Actualités de l'Urgence - APM

04/02 2016
Retour

PRÉVENTION DE LA TRANSMISSION SEXUELLE DU VIRUS ZIKA: MARISOL TOURAINE S'EN REMET AU HCSP

PARIS, 3 février 2016 (APM) - Afin de prévenir la transmission sexuelle du virus Zika, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, Marisol Touraine, a indiqué qu'elle s'en remettait à l'avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) qu'elle a saisi, lors d'une conférence de presse sur l'épidémie de virus Zika.

Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains ont confirmé mercredi un cas de transmission sexuelle d'une personne de Dallas qui n'avait pas voyagé dans une zone de circulation de virus Zika. Les CDC n'ont pas officiellement recommandé le port de préservatifs aux hommes ayant séjourné dans les zones épidémiques, contrairement à ce qu'a indiqué plus tôt dans la journée l'agence Reuters.

Lors de la conférence de presse organisée mercredi, la ministre chargée de la santé a précisé que les autorités britanniques et irlandaises préconisaient depuis mardi le port du préservatif au partenaire masculin d'une femme enceinte ou ayant un projet de grossesse lorsqu'il a été exposé au Zika.

Elle a également fait référence à des recommandations émises mardi par le Conseil national professionnel de gynécologie et obstétrique (CNPGO). L'organisation professionnelle préconise l'emploi du préservatif aux compagnons des femmes enceintes ou en âge de procréer en zones d'endémie. Elle conseille également le port du préservatif aux compagnons de femmes enceintes s'ils sont suspectés d'être infectés.

Néanmoins, la ministre n'a pas formulé de recommandations et a indiqué qu'elle s'en remettait au Haut conseil de la santé publique (HCSP) saisi sur la question. Les mesures de prévention concernent avant tout la lutte anti-vectorielle. "C'est un combat sans fin", a expliqué la ministre en rappelant que la destruction des gites larvaires nécessitait la coopération de l'ensemble de la population.

Marisol Touraine a fait un point de la situation épidémiologique en rappelant que la circulation était épidémique en Martinique et en Guyane et débutante en Guyane et Saint-Martin. Elle a précisé que dans les départements français d'Amérique, "20 femmes enceintes ont été détectées positives au virus Zika". Par ailleurs, deux personnes infectées en Martinique ont développé un syndrome de Guillain Barré. L'une d'entre elles est toujours en réanimation au CHU de Fort-de-France.

En métropole, neuf cas importés de Zika sont recensés, dont un qui présente une "forme neurologique de l'infection", a-t-elle décrit.

SUIVI DES FEMMES ENCEINTES

Les agences régionales de santé (ARS) Martinique et Guyane ont installé un comité de suivi hebdomadaire avec les professionnels de santé et les services de protection maternelle et infantile (PMI) sur la prise en charge des femmes enceintes.

Marisol Touraine a expliqué que toutes les femmes enceintes étaient invitées à consulter un médecin pour être "précisément informées". En cas de suspicion d'infection, un bilan est réalisé et le virus est recherché par PCR.

Le test de diagnostic moléculaire pour attester la contamination par le virus Zika est actuellement réalisé à l'hôpital, et les tests sérologiques au Centre de référence des arbovirus à Marseille.

La ministre compte "engager en urgence la procédure" permettant la prise en charge d'une PCR en ville dans les "plus brefs délais". Il s'agit du premier test commercial mis à disposition pour détecter le virus Zika. Le directeur général de la santé (DGS), Benoît Vallet, a précisé à l'APM qu'il s'agissait du test RealStar* Zika d'Altona qui venait d'obtenir son marquage CE. La société allemande a communiqué samedi sur le lancement de ce test. Lors d'une infection, la virémie est positive moins d'une semaine, la virurie pendant une dizaine de jours, note-t-on.

En cas de confirmation de l'infection, une surveillance échographique mensuelle est mise en place. Aucune malformation n'a été détectée parmi les 20 femmes enceintes infectées par le virus Zika dans les départements français d'Amérique. Contacté lundi par l'APM, le coordonnateur du Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal du CHU de Martinique, le Dr Bruno Schaub, a indiqué que les microcéphalies pouvaient être dépistées à partir du troisième trimestre, après 28-30 semaines d'aménorrhées.

Pour les femmes enceintes qui ne montrent pas de signes d'infection, il n'est pas prévu d'examens complémentaires, or l'infection est asymptomatique dans 65-80% des cas, note-t-on.

Lors de l'épidémie de Zika polynésienne en 2013-44, 17 cas de malformation du système nerveux central ont été identifiés a posteriori. Outre les microcéphalies, des anomalies du fonctionnement du tronc cérébral entraînant des troubles de la déglutition ont été identifiés, a précisé le Dr Schaub à l'APM. Dix interruptions médicales de grossesse ont été réalisées sur cette période, selon Le Monde.

