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15/03 2021
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RELATION AVEC LES ÉLUS ET DÉCLOISONNEMENT SANITAIRE/MÉDICO-SOCIAL: LA CRISE DU COVID A FAIT PROGRESSER LES ARS (VIRGINIE LASSERRE)

PARIS, 15 mars 2021 (APMnews) - Les agences régionales de santé (ARS) ont progressé à la fois en matière de relations avec leurs partenaires locaux et en termes de décloisonnement sanitaire/médico-social à la faveur de la crise actuelle, a fait valoir la directrice générale de la cohésion sociale (DGCS), Virginie Lasserre, auditionnée par la mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (Mecss) de l'Assemblée nationale, lundi.

La Mecss mène depuis le début de l'année une série d'auditions sur les ARS, dix ans après leur création, afin de dégager des pistes d'amélioration de leur fonctionnement et de l'articulation avec leurs partenaires.

Lors de précédentes auditions, des représentants d'élus ont émis de nombreuses critiques à l'encontre des agences (cf dépêche du 28/01/2021 à 09:19 ou dépêche du 04/02/2021 à 13:24). "La crise exacerbe les tensions, et c'est facile de mettre sur le dos des ARS beaucoup de choses, tellement cette crise a été compliquée à gérer", a estimé Virginie Lasserre lundi.

"Après, je pense que les ARS avaient peut-être, au début de la crise en tout cas, moins l'habitude de travailler avec les élus, moins par exemple que le corps préfectoral -quoi que cela dépend des territoires [...]. Mais maintenant, les ARS ont consolidé leur travail et leurs relations avec les élus, et on a vraiment avancé par rapport à cela", a-t-elle fait valoir.

Mais il est difficile de "faire des généralités", a-t-elle insisté. "Il me semble qu'en Ile-de-France, assez rapidement l'ARS a travaillé avec les départements […], dans le Var aussi […]. C'est assez variable sur les territoires."

Concernant plus largement la place des ARS dans leur environnement local, Virginie Lasserre a assuré que pendant cette crise, la "coordination des acteurs s'est quand même faite assez naturellement sur les territoires, même si ce n'était pas évident au début. Mais peu ou prou, on a renforcé cette coordination locale, et ça, il faut le pérenniser".

Elle a dit souhaiter "renforcer encore" les conférences des financeurs, notamment, mais affirmé aussi qu'"il y a plein d'autres choses qu'on peut mettre en place, qui consolident pour de vrai et de façon pérenne cette coordination des acteurs".

Elle a cité comme "exemple parmi d'autres" l'appel à projets lancé par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et la DGCS pour des plateformes locales d’accompagnement vers les métiers de l'autonomie (cf dépêche du 15/01/2021 à 17:10), dans le cadre du plan des métiers du grand âge (cf dépêche du 01/02/2021 à 16:59).

"Ce qu'on a mis en place au fil de l'eau en fonction des besoins de recrutement d'urgence, [cette] ingénierie avec Pôle emploi, les Opco [opérateurs de compétence], les branches professionnelles, les ARS, les Dirrecte [directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi]" va être ainsi "consolidé" avec "tout le monde autour de la table" pour "être encore plus efficaces […] et pour arriver concrètement à recruter des gens au plus près du terrain", a-t-elle assuré.

"Une gouvernance beaucoup plus intelligente"

Interrogée sur un éventuel "hospitalo-centrisme" des ARS et les silos entre sanitaire et médico-social, la directrice générale de la cohésion sociale a défendu le fait que les agences ont une vision moins étriquée que celle que d'aucuns leur reprochent parfois.

Elle a mis en avant "les avancées majeures" en termes de décloisonnement sanitaire/médico-social que sont "les plans régionaux de santé [PRS] qui visent à articuler étroitement les orientations stratégiques mises en oeuvre dans les champ sanitaire et médico-social", ou encore "le décloisonnement des enveloppes de financement comme celle du FIR [fonds d'intervention régional], afin de favoriser le financement de projets transversaux".

Et elle a également détaillé "tout ce qui a été mis en place à la faveur de la crise" sanitaire.

