Actualités de l'Urgence - APM

20/10 2020
Retour

SERVICE D'ACCÈS AUX SOINS: MG FRANCE ET SAMU-URGENCES DE FRANCE DONNENT LEURS CLÉS DE RÉUSSITE

PARIS, 20 octobre 2020 (APMnews) - La participation et la disponibilité des médecins de ville pour accueillir des patients orientés vers l'ambulatoire sera un des facteurs clés de la réussite du futur Service d'accès aux soins (SAS), ont assuré les présidents de MG France et de Samu-Urgences de France (SUdF) vendredi, lors d'un débat des Contrepoints de la santé.

"L'état d’esprit du SAS, c'est d'avoir un point d'entrée commun", a rappelé le Dr François Braun, président de SUdF et chef du service des urgences de l'hôpital Mercy au CHR Metz-Thionville. Cette prise en charge commune des appels repose sur un premier niveau de régulation, auquel il revient "[d']accueillir, qualifier et orienter" les appels vers la filière de prise en charge adaptée.

"C'est le patient qui définit son urgence. Une fois qu'un médecin a pris en charge son appel, on va pouvoir définir la prise en charge, si ça relève des urgences hospitalières ou de la médecine générale", a-t-il poursuivi.

"La nouveauté du SAS, c'est d'offrir une réponse organisée des soins de ville à ce qui constitue la majorité des appels [aux Samu-centres 15]", a complété le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat de médecins généralistes MG France.

Lorsqu'un appel est orienté vers la filière ambulatoire, il faut permettre à l'opérateur de soins non programmés (OSNP) d’"accéder à l’agenda des médecins sur le territoire" pour orienter l'appel du patient, avec l'aide éventuelle d'un médecin régulateur libéral, et permettre sa prise en charge par la médecine de ville, a-t-il plaidé.

"À partir du moment où l’ensemble des professionnels accepte de mettre à disposition son agenda, on trouve des solutions grâce à la géolocalisation", a assuré le président de MG France. Selon lui, les médecins libéraux auraient "besoin d’incitations financières" pour s'engager dans le SAS et libérer des plages horaires réservées aux soins non programmés.

Une organisation déclinée à l'échelle départementale

Jacques Battistoni prône une organisation départementale de la régulation libérale, avec une coordination entre un secrétariat médical recevant les appels et un médecin régulateur à l'appui pour épauler les OSNP.

Dans un rapport sur la mise en oeuvre du SAS remis début octobre à l'ARS Grand Est (cf dépêche du 19/10/2020 à 18:13), le Dr Braun et le Dr Prochasson, président de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) "Metz et environs", s'étaient également prononcés en faveur d'une régulation de premier niveau à l'échelle des "anté-régions" (Champagne-Ardenne, Lorraine et Alsace), avec une déclinaison départementale pour l'orientation des appels au second niveau de la régulation (Samu et régulation libérale).

Le Dr Battistoni a également appelé mettre à disposition des OSNP une "plateforme qui agrège l’ensemble des agendas des médecins et qui permet[te] à l’opérateur de prendre directement un rendez-vous sur l’agenda".

"À Metz, nous avons des collègues généralistes à côté de nous 24h/24, un généraliste régule bien mieux les appels qui relèvent de la médecine générale comme un urgentiste régule bien mieux ce qui relève de l’urgence", a assuré de son côté le Dr Braun.

Le président de SUdF a souligné que le SAS ne se cantonnerait pas à une régulation partagée des Samu-centres 15 et des médecins libéraux, mais intégrerait aussi "les centres antipoison, la psychiatrie avec les réseaux de vigilance antisuicide, la gynéco-obstétrique avec les transferts périnataux…".

Un numéro unique pour la santé

Lors des Contrepoints de la santé, l'urgentiste est revenu sur la question houleuse des numéros d'accès aux services de santé et de secours: "Il faut au moins un numéro commun, un numéro santé, ce qui ne remet pas en cause les numéros existants."

"Nous sommes prêts à abandonner le 15 pour un numéro commun avec la médecine générale", a assuré le Dr Braun, avant de faire remarquer que les numéros d'appel à deux chiffres (15, 17, 18...) étaient voués à disparaître: "C’est l’occasion d’avoir une communication pour faire quelque chose de nouveau."

Pour le président de SUdF, la crise sanitaire du Covid-19 a constitué "un véritable stress test pour le SAS", en obligeant les Samu à monter en puissance en s'appuyant sur la régulation libérale pour faire face à la hausse du volume d'appels à partir du mois de mars, en rejoignant un constat déjà formulé au début de l'été par la Société française de médecine d'urgence (SFMU, cf dépêche du 29/05/2020 à 16:36).

"Je crois que la situation du mois de mars a montré tout l’intérêt qu’on aurait à avoir un SAS organisé", a abondé le Dr Battistoni.

"La DGOS [direction générale de l'offre de soins] a fait un appel à projets et plus de la moitié des départements se sont déjà engagés à être site pilote, l’échelle a été pour l’instant départementale", a rapporté le Dr Braun, avant d'ajouter que les sites pilotes de l'expérimentation du SAS devraient être désignés "très probablement" en ce début de semaine.