Les incidences des microcéphalies observées en Polynésie (de l'ordre de 0,4%) et dans certaines régions du Brésil (0,9%) ne sont absolument pas consolidées, a tenu à souligner le directeur général de l'Institut de veille sanitaire, François Bourdillon, en rappelant que les microcéphalies avaient de nombreuses autres causes possibles.

Sur la base de ces taux d'incidence provisoires, le Dr Schaub s'attend à diagnostiquer six à huit microcéphalies dans l'année, sur 4.200 naissances.

DES MESURES ENCADRANT LE DON DE SANG DE GAMETES ET L'AMP

Questionné par l'APM sur l'encadrement des dons de sang, Benoît Vallet a expliqué que des "tests complémentaires" étaient réalisés dans les zones concernées. Il a ajouté que l'Etablissement français du sang (EFS) mettait en place une "procédure pour que les femmes enceintes ne reçoivent pas de sang prélevé dans une zone épidémique".

Marisol Touraine a par ailleurs précisé que l'Agence de la biomédecine (ABM) avait recommandé aux établissements de santé des départements où le virus circule de différer les dons de gamètes et les assistances médicales à la procréation (AMP). Pour les personnes qui reviennent d'un séjour dans les pays et territoires concernés, l'agence préconise de différer les dons de gamètes et les AMP sur une période de 28 jours après le retour et la réalisation d'un examen du sperme.

DES REANIMATEURS PRE-MOBILISES

La ministre a dit avoir envoyé quatre réservistes de l'Etablissement de préparation et de réponses aux urgences sanitaires (Eprus) pour évaluer les besoins complémentaires à fournir aux hôpitaux et aux médecins dans ces territoires. Elle a également demandé de renforcer le matériel de prise en charge en réanimation des syndromes neurologiques graves dans les hôpitaux concernés. Six respirateurs supplémentaires seront livrés au CHU de la Martinique la semaine prochaine et deux au CH de Cayenne en Guyane.

L'Eprus aurait de plus "pré-mobilisé" 50 réservistes, dont des réanimateurs et des infirmières "prêts à partir si nécessaire", a affirmé Marisol Touraine qui compte se rendre fin février dans les départements français d'Amérique.

vib/ab/APM polsan

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

04/02 2016
Retour

PRÉVENTION DE LA TRANSMISSION SEXUELLE DU VIRUS ZIKA: MARISOL TOURAINE S'EN REMET AU HCSP

PARIS, 3 février 2016 (APM) - Afin de prévenir la transmission sexuelle du virus Zika, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, Marisol Touraine, a indiqué qu'elle s'en remettait à l'avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) qu'elle a saisi, lors d'une conférence de presse sur l'épidémie de virus Zika.

Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains ont confirmé mercredi un cas de transmission sexuelle d'une personne de Dallas qui n'avait pas voyagé dans une zone de circulation de virus Zika. Les CDC n'ont pas officiellement recommandé le port de préservatifs aux hommes ayant séjourné dans les zones épidémiques, contrairement à ce qu'a indiqué plus tôt dans la journée l'agence Reuters.

Lors de la conférence de presse organisée mercredi, la ministre chargée de la santé a précisé que les autorités britanniques et irlandaises préconisaient depuis mardi le port du préservatif au partenaire masculin d'une femme enceinte ou ayant un projet de grossesse lorsqu'il a été exposé au Zika.

Elle a également fait référence à des recommandations émises mardi par le Conseil national professionnel de gynécologie et obstétrique (CNPGO). L'organisation professionnelle préconise l'emploi du préservatif aux compagnons des femmes enceintes ou en âge de procréer en zones d'endémie. Elle conseille également le port du préservatif aux compagnons de femmes enceintes s'ils sont suspectés d'être infectés.

Néanmoins, la ministre n'a pas formulé de recommandations et a indiqué qu'elle s'en remettait au Haut conseil de la santé publique (HCSP) saisi sur la question. Les mesures de prévention concernent avant tout la lutte anti-vectorielle. "C'est un combat sans fin", a expliqué la ministre en rappelant que la destruction des gites larvaires nécessitait la coopération de l'ensemble de la population.

Marisol Touraine a fait un point de la situation épidémiologique en rappelant que la circulation était épidémique en Martinique et en Guyane et débutante en Guyane et Saint-Martin. Elle a précisé que dans les départements français d'Amérique, "20 femmes enceintes ont été détectées positives au virus Zika". Par ailleurs, deux personnes infectées en Martinique ont développé un syndrome de Guillain Barré. L'une d'entre elles est toujours en réanimation au CHU de Fort-de-France.

