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28/11 2017
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TOXICOMANIE: ENTRE 200.000 ET 300.000 PERSONNES EN TRAITEMENT EN FRANCE (RAPPORT OFDT 2017)

PARIS, 28 novembre 2017 (APMnews) - L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) situe "probablement entre 200.000 et 300.000" le nombre de personnes en traitement pour toxicomanie suivis par un établissement de santé, médico-social ou en ville, dans son rapport 2017 diffusé mardi.

Le rapport 2017 est composé de 10 cahiers indépendants: "Politique et stratégie nationale", "Cadre légal", "Usages, Prévention" (disponible uniquement en anglais), "Prise en charge et offre de soins", "Bonnes pratiques" (uniquement en anglais), "Conséquences sanitaires et réduction des risques", "Marché et criminalité," "Prison" et "Recherche" (uniquement en anglais).

Dans le cahier de 34 pages intitulé "Prise en charge et offre de soins", l'OFDT détaille par le menu l'organisation des soins destinée aux personnes traitées.

Ainsi, "deux dispositifs permettent de dispenser des traitements aux usagers de drogues illicites: le dispositif spécialisé de traitement des addictions (au sein d’établissements médico-sociaux) et le dispositif généraliste (hôpitaux et médecins généralistes)", décrit-il.

"Environ 132.000 personnes ont été prises en charge dans les Csapa [centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie] ambulatoires en 2014 pour un problème avec des drogues illicites ou des médicaments psychotropes détournés de leur usage", indique-t-il.

De plus, "la prescription des TSO [traitements de substitution aux opiacés] se fait principalement en médecine de ville par les médecins généralistes et leur dispensation a lieu le plus souvent en pharmacie d’officine", souligne-t-il, précisant qu'"en 2016, 151.500 personnes ont reçu un traitement de substitution aux opiacés délivré en officine de ville et 22.900 patients ont eu une dispensation en Csapa".

L'OFDT cite aussi, notamment, les 540 consultations jeunes consommateurs (CJC) (cf dépêche du 28/06/2017 à 13:21).

Première entrée dans le dispositif spécialisé de soins: d'abord pour le cannabis

Il note aussi quelques "tendances", comme le fait que "parmi les personnes prises en charge pour la première fois de leur vie dans le dispositif spécialisé de traitement des addictions, la part des usagers de cannabis tend à augmenter alors que celle des usagers d’opiacés est en baisse".

"Cette population, dont l’âge moyen a atteint 27 ans en 2015, comprend près de 75% d’usagers de cannabis et 15% d’usagers d’opiacés", indique-t-il.

"En ce qui concerne l’ensemble des usagers entrant en traitement, la répartition suivant les produits apparaît assez stable jusqu’en 2010, avec une légère tendance à la baisse du pourcentage d’usagers de cannabis. La part de ces usagers augmente cependant ensuite fortement et s’établit à 60% en 2015. L’évolution de la part des usagers d’opiacés est à peu près symétrique à celle des usagers de cannabis", ajoute-t-il.

Il précise aussi que "depuis 2013", le nombre de bénéficiaires d'un TSO est stable, "après n’avoir cessé d’augmenter depuis l’introduction de ce type de traitement". "Le nombre de personnes traitées avec la buprénorphine haut dosage (BHD) baisse légèrement sur cette période, au profit des patients traités par méthadone, de manière concordante avec les données de ventes de ces médicaments de substitution aux opiacés (MSO)", note-t-il.

"Le nombre total de patients en traitement n’est pas connu", note aussi l'OFDT. "On ne dispose tout d’abord d’aucune source statistique sur les usagers de drogues vus en ambulatoire dans le cadre des consultations hospitalières en addictologie, hors Csapa. En ce qui concerne les médecins généralistes, il est possible d’approcher le nombre de personnes en traitement par celui des personnes qui se sont fait rembourser un TSO. Parmi eux, cependant, une proportion inconnue peut avoir été déjà comptée parmi les personnes prises en charge dans un Csapa", remarque-t-il, évaluant donc ainsi à 200.000 à 300.000 personnes traitées.