La DGOS avait indiqué fin juillet que la sélection des territoires expérimentateurs du SAS serait arrêtée le 15 octobre, rappelle-t-on (cf dépêche du 20/08/2020 à 10:23).

gl/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

20/10 2020
Retour

SERVICE D'ACCÈS AUX SOINS: MG FRANCE ET SAMU-URGENCES DE FRANCE DONNENT LEURS CLÉS DE RÉUSSITE

PARIS, 20 octobre 2020 (APMnews) - La participation et la disponibilité des médecins de ville pour accueillir des patients orientés vers l'ambulatoire sera un des facteurs clés de la réussite du futur Service d'accès aux soins (SAS), ont assuré les présidents de MG France et de Samu-Urgences de France (SUdF) vendredi, lors d'un débat des Contrepoints de la santé.

"L'état d’esprit du SAS, c'est d'avoir un point d'entrée commun", a rappelé le Dr François Braun, président de SUdF et chef du service des urgences de l'hôpital Mercy au CHR Metz-Thionville. Cette prise en charge commune des appels repose sur un premier niveau de régulation, auquel il revient "[d']accueillir, qualifier et orienter" les appels vers la filière de prise en charge adaptée.

"C'est le patient qui définit son urgence. Une fois qu'un médecin a pris en charge son appel, on va pouvoir définir la prise en charge, si ça relève des urgences hospitalières ou de la médecine générale", a-t-il poursuivi.

"La nouveauté du SAS, c'est d'offrir une réponse organisée des soins de ville à ce qui constitue la majorité des appels [aux Samu-centres 15]", a complété le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat de médecins généralistes MG France.

Lorsqu'un appel est orienté vers la filière ambulatoire, il faut permettre à l'opérateur de soins non programmés (OSNP) d’"accéder à l’agenda des médecins sur le territoire" pour orienter l'appel du patient, avec l'aide éventuelle d'un médecin régulateur libéral, et permettre sa prise en charge par la médecine de ville, a-t-il plaidé.

"À partir du moment où l’ensemble des professionnels accepte de mettre à disposition son agenda, on trouve des solutions grâce à la géolocalisation", a assuré le président de MG France. Selon lui, les médecins libéraux auraient "besoin d’incitations financières" pour s'engager dans le SAS et libérer des plages horaires réservées aux soins non programmés.

Une organisation déclinée à l'échelle départementale

Jacques Battistoni prône une organisation départementale de la régulation libérale, avec une coordination entre un secrétariat médical recevant les appels et un médecin régulateur à l'appui pour épauler les OSNP.

Dans un rapport sur la mise en oeuvre du SAS remis début octobre à l'ARS Grand Est (cf dépêche du 19/10/2020 à 18:13), le Dr Braun et le Dr Prochasson, président de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) "Metz et environs", s'étaient également prononcés en faveur d'une régulation de premier niveau à l'échelle des "anté-régions" (Champagne-Ardenne, Lorraine et Alsace), avec une déclinaison départementale pour l'orientation des appels au second niveau de la régulation (Samu et régulation libérale).

Le Dr Battistoni a également appelé mettre à disposition des OSNP une "plateforme qui agrège l’ensemble des agendas des médecins et qui permet[te] à l’opérateur de prendre directement un rendez-vous sur l’agenda".

"À Metz, nous avons des collègues généralistes à côté de nous 24h/24, un généraliste régule bien mieux les appels qui relèvent de la médecine générale comme un urgentiste régule bien mieux ce qui relève de l’urgence", a assuré de son côté le Dr Braun.

Le président de SUdF a souligné que le SAS ne se cantonnerait pas à une régulation partagée des Samu-centres 15 et des médecins libéraux, mais intégrerait aussi "les centres antipoison, la psychiatrie avec les réseaux de vigilance antisuicide, la gynéco-obstétrique avec les transferts périnataux…".

Un numéro unique pour la santé

Lors des Contrepoints de la santé, l'urgentiste est revenu sur la question houleuse des numéros d'accès aux services de santé et de secours: "Il faut au moins un numéro commun, un numéro santé, ce qui ne remet pas en cause les numéros existants."

"Nous sommes prêts à abandonner le 15 pour un numéro commun avec la médecine générale", a assuré le Dr Braun, avant de faire remarquer que les numéros d'appel à deux chiffres (15, 17, 18...) étaient voués à disparaître: "C’est l’occasion d’avoir une communication pour faire quelque chose de nouveau."

Pour le président de SUdF, la crise sanitaire du Covid-19 a constitué "un véritable stress test pour le SAS", en obligeant les Samu à monter en puissance en s'appuyant sur la régulation libérale pour faire face à la hausse du volume d'appels à partir du mois de mars, en rejoignant un constat déjà formulé au début de l'été par la Société française de médecine d'urgence (SFMU, cf dépêche du 29/05/2020 à 16:36).

"Je crois que la situation du mois de mars a montré tout l’intérêt qu’on aurait à avoir un SAS organisé", a abondé le Dr Battistoni.

"La DGOS [direction générale de l'offre de soins] a fait un appel à projets et plus de la moitié des départements se sont déjà engagés à être site pilote, l’échelle a été pour l’instant départementale", a rapporté le Dr Braun, avant d'ajouter que les sites pilotes de l'expérimentation du SAS devraient être désignés "très probablement" en ce début de semaine.

La DGOS avait indiqué fin juillet que la sélection des territoires expérimentateurs du SAS serait arrêtée le 15 octobre, rappelle-t-on (cf dépêche du 20/08/2020 à 10:23).

gl/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.