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15/09 2022
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RISQUE DOUBLÉ D'ÊTRE IMPLIQUÉ DANS DES INCIDENTS LIÉS À LA SÉCURITÉ DES PATIENTS POUR LES MÉDECINS EN BURN-OUT

LONDRES, 15 septembre 2022 (APMnews) - Les médecins en burn-out présentent un risque doublé d'être impliqués dans des incidents liés à la sécurité des patients et se montrent moins professionnels, présentant un faible niveau de satisfaction, selon une méta-analyse publiée mercredi dans The British Medical Journal (BMJ).

Cette étude à grande échelle révèle que les niveaux de burn-out sont les plus élevés chez les médecins hospitaliers qui travaillent dans les services d'accueil des urgences et des soins intensifs, pointe l'hebdomadaire médical dans un communiqué.

Le burn-out devient épidémique parmi les médecins et ils sont nombreux à considérer qu'ils sont sur le point d'atteindre un point critique. Il est urgent de mieux comprendre l'association entre le burn-out de ces professionnels et leur engagement dans leur carrière face à la situation de crise qu'affrontent actuellement les systèmes de santé partout dans le monde, écrivent Alexander Hodkinson du National Institute for Health and Care Research (NIHR) de l'université de Manchester et ses collègues.

Jusqu'à présent, aucune méta-analyse des données disponibles n'a été faite pour évaluer l'impact du burn-out sur la carrière des médecins ni sur la qualité des soins.

Les chercheurs ont réalisé une revue systématique de la littérature puis une méta-analyse des données issues de 170 études observationnelles portant sur un total de 239.476 médecins. La majorité de ces études ont été menées aux Etats-Unis (45%) et en Europe (28%), dans des établissements hospitaliers (63%) et en soins primaires (17%) ou dans une structure mixte (19%). Les médecins de ces études avaient 42 ans en médiane (entre 32 et 48 ans), avec davantage d'hommes et une variété de spécialités représentées.

L'analyse des données indique que la survenue d'incidents liés à la sécurité des patients, comme des erreurs de prescription, des soins non optimaux, des réadmissions, des erreurs de surveillance ou des effets indésirables évitables, était doublée pour des médecins en burn-out.

L'association entre incidents liés à la sécurité des patients et burn-out concernait plus particulièrement les médecins plus jeunes (20-30 ans, avec un risque multiplié par 1,9) et spécialisés en médecine d'urgence et en soins intensifs (risque multiplié par 2,1).

Le burn-out était associé à des risques d'insatisfaction des patients et un faible professionnalisme, multipliés respectivement par 2,2 et 2,3. Cette association était réduite chez les médecins de plus de 50 ans alors qu'elle était plus importante chez les étudiants en médecine et les internes, chez les médecins hospitaliers et ceux qui travaillent aux urgences en particulier.

Du côté de leur carrière, les médecins en burn-out ont un risque quadruplé de ne pas se sentir satisfaits dans leur travail et triplé de regretter d'avoir choisi cette voie et de travailler ailleurs.

Ces résultats confirment que le burn-out des médecins peut peser sur le fonctionnement et la durabilité des systèmes de santé en contribuant d'abord à leur désengagement dans leur carrière et à la rotation des personnels puis en réduisant la qualité des soins, concluent les auteurs.

"Les systèmes de santé devraient investir plus de temps et d'effort dans la mise en oeuvre de stratégies fondées sur des preuves pour limiter le burn-out des médecins dans les différentes spécialités, et en particulier en médecine d'urgence et auprès des étudiants et des internes."

Dans un éditorial, le Pr Matthias Weigl de l'Institut pour la sécurité du patient à l'université de Bonn appelle à des actions urgentes pour protéger à la fois les patients, les médecins et les systèmes de santé, rappelant par ailleurs que le burn-out menace une part importante d'autres professionnels de santé.

(The BMJ, publication en ligne du 14 septembre et éditorial associé)

ld/ab/APMnews

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LONDRES, 15 septembre 2022 (APMnews) - Les médecins en burn-out présentent un risque doublé d'être impliqués dans des incidents liés à la sécurité des patients et se montrent moins professionnels, présentant un faible niveau de satisfaction, selon une méta-analyse publiée mercredi dans The British Medical Journal (BMJ).

Cette étude à grande échelle révèle que les niveaux de burn-out sont les plus élevés chez les médecins hospitaliers qui travaillent dans les services d'accueil des urgences et des soins intensifs, pointe l'hebdomadaire médical dans un communiqué.

Le burn-out devient épidémique parmi les médecins et ils sont nombreux à considérer qu'ils sont sur le point d'atteindre un point critique. Il est urgent de mieux comprendre l'association entre le burn-out de ces professionnels et leur engagement dans leur carrière face à la situation de crise qu'affrontent actuellement les systèmes de santé partout dans le monde, écrivent Alexander Hodkinson du National Institute for Health and Care Research (NIHR) de l'université de Manchester et ses collègues.

Jusqu'à présent, aucune méta-analyse des données disponibles n'a été faite pour évaluer l'impact du burn-out sur la carrière des médecins ni sur la qualité des soins.

Les chercheurs ont réalisé une revue systématique de la littérature puis une méta-analyse des données issues de 170 études observationnelles portant sur un total de 239.476 médecins. La majorité de ces études ont été menées aux Etats-Unis (45%) et en Europe (28%), dans des établissements hospitaliers (63%) et en soins primaires (17%) ou dans une structure mixte (19%). Les médecins de ces études avaient 42 ans en médiane (entre 32 et 48 ans), avec davantage d'hommes et une variété de spécialités représentées.

L'analyse des données indique que la survenue d'incidents liés à la sécurité des patients, comme des erreurs de prescription, des soins non optimaux, des réadmissions, des erreurs de surveillance ou des effets indésirables évitables, était doublée pour des médecins en burn-out.

L'association entre incidents liés à la sécurité des patients et burn-out concernait plus particulièrement les médecins plus jeunes (20-30 ans, avec un risque multiplié par 1,9) et spécialisés en médecine d'urgence et en soins intensifs (risque multiplié par 2,1).

Le burn-out était associé à des risques d'insatisfaction des patients et un faible professionnalisme, multipliés respectivement par 2,2 et 2,3. Cette association était réduite chez les médecins de plus de 50 ans alors qu'elle était plus importante chez les étudiants en médecine et les internes, chez les médecins hospitaliers et ceux qui travaillent aux urgences en particulier.

Du côté de leur carrière, les médecins en burn-out ont un risque quadruplé de ne pas se sentir satisfaits dans leur travail et triplé de regretter d'avoir choisi cette voie et de travailler ailleurs.

Ces résultats confirment que le burn-out des médecins peut peser sur le fonctionnement et la durabilité des systèmes de santé en contribuant d'abord à leur désengagement dans leur carrière et à la rotation des personnels puis en réduisant la qualité des soins, concluent les auteurs.

"Les systèmes de santé devraient investir plus de temps et d'effort dans la mise en oeuvre de stratégies fondées sur des preuves pour limiter le burn-out des médecins dans les différentes spécialités, et en particulier en médecine d'urgence et auprès des étudiants et des internes."

Dans un éditorial, le Pr Matthias Weigl de l'Institut pour la sécurité du patient à l'université de Bonn appelle à des actions urgentes pour protéger à la fois les patients, les médecins et les systèmes de santé, rappelant par ailleurs que le burn-out menace une part importante d'autres professionnels de santé.

(The BMJ, publication en ligne du 14 septembre et éditorial associé)

ld/ab/APMnews

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