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09/11 2021
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TENSIONS DANS LES HÔPITAUX: LES "LEVIERS" SONT EN PLACE (OLIVIER VÉRAN)

(Par Sylvain LABAUNE et Sabine NEULAT-ISARD, à Santexpo)

PARIS, 9 novembre 2021 (APMnews) - Tout en reconnaissant l'existence de tensions dans les hôpitaux, Olivier Véran a appelé les professionnels de santé à se saisir des différents "leviers" mis en place dans les réformes adoptées par le gouvernement depuis le début du quinquennat, lors de son discours prononcé mardi à Santexpo.

Photo: Faust Favart
Photo: Faust Favart

La situation de l'hôpital public est "compliquée", a reconnu le ministre des solidarités et de la santé devant un parterre de responsables hospitaliers, tout en estimant que l'on ne pouvait pas non plus dire que "tout va mal".

Démentant le taux de 20% de lits hospitaliers fermés, il a affirmé que le taux établi par la Fédération hospitalière de France (FHF) (6%) (cf dépêche du 08/11/2021 à 13:10) était davantage conforme aux données dont il dispose.

"Le décompte des lits n'est pas un sujet simple à l'hôpital, puisqu'il évolue quotidiennement en fonction des professionnels disponibles, de l'activité d'un service, d'une prise en charge infectieuse", a-t-il fait remarquer.

Si la situation "n'est pas bonne", elle "n'est pas catastrophique non plus". "Si on prend par exemple la remontée de 15 CHU, en médecine, on avait 12.323 lits ouverts en 2019, on en a 12.245 actuellement", a-t-il déclaré.

Olivier Véran a confirmé que pour "objectiver la situation", il avait demandé une enquête sur les tensions RH et le "capacitaire" dans les établissements de santé, dont les résultats seront publiés "fin novembre".

Comme il l'avait souligné auprès des fédérations d'établissements et des conférences la semaine dernière (cf dépêche du 05/11/2021 à 12:25), il a rappelé que plusieurs mesures de soutien pour les RH, mises en oeuvre dans le cadre de la crise épidémique, étaient toujours appliquées, comme les majorations des heures supplémentaires et du temps de travail additionnel (TTA) jusqu'en janvier 2022 et les dispositions relatives au cumul emploi-retraite.

Il a aussi mentionné la baisse des rémunérations dans les centres de vaccination, ce qui permettra "à des soignants qui y exerçaient de venir davantage en renfort à l'hôpital" (cf dépêche du 09/11/2021 à 11:18).

Activation de cellules territoriales de suivi

Olivier Véran a assuré aux hospitaliers que le ministère était "particulièrement attentif aux tensions sur les services d'urgence, de pédiatrie et les maternités".

"J'ai demandé aux ARS [agences régionales de santé] d'être extrêmement mobilisées pour vous accompagner pendant cette période difficile, en activant leurs cellules territoriales de suivi et en mobilisant toute la solidarité territoriale nécessaire", a-t-il annoncé.

Il "est nécessaire de s'assurer que tous les leviers internes aux établissements ont été activés" mais "les établissements privés et les libéraux doivent prendre toute leur part", a-t-il insisté en indiquant qu'il avait aussi demandé aux ARS "d'anticiper, avec l'ordre des médecins, l'organisation de la PDSA [permanence des soins ambulatoire] sur la fin de l'année ainsi que la PDSES des établissements privés".

"C'est collectivement que nous tiendrons dans les semaines qui arrivent, avec une situation sanitaire où le Covid est encore et toujours présent et où les virus hivernaux n'ont évidemment pas disparu", a-t-il encouragé.

Comme autre mesure urgente de soutien, il a rappelé son annonce faite la veille au Sénat d'un dépôt d'un amendement gouvernemental qui "relèvera de près de 1,7 milliard d'euros l'Ondam [objectif national des dépenses d'assurance maladie] 2021, notamment hospitalier, pour garantir la prise en charge de l'intégralité des coûts induits par le Covid" (cf dépêche du 08/11/2021 à 18:27).

Mais "à court terme, il n'y a pas de baguette magique, et celles et ceux qui se lamentent sur la situation de l'hôpital aujourd'hui sont souvent ceux qui n'ont pas agi hier", a-t-il dénoncé.

Pour Olivier Véran, "les leviers" pour résoudre les difficultés de l'hôpital et de l'accès aux soins dans certains territoires "sont là" et "répondent à la diversité des situations".

Plus de liberté dans l'"organisation interne des hôpitaux"

Il a évoqué à ce titre les mesures contenues dans le Ségur de la santé, concernant notamment les revalorisations des rémunérations, les "19 milliards d'euros" qui vont être investis sur dix ans dans le système de santé et qui bénéficieront en particulier à 3.000 établissements de santé et médico-sociaux "en France métropolitaine et en outre-mer", ou encore "la médicalisation de la gouvernance et du fonctionnement interne des hôpitaux".

