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25/10 2022
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TENSIONS EN PÉDIATRIE: L'ORDRE DES KINÉSITHÉRAPEUTES INVITE À LES SOLLICITER POUR SOULAGER LES URGENCES

PARIS, 25 octobre 2022 (APMnews) - Dans le contexte d'épidémie de bronchiolite et de fortes tensions en pédiatrie, les kinésithérapeutes "organisés en réseaux de soins sur tout le territoire sont des solutions pour venir en appui des services d'urgences engorgés" et de la médecine de ville, souligne le Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes (Cnomk) mardi dans un communiqué, invitant donc à développer le recours à ces professionnels.

"La situation au sein des services d'urgence, d'hospitalisation et également de réanimation des hôpitaux pédiatriques a atteint un seuil critique dans un contexte extrêmement préoccupant de flambée épidémique de bronchiolite, du Covid-19 et prochainement de grippe", souligne l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes.

Les médecins généralistes et pédiatres "sont extrêmement sollicités, n'ont pas toujours le temps d'assurer le suivi de l'évolution clinique des nourrissons atteints de bronchiolite et doivent être soutenus", poursuit-il.

"Acteur majeur de santé publique et de prévention, le kinésithérapeute a un rôle central dans la prise en charge de cette pathologie infantile. La reconnaissance des critères d'orientation vers les services d'urgence fait partie de ses multiples compétences qui ont pendant de nombreuses années permis d'apporter une solution de prise en charge pendant les pics épidémiques de bronchiolite", développe l'ordre.

Il rappelle que "la prise en charge de la kinésithérapie respiratoire ne se limite pas aux techniques de désencombrement bronchiques des voies aériennes inférieures mais également à celles des voies aériennes supérieures, le mouchage, démontré comme efficace pour améliorer les symptômes des enfants".

Cette nouvelle crise "est la preuve que les professionnels de santé doivent travailler en étroite collaboration afin de maintenir et d'améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients", fait-il valoir.

La Haute autorité de santé (HAS) a publié en novembre 2019 des recommandations de prise en charge du premier épisode de la bronchiolite aiguë chez le nourrisson de moins de 12 mois, dont les professionnels ont craint les effets d'une interprétation erronée, rappelle-t-on (cf dépêche du 07/10/2021 à 15:25).

L'instance ne recommandait pas le désencombrement des voies aériennes inférieures pour ces cas précis, faute "d'étude validée qui dise que c'est efficace", mais ne l'a "pas contre-indiqué", a commenté Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes auprès d'APMnews mardi.

"On a extrapolé en disant 'pas de kinésithérapie respiratoire chez les enfants ayant une bronchiolite', et c'est malheureusement ce qui a été retenu", a-t-elle déploré. Puis "on a vu un effondrement des prescriptions".

Mais "les réseaux bronchiolite restent recommandés" par la HAS, a-t-elle relevé, soulignant qu'ils sont organisés par les kinésithérapeutes.

Dans certaines situations, "le fait de venir tous les jours chez le kinésithérapeute, parfois deux fois par jour quand il a du mal à respirer, permet de garder l'enfant à domicile, sous surveillance, et de ne pas avoir recours de façon intempestive aux urgences ou au médecin généraliste qui est débordé", a-t-elle expliqué.

Elle a mentionné une étude de la plateforme de coordination des soins respiratoires en Nouvelle-Aquitaine Aquirespi, selon laquelle "l'offre de soins en kinésithérapie respiratoire permet de réduire de 13% les consultations aux urgences pédiatriques du CHU de Bordeaux le week-end".

Pour Pascale Mathieu, il serait "utile qu'un DGS-Urgent [de la direction générale de la santé)explique que quand les enfants sont très malades et en détresse respiratoire, il faut aller aux urgences, quand un enfant a une bronchiolite il faut voir son médecin, mais qu'il faut que les médecins n'hésitent pas à adresser au kinésithérapeute qui pourra surveiller, évaluer, traiter au besoin, désencombrer le nez, donner des conseils, rassurer les parents".

La Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) a lundi dans un communiqué également fait valoir le rôle de ces professionnels dans la prise en charge de la bronchiolite (cf dépêche du 24/10/2022 à 14:48).

