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02/11 2020
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RENALOO DEMANDE UNE FEUILLE DE ROUTE POUR LA GREFFE RÉNALE PENDANT LA 2E VAGUE DE COVID-19

PARIS, 2 novembre 2020 (APMnews) - L'association Renaloo demande au gouvernement d'assurer le pilotage d'"une feuille de route nationale pour garantir le maintien de l'activité de greffe rénale" au cours de la deuxième vague pandémique de Covid-19 qui frappe actuellement la France.

L'Agence de biomédecine (ABM) a diffusé vers la fin septembre des recommandations pour le maintien des activités de prélèvement et de greffe (cf dépêche du 24/09/2020 à 16:09) mais un mois après, "alors que les hôpitaux se remplissent de patients Covid et que les déprogrammations se multiplient", Renaloo se déclare "très préoccupée par l'impossibilité d'obtenir des informations précises sur les dispositions prises sur le terrain".

L'association a écrit lundi dernier au premier ministre, Jean Castex, et au ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, pour leur demander de "confirmer que tout est mis en oeuvre pour garantir le maintien des activités de prélèvement et de greffe, quel que soit le contexte épidémique".

Dans un courrier adressé mercredi aux établissements de santé situés dans les régions les plus en tension puis lors d'une conférence de presse jeudi, Olivier Véran leur a demandé de déprogrammer toutes les activités chirurgicales et médicales pouvant l'être et de continuer à assurer la prise en charge "autant que possible" des patients atteints de maladie chronique, de cancer, de maladies psychiatriques ou en attente de greffe (cf dépêche du 29/10/2020 à 16:14).

"Nous n'avons aucun doute sur les bonnes intentions de l'ensemble des acteurs ni sur leur souhait de poursuivre 'autant que possible' les activités de prélèvement et de greffe. Mais au stade de la crise que nous connaissons, la santé et les espoirs des patients en attente ne peuvent plus se contenter de cette bonne volonté affichée", poursuit l'association sur son site internet.

"Plus de 16.000 personnes sont actuellement en attente de greffe rénale en France. Comment préserver leur espoir d’être transplantées alors que la submersion de nos hôpitaux par le Covid est imminente?"

C'est pour cela que Renaloo demande à l'Etat de jouer "pleinement son rôle en pilotant l'établissement" d'une feuille de route nationale "sans délai" et sa diffusion à tous.

Ce document "doit définir clairement les structures, les sites, les listes d'astreintes médicales et chirurgicales, les personnes coordonnatrices en charge de garantir la continuité du prélèvement et des greffes rénales".

L'association demande aussi que soit précisée "la sanctuarisation de quelques centres sur le territoire qui, quoi qu'il arrive, pourront assurer dans les semaines et les mois qui viennent la réalisation en toute sécurité des greffes de donneurs vivants issues de l'ensemble des équipes, éventuellement avec l'aide de leurs chirurgiens".

A l'appui de ses inquiétudes, Renaloo cite notamment le Pr Alexandre Hertig du service de greffe rénale à la Pitié-Salpêtrière à Paris (AP-HP): "Nous sommes dans la partie exponentielle de la croissance des cas. Une mobilisation collective urgente pour établir cette feuille de route est la seule option pour que la greffe rénale ne soit pas à nouveau sacrifiée sur l'autel de la pandémie".

Cité également par l'association, le Pr Lionel Rostaing, chef du service de greffe rénale au CHU de Grenoble, indique avoir "une dizaine de greffes de donneurs vivants prêtes à réaliser, mais qui sont repoussées pour le moment compte tenu de la saturation Covid19".

"Le risque est grand dans beaucoup d'hôpitaux, qu'il soit de manière imminente impossible de maintenir une filière Covid négative pour la greffe, mais aussi d'accueillir dans les services de réanimation des donneurs décédés d'organes pour le prélèvement", estime-t-il également.

Lors de la première vague, l'ABM avait demandé en mars à ce que les greffes de rein notamment soient repoussées (cf dépêche du 18/03/2020 à 18:38). L'activité avait repris en mai (cf dépêche du 15/05/2020 à 10:57). Au total, entre mars et mai, 600 greffes rénales de moins qu'en 2019 ont été réalisées sur la même période.

Certes, les patients sont maintenus en vie grâce à la dialyse "mais au prix d'une exposition au virus majeure, trois fois par semaine, durant leurs séances".

Selon le dernier bulletin hebdomadaire de l'ABM sur l'épidémie de Covid-19 au 19 octobre, 3.209 patients étaient infectés par le Sars-Cov-2: 768 patients transplantés rénaux et 2.441 patients dialysés, soit une fréquence d'environ 1,8% des patients transplantés rénaux et 4,9% des patients dialysés sur l'ensemble du territoire. En outre, ont été recensés 137 décès en transplantation et 436 en dialyse dont la cause est considérée comme liée au Sars-Cov2.

ld/ab/APMnews

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PARIS, 2 novembre 2020 (APMnews) - L'association Renaloo demande au gouvernement d'assurer le pilotage d'"une feuille de route nationale pour garantir le maintien de l'activité de greffe rénale" au cours de la deuxième vague pandémique de Covid-19 qui frappe actuellement la France.