"La proposition de loi de Stéphanie Rist, adoptée en avril dernier, a permis de vous donner une liberté importante en matière d'organisation interne et de fonctionnement des hôpitaux", a-t-il aussi rappelé. "C'est maintenant à vous de lancer dans chaque hôpital les concertations nécessaires pour faire évoluer votre fonctionnement et répondre aux attentes des professionnels", a-t-il insisté.

Les mesures du Ségur de la santé viennent s'ajouter à celles inscrites dans "la stratégie Ma santé 2022" "que j'ai continué à porter dans la continuité d'Agnès Buzyn" et qui concernent "la fin du numerus clausus", "le numérique en santé" et le déploiement des "structures de soins coordonnées pour mailler le territoire, stabiliser et attirer les professionnels de santé", a poursuivi Olivier Véran.

"Dans cette période si difficile, le mouvement est lancé, la reconnaissance est là, les projets se matérialisent un peu partout", a assuré le ministre, avant d'estimer que "l'optimisme" était "permis".

"Nous tenons avec Ma santé 2022 les bons constats et avec le Ségur de la santé, les bons leviers, les bons moyens pour avancer", a-t-il ajouté tout en reconnaissant que la mise en oeuvre de ces mesures demandait "du temps".

Olivier Véran a évoqué un "autre levier": les hôpitaux de proximité. "Nous stabilisons leur financement, pour que leur pérennité soit assurée même dans les territoires où le bassin de population est trop petit pour rentabiliser une telle structure, mais dont le rôle est indispensable", a-t-il précisé. "Ces hôpitaux ont au coeur de leurs missions la coordination territoriale avec les CPTS [communautés professionnelles territoriales de santé] et les Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes]".

"L'ensemble des leviers 'CPTS + hôpitaux de proximité + Ségur' permet d'attirer les professionnels de santé et de redynamiser les territoires", a-t-il affirmé. S'ajoute un autre levier qui est celui de l'universitarisation des établissements pour attirer les médecins.

Il a mentionné aussi "deux réformes", celle sur le renforcement du contrôle de l'intérim médical qui fait toujours l'objet de travaux préparatoires pour une mise en oeuvre "dès que possible en 2022, et les réformes du financement dont celle de la psychiatrie "au 1er janvier 2022".

"Depuis le début du quinquennat", ce sont donc des "réformes en profondeur" qui ont été engagées "sur le fond" et qui ont permis "le rattrapage historique qu'il fallait faire", a insisté Olivier Véran.

san-syl/nc/APMnews

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TENSIONS DANS LES HÔPITAUX: LES "LEVIERS" SONT EN PLACE (OLIVIER VÉRAN)

(Par Sylvain LABAUNE et Sabine NEULAT-ISARD, à Santexpo)

PARIS, 9 novembre 2021 (APMnews) - Tout en reconnaissant l'existence de tensions dans les hôpitaux, Olivier Véran a appelé les professionnels de santé à se saisir des différents "leviers" mis en place dans les réformes adoptées par le gouvernement depuis le début du quinquennat, lors de son discours prononcé mardi à Santexpo.

Photo: Faust Favart
Photo: Faust Favart

La situation de l'hôpital public est "compliquée", a reconnu le ministre des solidarités et de la santé devant un parterre de responsables hospitaliers, tout en estimant que l'on ne pouvait pas non plus dire que "tout va mal".

Démentant le taux de 20% de lits hospitaliers fermés, il a affirmé que le taux établi par la Fédération hospitalière de France (FHF) (6%) (cf dépêche du 08/11/2021 à 13:10) était davantage conforme aux données dont il dispose.

"Le décompte des lits n'est pas un sujet simple à l'hôpital, puisqu'il évolue quotidiennement en fonction des professionnels disponibles, de l'activité d'un service, d'une prise en charge infectieuse", a-t-il fait remarquer.

Si la situation "n'est pas bonne", elle "n'est pas catastrophique non plus". "Si on prend par exemple la remontée de 15 CHU, en médecine, on avait 12.323 lits ouverts en 2019, on en a 12.245 actuellement", a-t-il déclaré.

Olivier Véran a confirmé que pour "objectiver la situation", il avait demandé une enquête sur les tensions RH et le "capacitaire" dans les établissements de santé, dont les résultats seront publiés "fin novembre".

Comme il l'avait souligné auprès des fédérations d'établissements et des conférences la semaine dernière (cf dépêche du 05/11/2021 à 12:25), il a rappelé que plusieurs mesures de soutien pour les RH, mises en oeuvre dans le cadre de la crise épidémique, étaient toujours appliquées, comme les majorations des heures supplémentaires et du temps de travail additionnel (TTA) jusqu'en janvier 2022 et les dispositions relatives au cumul emploi-retraite.

Il a aussi mentionné la baisse des rémunérations dans les centres de vaccination, ce qui permettra "à des soignants qui y exerçaient de venir davantage en renfort à l'hôpital" (cf dépêche du 09/11/2021 à 11:18).

