont été suggérées, les plus fréquemment citées sont "le manque de personnels" (70%) et "les exigences de rentabilité économique" (58%). Viennent ensuite "la fermeture de services" (31%), "le vieillissement des infrastructures et des équipements" (15%), "le manque d'envie des médecins de travailler à l'hôpital public" (13%) et "la pression exercée sur les internes" (7%).

Près d'un répondant sur deux (49%) approuve l'idée "qu'on ne peut plus faire des économies importantes pour réformer le système de santé sans mettre en danger la qualité des soins apportés aux patients".

Malgré ces inquiétudes, 84% disent avoir une bonne image de l'hôpital public (83% pour les cliniques) et la même proportion le jugent efficace. 80% le décrivent "à la pointe des nouvelles technologies" et 72% estiment qu'"il sait s'adapter au monde d'aujourd'hui".

Interrogés sur une éventuelle "suppression des 35 heures à l'hôpital public", 48% la jugent "ni souhaitable ni indispensable", 26% "souhaitable et indispensable" et 25% "pas souhaitable mais indispensable".

Frédéric Valletoux a souligné que la FHF n'avait "jamais défendu la suppression des 35 heures" à l'hôpital car il s'agirait d'un "chiffon rouge". Il a rappelé que la fédération "demande depuis plusieurs mois" au gouvernement d'organiser une "conférence nationale sur l'organisation du temps de travail".

Interrogé sur le souhait exprimé par le directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, de revoir l'accord local sur les 35 heures, le président de la FHF a dit soutenir cette démarche et espérer qu'il "sortira quelque chose du dialogue social".

DIMINUTION DES DEFICITS HORS CHU SUR 2014

Par ailleurs, Gérard Vincent a dit s'attendre sur 2014 à une diminution globale des déficits des hôpitaux publics hors CHU. La FHF a lancé son enquête à ce sujet "il y a une semaine" et doit en présenter les résultats en juin.

Sur 2015, il a estimé que si le gel prudentiel est levé, l'exercice "devrait se poser pas trop mal". Mais il a averti que ce ne serait pas le cas si le gel est maintenu.

Il a regretté la faiblesse du taux global national d'évolution de la masse salariale des établissements de santé, fixé à 1,5% sur 2015-17, prédisant qu'il conduirait à des suppressions d'emplois.

DOC 651 (FHF-Ipsos%2C%20Observatoire%202015%20de%20l%27%E9galit%E9%20d%27acc%E8s%20aux%20soins)

nc/ab/APM polsan

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