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24/06 2020
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STOPCOVID A IDENTIFIÉ SEULEMENT 14 CAS CONTACTS EN 21 JOURS (CORRECTION)

(Bien lire, au 4e paragraphe, que 205 personnes ont été identifiées comme cas contacts potentiels, et 14 personnes parmi celles-ci ont été identifiées comme contacts à risque et ont reçu une notification)

PARIS, 24 juin 2020 (APMnews) - L'application de traçage StopCovid n'a permis d'identifier que 14 cas contacts, selon les chiffres dévoilés mardi par le secrétaire d'Etat chargé du numérique, Cédric O.

L'application, qui utilise la technologie Bluetooth pour enregistrer l'historique de proximité des utilisateurs, afin de les alerter s'ils ont été en contact prolongé avec une personne Covid+ (cf dépêche du 23/06/2020 à 16:23), est disponible depuis le 2 juin (cf dépêche du 22/05/2020 à 14:53).

Exactement 68 personnes se sont déclarées positives au coronavirus dans l'application depuis cette date, a déclaré le secrétaire d'Etat lors d'une conférence de presse au ministère de l'économie et des finances.

Ces 68 personnes ont permis d'identifier 205 cas contacts potentiels. Parmi ces 205 personnes, 14 ont été considérées comme des contacts à risque et ont reçu une notification les invitant à prendre contact avec leur médecin pour se faire tester.

Ces chiffres ont été arrêtés lundi à 15 heures.

Cédric O s'est dit "étonné" par le "faible nombre de notifications envoyées". "Nous ne savons pas si ce chiffre est logique, la seule manière de le savoir est de réaliser des enquêtes de terrain", a-t-il ajouté.

Il a toutefois avancé plusieurs hypothèses, dont "la baisse rapide de la prévalence de l'épidémie dans la population" et "la faible diffusion de StopCovid".

L'application a été téléchargée 1,9 million de fois et activée 1,816 million de fois à date de jeudi, a-t-il précisé. A l'inverse, 460.000 désinstallations sont à dénombrer, ainsi que 23.593 désactivations.

La semaine dernière, 190.000 activations ont été enregistrées.

Photo: Nicolas Cochard/APMnews
Photo: Nicolas Cochard/APMnews

Pour être mise en fonctionnement, l'application ne doit pas être seulement installée, mais activée par l'utilisateur. Le nombre de téléchargements ne correspond donc pas au nombre d'utilisateurs réellement actifs. Par ailleurs, l'application peut être désactivée et réactivée à volonté par l'utilisateur, rappelle-t-on.

La répartition des activations sur le territoire est inconnue. Le secrétariat d'Etat au numérique a annoncé la mise en place de "sondages de terrain dans les semaines qui viennent".

Par ailleurs, "le nombre de désinstallations a augmenté significativement ces derniers jours, parfois de plusieurs dizaines de milliers par jour, en raison de la baisse des craintes liées à l'épidémie", a déclaré Cédric O. Le solde reste toutefois positif, a-t-il précisé.

Interrogé sur le fait que l'application allemande a été téléchargée plus de 10 millions de fois en moins d'une semaine, il a rétorqué que cette différence "ne dit rien de l'application, mais elle dit tout de nos différences culturelles et de l'appréciation des gouvernements pendant l'épidémie".

Un test pour permettre au médecin d'autoriser le patient à se déclarer dans l'application

Des médecins traitants sont autorisés à donner au patient Covid+ un code permettant de se déclarer dans l'application, dans le cadre d'un test en cours en Guyane, ont indiqué le secrétaire d'Etat et le directeur général de la santé (DGS) adjoint Maurice Pierre-Planel.

Interrogé par APMnews sur les modalités d'accès à ce code pour les médecins libéraux et ceux travaillant en établissement de santé, le DGS adjoint n'a pas souhaité donner de détails.

Ce code est actuellement fourni par Sidep et intégré au résultat de test RT-PCR. "La formulation du mail contenant le résultat a une incidence sur la réactivité des patients à se déclarer" dans l'application, ainsi que la réception d'un courrier papier, ont-ils indiqué.

StopCovid représente "la possibilité d'un nouveau modèle de prévention sanitaire", a commenté Maurice Pierre-Planel. "Nous savons que les chiffres [d'activation] pourraient être plus significatifs. La perspective d'une deuxième vague de l'épidémie à l'automne nous incite à améliorer l'application et pousser pour une diffusion la plus large possible."

