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27/07 2018
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URGENCES: COMMENT LE CH DE LA CÔTE BASQUE S'ORGANISE PENDANT LES FÊTES DE BAYONNE

(Par Jean-Yves PAILLE)

BAYONNE (Pyrénées-Atlantiques), 27 juillet 2018 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de la Côte basque a mis en place cinq postes médicaux avancés durant les fêtes de Bayonne, qui ont débuté mercredi et prennent fin dimanche, a-t-on appris vendredi auprès du Dr Edouard Gault, médecin urgentiste au sein de l'établissement et responsable du dispositif.

Ce dispositif, présenté jeudi à la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, à l'occasion d'un déplacement, répond à un contexte exceptionnel "avec la présence de plus d'un million de fêtards sur cinq jours", a-t-il souligné.

Selon lui, "des pics de 250.000 personnes présentes sur un site réduit de quelques kilomètres dans le coeur historique de la ville" peuvent être atteints, dans "des endroits exigus où il est déjà compliqué de travailler en temps normal".

"Les populations sont hétérogènes et les comportements à risques se multiplient avec la consommation d'alcool. On considère que les fêtes de Bayonne sont l'équivalent d'une catastrophe programmée", a poursuivi le Dr Edouard Gault.

Ce dernier a expliqué que les postes médicaux avancés répondent à trois objectifs. Le premier vise à "protéger les structures des urgences" de l'établissement, afin de leur "permettre d'être en capacité de prodiguer les bons soins à ceux qui en ont besoin". Sur les 1.800 victimes prises en charge lors des fêtes dans les postes médicaux avancés (un chiffre stable depuis dix ans), 130 à 140 en moyenne sont évacuées dans les structures des urgences, a rapporté le responsable du dispositif.

Et de renchérir: aucun participant aux fêtes "ne sera admis aux urgences sans être pris en charge dans un poste médical avancé, sauf bien sûr s'il se rend aux urgences à pied. On fait du tri", a souligné le Dr Edouard Gault qui a évoqué "une période défavorable [pour les urgences] en termes de saisonnalité".

Le deuxième objectif du dispositif est de permettre l'accès aux soins pour les populations sédentaires de la zone des fêtes. Paradoxalement, "les habitants sont plus en situation de population isolée que des personnes vivant au fin fond de la montagne. Les cabinets des généralistes et des spécialistes, les pharmacies sont fermés durant les fêtes", a-t-il expliqué.

Enfin, un "dispositif prudentiel" est mis en place pour gérer le quotidien et potentiellement une crise, un accident collectif ou un attentat. Depuis deux ans, "l'aspect d'anticipation a été renforcé", avec "le triplement du pool de produits sanguins" ou encore la présence de "trois PSM [postes sanitaires mobiles] contre un auparavant", a noté le Dr Edouard Gault.

En plus des effectifs habituels des urgences, une soixantaine de professionnels hospitaliers (personnel non médical, médecins, personnel de logistique notamment) du CH au total participent au dispositif hors les murs, dont 4 à 5 médecins.

Egalement, 220 secouristes bénévoles sont mobilisés et "représentent la clé de voûte" du dispositif selon l'urgentiste. Les véhicules de secours de la Croix-Rouge française et de la Fédération nationale de protection civile (FNPC) "sont chargés de déplacer les patients pour les extraire d'un poste médical avancé" et les amener dans un établissement de santé si besoin.

Une prise en charge "comme à l'hôpital"

La prise en charge au sein des postes médicaux avancés se fait "comme à l'hôpital, avec une dynamique de qualité des soins, le respect des protocoles" ou encore "la présence d'une infirmière et d'un médecin d'accueil, une orientation selon la priorisation des malades, la remise des documents administratifs dont les patients ont besoin" ainsi que la tenue d'"un dossier médical informatisé", a égrené l'urgentiste.

Un poste médical avancé est présent sur le parking des urgences du CH, deux autres sont situés dans un bâtiment fourni par la mairie de Bayonne au coeur du périmètre des fêtes, un quatrième, éphémère, est ouvert pendant trois heures jeudi et vendredi et deux fois trois heures samedi, à l'occasion des courses de vaches, a détaillé le Dr Edouard Gault.

Le cinquième poste médical est situé à 200 mètres du périmètre des fêtes, au niveau de la maison des associations de la ville. Il comporte une partie médico-chirurgicale classique et une zone de surveillance des ébriétés problématiques -déterminées par un score d'évaluation- avec 120 places allongées.

De plus, l'hélicoptère sanitaire du CH de Bayonne est mobilisable "H24, contre H14 durant l'année" et "une régulation de la permanence des soins (PDS) en nuit profonde" est mise en oeuvre, a complété l'urgentiste.

Enfin, un poste de commandement interservices regroupe les représentants des gendarmes, des militaires de l'opération Sentinelles, de l'autorité préfectorale, des CRS, de la police municipale, des agents de sécurité, du CH, de la mairie, des pompiers et des association de sécurité civile. Les images capturées par 70 caméras sont projetées. Dans le cadre "d'un travail coopératif", leur visionnage permet de "valider" des envois de professionnels de l'établissement, avec des policiers et des pompiers notamment. Cela aide à "ne pas subir les fêtes", a argué l'urgentiste.

"La prestation" du CH est facturée à la mairie de Bayonne, l'organisatrice des fêtes, a par ailleurs relevé le Dr Edouard Gault.

