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22/01 2018
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PROJET MÉDICAL: CE QUE PRÉVOIT LE GHT DE LA VIENNE

POITIERS, 22 janvier 2018 (APMnews) - Jean-Pierre Dewitte, directeur général du CHU de Poitiers, a annoncé, lors de son discours des voeux, la validation par l'agence régionale de santé (ARS) du projet médical partagé du groupement hospitalier de territoire (GHT) de la Vienne qui prévoit de nouvelles coopérations et des renforcements de collaborations médicales dans une vingtaine de domaines d'activités.

Lors de son discours prononcé le 15 janvier, dont APMnews a eu copie, Jean-Pierre Dewitte, a évoqué une "première réalisation d'envergure" dans le cadre du GHT: la mise en place depuis le 1er janvier 2017 "d’une équipe commune d’urgentistes" (cf dépêche du 10/01/2017 à 11:25) qui assure les prises en charge et la permanence des soins des 4 sites du GHT (Loudun, Montmorillon, Châtellerault et Poitiers). Et ce afin d'éviter "le recours aux médecins mercenaires". Cela a représenté "114.588 passages en 2017", chiffre-t-il.

Jean-Pierre Dewitte a également annoncé être "en mesure dans quelques semaines d'échanger le dossier médical du patient de Poitiers vers Châtellerault ou Montmorillon, d'un établissement de santé public vers le médecin traitant et même vers le patient, chacun pouvant le consulter et le compléter".

Il a par ailleurs indiqué que le projet médical partagé du GHT, "déposé le 1er juillet 2017", "vient d’être approuvé".

Selon le directeur général du CHU, le GHT "préfigure une hospitalisation publique départementale regroupée, complémentaire et solidaire". "Déjà plus de 50 médecins du GHT partagent leur activité entre Poitiers, Montmorillon et Châtellerault", a-t-il ajouté.

Le GHT (3.325 lits et places) couvre un bassin de population de 430.000 habitants. Il est composé du CHU de Poitiers (un site à Poitiers, l'autre à Montmorillon) et du groupe hospitalier Nord-Vienne (GHNV) qui comprend les sites de Châtellerault et Loudun. Quatre établissements publics d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sont associés au GHT (Théodore Arnault, La Brunetterie, Les Châtaigniers et Les Capucines). Enfin, un établissement de soins de suite et de réadaptation (SSR), La colline ensoleillée, est partenaire du groupement.

Le projet médical partagé, dont APMnews a obtenu copie, prévoit des coopérations et renforcements de collaborations dans une vingtaine de filières médicales. Voici une liste des principales mesures inscrites:

  • Le projet table sur la "constitution d’une équipe médico-soignante de territoire" consacrée à l'hospitalisation à domicile (HAD). Le GHT veut proposer une offre publique de HAD publique correspondant à "70% du total des places en HAD" de la Vienne, soit "90 places". Le CHU et le GHNV en comptaient 52 au moment de la rédaction du projet médical partagé. Durant son discours, le directeur général a annoncé que la capacité d’accueil du CHU passera de "25 à 70 places en 2018" dans ce domaine.

  • En ce qui concerne la filière AVC maladies neurodégénératives, il est prévu de "mettre en place la télé-thrombolyse entre Poitiers et Châtellerault puis avec les autres établissements de santé de l’ex-région Poitou-Charentes" et "permettre une prise en charge adaptée 24h/24 au sein de l’unité neurovasculaire du CHU de Poitiers". Tout patient ayant un AVC ou un accident ischémique transitoire (AI) sera orienté vers l’unité neurovasculaire du CHU de Poitiers.

  • Dans le cadre de la filière consacrée à l'insuffisance rénale chronique, les établissements membres du GHT réfléchissent à la "pertinence de l’ouverture d’une antenne du centre lourd d’hémodialyse du CHU sur le GHNV", car "20% des dialysés actuels au CHU viennent du territoire Nord-Vienne".

  • En cancérologie, l'objectif affiché est de "garantir une harmonisation des modes de dispensation des chimiothérapies et de prise en charge des pathologies cancérologiques sur le GHT". Les établissements visent une généralisation dans le GHT des "consultations, prescriptions et rôle de référent attribué au pôle régional de cancérologie" situé au CHU. La délivrance des chimiothérapies et le suivi des effets secondaires devraient se faire "sur les sites de dispensation en proximité du patient et de son cadre de vie quotidien".

