Actualités de l'Urgence - APM

13/03 2015
Retour

POUR LES PATIENTS AUX URGENCES AVEC UNE DOULEUR THORACIQUE MAIS PAS D'ISCHÉMIE, LES TESTS NON-INVASIFS PAS NÉCESSAIRES

WASHINGTON, 13 mars 2015 (APM) - Chez les patients qui sont admis aux urgences avec une douleur thoracique mais qui ne présentent pas d'ischémie, la réalisation d'examens non-invasifs ne s'avère pas nécessaire, car cela augmente la probabilité d'acte invasif sans réduire le risque ultérieur d'infarctus, montre une étude rétrospective américaine publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Internal Medicine.

De nombreuses personnes arrivent aux urgences avec des douleurs thoraciques. Dans cette étude, cela représentait près d'un patient sur 10 passant aux urgences, mais pour la majorité d'entre eux il n'y a pas d'ischémie. Ils subissent souvent des examens non-invasifs, alors que le bénéfice de ceux-ci n'a pas été démontré et qu'il n'y a pas non plus de comparaison entre ces différents examens.

Andrew Foy du centre médical de Hershey (Pennsylvanie) et ses collègues ont conduit une grande étude rétrospective basée sur les données d'un assureur privé. Ils ont évalué plus de 400.000 personnes admises aux urgences avec une douleur thoracique, en séparant ceux qui n'ont pas eu d'examen complémentaire et ceux qui ont eu une échocardiographie à l'effort, une échocardiographie de stress, une scintigraphie de perfusion myocardique ou un scanner coronaire.

Les patients ayant eu un examen complémentaire ont eu plus souvent ensuite une coronarographie dans la semaine suivante (sauf après l'écho de stress) que ceux qui n'ont pas eu d'examen. Et ils ont eu plus souvent une revascularisation coronaire. Notamment, le risque de revascularisation durant les sept premiers jours était multiplié par 2,4 après écho d'effort ou scintigraphie et par 3,6 après scanner.

Les patients ayant eu un examen non-invasif complémentaire ont aussi eu plus souvent un nouvel examen dans les six mois.

Mais cela n'a eu de bénéfice clinique. Le taux d'infarctus à sept jours était très faible (entre 0,1% et 0,2%) et n'était significativement pas différent selon les groupes. De même, le taux d'infarctus à six mois (entre 0,3% et 0,5%) n'était pas significativement différent.

L'augmentation des revascularisations sans que cela soit suivi d'une baisse de risque d'infarctus suggère qu'avec les échocardiographies d'effort, les scintigraphies ou les scanners coronaires, il y a un risque de surdiagnostic, commentent les auteurs.

Ils concluent qu'après une douleur thoracique, quand une ischémie a été écartée, "reporter les examens non-invasifs semble raisonnable". Cela n'empêchera pas les patients qui devraient vraiment être revascularisés de l'être par la suite et cela n'augmente pas le risque d'infarctus, qui de toute façon est déjà très bas.

Si un examen est fait, l'échocardiographie de stress devrait être préférée puisqu'elle n'augmente pas le risque d'acte invasif potentiellement inutile.

(JAMA Internal Medicine, mars, vol.175, n°3, p428-436)

fb/gb/APM

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

13/03 2015
Retour

POUR LES PATIENTS AUX URGENCES AVEC UNE DOULEUR THORACIQUE MAIS PAS D'ISCHÉMIE, LES TESTS NON-INVASIFS PAS NÉCESSAIRES

WASHINGTON, 13 mars 2015 (APM) - Chez les patients qui sont admis aux urgences avec une douleur thoracique mais qui ne présentent pas d'ischémie, la réalisation d'examens non-invasifs ne s'avère pas nécessaire, car cela augmente la probabilité d'acte invasif sans réduire le risque ultérieur d'infarctus, montre une étude rétrospective américaine publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Internal Medicine.

De nombreuses personnes arrivent aux urgences avec des douleurs thoraciques. Dans cette étude, cela représentait près d'un patient sur 10 passant aux urgences, mais pour la majorité d'entre eux il n'y a pas d'ischémie. Ils subissent souvent des examens non-invasifs, alors que le bénéfice de ceux-ci n'a pas été démontré et qu'il n'y a pas non plus de comparaison entre ces différents examens.

Andrew Foy du centre médical de Hershey (Pennsylvanie) et ses collègues ont conduit une grande étude rétrospective basée sur les données d'un assureur privé. Ils ont évalué plus de 400.000 personnes admises aux urgences avec une douleur thoracique, en séparant ceux qui n'ont pas eu d'examen complémentaire et ceux qui ont eu une échocardiographie à l'effort, une échocardiographie de stress, une scintigraphie de perfusion myocardique ou un scanner coronaire.

Les patients ayant eu un examen complémentaire ont eu plus souvent ensuite une coronarographie dans la semaine suivante (sauf après l'écho de stress) que ceux qui n'ont pas eu d'examen. Et ils ont eu plus souvent une revascularisation coronaire. Notamment, le risque de revascularisation durant les sept premiers jours était multiplié par 2,4 après écho d'effort ou scintigraphie et par 3,6 après scanner.

Les patients ayant eu un examen non-invasif complémentaire ont aussi eu plus souvent un nouvel examen dans les six mois.

Mais cela n'a eu de bénéfice clinique. Le taux d'infarctus à sept jours était très faible (entre 0,1% et 0,2%) et n'était significativement pas différent selon les groupes. De même, le taux d'infarctus à six mois (entre 0,3% et 0,5%) n'était pas significativement différent.

L'augmentation des revascularisations sans que cela soit suivi d'une baisse de risque d'infarctus suggère qu'avec les échocardiographies d'effort, les scintigraphies ou les scanners coronaires, il y a un risque de surdiagnostic, commentent les auteurs.

Ils concluent qu'après une douleur thoracique, quand une ischémie a été écartée, "reporter les examens non-invasifs semble raisonnable". Cela n'empêchera pas les patients qui devraient vraiment être revascularisés de l'être par la suite et cela n'augmente pas le risque d'infarctus, qui de toute façon est déjà très bas.

Si un examen est fait, l'échocardiographie de stress devrait être préférée puisqu'elle n'augmente pas le risque d'acte invasif potentiellement inutile.

(JAMA Internal Medicine, mars, vol.175, n°3, p428-436)

fb/gb/APM

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.