L'Agence de biomédecine (ABM) a diffusé vers la fin septembre des recommandations pour le maintien des activités de prélèvement et de greffe (cf dépêche du 24/09/2020 à 16:09) mais un mois après, "alors que les hôpitaux se remplissent de patients Covid et que les déprogrammations se multiplient", Renaloo se déclare "très préoccupée par l'impossibilité d'obtenir des informations précises sur les dispositions prises sur le terrain".

L'association a écrit lundi dernier au premier ministre, Jean Castex, et au ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, pour leur demander de "confirmer que tout est mis en oeuvre pour garantir le maintien des activités de prélèvement et de greffe, quel que soit le contexte épidémique".

Dans un courrier adressé mercredi aux établissements de santé situés dans les régions les plus en tension puis lors d'une conférence de presse jeudi, Olivier Véran leur a demandé de déprogrammer toutes les activités chirurgicales et médicales pouvant l'être et de continuer à assurer la prise en charge "autant que possible" des patients atteints de maladie chronique, de cancer, de maladies psychiatriques ou en attente de greffe (cf dépêche du 29/10/2020 à 16:14).

"Nous n'avons aucun doute sur les bonnes intentions de l'ensemble des acteurs ni sur leur souhait de poursuivre 'autant que possible' les activités de prélèvement et de greffe. Mais au stade de la crise que nous connaissons, la santé et les espoirs des patients en attente ne peuvent plus se contenter de cette bonne volonté affichée", poursuit l'association sur son site internet.

"Plus de 16.000 personnes sont actuellement en attente de greffe rénale en France. Comment préserver leur espoir d’être transplantées alors que la submersion de nos hôpitaux par le Covid est imminente?"

C'est pour cela que Renaloo demande à l'Etat de jouer "pleinement son rôle en pilotant l'établissement" d'une feuille de route nationale "sans délai" et sa diffusion à tous.

Ce document "doit définir clairement les structures, les sites, les listes d'astreintes médicales et chirurgicales, les personnes coordonnatrices en charge de garantir la continuité du prélèvement et des greffes rénales".

L'association demande aussi que soit précisée "la sanctuarisation de quelques centres sur le territoire qui, quoi qu'il arrive, pourront assurer dans les semaines et les mois qui viennent la réalisation en toute sécurité des greffes de donneurs vivants issues de l'ensemble des équipes, éventuellement avec l'aide de leurs chirurgiens".

A l'appui de ses inquiétudes, Renaloo cite notamment le Pr Alexandre Hertig du service de greffe rénale à la Pitié-Salpêtrière à Paris (AP-HP): "Nous sommes dans la partie exponentielle de la croissance des cas. Une mobilisation collective urgente pour établir cette feuille de route est la seule option pour que la greffe rénale ne soit pas à nouveau sacrifiée sur l'autel de la pandémie".

Cité également par l'association, le Pr Lionel Rostaing, chef du service de greffe rénale au CHU de Grenoble, indique avoir "une dizaine de greffes de donneurs vivants prêtes à réaliser, mais qui sont repoussées pour le moment compte tenu de la saturation Covid19".

"Le risque est grand dans beaucoup d'hôpitaux, qu'il soit de manière imminente impossible de maintenir une filière Covid négative pour la greffe, mais aussi d'accueillir dans les services de réanimation des donneurs décédés d'organes pour le prélèvement", estime-t-il également.

Lors de la première vague, l'ABM avait demandé en mars à ce que les greffes de rein notamment soient repoussées (cf dépêche du 18/03/2020 à 18:38). L'activité avait repris en mai (cf dépêche du 15/05/2020 à 10:57). Au total, entre mars et mai, 600 greffes rénales de moins qu'en 2019 ont été réalisées sur la même période.

Certes, les patients sont maintenus en vie grâce à la dialyse "mais au prix d'une exposition au virus majeure, trois fois par semaine, durant leurs séances".

Selon le dernier bulletin hebdomadaire de l'ABM sur l'épidémie de Covid-19 au 19 octobre, 3.209 patients étaient infectés par le Sars-Cov-2: 768 patients transplantés rénaux et 2.441 patients dialysés, soit une fréquence d'environ 1,8% des patients transplantés rénaux et 4,9% des patients dialysés sur l'ensemble du territoire. En outre, ont été recensés 137 décès en transplantation et 436 en dialyse dont la cause est considérée comme liée au Sars-Cov2.

ld/ab/APMnews

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