Activation de cellules territoriales de suivi

Olivier Véran a assuré aux hospitaliers que le ministère était "particulièrement attentif aux tensions sur les services d'urgence, de pédiatrie et les maternités".

"J'ai demandé aux ARS [agences régionales de santé] d'être extrêmement mobilisées pour vous accompagner pendant cette période difficile, en activant leurs cellules territoriales de suivi et en mobilisant toute la solidarité territoriale nécessaire", a-t-il annoncé.

Il "est nécessaire de s'assurer que tous les leviers internes aux établissements ont été activés" mais "les établissements privés et les libéraux doivent prendre toute leur part", a-t-il insisté en indiquant qu'il avait aussi demandé aux ARS "d'anticiper, avec l'ordre des médecins, l'organisation de la PDSA [permanence des soins ambulatoire] sur la fin de l'année ainsi que la PDSES des établissements privés".

"C'est collectivement que nous tiendrons dans les semaines qui arrivent, avec une situation sanitaire où le Covid est encore et toujours présent et où les virus hivernaux n'ont évidemment pas disparu", a-t-il encouragé.

Comme autre mesure urgente de soutien, il a rappelé son annonce faite la veille au Sénat d'un dépôt d'un amendement gouvernemental qui "relèvera de près de 1,7 milliard d'euros l'Ondam [objectif national des dépenses d'assurance maladie] 2021, notamment hospitalier, pour garantir la prise en charge de l'intégralité des coûts induits par le Covid" (cf dépêche du 08/11/2021 à 18:27).

Mais "à court terme, il n'y a pas de baguette magique, et celles et ceux qui se lamentent sur la situation de l'hôpital aujourd'hui sont souvent ceux qui n'ont pas agi hier", a-t-il dénoncé.

Pour Olivier Véran, "les leviers" pour résoudre les difficultés de l'hôpital et de l'accès aux soins dans certains territoires "sont là" et "répondent à la diversité des situations".

Plus de liberté dans l'"organisation interne des hôpitaux"

Il a évoqué à ce titre les mesures contenues dans le Ségur de la santé, concernant notamment les revalorisations des rémunérations, les "19 milliards d'euros" qui vont être investis sur dix ans dans le système de santé et qui bénéficieront en particulier à 3.000 établissements de santé et médico-sociaux "en France métropolitaine et en outre-mer", ou encore "la médicalisation de la gouvernance et du fonctionnement interne des hôpitaux".

"La proposition de loi de Stéphanie Rist, adoptée en avril dernier, a permis de vous donner une liberté importante en matière d'organisation interne et de fonctionnement des hôpitaux", a-t-il aussi rappelé. "C'est maintenant à vous de lancer dans chaque hôpital les concertations nécessaires pour faire évoluer votre fonctionnement et répondre aux attentes des professionnels", a-t-il insisté.

Les mesures du Ségur de la santé viennent s'ajouter à celles inscrites dans "la stratégie Ma santé 2022" "que j'ai continué à porter dans la continuité d'Agnès Buzyn" et qui concernent "la fin du numerus clausus", "le numérique en santé" et le déploiement des "structures de soins coordonnées pour mailler le territoire, stabiliser et attirer les professionnels de santé", a poursuivi Olivier Véran.

"Dans cette période si difficile, le mouvement est lancé, la reconnaissance est là, les projets se matérialisent un peu partout", a assuré le ministre, avant d'estimer que "l'optimisme" était "permis".

"Nous tenons avec Ma santé 2022 les bons constats et avec le Ségur de la santé, les bons leviers, les bons moyens pour avancer", a-t-il ajouté tout en reconnaissant que la mise en oeuvre de ces mesures demandait "du temps".

Olivier Véran a évoqué un "autre levier": les hôpitaux de proximité. "Nous stabilisons leur financement, pour que leur pérennité soit assurée même dans les territoires où le bassin de population est trop petit pour rentabiliser une telle structure, mais dont le rôle est indispensable", a-t-il précisé. "Ces hôpitaux ont au coeur de leurs missions la coordination territoriale avec les CPTS [communautés professionnelles territoriales de santé] et les Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes]".

"L'ensemble des leviers 'CPTS + hôpitaux de proximité + Ségur' permet d'attirer les professionnels de santé et de redynamiser les territoires", a-t-il affirmé. S'ajoute un autre levier qui est celui de l'universitarisation des établissements pour attirer les médecins.

Il a mentionné aussi "deux réformes", celle sur le renforcement du contrôle de l'intérim médical qui fait toujours l'objet de travaux préparatoires pour une mise en oeuvre "dès que possible en 2022, et les réformes du financement dont celle de la psychiatrie "au 1er janvier 2022".

"Depuis le début du quinquennat", ce sont donc des "réformes en profondeur" qui ont été engagées "sur le fond" et qui ont permis "le rattrapage historique qu'il fallait faire", a insisté Olivier Véran.

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