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11/01 2019
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TÉLÉCONSULTATION: LIVI DÉBUTE UN PARTENARIAT AU CHI DE CRÉTEIL POUR DÉSENGORGER LES URGENCES

PARIS, 11 janvier 2019 (APMnews) - La société de téléconsultation Livi ouvre un centre de santé à côté du centre hospitalier intercommunal (CHI) de Créteil pour essayer de désengorger les urgences, a indiqué son directeur médical, Maxime Cauterman, jeudi, lors d'un colloque pour les décideurs hospitaliers, organisé à Paris par Astellas.

Plusieurs exemples de télémédecine à l'hôpital ont été présentés lors d'une table ronde intitulée "La télémédecine, une solution au désengorgement des hôpitaux?", illustrant une présentation, par Claude Le Pen, économiste et professeur à l'université Paris-Dauphine, de l'étude sur l'impact économique de la télémédecine menée par l'Association des laboratoires japonais présents en France (LaJaPF), la société Iqvia (ex-QuintilesIMS) et le Leem (Les entreprises du médicament).

Annoncés en décembre 2018, les résultats de cette étude suggèrent que la télémédecine pourrait permettre à l'assurance maladie d'économiser 356 millions d'euros par an (cf dépêche du 12/12/2018 à 17:28).

Depuis l'entrée en vigueur du remboursement des téléconsultations médicales le 15 septembre 2018, la société suédoise Livi a ouvert une plateforme de téléconsultation.

"Livi est un centre de santé digital avec une équipe médicale d'une quarantaine de personnes", a défini Maxime Cauterman, directeur médical de l'entreprise.

Cette société propose des services de téléconsultation en Suède, en Espagne, en Norvège et au Royaume-Uni. Elle dispose d'une expérience de 700.000 téléconsultations. Elle réalise 4% de la médecine générale en Suède, où 6% des consultations de médecine générale se font en téléconsultation.

"Notre objectif est d'emmener du temps médical -certes du temps médical digital- n'importe où dans tous les territoires. Nous avons des projets pour venir supporter des collègues qui craquent et nous sommes d'autant plus pertinents que l'on vient en support d'une organisation déjà établie", a-t-il expliqué.

Le patient intéressé télécharge l'application sur son téléphone. Un pré-triage est fait par la proposition de motifs pour arriver, si nécessaire, à une téléconsultation médicale.

"Sur 100 qui commencent, seulement 60 vont arriver au médecin téléconsultant. Les autres sont réorientés soit vers les urgences, soit vers leur médecin traitant s'ils en ont un et s'il est disponible", a-t-il détaillé. Sur 60 cas pris en charge, 20% ne sont pas facturés à l'assurance maladie (téléconsultation pas possible, le patient n'est pas allé jusqu'au bout, la réponse n'a pas été jugée pertinente).

"Nous nous inscrivons pleinement dans l'avenant 6 à la convention médicale", a-t-il noté (cf dépêche du 13/08/2018 à 10:41). Les patients sont remboursés s'ils n'ont pas de médecin traitant ou si celui-ci n'est pas disponible.

A l'hôpital, la société développe une expérience phare avec le service d'urgence du CHI de Créteil. Ce projet, qui débute en janvier, vise à essayer de contribuer à désengorger les hôpitaux. "On ouvre un centre de santé hybride en partenariat avec le CHI de Créteil, juste à côté de l'hôpital. Des infirmières sont présentes et les patients sont pris en charge en téléconsultation", a-t-il précisé. Les présentations cliniques ont été définies avec les médecins urgentistes.

Dans le Val-de-Marne, chaque service d'urgence fait a minima +5% d'activité et l'organisation des soins non programmés, très structurée avec les médecins libéraux, progresse de 10% par an; le centre 15 a, dès 8h du matin, des appels de patients qui n'ont pas de médecin traitant et dès 17h, les patients font la queue dans les maisons médicales de garde qui ouvrent à 20h, a-t-il décrit.

"On essaie d'apporter une réponse en termes d'accès aux soins", a commenté Maxime Cauterman. L'impact de cette alternative aux urgences sera évalué. Il ne sera pas très important, selon lui, mais "on ne peut pas se permettre d'écarter une des alternatives".

Sur une première cohorte de patients ayant téléconsulté avec Livi et interrogés une semaine après, 21% ont indiqué que sans la téléconsultation, ils seraient allés aux urgences et 2% auraient appelé le centre 15. Des économies pour l'assurance maladie sont attendues, mais il est encore difficile de les chiffrer.

