Actualités de l'Urgence - APM

01/06 2017
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URGENCES: AGNÈS BUZYN "SOUHAITE RELANCER LA RÉFLEXION SUR L'ORGANISATION DES SOINS NON PROGRAMMÉS"

(Par Emmanuelle DEBELLEIX, au congrès Urgences)

PARIS, 1er juin 2017 (APMnews) - La nouvelle ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé qu'elle souhaitait "relancer la réflexion sur l'organisation des soins non programmés", lors d'un discours prononcé mercredi, en ouverture du 11ème congrès Urgences, qui se tient jusqu'à vendredi à Paris.

Tout en saluant "les progrès incontestables" en termes de service aux patients réalisés ces dernières années par les médecins urgentistes, via la production de référentiels "sur l'exercice médical, l'organisation des locaux ou l'architecture des systèmes d'information", ou la mise en place "de méthodes innovantes de triage et de gestion des flux", Agnès Buzyn a jugé impératif d'"améliorer" encore la prise en charge.

Elle a souligné l'"impact" majeur de l'organisation des soins non programmés sur "les services d'urgences" et "chez les médecins de ville". "L'activité des urgences a doublé en vingt ans, le nombre de passages annuel aux urgences dépasse aujourd'hui les 20 millions, et une large partie d'entre eux n'est pas pertinente, et vient même dégrader le fonctionnement de vos services. De la même manière, vos collègues de ville font face eux aussi à une forte demande urgente, et ne sont pas organisés pour répondre à ces flux intenses", a-t-elle insisté.

Rappelant que "le président de la République, Emmanuel Macron, a pour ambition d'augmenter dans les prochaines années le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires, et au-delà, de promouvoir l'exercice professionnel coordonné", Agnès Buzyn a estimé qu'une telle mesure, potentiellement synonyme de "complémentarité entre la ville et les établissements de santé", "pourrait ouvrir la porte à de nouvelles organisations de l'accès aux soins non programmés".

Elle a indiqué avoir d'ailleurs "commencé à réfléchir sur le sujet avec les organisations syndicales de médecine libérale".

"Le rôle de la régulation médicale dans l'accès à cette offre de soins non programmés sera essentiel, de même que l'information directe du public", a-t-elle ajouté.

=3Gérer les lits au niveau des GHT

La ministre a ensuite fait savoir que son "deuxième axe de travail" consisterait à "demander aux responsables des établissements de santé (directeurs et présidents de commission médicale d'établissement -CME) que l'ensemble des recommandations de bonnes pratiques en matière de gestion des lits [cf APM SAN3NYQ02S] soient repris, et retravaillés dans le cadre de la mise en oeuvre des groupements hospitaliers de territoire [GHT]".

Il en sera "de même concernant les plans 'hôpital en tension' et les plans blancs, dont les guides sont actuellement en phase de mise à jour [cf APM VL7OQ5D53]". Agnès Buzyn a aussi précisé que son ministère avait la responsabilité de "mieux coordonner et anticiper les réponses apportées aux pics d'activité saisonniers, en particulier pour ce qui concerne les épidémies hivernales".

"Enfin, et c'est un troisième axe de travail, j'encouragerai et j'accompagnerai les organisations innovantes, qui permettent de structurer l'accueil de certaines populations telles que les personnes âgées vivant en institution ou l'accueil de certaines pathologies, type pathologies neuro-vasculaires ou cancers, qui nécessitent des organisations dédiées", a encore annoncé la ministre.

Elle a reconnu que son programme s'inspirait notamment de "certaines bonnes pratiques recommandées par le Pr Pierre Carli [président du Conseil national de l'urgence hospitalière -CNUH], dans son rapport de 2013 consacré à l'aval des urgences", avant de souligner combien ces recommandations lui semblaient "encore aujourd'hui d'actualité".

"La gestion des crises sanitaires", sujet phare du programme du congrès Urgences 2017, "est aussi une de mes priorités, et certainement celle du gouvernement", a-t-elle ajouté.

=3 Améliorer l'attractivité des carrières d'urgentiste

Agnès Buzyn s'est par ailleurs engagée à poursuivre, avec les médecins urgentistes, le travail sur leurs conditions d'exercice professionnel. "C'est une attente prioritaire et légitime de votre profession", "et dès à présent, je prends date pour que nos échanges soient réguliers, efficaces et utiles", a-t-elle indiqué.

La nouvelle ministre a souligné que l'amélioration des conditions d'exercice des médecins urgentistes passait notamment "par la formation", précisant que "la mise en oeuvre effective de la réforme du troisième cycle, de la création du DES [diplôme d'études spécialisées] de médecine d'urgence et de la sous-section du CNU [Conseil national des universités] de médecine d'urgence" se ferait bien "dès novembre 2017".