10.000 passages aux urgences

Parmi les nombreuses autres données publiées, l'observatoire remarque, dans son cahier de 46 pages sur les "Conséquences sanitaires et réduction des risques", que "près de 10.000 passages aux urgences en lien avec l’usage de drogues ont été dénombrés en 2015 en France", via les données du réseau Oscour®, "qui couvre 86% des passages aux urgences en France".

"Un quart de ces passages sont en lien avec l’usage de cannabis, un autre quart avec la consommation d’opiacés, la cocaïne est en cause dans 7% des cas, les autre stimulants dans 4% des cas, les hallucinogènes dans 5% des cas et enfin les substances en cause sont multiples ou non précisées dans 35% des cas", ajoute-t-il.

"Le score de gravité à l’arrivée aux urgences est faible dans les trois quarts des cas, modéré dans 18% des cas, élevé dans 3% des cas, 2 personnes étaient décédées et 4% des individus ont consulté pour un motif psychiatrique. A l’issue du passage aux urgences, 35% des individus ont été hospitalisés et 65% sont retournés à leur domicile", indique-t-il également.

1,83 milliard d'euros de dépenses liées aux drogues

Par ailleurs, dans son cahier "Politique et stratégie nationale" (19 pages), l'OFDT rappelle que pour l’année 2010, le coût social des drogues "s’élèverait à 8,7 milliards d’euros pour les drogues illicites, loin après du montant estimé pour l’alcool (118 milliards) et pour le tabac (122 milliards)".

"En 2015, le total des dépenses liées aux drogues est estimé à 1,83 milliard d'euros", ajoute-t-il, soulignant que la "contribution de l'Etat et de l'assurance maladie représente 0,05% du produit intérieur brut (PIB), avec 51% du total pour les initiatives de réduction de la demande, 48% pour les activités de réduction de l'offre et 1% des ressources allouées aux activités transversales (recherche, formation, observation, évaluation, coordination et coopération internationale)".

vl/ab/APMnews

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PARIS, 28 novembre 2017 (APMnews) - L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) situe "probablement entre 200.000 et 300.000" le nombre de personnes en traitement pour toxicomanie suivis par un établissement de santé, médico-social ou en ville, dans son rapport 2017 diffusé mardi.

Le rapport 2017 est composé de 10 cahiers indépendants: "Politique et stratégie nationale", "Cadre légal", "Usages, Prévention" (disponible uniquement en anglais), "Prise en charge et offre de soins", "Bonnes pratiques" (uniquement en anglais), "Conséquences sanitaires et réduction des risques", "Marché et criminalité," "Prison" et "Recherche" (uniquement en anglais).

Dans le cahier de 34 pages intitulé "Prise en charge et offre de soins", l'OFDT détaille par le menu l'organisation des soins destinée aux personnes traitées.

Ainsi, "deux dispositifs permettent de dispenser des traitements aux usagers de drogues illicites: le dispositif spécialisé de traitement des addictions (au sein d’établissements médico-sociaux) et le dispositif généraliste (hôpitaux et médecins généralistes)", décrit-il.

"Environ 132.000 personnes ont été prises en charge dans les Csapa [centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie] ambulatoires en 2014 pour un problème avec des drogues illicites ou des médicaments psychotropes détournés de leur usage", indique-t-il.

De plus, "la prescription des TSO [traitements de substitution aux opiacés] se fait principalement en médecine de ville par les médecins généralistes et leur dispensation a lieu le plus souvent en pharmacie d’officine", souligne-t-il, précisant qu'"en 2016, 151.500 personnes ont reçu un traitement de substitution aux opiacés délivré en officine de ville et 22.900 patients ont eu une dispensation en Csapa".

L'OFDT cite aussi, notamment, les 540 consultations jeunes consommateurs (CJC) (cf dépêche du 28/06/2017 à 13:21).