Coopérations et télémédecine dans la gériatrie

  • En gériatrie, les établissements du GHT veulent "diminuer les hospitalisations et les passages aux urgences évitables", "décloisonner les différents processus de prise en charge et d’accompagnement ambulatoire" et "améliorer la qualité de vie des patients par l’adaptation des techniques, notamment par le développement de solutions de télémédecine".Il est prévu "d'organiser la coopération entre les médecins généralistes, les Ehpad et le CHU". Le GHT souhaite développer avec les Ehpad les téléconsultations de suivi pour les douleurs chroniques, en cardiologie, en pneumologie et en dermatologie. Le GHNV développera également une télé-expertise pour la partie plaies et cicatrisation. Enfin, le GHT "souhaiterait mettre en place une équipe commune CHU-GHNV territoriale de gériatrie pour traiter des problèmes comportementaux des 4 Ehpad associés".

  • En imagerie, l'objectif "majeur" est la mise en place "d'une plateforme commune d’imagerie publique pour le département". Mais plusieurs problèmes doivent être réglés, dont celui d'une démographie médicale "critique dans le GHNV", et "en faiblesse" dans le CHU.

  • En biologie, le GHT s'oriente vers "un laboratoire public multisites". Dans un premier temps, le CHU "va réaliser l’ensemble des examens de biologie médicale spécialisée du GHNV". En parallèle, le "CHU s’engage à proposer au laboratoire du GHNV des temps de formation, des stages de comparaison ou de perfectionnement pour le personnel médical et paramédical".

  • En chirurgie, le projet médical s'est concentré sur cinq disciplines. En orthopédie, la création d'une filière de chirurgie spécialisée pour le GHNV est programmée. Elle s'appuiera sur les compétences du CHU. En chirurgie viscérale, le GHT veut développer une offre de "consultation avancée à Loudun". Pour l'ORL, l'objectif est "d'établir une filière publique de prise en charge de la chirurgie entre le CHU et le GHNV avec une graduation des soins coordonnée". En ophtalmologie, il est prévu de développer "la chirurgie de semaine et ambulatoire" au GHNV. En urologie et en chirurgie orthopédique, le projet médical partagé prévoit d'intensifier les collaborations et échanges entre les praticiens du CHU et du GHNV.

  • L'objectif principal du GHT en pneumologie est le "maintien d’une offre de soins de proximité pour le bassin de population du Nord-Vienne" avec "des praticiens du CHU de Poitiers mis à disposition du GHNV". Ce dernier pâtit d'un départ en retraite en 2017 d'un praticien à temps plein et voit le nombre d'hospitalisations pour pneumologie augmenter de 33% en 2016. Elles sont en baisse de 1% au CHU.

  • Concernant l'hépato gastro-entérologie, l'offre de proximité devrait être confortée sur le site de Châtellerault (GHNV). Des réorganisations "internes possibles au GHNV pour gérer l’activité de salle" sont en cours de réflexion.

  • En matière de soins de suite et de récupération (SSR) à vocation gériatrique et neurologique, l'objectif du GHT est d'augmenter "de 60 lits à orientation neurologique et gériatrique les capacités SSR du GHT".

  • Pour les soins palliatifs et les douleurs chroniques, il est prévu la "création d’une équipe territoriale unique entre le CHU et le GHNV en lien avec les Ehpad associés du GHT ", et une réflexion sur le "développement de l’activité de soins palliatifs en HAD".

  • Pour la filière de prise en charge des polytraumatisés, l'un des principaux objectifs est "d'assurer la continuité et la coordination des soins par l’adoption de protocoles de soins sur certaines pathologies ciblées", ce, en favorisant la communication entre les établissements "par la mise en place de la télémédecine et le développement du transfert d’images".

