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20/03 2024
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TRAUMATISME CRÂNIEN MINEUR DE L'ENFANT: MOINS DE SCANNERS CÉRÉBRAUX AVEC LE DOSAGE DE LA PROTÉINE S100B

WASHINGTON, 20 mars 2024 (APMnews) - Chez des enfants se présentant avec un traumatisme crânien léger, le dosage de la protéine S100B semble permettre de réaliser moins de scanners cérébraux et d'éviter des hospitalisations inutiles, selon les résultats d'une étude française publiée mardi dans JAMA Network Open.

Les traumatismes crâniens constituent un problème majeur de santé publique en population pédiatrique, avec 691 cas pour 100.000 enfants vus dans les services d'accueil des urgences. Les cas légers, définis par un score de Glasgow entre 13 et 15 points, sont l'une des principales causes d'hospitalisation des enfants, rappellent le Dr Damien Bouvier du CHU de Clermont-Ferrand et ses collègues.

Chez l'adulte, le scanner cérébral est l'outil diagnostique de référence en cas de traumatisme crânien, mais chez l'enfant, plusieurs études épidémiologiques de grande taille ont pointé un risque de cancer lié à l'exposition aux radiations émises par cet appareil d'imagerie alors que dans 93% à 100% de ces cas légers, il n'y aura pas de lésion intracérébrale.

Un test diagnostique permettrait d'éviter de réaliser des scanners cérébraux et des hospitalisations inutiles et la protéine sérique S100B a déjà été identifiée comme un biomarqueur sensible d'un traumatisme crânien aigu. Son intérêt pour réduire le recours aux scanners cérébraux inutiles a été mis en évidence chez l'adulte.

Dans cette étude multicentrique, menée dans 10 CHU et un CH, les chercheurs ont évalué l'effet du dosage de la S100B aux urgences dans la prise en charge d'enfants avec un traumatisme crânien mineur, présentant un risque intermédiaire de lésion intracérébrale cliniquement importante.

Ils ont inclus 2.078 enfants et adolescents de moins de 16 ans (3,2 ans en médiane) se présentant dans un SAU pour un traumatisme crânien mineur, avec un score de Glasgow de 15, puis les ont randomisés entre le dosage de la S100B dans les trois heures après le traumatisme crânien et la prise en charge usuelle sans mesure de la SB100.

Selon les recommandations de la Société française de pédiatrie (SFP), en cas de dosage négatif, l'enfant pouvait quitter les urgences après une période d'observation de six heures. En cas de dosage positif et d'autres signes prévus dans l'algorithme décisionnel, un scanner ou une hospitalisation étaient demandés.

Le critère principal d'évaluation était la proportion de scanners cérébraux recommandés dans les 48 heures suivant le traumatisme crânien: 9,7% des enfants dont la S100B a été mesurée et 32,3% dans le groupe contrôle. La différence n'était toutefois pas statistiquement significative.

En revanche, les résultats étaient en faveur du dosage de la S100B pour les critères secondaires.

Le risque d'hospitalisation après dosage du biomarqueur était significativement réduit de 54% par rapport à la prise en charge usuelle et le risque d'hospitalisation de plus de 48 heures en particulier de 67%. Le coût de l'hospitalisation était également significativement réduit en cas de dosage de la SB100, de 181 € en médiane, contre 498 €.

Dans une analyse post-hoc sur 1.018 enfants, après exclusion des centres ayant inclus 60% d'enfants en moins que prévu dans le groupe S100B par rapport au groupe contrôle et/ou ceux n'ayant pas respecté l'algorithme décisionnel pour le scanner ou l'hospitalisation, il apparaît une diminution significative des scanners cérébraux recommandés, avec un risque relatif ajusté de 51% après dosage de la S100B par rapport au groupe contrôle.

Malgré des limites méthodologiques, cette étude, menée dans la plus grande cohorte d'enfants jusqu'à présent, suggère que le dosage de la S100B dans la prise en charge des traumatismes crâniens légers, dans les conditions définies par l'algorithme clinique décisionnel, permet de réduire le nombre de scanners cérébraux et les hospitalisations, concluent les chercheurs.