En métropole, neuf cas importés de Zika sont recensés, dont un qui présente une "forme neurologique de l'infection", a-t-elle décrit.

SUIVI DES FEMMES ENCEINTES

Les agences régionales de santé (ARS) Martinique et Guyane ont installé un comité de suivi hebdomadaire avec les professionnels de santé et les services de protection maternelle et infantile (PMI) sur la prise en charge des femmes enceintes.

Marisol Touraine a expliqué que toutes les femmes enceintes étaient invitées à consulter un médecin pour être "précisément informées". En cas de suspicion d'infection, un bilan est réalisé et le virus est recherché par PCR.

Le test de diagnostic moléculaire pour attester la contamination par le virus Zika est actuellement réalisé à l'hôpital, et les tests sérologiques au Centre de référence des arbovirus à Marseille.

La ministre compte "engager en urgence la procédure" permettant la prise en charge d'une PCR en ville dans les "plus brefs délais". Il s'agit du premier test commercial mis à disposition pour détecter le virus Zika. Le directeur général de la santé (DGS), Benoît Vallet, a précisé à l'APM qu'il s'agissait du test RealStar* Zika d'Altona qui venait d'obtenir son marquage CE. La société allemande a communiqué samedi sur le lancement de ce test. Lors d'une infection, la virémie est positive moins d'une semaine, la virurie pendant une dizaine de jours, note-t-on.

En cas de confirmation de l'infection, une surveillance échographique mensuelle est mise en place. Aucune malformation n'a été détectée parmi les 20 femmes enceintes infectées par le virus Zika dans les départements français d'Amérique. Contacté lundi par l'APM, le coordonnateur du Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal du CHU de Martinique, le Dr Bruno Schaub, a indiqué que les microcéphalies pouvaient être dépistées à partir du troisième trimestre, après 28-30 semaines d'aménorrhées.

Pour les femmes enceintes qui ne montrent pas de signes d'infection, il n'est pas prévu d'examens complémentaires, or l'infection est asymptomatique dans 65-80% des cas, note-t-on.

Lors de l'épidémie de Zika polynésienne en 2013-44, 17 cas de malformation du système nerveux central ont été identifiés a posteriori. Outre les microcéphalies, des anomalies du fonctionnement du tronc cérébral entraînant des troubles de la déglutition ont été identifiés, a précisé le Dr Schaub à l'APM. Dix interruptions médicales de grossesse ont été réalisées sur cette période, selon Le Monde.

Les incidences des microcéphalies observées en Polynésie (de l'ordre de 0,4%) et dans certaines régions du Brésil (0,9%) ne sont absolument pas consolidées, a tenu à souligner le directeur général de l'Institut de veille sanitaire, François Bourdillon, en rappelant que les microcéphalies avaient de nombreuses autres causes possibles.

Sur la base de ces taux d'incidence provisoires, le Dr Schaub s'attend à diagnostiquer six à huit microcéphalies dans l'année, sur 4.200 naissances.

DES MESURES ENCADRANT LE DON DE SANG DE GAMETES ET L'AMP

Questionné par l'APM sur l'encadrement des dons de sang, Benoît Vallet a expliqué que des "tests complémentaires" étaient réalisés dans les zones concernées. Il a ajouté que l'Etablissement français du sang (EFS) mettait en place une "procédure pour que les femmes enceintes ne reçoivent pas de sang prélevé dans une zone épidémique".

Marisol Touraine a par ailleurs précisé que l'Agence de la biomédecine (ABM) avait recommandé aux établissements de santé des départements où le virus circule de différer les dons de gamètes et les assistances médicales à la procréation (AMP). Pour les personnes qui reviennent d'un séjour dans les pays et territoires concernés, l'agence préconise de différer les dons de gamètes et les AMP sur une période de 28 jours après le retour et la réalisation d'un examen du sperme.

DES REANIMATEURS PRE-MOBILISES

La ministre a dit avoir envoyé quatre réservistes de l'Etablissement de préparation et de réponses aux urgences sanitaires (Eprus) pour évaluer les besoins complémentaires à fournir aux hôpitaux et aux médecins dans ces territoires. Elle a également demandé de renforcer le matériel de prise en charge en réanimation des syndromes neurologiques graves dans les hôpitaux concernés. Six respirateurs supplémentaires seront livrés au CHU de la Martinique la semaine prochaine et deux au CH de Cayenne en Guyane.

L'Eprus aurait de plus "pré-mobilisé" 50 réservistes, dont des réanimateurs et des infirmières "prêts à partir si nécessaire", a affirmé Marisol Touraine qui compte se rendre fin février dans les départements français d'Amérique.

vib/ab/APM polsan

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.