Actualités de l'Urgence - APM

16/10 2015
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SAMU-URGENCES DE FRANCE PROPOSE D'ATTRIBUER LE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE 113 À UNE NOUVELLE "PLATEFORME SAMU-SANTÉ" (LIVRE BLANC)

PARIS, 15 octobre 2015 (APM) - Samu-Urgences de France propose de regrouper tous les acteurs de la réponse médicale à une demande de soins urgents au sein d'une "plateforme Samu-santé" et de lui attribuer le numéro de téléphone 113, dans son livre blanc sur l'organisation de la médecine d'urgence, présenté jeudi lors d'une conférence de presse.

Son président, François Braun, estime qu'il ne faut pas uniquement répondre aux crises qui sont de plus en plus fréquentes mais appelle à repenser profondément l'organisation pour s'adapter aux besoins des patients, qui ont changé au cours des dernières décennies. Il ne s'agit "pas que de demandes de financements totalement pharaoniques", a-t-il noté.

Il constate une stabilité des urgences vitales, une augmentation des autres pathologies (cardiovasculaires et neurologiques) et des pathologies chroniques mais également une baisse de la traumatologie routière. Celle-ci avait été au centre de l'organisation des urgences dans les années 1970 mais le secours ne représente désormais plus que 15% de l'activité des Samu.

Quelques mois après la diffusion des conclusions de la mission de Jean-Yves Grall sur la territorialisation des activités d'urgences, les 20 mesures de Samu-Urgences de France, dont certaines rejoignent celles de la mission, visent à "replacer le patient au centre".

Samu-Urgences de France juge nécessaire de faire évoluer les structures des urgences, en prévoyant une "labellisation" par les agences régionales de santé (ARS), selon un cahier des charges précis, non fondé sur un nombre de passages.

François Braun a observé qu'actuellement, certains services, pas une "masse importante", n'ont pas les moyens de prendre en charge des urgences (absence de salle de déchoquage) ou sont plus utilisés pour des consultations non programmées (faible taux d'hospitalisation). Pour le Pr Pierre Carli, la labellisation ne vise pas à empêcher à ces structures de proximité ne répondant pas aux critères de travailler mais doit permettre de ne plus les identifier comme service d'urgence.

Samu-Urgences de France propose une description des établissements disposant d'une structure des urgences selon six axes: accueil et prise en charge des urgences, plateau technique, prises en charge chirurgicales et spécialisées, activité Smur, hospitalisation, gestion des lits. A partir de ces critères, les établissements pourraient être classés comme possédant un plateau technique d'urgence de proximité, d'appui ou de recours mais ce classement ne sera pas visible du grand public, il permettra à la régulation d'orienter les patients.

Par rapport aux difficultés pour trouver un médecin généraliste pendant la journée, Samu-Urgences de France élargit le concept de permanence des soins ambulatoire à l'ensemble des besoins de soins non programmés relevant de la médecine générale, le baptisant "pérennité des soins".

Face à ces évolutions, il faut "un chef d'orchestre" qui puisse répondre 24 heures sur 24 à l'ensemble des besoins des patients et les orienter en se fondant sur une analyse médicale, a expliqué François Braun. Il attribuerait ce rôle à une plateforme de régulation médicale mais en montant "d'un cran" par rapport aux Samu-centres 15 qui ne vont plus pouvoir faire face à toutes ces demandes.

Samu-Urgences de France propose d'attribuer le numéro de téléphone national "113" à la "plateforme Samu-santé" afin qu'elle ait une bonne "visibilité". Les plateformes seraient situées dans des établissements de santé, avec une bonne articulation et interconnexion entre elles et un lien avec les réseaux de télémédecine.

Elles regrouperaient la régulation médicale de l'aide médicale urgente, celle des crises sanitaires, la réponse toxicologique d'urgence, la régulation médicale de la continuité des soins en médecine générale ainsi que celle des demandes de transports sanitaires urgents, des urgences psychiatriques, gériatriques, médico-sociales et des transferts périnataux.

