Actualités de l'Urgence - APM

En France, "nous avons une épidémie à extension nationale et toujours en aggravation rapide", a exposé Jérôme Salomon, rappelant "que l'ensemble du système de santé est totalement mobilisé avec un plan blanc généralisé, une déprogrammation dans toute la France de tous les actes non urgents".

"Toutes les régions métropolitaines sont touchées par l'épidémie", les huit régions les plus touchées étant l'Ile-de-France, le Grand Est, l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Provence-Alpes-Côte d'Azur, les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté, l'Occitanie et la Nouvelle Aquitaine.

"Notre stratégie consiste à transférer des patients des zones les plus touchées vers les zones dont les capacités hospitalières sont encore disponibles", a-t-il souligné.

"En complément des trois opérations militaires" déjà réalisées dans le Grand Est et en Corse (cf dépêche du 17/03/2020 à 19:15 et dépêche du 23/03/2020 à 15:35), "nous avons affrété, avec la SNCF, un TGV médicalisé opérationnel à compter de demain. Il réalisera son premier transport de patients depuis Strasbourg vers les Pays de la Loire jeudi matin".

Ce train permettra l'évacuation "de 20 patients actuellement en réanimation dans la région Grand Est, vers les CHU d'Angers, de Nantes, les centres hospitaliers du Mans et de La Roche-sur-Yon".

Dans ce train, "quatre patients seront installés par voiture, avec dans chaque voiture une équipe médicale constituée d'un médecin anesthésiste-réanimateur, d'un interne, d'un infirmier anesthésiste et de trois infirmiers".

"Les équipes médicales armant le train proviennent des CHU de Nantes, d'Angers et de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris [AP-HP]. La manoeuvre est coordonnée par le Samu de Paris".

L'hôpital militaire installé à Mulhouse "reçoit ses premiers patients aujourd'hui" (cf dépêche du 21/03/2020 à 13:58), a rappelé Jérôme Salomon.

S'agissant de l'évolution de l'épidémie en France, "nous avons ce soir 22.300 cas confirmés par PCR", a-t-il précisé. Le bilan était de 19.856 cas lundi.

"Nous avons aujourd'hui 10.176 personnes hospitalisées" pour Covid-19 et "2.516 personnes sont dans un état grave, en réanimation" (contre 2.082 lundi). Un tiers (34%) des patients hospitalisés en réanimation "ont moins de 60 ans et 58% ont entre 60 et 80 ans".

Le DGS a comptabilisé 1.100 décès à l'hôpital (contre 860 lundi), dont 85% survenus chez des personnes de plus de 70 ans.

"Nous sommes donc face à une épidémie de Covid-19 inédite, sévère, et rapide", a souligné Jérôme Salomon, rappelant les consignes de confinement, qui devraient être prolongées (cf dépêche du 24/03/2020 à 20:42).

"Mais nous avons aussi de bonnes nouvelles, 3.281 personnes sont sorties guéries de l'hôpital", auxquelles s'ajoutent "toutes les personnes qui guérissent spontanément en ville et nous savons que nous avons plus de 12.000 cas d'infection à coronarivus en ville qui n'ont pas nécessité d'hospitalisation".

Aux urgences, 17% de l'activité est liée aux suspicions de Covid-19

Aux urgences, les suspicions de Covid-19 représentent "3.560 passages, soit 17% de l'activité totale", a ajouté le DGS. Par ailleurs, l'épidémie représente "1.616 interventions de SOS médecins".

Jérôme Salomon a aussi fait état de "6.886 tests, dont 2.046 positifs (30%) dans des laboratoires de ville".

"Nous avons demandé une surveillance renforcée" de la mortalité, a-t-il poursuivi. "Elle apparaît pour la première fois ce soir en hausse par rapport à la mortalité attendue, que l'on observe année après année, chaque semaine du mois de mars, en particulier dans le Grand Est, dans les départements du Haut-Rhin, des Vosges et de la Moselle et dans l'Oise sur ces deux dernières semaines".

Au plan national, la prise en charge des formes graves de la maladie implique de disposer "de capacités très importantes en lits de réanimation, de soins intensifs, de soins critiques", a-t-il souligné. Au regard de l'évolution de l'épidémie, "il a été décidé de mobiliser fortement l'ensemble des établissements de santé de France, publics et privés, pour augmenter les capacités en lits de réanimation".

Au total, "la mobilisation des établissements publics et privés a permis de passer en quelques jours de 5.000 lits de réanimation à 8.000".

mlb/cd/APMnews polsan-une