Ce dispositif n'a pas connu d'évolution notable par rapport à l'année dernière. Lors de sa création, en 1986, il ne comptait toutefois qu'un poste médical avancé, au sein d'un garage du CH, a confié l'urgentiste.

jyp/nc/APMnews

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BAYONNE (Pyrénées-Atlantiques), 27 juillet 2018 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de la Côte basque a mis en place cinq postes médicaux avancés durant les fêtes de Bayonne, qui ont débuté mercredi et prennent fin dimanche, a-t-on appris vendredi auprès du Dr Edouard Gault, médecin urgentiste au sein de l'établissement et responsable du dispositif.

Ce dispositif, présenté jeudi à la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, à l'occasion d'un déplacement, répond à un contexte exceptionnel "avec la présence de plus d'un million de fêtards sur cinq jours", a-t-il souligné.

Selon lui, "des pics de 250.000 personnes présentes sur un site réduit de quelques kilomètres dans le coeur historique de la ville" peuvent être atteints, dans "des endroits exigus où il est déjà compliqué de travailler en temps normal".

"Les populations sont hétérogènes et les comportements à risques se multiplient avec la consommation d'alcool. On considère que les fêtes de Bayonne sont l'équivalent d'une catastrophe programmée", a poursuivi le Dr Edouard Gault.

Ce dernier a expliqué que les postes médicaux avancés répondent à trois objectifs. Le premier vise à "protéger les structures des urgences" de l'établissement, afin de leur "permettre d'être en capacité de prodiguer les bons soins à ceux qui en ont besoin". Sur les 1.800 victimes prises en charge lors des fêtes dans les postes médicaux avancés (un chiffre stable depuis dix ans), 130 à 140 en moyenne sont évacuées dans les structures des urgences, a rapporté le responsable du dispositif.

Et de renchérir: aucun participant aux fêtes "ne sera admis aux urgences sans être pris en charge dans un poste médical avancé, sauf bien sûr s'il se rend aux urgences à pied. On fait du tri", a souligné le Dr Edouard Gault qui a évoqué "une période défavorable [pour les urgences] en termes de saisonnalité".

Le deuxième objectif du dispositif est de permettre l'accès aux soins pour les populations sédentaires de la zone des fêtes. Paradoxalement, "les habitants sont plus en situation de population isolée que des personnes vivant au fin fond de la montagne. Les cabinets des généralistes et des spécialistes, les pharmacies sont fermés durant les fêtes", a-t-il expliqué.

Enfin, un "dispositif prudentiel" est mis en place pour gérer le quotidien et potentiellement une crise, un accident collectif ou un attentat. Depuis deux ans, "l'aspect d'anticipation a été renforcé", avec "le triplement du pool de produits sanguins" ou encore la présence de "trois PSM [postes sanitaires mobiles] contre un auparavant", a noté le Dr Edouard Gault.

En plus des effectifs habituels des urgences, une soixantaine de professionnels hospitaliers (personnel non médical, médecins, personnel de logistique notamment) du CH au total participent au dispositif hors les murs, dont 4 à 5 médecins.

Egalement, 220 secouristes bénévoles sont mobilisés et "représentent la clé de voûte" du dispositif selon l'urgentiste. Les véhicules de secours de la Croix-Rouge française et de la Fédération nationale de protection civile (FNPC) "sont chargés de déplacer les patients pour les extraire d'un poste médical avancé" et les amener dans un établissement de santé si besoin.

Une prise en charge "comme à l'hôpital"

La prise en charge au sein des postes médicaux avancés se fait "comme à l'hôpital, avec une dynamique de qualité des soins, le respect des protocoles" ou encore "la présence d'une infirmière et d'un médecin d'accueil, une orientation selon la priorisation des malades, la remise des documents administratifs dont les patients ont besoin" ainsi que la tenue d'"un dossier médical informatisé", a égrené l'urgentiste.

Un poste médical avancé est présent sur le parking des urgences du CH, deux autres sont situés dans un bâtiment fourni par la mairie de Bayonne au coeur du périmètre des fêtes, un quatrième, éphémère, est ouvert pendant trois heures jeudi et vendredi et deux fois trois heures samedi, à l'occasion des courses de vaches, a détaillé le Dr Edouard Gault.

Le cinquième poste médical est situé à 200 mètres du périmètre des fêtes, au niveau de la maison des associations de la ville. Il comporte une partie médico-chirurgicale classique et une zone de surveillance des ébriétés problématiques -déterminées par un score d'évaluation- avec 120 places allongées.

De plus, l'hélicoptère sanitaire du CH de Bayonne est mobilisable "H24, contre H14 durant l'année" et "une régulation de la permanence des soins (PDS) en nuit profonde" est mise en oeuvre, a complété l'urgentiste.

Enfin, un poste de commandement interservices regroupe les représentants des gendarmes, des militaires de l'opération Sentinelles, de l'autorité préfectorale, des CRS, de la police municipale, des agents de sécurité, du CH, de la mairie, des pompiers et des association de sécurité civile. Les images capturées par 70 caméras sont projetées. Dans le cadre "d'un travail coopératif", leur visionnage permet de "valider" des envois de professionnels de l'établissement, avec des policiers et des pompiers notamment. Cela aide à "ne pas subir les fêtes", a argué l'urgentiste.

"La prestation" du CH est facturée à la mairie de Bayonne, l'organisatrice des fêtes, a par ailleurs relevé le Dr Edouard Gault.

Ce dispositif n'a pas connu d'évolution notable par rapport à l'année dernière. Lors de sa création, en 1986, il ne comptait toutefois qu'un poste médical avancé, au sein d'un garage du CH, a confié l'urgentiste.

jyp/nc/APMnews

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