Actualités de l'Urgence - APM
POUR LES PATIENTS AUX URGENCES AVEC UNE DOULEUR THORACIQUE MAIS PAS D'ISCHÉMIE, LES TESTS NON-INVASIFS PAS NÉCESSAIRES
De nombreuses personnes arrivent aux urgences avec des douleurs thoraciques. Dans cette étude, cela représentait près d'un patient sur 10 passant aux urgences, mais pour la majorité d'entre eux il n'y a pas d'ischémie. Ils subissent souvent des examens non-invasifs, alors que le bénéfice de ceux-ci n'a pas été démontré et qu'il n'y a pas non plus de comparaison entre ces différents examens.
Andrew Foy du centre médical de Hershey (Pennsylvanie) et ses collègues ont conduit une grande étude rétrospective basée sur les données d'un assureur privé. Ils ont évalué plus de 400.000 personnes admises aux urgences avec une douleur thoracique, en séparant ceux qui n'ont pas eu d'examen complémentaire et ceux qui ont eu une échocardiographie à l'effort, une échocardiographie de stress, une scintigraphie de perfusion myocardique ou un scanner coronaire.
Les patients ayant eu un examen complémentaire ont eu plus souvent ensuite une coronarographie dans la semaine suivante (sauf après l'écho de stress) que ceux qui n'ont pas eu d'examen. Et ils ont eu plus souvent une revascularisation coronaire. Notamment, le risque de revascularisation durant les sept premiers jours était multiplié par 2,4 après écho d'effort ou scintigraphie et par 3,6 après scanner.
Les patients ayant eu un examen non-invasif complémentaire ont aussi eu plus souvent un nouvel examen dans les six mois.
Mais cela n'a eu de bénéfice clinique. Le taux d'infarctus à sept jours était très faible (entre 0,1% et 0,2%) et n'était significativement pas différent selon les groupes. De même, le taux d'infarctus à six mois (entre 0,3% et 0,5%) n'était pas significativement différent.
L'augmentation des revascularisations sans que cela soit suivi d'une baisse de risque d'infarctus suggère qu'avec les échocardiographies d'effort, les scintigraphies ou les scanners coronaires, il y a un risque de surdiagnostic, commentent les auteurs.
Ils concluent qu'après une douleur thoracique, quand une ischémie a été écartée, "reporter les examens non-invasifs semble raisonnable". Cela n'empêchera pas les patients qui devraient vraiment être revascularisés de l'être par la suite et cela n'augmente pas le risque d'infarctus, qui de toute façon est déjà très bas.
Si un examen est fait, l'échocardiographie de stress devrait être préférée puisqu'elle n'augmente pas le risque d'acte invasif potentiellement inutile.
(JAMA Internal Medicine, mars, vol.175, n°3, p428-436)
fb/gb/APM
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POUR LES PATIENTS AUX URGENCES AVEC UNE DOULEUR THORACIQUE MAIS PAS D'ISCHÉMIE, LES TESTS NON-INVASIFS PAS NÉCESSAIRES
De nombreuses personnes arrivent aux urgences avec des douleurs thoraciques. Dans cette étude, cela représentait près d'un patient sur 10 passant aux urgences, mais pour la majorité d'entre eux il n'y a pas d'ischémie. Ils subissent souvent des examens non-invasifs, alors que le bénéfice de ceux-ci n'a pas été démontré et qu'il n'y a pas non plus de comparaison entre ces différents examens.
Andrew Foy du centre médical de Hershey (Pennsylvanie) et ses collègues ont conduit une grande étude rétrospective basée sur les données d'un assureur privé. Ils ont évalué plus de 400.000 personnes admises aux urgences avec une douleur thoracique, en séparant ceux qui n'ont pas eu d'examen complémentaire et ceux qui ont eu une échocardiographie à l'effort, une échocardiographie de stress, une scintigraphie de perfusion myocardique ou un scanner coronaire.
Les patients ayant eu un examen complémentaire ont eu plus souvent ensuite une coronarographie dans la semaine suivante (sauf après l'écho de stress) que ceux qui n'ont pas eu d'examen. Et ils ont eu plus souvent une revascularisation coronaire. Notamment, le risque de revascularisation durant les sept premiers jours était multiplié par 2,4 après écho d'effort ou scintigraphie et par 3,6 après scanner.
Les patients ayant eu un examen non-invasif complémentaire ont aussi eu plus souvent un nouvel examen dans les six mois.
Mais cela n'a eu de bénéfice clinique. Le taux d'infarctus à sept jours était très faible (entre 0,1% et 0,2%) et n'était significativement pas différent selon les groupes. De même, le taux d'infarctus à six mois (entre 0,3% et 0,5%) n'était pas significativement différent.
L'augmentation des revascularisations sans que cela soit suivi d'une baisse de risque d'infarctus suggère qu'avec les échocardiographies d'effort, les scintigraphies ou les scanners coronaires, il y a un risque de surdiagnostic, commentent les auteurs.
Ils concluent qu'après une douleur thoracique, quand une ischémie a été écartée, "reporter les examens non-invasifs semble raisonnable". Cela n'empêchera pas les patients qui devraient vraiment être revascularisés de l'être par la suite et cela n'augmente pas le risque d'infarctus, qui de toute façon est déjà très bas.
Si un examen est fait, l'échocardiographie de stress devrait être préférée puisqu'elle n'augmente pas le risque d'acte invasif potentiellement inutile.
(JAMA Internal Medicine, mars, vol.175, n°3, p428-436)
fb/gb/APM