De la télé-expertise et de la télésurveillance

Lors de la table ronde, Rodolphe Bourret, directeur du CH de Valenciennes, a présenté l'expérience de télé-expertise Télé-AVC Artois Hainaut, qui permet d'améliorer la prise en charge des patients présentant un accident vasculaire cérébral (AVC) en moins de 6 heures grâce à une permanence des soins sur tout le territoire, partagée par six services de neurologie (cf dépêche du 20/11/2017 à 12:48).

Dans le domaine de la transplantation, le Pr Christophe Mariat du CHU de Saint-Etienne expérimente le télésuivi des patients transplantés au moyen d'une application, comme une "réponse à la problématique de l'engorgement des services de transplantation avec des cohortes de patients croissantes".

Cela se fait dans le cadre du dispositif Etapes (aussi appelé "article 36" en référence à l'article de la loi de financement de la sécurité sociale -LFSS- pour 2014), avec "une évaluation prospective en comparant un bras de patients avec suivi classique et un bras de patients télésuivis, avec une hypothèse de non-infériorité et même, en objectifs secondaires, de trouver un bénéfice médical", a-t-il indiqué. L'impact médico-économique sera aussi évalué (sur les transports, le ressenti, ...). Déjà, 200 patients sont inclus.

Pour Véronique Anatole-Touzet, directrice générale du CHU de Rennes, "il est évident que la télémédecine est un outil au service d'une stratégie territoriale et hospitalo-universitaire". Elle a cité notamment les nombreuses téléconsultations faites en gériatrie, dermatologie, par exemple, par les spécialistes du CHU pour des patients situés dans des centres hospitaliers ou des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), la télé-imagerie faite en neuroradiologie interventionnelle pour aider le CHU de Brest sur les thrombectomies ou cours de déploiement sur Vannes.

Il est indispensable de développer l'usage de la télémédecine, "un des outils numériques parmi d'autres", mais aussi de l'intelligence artificielle (IA), et plus rapidement que ce qui est fait actuellement, sinon d'autres le feront, a-t-elle déclaré. Elle n'a pas nié leur impact sur l'organisation de l'hôpital. "C'est du temps médical, il faut bien organiser les services" qui sont mobilisés, a-t-elle recommandé.

sl/vl/APMnews

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PARIS, 11 janvier 2019 (APMnews) - La société de téléconsultation Livi ouvre un centre de santé à côté du centre hospitalier intercommunal (CHI) de Créteil pour essayer de désengorger les urgences, a indiqué son directeur médical, Maxime Cauterman, jeudi, lors d'un colloque pour les décideurs hospitaliers, organisé à Paris par Astellas.

Plusieurs exemples de télémédecine à l'hôpital ont été présentés lors d'une table ronde intitulée "La télémédecine, une solution au désengorgement des hôpitaux?", illustrant une présentation, par Claude Le Pen, économiste et professeur à l'université Paris-Dauphine, de l'étude sur l'impact économique de la télémédecine menée par l'Association des laboratoires japonais présents en France (LaJaPF), la société Iqvia (ex-QuintilesIMS) et le Leem (Les entreprises du médicament).

Annoncés en décembre 2018, les résultats de cette étude suggèrent que la télémédecine pourrait permettre à l'assurance maladie d'économiser 356 millions d'euros par an (cf dépêche du 12/12/2018 à 17:28).

Depuis l'entrée en vigueur du remboursement des téléconsultations médicales le 15 septembre 2018, la société suédoise Livi a ouvert une plateforme de téléconsultation.

"Livi est un centre de santé digital avec une équipe médicale d'une quarantaine de personnes", a défini Maxime Cauterman, directeur médical de l'entreprise.

Cette société propose des services de téléconsultation en Suède, en Espagne, en Norvège et au Royaume-Uni. Elle dispose d'une expérience de 700.000 téléconsultations. Elle réalise 4% de la médecine générale en Suède, où 6% des consultations de médecine générale se font en téléconsultation.

"Notre objectif est d'emmener du temps médical -certes du temps médical digital- n'importe où dans tous les territoires. Nous avons des projets pour venir supporter des collègues qui craquent et nous sommes d'autant plus pertinents que l'on vient en support d'une organisation déjà établie", a-t-il expliqué.

Le patient intéressé télécharge l'application sur son téléphone. Un pré-triage est fait par la proposition de motifs pour arriver, si nécessaire, à une téléconsultation médicale.