Synonyme de "reconnaissance de votre spécialité et de vos compétences", cette réforme "est aussi la garantie que les ressources médicales seront mieux réparties entre les régions", a-t-elle insisté auprès de l'auditoire, avant d'annoncer que "les 470 postes d'internes prévus pour être ouverts en 2017 ser[aient] désormais affectés par subdivisions".

Agnès Buzyn a néanmoins reconnu que l'amélioration de l'attractivité des carrières d'urgentiste nécessitait d'"aller plus loin". Elle a évoqué une réflexion à mener notamment sur "l'organisation du temps de travail, et en particulier [sur] la reconnaissance du temps dédié à l'activité non clinique".

Le mouvement de mise en oeuvre, dans les structures de médecine d'urgence, du référentiel de gestion du temps de travail médical, doit aussi "se poursuivre", et faire "l'objet d'une concertation à tous les niveaux", a-t-elle ajouté.

"La mise en oeuvre de ce référentiel doit se nourrir des réflexions au sein des structures et des territoires", a-t-elle insisté, précisant que la concertation devait s'organiser "au niveau des équipes médicales, des CME, des GHT, ainsi qu'au niveau régional via des comités techniques régionaux des urgences".

Agnès Buzyn a par ailleurs estimé que l'attractivité du métier d'urgentiste imposait aussi "de lutter efficacement contre la montée des incivilités et des violences physiques". "Je serai, avec l'ensemble du gouvernement, de la plus grande fermeté à l'égard des auteurs des agressions dont vous êtes victimes, que ce soit aux urgences, à l'hôpital ou dans les structures mobiles et les structures de ville", a-t-elle prévenu.

Se disant "conscien[te]" de "la forte pression" à laquelle les médecins urgentistes et leurs équipes sont "exposés tous les jours", Agnès Buzyn a ajouté qu'il était de sa "responsabilité de reconnaître cette pénibilité et de définir les axes d'amélioration possibles" en matière d'amélioration de la qualité de vie au travail et de prévention des risques psycho-sociaux.

La ministre a relevé que les conditions d'exercice des urgentistes "dépend[ai]ent aussi beaucoup d'organisation de l'amont et de l'aval" des urgences, estimant à ce propos nécessaire de "se mobiliser collectivement", sans pour autant en dire plus.

ed/nc/APMnews

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(Par Emmanuelle DEBELLEIX, au congrès Urgences)

PARIS, 1er juin 2017 (APMnews) - La nouvelle ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé qu'elle souhaitait "relancer la réflexion sur l'organisation des soins non programmés", lors d'un discours prononcé mercredi, en ouverture du 11ème congrès Urgences, qui se tient jusqu'à vendredi à Paris.

Tout en saluant "les progrès incontestables" en termes de service aux patients réalisés ces dernières années par les médecins urgentistes, via la production de référentiels "sur l'exercice médical, l'organisation des locaux ou l'architecture des systèmes d'information", ou la mise en place "de méthodes innovantes de triage et de gestion des flux", Agnès Buzyn a jugé impératif d'"améliorer" encore la prise en charge.

Elle a souligné l'"impact" majeur de l'organisation des soins non programmés sur "les services d'urgences" et "chez les médecins de ville". "L'activité des urgences a doublé en vingt ans, le nombre de passages annuel aux urgences dépasse aujourd'hui les 20 millions, et une large partie d'entre eux n'est pas pertinente, et vient même dégrader le fonctionnement de vos services. De la même manière, vos collègues de ville font face eux aussi à une forte demande urgente, et ne sont pas organisés pour répondre à ces flux intenses", a-t-elle insisté.

Rappelant que "le président de la République, Emmanuel Macron, a pour ambition d'augmenter dans les prochaines années le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires, et au-delà, de promouvoir l'exercice professionnel coordonné", Agnès Buzyn a estimé qu'une telle mesure, potentiellement synonyme de "complémentarité entre la ville et les établissements de santé", "pourrait ouvrir la porte à de nouvelles organisations de l'accès aux soins non programmés".

Elle a indiqué avoir d'ailleurs "commencé à réfléchir sur le sujet avec les organisations syndicales de médecine libérale".

"Le rôle de la régulation médicale dans l'accès à cette offre de soins non programmés sera essentiel, de même que l'information directe du public", a-t-elle ajouté.