En Guyane, où la situation sanitaire se dégrade (cf dépêche du 22/06/2020 à 12:53), d'autres "actions spécifiques" ont été mises en place pour inciter les citoyens à télécharger l'application dont sa traduction en 6 langues locales et l'envoi de SMS à la population.

Une première vague de 20.000 SMS a permis d'observer "plusieurs milliers de téléchargements dans les heures qui ont suivi", a rapporté Cédric O.

Le développement d'un objet connecté comme alternative aux personnes sans smartphones, réalisé notamment par la société spécialisée dans les objets médicaux connectés Withings (cf dépêche du 07/01/2020 à 10:19), devrait voir l'arrivée d'un "premier prototype du protocole opérationnel" dans "la première quinzaine de juillet", a par ailleurs indiqué le PDG de l'Inria Bruno Sportisse.

Les épidémiologistes Simon Cauchemez de l'Institut Pasteur (cf dépêche du 14/05/2020 à 10:58) et Vittoria Colizza de l'Inserm ont tous deux insisté sur l'utilité de l'application en tant que complément du contact tracing "traditionnel", réalisé par le médecin et les "brigades sanitaires", et en cas de deuxième vague.

Simon Cauchemez s'est dit "persuadé" qu’"en cas de reprise de l'épidémie, les Français verront l'intérêt de StopCovid".

"L'épidémie baisse mais elle est toujours là, c'est le moment idéal pour tester cet outil", a jugé Vittoria Colizza.

"Le taux d'adoption est le paramètre clé, mais le seuil de 60% n'est pas nécessaire", a-t-elle ajouté en référence à une étude parue dans la revue Science et régulièrement citée par les détracteurs de l'application (cf dépêche du 21/04/2020 à 19:10).

Ni Vittoria Colizza, ni aucun des participants à cet évènement n'a toutefois donné d'objectif chiffré d'adoption de StopCovid.

StopCovid coûte au minimum 100.000 euros hors taxes par mois, a indiqué Cédric O lors de cette même conférence (cf dépêche du 23/06/2020 à 16:23).

lc/nc/APMnews

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(Bien lire, au 4e paragraphe, que 205 personnes ont été identifiées comme cas contacts potentiels, et 14 personnes parmi celles-ci ont été identifiées comme contacts à risque et ont reçu une notification)

PARIS, 24 juin 2020 (APMnews) - L'application de traçage StopCovid n'a permis d'identifier que 14 cas contacts, selon les chiffres dévoilés mardi par le secrétaire d'Etat chargé du numérique, Cédric O.

L'application, qui utilise la technologie Bluetooth pour enregistrer l'historique de proximité des utilisateurs, afin de les alerter s'ils ont été en contact prolongé avec une personne Covid+ (cf dépêche du 23/06/2020 à 16:23), est disponible depuis le 2 juin (cf dépêche du 22/05/2020 à 14:53).

Exactement 68 personnes se sont déclarées positives au coronavirus dans l'application depuis cette date, a déclaré le secrétaire d'Etat lors d'une conférence de presse au ministère de l'économie et des finances.

Ces 68 personnes ont permis d'identifier 205 cas contacts potentiels. Parmi ces 205 personnes, 14 ont été considérées comme des contacts à risque et ont reçu une notification les invitant à prendre contact avec leur médecin pour se faire tester.

Ces chiffres ont été arrêtés lundi à 15 heures.

Cédric O s'est dit "étonné" par le "faible nombre de notifications envoyées". "Nous ne savons pas si ce chiffre est logique, la seule manière de le savoir est de réaliser des enquêtes de terrain", a-t-il ajouté.

Il a toutefois avancé plusieurs hypothèses, dont "la baisse rapide de la prévalence de l'épidémie dans la population" et "la faible diffusion de StopCovid".

L'application a été téléchargée 1,9 million de fois et activée 1,816 million de fois à date de jeudi, a-t-il précisé. A l'inverse, 460.000 désinstallations sont à dénombrer, ainsi que 23.593 désactivations.

La semaine dernière, 190.000 activations ont été enregistrées.