  • En périnatalité, le projet prévoit de "permettre aux médecins des deux établissements de pouvoir exercer une activité sur l’autre site". C'est aussi le cas en cardiologie, domaine pour lequel est également prévu le développement de la télé-expertise.

jy/san/APMnews

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POITIERS, 22 janvier 2018 (APMnews) - Jean-Pierre Dewitte, directeur général du CHU de Poitiers, a annoncé, lors de son discours des voeux, la validation par l'agence régionale de santé (ARS) du projet médical partagé du groupement hospitalier de territoire (GHT) de la Vienne qui prévoit de nouvelles coopérations et des renforcements de collaborations médicales dans une vingtaine de domaines d'activités.

Lors de son discours prononcé le 15 janvier, dont APMnews a eu copie, Jean-Pierre Dewitte, a évoqué une "première réalisation d'envergure" dans le cadre du GHT: la mise en place depuis le 1er janvier 2017 "d’une équipe commune d’urgentistes" (cf dépêche du 10/01/2017 à 11:25) qui assure les prises en charge et la permanence des soins des 4 sites du GHT (Loudun, Montmorillon, Châtellerault et Poitiers). Et ce afin d'éviter "le recours aux médecins mercenaires". Cela a représenté "114.588 passages en 2017", chiffre-t-il.

Jean-Pierre Dewitte a également annoncé être "en mesure dans quelques semaines d'échanger le dossier médical du patient de Poitiers vers Châtellerault ou Montmorillon, d'un établissement de santé public vers le médecin traitant et même vers le patient, chacun pouvant le consulter et le compléter".

Il a par ailleurs indiqué que le projet médical partagé du GHT, "déposé le 1er juillet 2017", "vient d’être approuvé".

Selon le directeur général du CHU, le GHT "préfigure une hospitalisation publique départementale regroupée, complémentaire et solidaire". "Déjà plus de 50 médecins du GHT partagent leur activité entre Poitiers, Montmorillon et Châtellerault", a-t-il ajouté.

Le GHT (3.325 lits et places) couvre un bassin de population de 430.000 habitants. Il est composé du CHU de Poitiers (un site à Poitiers, l'autre à Montmorillon) et du groupe hospitalier Nord-Vienne (GHNV) qui comprend les sites de Châtellerault et Loudun. Quatre établissements publics d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sont associés au GHT (Théodore Arnault, La Brunetterie, Les Châtaigniers et Les Capucines). Enfin, un établissement de soins de suite et de réadaptation (SSR), La colline ensoleillée, est partenaire du groupement.

Le projet médical partagé, dont APMnews a obtenu copie, prévoit des coopérations et renforcements de collaborations dans une vingtaine de filières médicales. Voici une liste des principales mesures inscrites:

  • Le projet table sur la "constitution d’une équipe médico-soignante de territoire" consacrée à l'hospitalisation à domicile (HAD). Le GHT veut proposer une offre publique de HAD publique correspondant à "70% du total des places en HAD" de la Vienne, soit "90 places". Le CHU et le GHNV en comptaient 52 au moment de la rédaction du projet médical partagé. Durant son discours, le directeur général a annoncé que la capacité d’accueil du CHU passera de "25 à 70 places en 2018" dans ce domaine.

  • En ce qui concerne la filière AVC maladies neurodégénératives, il est prévu de "mettre en place la télé-thrombolyse entre Poitiers et Châtellerault puis avec les autres établissements de santé de l’ex-région Poitou-Charentes" et "permettre une prise en charge adaptée 24h/24 au sein de l’unité neurovasculaire du CHU de Poitiers". Tout patient ayant un AVC ou un accident ischémique transitoire (AI) sera orienté vers l’unité neurovasculaire du CHU de Poitiers.

  • Dans le cadre de la filière consacrée à l'insuffisance rénale chronique, les établissements membres du GHT réfléchissent à la "pertinence de l’ouverture d’une antenne du centre lourd d’hémodialyse du CHU sur le GHNV", car "20% des dialysés actuels au CHU viennent du territoire Nord-Vienne".

  • En cancérologie, l'objectif affiché est de "garantir une harmonisation des modes de dispensation des chimiothérapies et de prise en charge des pathologies cancérologiques sur le GHT". Les établissements visent une généralisation dans le GHT des "consultations, prescriptions et rôle de référent attribué au pôle régional de cancérologie" situé au CHU. La délivrance des chimiothérapies et le suivi des effets secondaires devraient se faire "sur les sites de dispensation en proximité du patient et de son cadre de vie quotidien".