"Sur 100 qui commencent, seulement 60 vont arriver au médecin téléconsultant. Les autres sont réorientés soit vers les urgences, soit vers leur médecin traitant s'ils en ont un et s'il est disponible", a-t-il détaillé. Sur 60 cas pris en charge, 20% ne sont pas facturés à l'assurance maladie (téléconsultation pas possible, le patient n'est pas allé jusqu'au bout, la réponse n'a pas été jugée pertinente).

"Nous nous inscrivons pleinement dans l'avenant 6 à la convention médicale", a-t-il noté (cf dépêche du 13/08/2018 à 10:41). Les patients sont remboursés s'ils n'ont pas de médecin traitant ou si celui-ci n'est pas disponible.

A l'hôpital, la société développe une expérience phare avec le service d'urgence du CHI de Créteil. Ce projet, qui débute en janvier, vise à essayer de contribuer à désengorger les hôpitaux. "On ouvre un centre de santé hybride en partenariat avec le CHI de Créteil, juste à côté de l'hôpital. Des infirmières sont présentes et les patients sont pris en charge en téléconsultation", a-t-il précisé. Les présentations cliniques ont été définies avec les médecins urgentistes.

Dans le Val-de-Marne, chaque service d'urgence fait a minima +5% d'activité et l'organisation des soins non programmés, très structurée avec les médecins libéraux, progresse de 10% par an; le centre 15 a, dès 8h du matin, des appels de patients qui n'ont pas de médecin traitant et dès 17h, les patients font la queue dans les maisons médicales de garde qui ouvrent à 20h, a-t-il décrit.

"On essaie d'apporter une réponse en termes d'accès aux soins", a commenté Maxime Cauterman. L'impact de cette alternative aux urgences sera évalué. Il ne sera pas très important, selon lui, mais "on ne peut pas se permettre d'écarter une des alternatives".

Sur une première cohorte de patients ayant téléconsulté avec Livi et interrogés une semaine après, 21% ont indiqué que sans la téléconsultation, ils seraient allés aux urgences et 2% auraient appelé le centre 15. Des économies pour l'assurance maladie sont attendues, mais il est encore difficile de les chiffrer.

De la télé-expertise et de la télésurveillance

Lors de la table ronde, Rodolphe Bourret, directeur du CH de Valenciennes, a présenté l'expérience de télé-expertise Télé-AVC Artois Hainaut, qui permet d'améliorer la prise en charge des patients présentant un accident vasculaire cérébral (AVC) en moins de 6 heures grâce à une permanence des soins sur tout le territoire, partagée par six services de neurologie (cf dépêche du 20/11/2017 à 12:48).

Dans le domaine de la transplantation, le Pr Christophe Mariat du CHU de Saint-Etienne expérimente le télésuivi des patients transplantés au moyen d'une application, comme une "réponse à la problématique de l'engorgement des services de transplantation avec des cohortes de patients croissantes".

Cela se fait dans le cadre du dispositif Etapes (aussi appelé "article 36" en référence à l'article de la loi de financement de la sécurité sociale -LFSS- pour 2014), avec "une évaluation prospective en comparant un bras de patients avec suivi classique et un bras de patients télésuivis, avec une hypothèse de non-infériorité et même, en objectifs secondaires, de trouver un bénéfice médical", a-t-il indiqué. L'impact médico-économique sera aussi évalué (sur les transports, le ressenti, ...). Déjà, 200 patients sont inclus.

Pour Véronique Anatole-Touzet, directrice générale du CHU de Rennes, "il est évident que la télémédecine est un outil au service d'une stratégie territoriale et hospitalo-universitaire". Elle a cité notamment les nombreuses téléconsultations faites en gériatrie, dermatologie, par exemple, par les spécialistes du CHU pour des patients situés dans des centres hospitaliers ou des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), la télé-imagerie faite en neuroradiologie interventionnelle pour aider le CHU de Brest sur les thrombectomies ou cours de déploiement sur Vannes.

Il est indispensable de développer l'usage de la télémédecine, "un des outils numériques parmi d'autres", mais aussi de l'intelligence artificielle (IA), et plus rapidement que ce qui est fait actuellement, sinon d'autres le feront, a-t-elle déclaré. Elle n'a pas nié leur impact sur l'organisation de l'hôpital. "C'est du temps médical, il faut bien organiser les services" qui sont mobilisés, a-t-elle recommandé.

sl/vl/APMnews

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