Dans une lettre ouverte au ministre de la santé et de la prévention, François Braun, également rendue publique lundi, la fédération lui demande, "sans négliger les renforts nécessaires aux services pédiatriques", de "réorienter les messages de santé publique sur les modalités de prise en charge de ces nourrissons, d'appeler les parents à solliciter en priorité les consultations médicales de ville et d'encourager les médecins à faire confiance au suivi assuré par les kinésithérapeutes en revalorisant la prescription de kinésithérapie dans ce domaine".

mlb/ab/APMnews

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PARIS, 25 octobre 2022 (APMnews) - Dans le contexte d'épidémie de bronchiolite et de fortes tensions en pédiatrie, les kinésithérapeutes "organisés en réseaux de soins sur tout le territoire sont des solutions pour venir en appui des services d'urgences engorgés" et de la médecine de ville, souligne le Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes (Cnomk) mardi dans un communiqué, invitant donc à développer le recours à ces professionnels.

"La situation au sein des services d'urgence, d'hospitalisation et également de réanimation des hôpitaux pédiatriques a atteint un seuil critique dans un contexte extrêmement préoccupant de flambée épidémique de bronchiolite, du Covid-19 et prochainement de grippe", souligne l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes.

Les médecins généralistes et pédiatres "sont extrêmement sollicités, n'ont pas toujours le temps d'assurer le suivi de l'évolution clinique des nourrissons atteints de bronchiolite et doivent être soutenus", poursuit-il.

"Acteur majeur de santé publique et de prévention, le kinésithérapeute a un rôle central dans la prise en charge de cette pathologie infantile. La reconnaissance des critères d'orientation vers les services d'urgence fait partie de ses multiples compétences qui ont pendant de nombreuses années permis d'apporter une solution de prise en charge pendant les pics épidémiques de bronchiolite", développe l'ordre.

Il rappelle que "la prise en charge de la kinésithérapie respiratoire ne se limite pas aux techniques de désencombrement bronchiques des voies aériennes inférieures mais également à celles des voies aériennes supérieures, le mouchage, démontré comme efficace pour améliorer les symptômes des enfants".

Cette nouvelle crise "est la preuve que les professionnels de santé doivent travailler en étroite collaboration afin de maintenir et d'améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients", fait-il valoir.

La Haute autorité de santé (HAS) a publié en novembre 2019 des recommandations de prise en charge du premier épisode de la bronchiolite aiguë chez le nourrisson de moins de 12 mois, dont les professionnels ont craint les effets d'une interprétation erronée, rappelle-t-on (cf dépêche du 07/10/2021 à 15:25).

L'instance ne recommandait pas le désencombrement des voies aériennes inférieures pour ces cas précis, faute "d'étude validée qui dise que c'est efficace", mais ne l'a "pas contre-indiqué", a commenté Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes auprès d'APMnews mardi.

"On a extrapolé en disant 'pas de kinésithérapie respiratoire chez les enfants ayant une bronchiolite', et c'est malheureusement ce qui a été retenu", a-t-elle déploré. Puis "on a vu un effondrement des prescriptions".

Mais "les réseaux bronchiolite restent recommandés" par la HAS, a-t-elle relevé, soulignant qu'ils sont organisés par les kinésithérapeutes.

Dans certaines situations, "le fait de venir tous les jours chez le kinésithérapeute, parfois deux fois par jour quand il a du mal à respirer, permet de garder l'enfant à domicile, sous surveillance, et de ne pas avoir recours de façon intempestive aux urgences ou au médecin généraliste qui est débordé", a-t-elle expliqué.

Elle a mentionné une étude de la plateforme de coordination des soins respiratoires en Nouvelle-Aquitaine Aquirespi, selon laquelle "l'offre de soins en kinésithérapie respiratoire permet de réduire de 13% les consultations aux urgences pédiatriques du CHU de Bordeaux le week-end".

Pour Pascale Mathieu, il serait "utile qu'un DGS-Urgent [de la direction générale de la santé)explique que quand les enfants sont très malades et en détresse respiratoire, il faut aller aux urgences, quand un enfant a une bronchiolite il faut voir son médecin, mais qu'il faut que les médecins n'hésitent pas à adresser au kinésithérapeute qui pourra surveiller, évaluer, traiter au besoin, désencombrer le nez, donner des conseils, rassurer les parents".

La Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) a lundi dans un communiqué également fait valoir le rôle de ces professionnels dans la prise en charge de la bronchiolite (cf dépêche du 24/10/2022 à 14:48).

Dans une lettre ouverte au ministre de la santé et de la prévention, François Braun, également rendue publique lundi, la fédération lui demande, "sans négliger les renforts nécessaires aux services pédiatriques", de "réorienter les messages de santé publique sur les modalités de prise en charge de ces nourrissons, d'appeler les parents à solliciter en priorité les consultations médicales de ville et d'encourager les médecins à faire confiance au suivi assuré par les kinésithérapeutes en revalorisant la prescription de kinésithérapie dans ce domaine".

mlb/ab/APMnews

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