EQUIPES DE TERRITOIRE ET FINANCEMENT PERENNE

Parmi les autres mesures listées dans le livre blanc figurent:

-> La définition, à l'échelle nationale, des territoires de santé d'urgence avec une réponse à "l'urgence santé" organisée et cohérente -> La contractualisation des liens entre les structures de médecine d'urgence d'un même territoire -> L'évaluation de la pertinence de l'implantation actuelle des Smur terrestres et de l'adéquation de la composition de leur équipe avec la réglementation -> La poursuite du développement de la réponse "avant-coureur du Smur" dans les territoires à plus de 30 minutes d'un Smur -> La mise en place "dès maintenant" du DES de médecine d'urgence -> des moyens garantis pour la formation continue des professionnels des structures de médecine d'urgence, notamment par les centres d'enseignement des soins d'urgence -> Une évolution des statuts des médecins hospitaliers pour autoriser un exercice territorial -> La création des équipes d'urgentistes de territoire sur la base de projets médicaux partagés -> la formalisation des transferts de tâches des urgentistes vers les infirmières des urgences hospitalières dans le cadre d'un exercice en pratique avancée, par exemple pour les sutures simples afin d'économiser du temps médical -> Une réelle décharge des urgentistes par rapport aux tâches ne relevant pas de leurs missions médicales en particulier pour la gestion des lits d'aval -> Des effectifs médicaux et non médicaux pour les structures de médecine d'urgence en cohérence avec leurs activités -> Un financement pérenne des structures de médecine d'urgence, en adéquation avec leurs organisations et leurs activités -> Un maillage territorial à deux niveaux des HéliSmur et l'équipement des établissements sièges de structure d'urgence d'une zone de poser autorisée -> La formalisation d'un "contrat de mission santé" pour les hélicoptères d'Etat souhaitant participer à l'aide médicale urgente.

Cinq "fausses bonnes idées" sont par ailleurs présentées avec les arguments expliquant pourquoi il ne faut pas les mettre en oeuvre. Il s'agit notamment de la création des plateformes uniques 15-18, du remplacement des médecins des Smur par des paramédicaux et de la multiplication des maisons médicales de garde.

Le livre blanc a été remis mercredi au cabinet de la ministre et a été diffusé auprès des urgentistes, des ARS et des présidents de commission médicale d'établissement (CME).

DOC 754 (Organisation%20de%20la%20m%E9decine%20d%27urgence%20en%20France%3A%20un%20d%E9fi%20pour%20l%27avenir;%20les%20propositions%20de%20Samu-Urgences%20de%20France)

cb/ab/APM polsan

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SAMU-URGENCES DE FRANCE PROPOSE D'ATTRIBUER LE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE 113 À UNE NOUVELLE "PLATEFORME SAMU-SANTÉ" (LIVRE BLANC)

PARIS, 15 octobre 2015 (APM) - Samu-Urgences de France propose de regrouper tous les acteurs de la réponse médicale à une demande de soins urgents au sein d'une "plateforme Samu-santé" et de lui attribuer le numéro de téléphone 113, dans son livre blanc sur l'organisation de la médecine d'urgence, présenté jeudi lors d'une conférence de presse.

Son président, François Braun, estime qu'il ne faut pas uniquement répondre aux crises qui sont de plus en plus fréquentes mais appelle à repenser profondément l'organisation pour s'adapter aux besoins des patients, qui ont changé au cours des dernières décennies. Il ne s'agit "pas que de demandes de financements totalement pharaoniques", a-t-il noté.

Il constate une stabilité des urgences vitales, une augmentation des autres pathologies (cardiovasculaires et neurologiques) et des pathologies chroniques mais également une baisse de la traumatologie routière. Celle-ci avait été au centre de l'organisation des urgences dans les années 1970 mais le secours ne représente désormais plus que 15% de l'activité des Samu.

Quelques mois après la diffusion des conclusions de la mission de Jean-Yves Grall sur la territorialisation des activités d'urgences, les 20 mesures de Samu-Urgences de France, dont certaines rejoignent celles de la mission, visent à "replacer le patient au centre".

Samu-Urgences de France juge nécessaire de faire évoluer les structures des urgences, en prévoyant une "labellisation" par les agences régionales de santé (ARS), selon un cahier des charges précis, non fondé sur un nombre de passages.

François Braun a observé qu'actuellement, certains services, pas une "masse importante", n'ont pas les moyens de prendre en charge des urgences (absence de salle de déchoquage) ou sont plus utilisés pour des consultations non programmées (faible taux d'hospitalisation). Pour le Pr Pierre Carli, la labellisation ne vise pas à empêcher à ces structures de proximité ne répondant pas aux critères de travailler mais doit permettre de ne plus les identifier comme service d'urgence.