(JAMA Network Open, publication en ligne du 19 mars)

ld/ab/APMnews

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TRAUMATISME CRÂNIEN MINEUR DE L'ENFANT: MOINS DE SCANNERS CÉRÉBRAUX AVEC LE DOSAGE DE LA PROTÉINE S100B

WASHINGTON, 20 mars 2024 (APMnews) - Chez des enfants se présentant avec un traumatisme crânien léger, le dosage de la protéine S100B semble permettre de réaliser moins de scanners cérébraux et d'éviter des hospitalisations inutiles, selon les résultats d'une étude française publiée mardi dans JAMA Network Open.

Les traumatismes crâniens constituent un problème majeur de santé publique en population pédiatrique, avec 691 cas pour 100.000 enfants vus dans les services d'accueil des urgences. Les cas légers, définis par un score de Glasgow entre 13 et 15 points, sont l'une des principales causes d'hospitalisation des enfants, rappellent le Dr Damien Bouvier du CHU de Clermont-Ferrand et ses collègues.

Chez l'adulte, le scanner cérébral est l'outil diagnostique de référence en cas de traumatisme crânien, mais chez l'enfant, plusieurs études épidémiologiques de grande taille ont pointé un risque de cancer lié à l'exposition aux radiations émises par cet appareil d'imagerie alors que dans 93% à 100% de ces cas légers, il n'y aura pas de lésion intracérébrale.

Un test diagnostique permettrait d'éviter de réaliser des scanners cérébraux et des hospitalisations inutiles et la protéine sérique S100B a déjà été identifiée comme un biomarqueur sensible d'un traumatisme crânien aigu. Son intérêt pour réduire le recours aux scanners cérébraux inutiles a été mis en évidence chez l'adulte.

Dans cette étude multicentrique, menée dans 10 CHU et un CH, les chercheurs ont évalué l'effet du dosage de la S100B aux urgences dans la prise en charge d'enfants avec un traumatisme crânien mineur, présentant un risque intermédiaire de lésion intracérébrale cliniquement importante.

Ils ont inclus 2.078 enfants et adolescents de moins de 16 ans (3,2 ans en médiane) se présentant dans un SAU pour un traumatisme crânien mineur, avec un score de Glasgow de 15, puis les ont randomisés entre le dosage de la S100B dans les trois heures après le traumatisme crânien et la prise en charge usuelle sans mesure de la SB100.

Selon les recommandations de la Société française de pédiatrie (SFP), en cas de dosage négatif, l'enfant pouvait quitter les urgences après une période d'observation de six heures. En cas de dosage positif et d'autres signes prévus dans l'algorithme décisionnel, un scanner ou une hospitalisation étaient demandés.

Le critère principal d'évaluation était la proportion de scanners cérébraux recommandés dans les 48 heures suivant le traumatisme crânien: 9,7% des enfants dont la S100B a été mesurée et 32,3% dans le groupe contrôle. La différence n'était toutefois pas statistiquement significative.

En revanche, les résultats étaient en faveur du dosage de la S100B pour les critères secondaires.

Le risque d'hospitalisation après dosage du biomarqueur était significativement réduit de 54% par rapport à la prise en charge usuelle et le risque d'hospitalisation de plus de 48 heures en particulier de 67%. Le coût de l'hospitalisation était également significativement réduit en cas de dosage de la SB100, de 181 € en médiane, contre 498 €.

Dans une analyse post-hoc sur 1.018 enfants, après exclusion des centres ayant inclus 60% d'enfants en moins que prévu dans le groupe S100B par rapport au groupe contrôle et/ou ceux n'ayant pas respecté l'algorithme décisionnel pour le scanner ou l'hospitalisation, il apparaît une diminution significative des scanners cérébraux recommandés, avec un risque relatif ajusté de 51% après dosage de la S100B par rapport au groupe contrôle.

Malgré des limites méthodologiques, cette étude, menée dans la plus grande cohorte d'enfants jusqu'à présent, suggère que le dosage de la S100B dans la prise en charge des traumatismes crâniens légers, dans les conditions définies par l'algorithme clinique décisionnel, permet de réduire le nombre de scanners cérébraux et les hospitalisations, concluent les chercheurs.

(JAMA Network Open, publication en ligne du 19 mars)

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