Coopérations et télémédecine dans la gériatrie

  • En gériatrie, les établissements du GHT veulent "diminuer les hospitalisations et les passages aux urgences évitables", "décloisonner les différents processus de prise en charge et d’accompagnement ambulatoire" et "améliorer la qualité de vie des patients par l’adaptation des techniques, notamment par le développement de solutions de télémédecine".Il est prévu "d'organiser la coopération entre les médecins généralistes, les Ehpad et le CHU". Le GHT souhaite développer avec les Ehpad les téléconsultations de suivi pour les douleurs chroniques, en cardiologie, en pneumologie et en dermatologie. Le GHNV développera également une télé-expertise pour la partie plaies et cicatrisation. Enfin, le GHT "souhaiterait mettre en place une équipe commune CHU-GHNV territoriale de gériatrie pour traiter des problèmes comportementaux des 4 Ehpad associés".

  • En imagerie, l'objectif "majeur" est la mise en place "d'une plateforme commune d’imagerie publique pour le département". Mais plusieurs problèmes doivent être réglés, dont celui d'une démographie médicale "critique dans le GHNV", et "en faiblesse" dans le CHU.

  • En biologie, le GHT s'oriente vers "un laboratoire public multisites". Dans un premier temps, le CHU "va réaliser l’ensemble des examens de biologie médicale spécialisée du GHNV". En parallèle, le "CHU s’engage à proposer au laboratoire du GHNV des temps de formation, des stages de comparaison ou de perfectionnement pour le personnel médical et paramédical".

  • En chirurgie, le projet médical s'est concentré sur cinq disciplines. En orthopédie, la création d'une filière de chirurgie spécialisée pour le GHNV est programmée. Elle s'appuiera sur les compétences du CHU. En chirurgie viscérale, le GHT veut développer une offre de "consultation avancée à Loudun". Pour l'ORL, l'objectif est "d'établir une filière publique de prise en charge de la chirurgie entre le CHU et le GHNV avec une graduation des soins coordonnée". En ophtalmologie, il est prévu de développer "la chirurgie de semaine et ambulatoire" au GHNV. En urologie et en chirurgie orthopédique, le projet médical partagé prévoit d'intensifier les collaborations et échanges entre les praticiens du CHU et du GHNV.

  • L'objectif principal du GHT en pneumologie est le "maintien d’une offre de soins de proximité pour le bassin de population du Nord-Vienne" avec "des praticiens du CHU de Poitiers mis à disposition du GHNV". Ce dernier pâtit d'un départ en retraite en 2017 d'un praticien à temps plein et voit le nombre d'hospitalisations pour pneumologie augmenter de 33% en 2016. Elles sont en baisse de 1% au CHU.

  • Concernant l'hépato gastro-entérologie, l'offre de proximité devrait être confortée sur le site de Châtellerault (GHNV). Des réorganisations "internes possibles au GHNV pour gérer l’activité de salle" sont en cours de réflexion.

  • En matière de soins de suite et de récupération (SSR) à vocation gériatrique et neurologique, l'objectif du GHT est d'augmenter "de 60 lits à orientation neurologique et gériatrique les capacités SSR du GHT".

  • Pour les soins palliatifs et les douleurs chroniques, il est prévu la "création d’une équipe territoriale unique entre le CHU et le GHNV en lien avec les Ehpad associés du GHT ", et une réflexion sur le "développement de l’activité de soins palliatifs en HAD".

  • Pour la filière de prise en charge des polytraumatisés, l'un des principaux objectifs est "d'assurer la continuité et la coordination des soins par l’adoption de protocoles de soins sur certaines pathologies ciblées", ce, en favorisant la communication entre les établissements "par la mise en place de la télémédecine et le développement du transfert d’images".

  • En périnatalité, le projet prévoit de "permettre aux médecins des deux établissements de pouvoir exercer une activité sur l’autre site". C'est aussi le cas en cardiologie, domaine pour lequel est également prévu le développement de la télé-expertise.

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