Actualités de l'Urgence - APM

12/04 2024
Retour

TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ: DEUX STRATÉGIES THÉRAPEUTIQUES EFFICACES POUR RÉDUIRE LE RECOURS HOSPITALIER

BUDAPEST, 12 avril 2024 (APMnews) - La thérapie comportementale dialectique et la thérapie basée sur la mentalisation ont permis de réduire de façon comparable les passages aux urgences et les hospitalisations chez des patients atteints de troubles de la personnalité associés à l'impulsivité, tel le trouble borderline, selon une étude présentée dimanche au congrès de l'European Psychiatric Association (EPA), à Budapest.

La thérapie comportementale dialectique et la thérapie basée sur la mentalisation sont deux traitements connus pour être efficaces dans le trouble borderline (ou trouble de la personnalité limite), mais les comparaisons directes entre ces deux stratégies sont rares et leur efficacité en vie réelle -où le trouble borderline s'accompagne souvent d'autres troubles de la personnalité de groupe B, associés à l'impulsivité- nécessite d'être davantage explorée, pointent Phillip Yin de l'Université de Montréal et ses collègues, dans le résumé de leur présentation.

Dans cette étude menée entre 2015 et 2019, ils ont eu pour objectif de comparer l'efficacité de ces deux traitements en matière de recours aux services d'urgence, d'hospitalisations et d'abandons de traitement, chez des patients adultes présentant au moins un trouble de la personnalité associé à l'impulsivité (trouble borderline, trouble de la personnalité narcissique, trouble de la personnalité histrionique, trouble de la personnalité antisociale…) et traités pendant un an.

La thérapie comportementale dialectique est un programme combinant des interventions cognitivo-comportementales ciblées sur le traumatisme et des techniques spécifiques provenant de thérapies ciblées sur la compassion. La thérapie basée sur la mentalisation vise quant à elle à permettre au patient d'imaginer et interpréter ses propres comportements et ceux d'autrui, sur la base d'états mentaux comme les besoins, les désirs, les croyances ou les sentiments.

Les 288 patients inclus ont été répartis entre deux groupes, soit 158 sous thérapie comportementale dialectique et 130 sous thérapie basée sur la mentalisation, et le recours aux services de soins a été mesuré pendant un an avant le début de la thérapie et pendant un an après.

Les chercheurs rapportent que le nombre total de visites aux urgences est passé de 119 à 37, et que celui des hospitalisations a été divisé par deux, passant de 24 à 12. Le taux d'abandons avant le début du traitement était élevé (21%), de même que celui observé au cours de la première année de traitement (environ 30%), et ce, pour les deux stratégies.

L'analyse montre que les deux traitements ont réduit de façon statistiquement significative le recours des patients aux services d'urgence, tandis que pour les hospitalisations, seule la thérapie basée sur la mentalisation a engendré un effet significatif. Les chercheurs pointent toutefois que les hospitalisations étaient rares dans la population étudiée, ce qui pourrait compromettre la validité des résultats portant sur cette variable.

La comparaison entre les deux thérapies n'a par ailleurs par permis de mettre en évidence de différence significative, qu'il s'agisse des passages aux urgences, des hospitalisations ou des abandons de traitement.

"Il ressort de cette étude que la thérapie comportementale dialectique aussi bien que la thérapie basée sur la mentalisation sont liées à une baisse du recours aux services de soins au cours du temps", soulignent les chercheurs.

"Il serait de fait nécessaire de déterminer dans d'autres études quels facteurs pourraient aider les cliniciens à choisir la thérapie la plus adaptée à chacun de leurs patients souffrant de troubles de la personnalité", concluent-ils.

sb/ab/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

12/04 2024
Retour

TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ: DEUX STRATÉGIES THÉRAPEUTIQUES EFFICACES POUR RÉDUIRE LE RECOURS HOSPITALIER

BUDAPEST, 12 avril 2024 (APMnews) - La thérapie comportementale dialectique et la thérapie basée sur la mentalisation ont permis de réduire de façon comparable les passages aux urgences et les hospitalisations chez des patients atteints de troubles de la personnalité associés à l'impulsivité, tel le trouble borderline, selon une étude présentée dimanche au congrès de l'European Psychiatric Association (EPA), à Budapest.

La thérapie comportementale dialectique et la thérapie basée sur la mentalisation sont deux traitements connus pour être efficaces dans le trouble borderline (ou trouble de la personnalité limite), mais les comparaisons directes entre ces deux stratégies sont rares et leur efficacité en vie réelle -où le trouble borderline s'accompagne souvent d'autres troubles de la personnalité de groupe B, associés à l'impulsivité- nécessite d'être davantage explorée, pointent Phillip Yin de l'Université de Montréal et ses collègues, dans le résumé de leur présentation.

Dans cette étude menée entre 2015 et 2019, ils ont eu pour objectif de comparer l'efficacité de ces deux traitements en matière de recours aux services d'urgence, d'hospitalisations et d'abandons de traitement, chez des patients adultes présentant au moins un trouble de la personnalité associé à l'impulsivité (trouble borderline, trouble de la personnalité narcissique, trouble de la personnalité histrionique, trouble de la personnalité antisociale…) et traités pendant un an.

La thérapie comportementale dialectique est un programme combinant des interventions cognitivo-comportementales ciblées sur le traumatisme et des techniques spécifiques provenant de thérapies ciblées sur la compassion. La thérapie basée sur la mentalisation vise quant à elle à permettre au patient d'imaginer et interpréter ses propres comportements et ceux d'autrui, sur la base d'états mentaux comme les besoins, les désirs, les croyances ou les sentiments.

Les 288 patients inclus ont été répartis entre deux groupes, soit 158 sous thérapie comportementale dialectique et 130 sous thérapie basée sur la mentalisation, et le recours aux services de soins a été mesuré pendant un an avant le début de la thérapie et pendant un an après.

Les chercheurs rapportent que le nombre total de visites aux urgences est passé de 119 à 37, et que celui des hospitalisations a été divisé par deux, passant de 24 à 12. Le taux d'abandons avant le début du traitement était élevé (21%), de même que celui observé au cours de la première année de traitement (environ 30%), et ce, pour les deux stratégies.

L'analyse montre que les deux traitements ont réduit de façon statistiquement significative le recours des patients aux services d'urgence, tandis que pour les hospitalisations, seule la thérapie basée sur la mentalisation a engendré un effet significatif. Les chercheurs pointent toutefois que les hospitalisations étaient rares dans la population étudiée, ce qui pourrait compromettre la validité des résultats portant sur cette variable.

La comparaison entre les deux thérapies n'a par ailleurs par permis de mettre en évidence de différence significative, qu'il s'agisse des passages aux urgences, des hospitalisations ou des abandons de traitement.

"Il ressort de cette étude que la thérapie comportementale dialectique aussi bien que la thérapie basée sur la mentalisation sont liées à une baisse du recours aux services de soins au cours du temps", soulignent les chercheurs.

"Il serait de fait nécessaire de déterminer dans d'autres études quels facteurs pourraient aider les cliniciens à choisir la thérapie la plus adaptée à chacun de leurs patients souffrant de troubles de la personnalité", concluent-ils.

sb/ab/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.