Ainsi, "à l'occasion de la crise, on a vraiment changé la donne en la matière", a-t-elle insisté, citant les cellules d'appui au médico-social au sein des ARS, les astreintes gériatriques à disposition des établissements médico-sociaux, les hotlines gériatriques, la mobilisation des équipes mobiles de soins palliatifs, d'hygiène, de gériatrie, la télésanté, etc.

"Toute la mobilisation du sanitaire au profit du médico-social a permis, et au niveau local et au niveau central, d'avoir une gouvernance beaucoup plus intelligente, consolidée, générale, qui a beaucoup fait avancer et a beaucoup contredit ces effets de silo."

"La crise a accéléré une vision beaucoup plus intelligente de ce qu'on peut faire sur les territoires avec les ARS", a-t-elle insisté.

Une mission pour évaluer la pertinence des assouplissements réglementaires

"Tous les dispositifs d'appui du sanitaire au médico-social, qui influencent aussi l'organisation locale, ont été prolongés" en 2021, a aussi rappelé Virginie Lasserre. Concernant les "assouplissements réglementaires" nés de la crise, elle a précisé avoir "missionné un Igas [inspecteur général des affaires sociales] qui était en appui de la DGCS, sur le champ des personnes âgées, et un travail est en cours également sur le champ du handicap, pour pouvoir voir ce qui a été le plus intéressant, le plus pertinent à assouplir, et prolonger cela".

"Les ARS sont pleinement investis dans le champ du médico-social et elles l'ont montré pendant la crise", a-t-elle encore insisté. "C'est à elles qu'on s'adresse, par exemple, pour mettre en place le protocole d'assouplissement [des mesures de restriction] dans les Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes] de vendredi soir [cf dépêche du 13/03/2021 à 13:40]; elles sont totalement en première ligne".

Interrogée par ailleurs sur la gestion directe d'une partie de l'enveloppe du FIR par les délégations territoriales des ARS, comme ce qui se pratique dans le Grand Est (cf dépêche du 02/02/2021 à 18:15), elle a répondu que "pourquoi pas, nonobstant les questions de moyens en ETP [équivalents temps plein]" dans les délégations départementales.

"Mais laisser de la souplesse au niveau départemental ne serait pas forcément une mauvaise idée."

vl/ab/APMnews

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PARIS, 15 mars 2021 (APMnews) - Les agences régionales de santé (ARS) ont progressé à la fois en matière de relations avec leurs partenaires locaux et en termes de décloisonnement sanitaire/médico-social à la faveur de la crise actuelle, a fait valoir la directrice générale de la cohésion sociale (DGCS), Virginie Lasserre, auditionnée par la mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (Mecss) de l'Assemblée nationale, lundi.

La Mecss mène depuis le début de l'année une série d'auditions sur les ARS, dix ans après leur création, afin de dégager des pistes d'amélioration de leur fonctionnement et de l'articulation avec leurs partenaires.

Lors de précédentes auditions, des représentants d'élus ont émis de nombreuses critiques à l'encontre des agences (cf dépêche du 28/01/2021 à 09:19 ou dépêche du 04/02/2021 à 13:24). "La crise exacerbe les tensions, et c'est facile de mettre sur le dos des ARS beaucoup de choses, tellement cette crise a été compliquée à gérer", a estimé Virginie Lasserre lundi.

"Après, je pense que les ARS avaient peut-être, au début de la crise en tout cas, moins l'habitude de travailler avec les élus, moins par exemple que le corps préfectoral -quoi que cela dépend des territoires [...]. Mais maintenant, les ARS ont consolidé leur travail et leurs relations avec les élus, et on a vraiment avancé par rapport à cela", a-t-elle fait valoir.

Mais il est difficile de "faire des généralités", a-t-elle insisté. "Il me semble qu'en Ile-de-France, assez rapidement l'ARS a travaillé avec les départements […], dans le Var aussi […]. C'est assez variable sur les territoires."

Concernant plus largement la place des ARS dans leur environnement local, Virginie Lasserre a assuré que pendant cette crise, la "coordination des acteurs s'est quand même faite assez naturellement sur les territoires, même si ce n'était pas évident au début. Mais peu ou prou, on a renforcé cette coordination locale, et ça, il faut le pérenniser".