=3Gérer les lits au niveau des GHT

La ministre a ensuite fait savoir que son "deuxième axe de travail" consisterait à "demander aux responsables des établissements de santé (directeurs et présidents de commission médicale d'établissement -CME) que l'ensemble des recommandations de bonnes pratiques en matière de gestion des lits [cf APM SAN3NYQ02S] soient repris, et retravaillés dans le cadre de la mise en oeuvre des groupements hospitaliers de territoire [GHT]".

Il en sera "de même concernant les plans 'hôpital en tension' et les plans blancs, dont les guides sont actuellement en phase de mise à jour [cf APM VL7OQ5D53]". Agnès Buzyn a aussi précisé que son ministère avait la responsabilité de "mieux coordonner et anticiper les réponses apportées aux pics d'activité saisonniers, en particulier pour ce qui concerne les épidémies hivernales".

"Enfin, et c'est un troisième axe de travail, j'encouragerai et j'accompagnerai les organisations innovantes, qui permettent de structurer l'accueil de certaines populations telles que les personnes âgées vivant en institution ou l'accueil de certaines pathologies, type pathologies neuro-vasculaires ou cancers, qui nécessitent des organisations dédiées", a encore annoncé la ministre.

Elle a reconnu que son programme s'inspirait notamment de "certaines bonnes pratiques recommandées par le Pr Pierre Carli [président du Conseil national de l'urgence hospitalière -CNUH], dans son rapport de 2013 consacré à l'aval des urgences", avant de souligner combien ces recommandations lui semblaient "encore aujourd'hui d'actualité".

"La gestion des crises sanitaires", sujet phare du programme du congrès Urgences 2017, "est aussi une de mes priorités, et certainement celle du gouvernement", a-t-elle ajouté.

=3 Améliorer l'attractivité des carrières d'urgentiste

Agnès Buzyn s'est par ailleurs engagée à poursuivre, avec les médecins urgentistes, le travail sur leurs conditions d'exercice professionnel. "C'est une attente prioritaire et légitime de votre profession", "et dès à présent, je prends date pour que nos échanges soient réguliers, efficaces et utiles", a-t-elle indiqué.

La nouvelle ministre a souligné que l'amélioration des conditions d'exercice des médecins urgentistes passait notamment "par la formation", précisant que "la mise en oeuvre effective de la réforme du troisième cycle, de la création du DES [diplôme d'études spécialisées] de médecine d'urgence et de la sous-section du CNU [Conseil national des universités] de médecine d'urgence" se ferait bien "dès novembre 2017".

Synonyme de "reconnaissance de votre spécialité et de vos compétences", cette réforme "est aussi la garantie que les ressources médicales seront mieux réparties entre les régions", a-t-elle insisté auprès de l'auditoire, avant d'annoncer que "les 470 postes d'internes prévus pour être ouverts en 2017 ser[aient] désormais affectés par subdivisions".

Agnès Buzyn a néanmoins reconnu que l'amélioration de l'attractivité des carrières d'urgentiste nécessitait d'"aller plus loin". Elle a évoqué une réflexion à mener notamment sur "l'organisation du temps de travail, et en particulier [sur] la reconnaissance du temps dédié à l'activité non clinique".

Le mouvement de mise en oeuvre, dans les structures de médecine d'urgence, du référentiel de gestion du temps de travail médical, doit aussi "se poursuivre", et faire "l'objet d'une concertation à tous les niveaux", a-t-elle ajouté.

"La mise en oeuvre de ce référentiel doit se nourrir des réflexions au sein des structures et des territoires", a-t-elle insisté, précisant que la concertation devait s'organiser "au niveau des équipes médicales, des CME, des GHT, ainsi qu'au niveau régional via des comités techniques régionaux des urgences".

Agnès Buzyn a par ailleurs estimé que l'attractivité du métier d'urgentiste imposait aussi "de lutter efficacement contre la montée des incivilités et des violences physiques". "Je serai, avec l'ensemble du gouvernement, de la plus grande fermeté à l'égard des auteurs des agressions dont vous êtes victimes, que ce soit aux urgences, à l'hôpital ou dans les structures mobiles et les structures de ville", a-t-elle prévenu.

Se disant "conscien[te]" de "la forte pression" à laquelle les médecins urgentistes et leurs équipes sont "exposés tous les jours", Agnès Buzyn a ajouté qu'il était de sa "responsabilité de reconnaître cette pénibilité et de définir les axes d'amélioration possibles" en matière d'amélioration de la qualité de vie au travail et de prévention des risques psycho-sociaux.

La ministre a relevé que les conditions d'exercice des urgentistes "dépend[ai]ent aussi beaucoup d'organisation de l'amont et de l'aval" des urgences, estimant à ce propos nécessaire de "se mobiliser collectivement", sans pour autant en dire plus.

ed/nc/APMnews

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