Première entrée dans le dispositif spécialisé de soins: d'abord pour le cannabis

Il note aussi quelques "tendances", comme le fait que "parmi les personnes prises en charge pour la première fois de leur vie dans le dispositif spécialisé de traitement des addictions, la part des usagers de cannabis tend à augmenter alors que celle des usagers d’opiacés est en baisse".

"Cette population, dont l’âge moyen a atteint 27 ans en 2015, comprend près de 75% d’usagers de cannabis et 15% d’usagers d’opiacés", indique-t-il.

"En ce qui concerne l’ensemble des usagers entrant en traitement, la répartition suivant les produits apparaît assez stable jusqu’en 2010, avec une légère tendance à la baisse du pourcentage d’usagers de cannabis. La part de ces usagers augmente cependant ensuite fortement et s’établit à 60% en 2015. L’évolution de la part des usagers d’opiacés est à peu près symétrique à celle des usagers de cannabis", ajoute-t-il.

Il précise aussi que "depuis 2013", le nombre de bénéficiaires d'un TSO est stable, "après n’avoir cessé d’augmenter depuis l’introduction de ce type de traitement". "Le nombre de personnes traitées avec la buprénorphine haut dosage (BHD) baisse légèrement sur cette période, au profit des patients traités par méthadone, de manière concordante avec les données de ventes de ces médicaments de substitution aux opiacés (MSO)", note-t-il.

"Le nombre total de patients en traitement n’est pas connu", note aussi l'OFDT. "On ne dispose tout d’abord d’aucune source statistique sur les usagers de drogues vus en ambulatoire dans le cadre des consultations hospitalières en addictologie, hors Csapa. En ce qui concerne les médecins généralistes, il est possible d’approcher le nombre de personnes en traitement par celui des personnes qui se sont fait rembourser un TSO. Parmi eux, cependant, une proportion inconnue peut avoir été déjà comptée parmi les personnes prises en charge dans un Csapa", remarque-t-il, évaluant donc ainsi à 200.000 à 300.000 personnes traitées.

10.000 passages aux urgences

Parmi les nombreuses autres données publiées, l'observatoire remarque, dans son cahier de 46 pages sur les "Conséquences sanitaires et réduction des risques", que "près de 10.000 passages aux urgences en lien avec l’usage de drogues ont été dénombrés en 2015 en France", via les données du réseau Oscour®, "qui couvre 86% des passages aux urgences en France".

"Un quart de ces passages sont en lien avec l’usage de cannabis, un autre quart avec la consommation d’opiacés, la cocaïne est en cause dans 7% des cas, les autre stimulants dans 4% des cas, les hallucinogènes dans 5% des cas et enfin les substances en cause sont multiples ou non précisées dans 35% des cas", ajoute-t-il.

"Le score de gravité à l’arrivée aux urgences est faible dans les trois quarts des cas, modéré dans 18% des cas, élevé dans 3% des cas, 2 personnes étaient décédées et 4% des individus ont consulté pour un motif psychiatrique. A l’issue du passage aux urgences, 35% des individus ont été hospitalisés et 65% sont retournés à leur domicile", indique-t-il également.

1,83 milliard d'euros de dépenses liées aux drogues

Par ailleurs, dans son cahier "Politique et stratégie nationale" (19 pages), l'OFDT rappelle que pour l’année 2010, le coût social des drogues "s’élèverait à 8,7 milliards d’euros pour les drogues illicites, loin après du montant estimé pour l’alcool (118 milliards) et pour le tabac (122 milliards)".

"En 2015, le total des dépenses liées aux drogues est estimé à 1,83 milliard d'euros", ajoute-t-il, soulignant que la "contribution de l'Etat et de l'assurance maladie représente 0,05% du produit intérieur brut (PIB), avec 51% du total pour les initiatives de réduction de la demande, 48% pour les activités de réduction de l'offre et 1% des ressources allouées aux activités transversales (recherche, formation, observation, évaluation, coordination et coopération internationale)".

vl/ab/APMnews

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