Samu-Urgences de France propose une description des établissements disposant d'une structure des urgences selon six axes: accueil et prise en charge des urgences, plateau technique, prises en charge chirurgicales et spécialisées, activité Smur, hospitalisation, gestion des lits. A partir de ces critères, les établissements pourraient être classés comme possédant un plateau technique d'urgence de proximité, d'appui ou de recours mais ce classement ne sera pas visible du grand public, il permettra à la régulation d'orienter les patients.

Par rapport aux difficultés pour trouver un médecin généraliste pendant la journée, Samu-Urgences de France élargit le concept de permanence des soins ambulatoire à l'ensemble des besoins de soins non programmés relevant de la médecine générale, le baptisant "pérennité des soins".

Face à ces évolutions, il faut "un chef d'orchestre" qui puisse répondre 24 heures sur 24 à l'ensemble des besoins des patients et les orienter en se fondant sur une analyse médicale, a expliqué François Braun. Il attribuerait ce rôle à une plateforme de régulation médicale mais en montant "d'un cran" par rapport aux Samu-centres 15 qui ne vont plus pouvoir faire face à toutes ces demandes.

Samu-Urgences de France propose d'attribuer le numéro de téléphone national "113" à la "plateforme Samu-santé" afin qu'elle ait une bonne "visibilité". Les plateformes seraient situées dans des établissements de santé, avec une bonne articulation et interconnexion entre elles et un lien avec les réseaux de télémédecine.

Elles regrouperaient la régulation médicale de l'aide médicale urgente, celle des crises sanitaires, la réponse toxicologique d'urgence, la régulation médicale de la continuité des soins en médecine générale ainsi que celle des demandes de transports sanitaires urgents, des urgences psychiatriques, gériatriques, médico-sociales et des transferts périnataux.

EQUIPES DE TERRITOIRE ET FINANCEMENT PERENNE

Parmi les autres mesures listées dans le livre blanc figurent:

-> La définition, à l'échelle nationale, des territoires de santé d'urgence avec une réponse à "l'urgence santé" organisée et cohérente -> La contractualisation des liens entre les structures de médecine d'urgence d'un même territoire -> L'évaluation de la pertinence de l'implantation actuelle des Smur terrestres et de l'adéquation de la composition de leur équipe avec la réglementation -> La poursuite du développement de la réponse "avant-coureur du Smur" dans les territoires à plus de 30 minutes d'un Smur -> La mise en place "dès maintenant" du DES de médecine d'urgence -> des moyens garantis pour la formation continue des professionnels des structures de médecine d'urgence, notamment par les centres d'enseignement des soins d'urgence -> Une évolution des statuts des médecins hospitaliers pour autoriser un exercice territorial -> La création des équipes d'urgentistes de territoire sur la base de projets médicaux partagés -> la formalisation des transferts de tâches des urgentistes vers les infirmières des urgences hospitalières dans le cadre d'un exercice en pratique avancée, par exemple pour les sutures simples afin d'économiser du temps médical -> Une réelle décharge des urgentistes par rapport aux tâches ne relevant pas de leurs missions médicales en particulier pour la gestion des lits d'aval -> Des effectifs médicaux et non médicaux pour les structures de médecine d'urgence en cohérence avec leurs activités -> Un financement pérenne des structures de médecine d'urgence, en adéquation avec leurs organisations et leurs activités -> Un maillage territorial à deux niveaux des HéliSmur et l'équipement des établissements sièges de structure d'urgence d'une zone de poser autorisée -> La formalisation d'un "contrat de mission santé" pour les hélicoptères d'Etat souhaitant participer à l'aide médicale urgente.

Cinq "fausses bonnes idées" sont par ailleurs présentées avec les arguments expliquant pourquoi il ne faut pas les mettre en oeuvre. Il s'agit notamment de la création des plateformes uniques 15-18, du remplacement des médecins des Smur par des paramédicaux et de la multiplication des maisons médicales de garde.

Le livre blanc a été remis mercredi au cabinet de la ministre et a été diffusé auprès des urgentistes, des ARS et des présidents de commission médicale d'établissement (CME).

DOC 754 (Organisation%20de%20la%20m%E9decine%20d%27urgence%20en%20France%3A%20un%20d%E9fi%20pour%20l%27avenir;%20les%20propositions%20de%20Samu-Urgences%20de%20France)

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