Elle a dit souhaiter "renforcer encore" les conférences des financeurs, notamment, mais affirmé aussi qu'"il y a plein d'autres choses qu'on peut mettre en place, qui consolident pour de vrai et de façon pérenne cette coordination des acteurs".

Elle a cité comme "exemple parmi d'autres" l'appel à projets lancé par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et la DGCS pour des plateformes locales d’accompagnement vers les métiers de l'autonomie (cf dépêche du 15/01/2021 à 17:10), dans le cadre du plan des métiers du grand âge (cf dépêche du 01/02/2021 à 16:59).

"Ce qu'on a mis en place au fil de l'eau en fonction des besoins de recrutement d'urgence, [cette] ingénierie avec Pôle emploi, les Opco [opérateurs de compétence], les branches professionnelles, les ARS, les Dirrecte [directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi]" va être ainsi "consolidé" avec "tout le monde autour de la table" pour "être encore plus efficaces […] et pour arriver concrètement à recruter des gens au plus près du terrain", a-t-elle assuré.

"Une gouvernance beaucoup plus intelligente"

Interrogée sur un éventuel "hospitalo-centrisme" des ARS et les silos entre sanitaire et médico-social, la directrice générale de la cohésion sociale a défendu le fait que les agences ont une vision moins étriquée que celle que d'aucuns leur reprochent parfois.

Elle a mis en avant "les avancées majeures" en termes de décloisonnement sanitaire/médico-social que sont "les plans régionaux de santé [PRS] qui visent à articuler étroitement les orientations stratégiques mises en oeuvre dans les champ sanitaire et médico-social", ou encore "le décloisonnement des enveloppes de financement comme celle du FIR [fonds d'intervention régional], afin de favoriser le financement de projets transversaux".

Et elle a également détaillé "tout ce qui a été mis en place à la faveur de la crise" sanitaire.

Ainsi, "à l'occasion de la crise, on a vraiment changé la donne en la matière", a-t-elle insisté, citant les cellules d'appui au médico-social au sein des ARS, les astreintes gériatriques à disposition des établissements médico-sociaux, les hotlines gériatriques, la mobilisation des équipes mobiles de soins palliatifs, d'hygiène, de gériatrie, la télésanté, etc.

"Toute la mobilisation du sanitaire au profit du médico-social a permis, et au niveau local et au niveau central, d'avoir une gouvernance beaucoup plus intelligente, consolidée, générale, qui a beaucoup fait avancer et a beaucoup contredit ces effets de silo."

"La crise a accéléré une vision beaucoup plus intelligente de ce qu'on peut faire sur les territoires avec les ARS", a-t-elle insisté.

Une mission pour évaluer la pertinence des assouplissements réglementaires

"Tous les dispositifs d'appui du sanitaire au médico-social, qui influencent aussi l'organisation locale, ont été prolongés" en 2021, a aussi rappelé Virginie Lasserre. Concernant les "assouplissements réglementaires" nés de la crise, elle a précisé avoir "missionné un Igas [inspecteur général des affaires sociales] qui était en appui de la DGCS, sur le champ des personnes âgées, et un travail est en cours également sur le champ du handicap, pour pouvoir voir ce qui a été le plus intéressant, le plus pertinent à assouplir, et prolonger cela".

"Les ARS sont pleinement investis dans le champ du médico-social et elles l'ont montré pendant la crise", a-t-elle encore insisté. "C'est à elles qu'on s'adresse, par exemple, pour mettre en place le protocole d'assouplissement [des mesures de restriction] dans les Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes] de vendredi soir [cf dépêche du 13/03/2021 à 13:40]; elles sont totalement en première ligne".

Interrogée par ailleurs sur la gestion directe d'une partie de l'enveloppe du FIR par les délégations territoriales des ARS, comme ce qui se pratique dans le Grand Est (cf dépêche du 02/02/2021 à 18:15), elle a répondu que "pourquoi pas, nonobstant les questions de moyens en ETP [équivalents temps plein]" dans les délégations départementales.

"Mais laisser de la souplesse au niveau départemental ne serait pas forcément une mauvaise idée."

vl/ab/APMnews

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