Photo: Nicolas Cochard/APMnews
Photo: Nicolas Cochard/APMnews

Pour être mise en fonctionnement, l'application ne doit pas être seulement installée, mais activée par l'utilisateur. Le nombre de téléchargements ne correspond donc pas au nombre d'utilisateurs réellement actifs. Par ailleurs, l'application peut être désactivée et réactivée à volonté par l'utilisateur, rappelle-t-on.

La répartition des activations sur le territoire est inconnue. Le secrétariat d'Etat au numérique a annoncé la mise en place de "sondages de terrain dans les semaines qui viennent".

Par ailleurs, "le nombre de désinstallations a augmenté significativement ces derniers jours, parfois de plusieurs dizaines de milliers par jour, en raison de la baisse des craintes liées à l'épidémie", a déclaré Cédric O. Le solde reste toutefois positif, a-t-il précisé.

Interrogé sur le fait que l'application allemande a été téléchargée plus de 10 millions de fois en moins d'une semaine, il a rétorqué que cette différence "ne dit rien de l'application, mais elle dit tout de nos différences culturelles et de l'appréciation des gouvernements pendant l'épidémie".

Un test pour permettre au médecin d'autoriser le patient à se déclarer dans l'application

Des médecins traitants sont autorisés à donner au patient Covid+ un code permettant de se déclarer dans l'application, dans le cadre d'un test en cours en Guyane, ont indiqué le secrétaire d'Etat et le directeur général de la santé (DGS) adjoint Maurice Pierre-Planel.

Interrogé par APMnews sur les modalités d'accès à ce code pour les médecins libéraux et ceux travaillant en établissement de santé, le DGS adjoint n'a pas souhaité donner de détails.

Ce code est actuellement fourni par Sidep et intégré au résultat de test RT-PCR. "La formulation du mail contenant le résultat a une incidence sur la réactivité des patients à se déclarer" dans l'application, ainsi que la réception d'un courrier papier, ont-ils indiqué.

StopCovid représente "la possibilité d'un nouveau modèle de prévention sanitaire", a commenté Maurice Pierre-Planel. "Nous savons que les chiffres [d'activation] pourraient être plus significatifs. La perspective d'une deuxième vague de l'épidémie à l'automne nous incite à améliorer l'application et pousser pour une diffusion la plus large possible."

En Guyane, où la situation sanitaire se dégrade (cf dépêche du 22/06/2020 à 12:53), d'autres "actions spécifiques" ont été mises en place pour inciter les citoyens à télécharger l'application dont sa traduction en 6 langues locales et l'envoi de SMS à la population.

Une première vague de 20.000 SMS a permis d'observer "plusieurs milliers de téléchargements dans les heures qui ont suivi", a rapporté Cédric O.

Le développement d'un objet connecté comme alternative aux personnes sans smartphones, réalisé notamment par la société spécialisée dans les objets médicaux connectés Withings (cf dépêche du 07/01/2020 à 10:19), devrait voir l'arrivée d'un "premier prototype du protocole opérationnel" dans "la première quinzaine de juillet", a par ailleurs indiqué le PDG de l'Inria Bruno Sportisse.

Les épidémiologistes Simon Cauchemez de l'Institut Pasteur (cf dépêche du 14/05/2020 à 10:58) et Vittoria Colizza de l'Inserm ont tous deux insisté sur l'utilité de l'application en tant que complément du contact tracing "traditionnel", réalisé par le médecin et les "brigades sanitaires", et en cas de deuxième vague.

Simon Cauchemez s'est dit "persuadé" qu’"en cas de reprise de l'épidémie, les Français verront l'intérêt de StopCovid".

"L'épidémie baisse mais elle est toujours là, c'est le moment idéal pour tester cet outil", a jugé Vittoria Colizza.

"Le taux d'adoption est le paramètre clé, mais le seuil de 60% n'est pas nécessaire", a-t-elle ajouté en référence à une étude parue dans la revue Science et régulièrement citée par les détracteurs de l'application (cf dépêche du 21/04/2020 à 19:10).

Ni Vittoria Colizza, ni aucun des participants à cet évènement n'a toutefois donné d'objectif chiffré d'adoption de StopCovid.

StopCovid coûte au minimum 100.000 euros hors taxes par mois, a indiqué Cédric O lors de cette même conférence (cf dépêche du 23/06/2020 à 16:23).

lc/nc/APMnews

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