Actualités de l'Urgence - APM

04/03 2015
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URGENCES: PLUS D'ÉQUIPEMENTS ET DE PERSONNELS POUR GÉRER LES LITS DANS LE PRIVÉ MAIS MOINS DE SPÉCIALISTES (DREES)

PARIS, 3 mars 2015 (APM) - Les urgences des établissements de santé privés ont d'avantage d'équipements et de personnels pour la gestion des lits mais fonctionnent avec moins de spécialistes, estime la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude publiée lundi.

Cette étude exploite les données collectées lors de l'enquête nationale sur les urgences menée le 11 juin 2013 sur 24 heures dans 734 des 736 points d'accueil recensés en France métropolitaine et dans les départements d'outre-mer.

Ces données ont déjà fait l'objet de plusieurs analyses, notamment sur le profil des patients, les délais de prise en charge et l'accueil des personnes âgées. De premiers résultats sur l'organisation des services d'urgences avaient été présentés en novembre 2014 lors d'un colloque organisé au ministère de la santé.

La Drees observe que près de 80% des points d'accueil des urgences sont situés dans des établissements publics (62% dans les CH et 13% dans les CHU/CHR), 16% dans le secteur privé à but lucratif et 6% dans le privé à but non lucratif. Les trois quarts accueillent des urgences générales et 14% uniquement des urgences pédiatriques.

Elle relève de fortes disparités dans la gestion des lits entre les secteurs public et privé. Ainsi, 91% des points d'accueil sont dans un établissement disposant d'un tableau de bord des lits disponibles en interne, et cette proportion passe à 99% pour les urgences des cliniques.

L'actualisation de ce tableau diffère: il n'est rafraîchi qu'une seule fois par jour pour 13% des points d'accueil, contre quatre fois par jour ou davantage pour 30% d'entre eux. "C'est encore dans les cliniques privées que le rafraîchissement est le plus fréquent, avec la moitié des établissements qui l'actualisent au moins quatre fois par jour", note la Drees.

"Les différences entre public et privé sont encore plus marquées concernant la présence de personnels dédiés à l'inventaire des lits ou à l'affectation des patients": 31% des points d'accueil disposaient en général de cette fonction mais que 20% dans le public contre 80% dans les cliniques.

Celles-ci ont également "bien plus souvent" du personnel dévolu à l'affectation des lits aux patients (70% contre 11% dans le public).

MOINS DE PERSONNELS DANS LES CLINIQUES

L'étude montre par ailleurs qu'à nombre de passages équivalents, les urgences des cliniques disposent de moins d'ETP (équivalents temps plein) de médecins, infirmiers ou aides-soignants.

La Drees avance que cela pourrait être lié aux différences de populations accueillies. Dans les urgences des cliniques, "on compte moins de personnes très âgées, moins de personnes avec des diagnostics de troubles mentaux, alors que ces patientèles demandent beaucoup d'encadrement".

Elle observe aussi que le nombre d'hospitalisations après le passage aux urgences y est deux fois moindre, que l'organisation en cas d'hospitalisation peut être différente (directement dans les services) et que le personnel chargé de l'inventaire des lits ou de l'affectation des patients peut ne pas compter dans les effectifs des urgences. Elle remarque que la comptabilisation des vacations de médecins libéraux a pu être difficile lors de l'enquête et que "ces effectifs pourraient être sous-estimés".

DES SPECIALISTES PEU NOMBREUX

S'agissant des praticiens spécialistes, ils sont peu nombreux aux urgences, surtout dans le secteur privé.

L'étude recense peu de médecins non urgentistes dans les points d'accueil: 61% dans le public et la quasi totalité des cliniques (96%) ne déclarent que des ETP de médecins urgentistes. S'agissant des urgences pédiatriques, les trois quarts fonctionnent sans ETP d'urgentiste "probablement en raison de la présence de pédiatres".

L'étude montre que 12% des points d'accueil des urgences générales (21% des patients ont moins de 16 ans) ont un pédiatre (17% dans les CH), également présent la nuit dans 64% des cas et le week-end dans 70% des cas.

La présence d'un gériatre au service d'urgences est très rare (3%).

S'agissant des psychiatres, la moitié des points d'accueil des CHU/CHR en ont un (également présent la nuit et le week-end dans sept cas sur 10), par rapport à un quart des CH (avec une présence irrégulière la nuit et le week-end), 2% des cliniques et 15% des points d'accueil des urgences pédiatriques.

La Drees relève que 90% des services d'urgences disposent d'au moins un ETP de cadre de santé et de secrétaire. Seulement un point d'accueil sur trois fonctionne avec au moins un ETP de brancardier.

La Drees fait état de davantage d'assistantes sociales et de vigiles ou d'officiers de sécurité dans les services d'urgences des communes dont le revenu médian de la population est le plus faible.

Dans le reste de cette étude, la Drees constate notamment que les trois quarts des points d'accueil des urgences ont mis en place un poste d'accueil et d'orientation (PAO), ce qui est en progression par rapport à 2002.

Urgences hospitalières en 2013: des organisations différentes selon le niveau d'activité, Drees, n°906, mars 2015 (http://www.drees.sante.gouv.fr/urgences-hospitalieres-en-2013-des-organisations%2C11409.html)

cb/san/APM polsan

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URGENCES: PLUS D'ÉQUIPEMENTS ET DE PERSONNELS POUR GÉRER LES LITS DANS LE PRIVÉ MAIS MOINS DE SPÉCIALISTES (DREES)

PARIS, 3 mars 2015 (APM) - Les urgences des établissements de santé privés ont d'avantage d'équipements et de personnels pour la gestion des lits mais fonctionnent avec moins de spécialistes, estime la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude publiée lundi.

Cette étude exploite les données collectées lors de l'enquête nationale sur les urgences menée le 11 juin 2013 sur 24 heures dans 734 des 736 points d'accueil recensés en France métropolitaine et dans les départements d'outre-mer.

Ces données ont déjà fait l'objet de plusieurs analyses, notamment sur le profil des patients, les délais de prise en charge et l'accueil des personnes âgées. De premiers résultats sur l'organisation des services d'urgences avaient été présentés en novembre 2014 lors d'un colloque organisé au ministère de la santé.

La Drees observe que près de 80% des points d'accueil des urgences sont situés dans des établissements publics (62% dans les CH et 13% dans les CHU/CHR), 16% dans le secteur privé à but lucratif et 6% dans le privé à but non lucratif. Les trois quarts accueillent des urgences générales et 14% uniquement des urgences pédiatriques.

Elle relève de fortes disparités dans la gestion des lits entre les secteurs public et privé. Ainsi, 91% des points d'accueil sont dans un établissement disposant d'un tableau de bord des lits disponibles en interne, et cette proportion passe à 99% pour les urgences des cliniques.

L'actualisation de ce tableau diffère: il n'est rafraîchi qu'une seule fois par jour pour 13% des points d'accueil, contre quatre fois par jour ou davantage pour 30% d'entre eux. "C'est encore dans les cliniques privées que le rafraîchissement est le plus fréquent, avec la moitié des établissements qui l'actualisent au moins quatre fois par jour", note la Drees.

"Les différences entre public et privé sont encore plus marquées concernant la présence de personnels dédiés à l'inventaire des lits ou à l'affectation des patients": 31% des points d'accueil disposaient en général de cette fonction mais que 20% dans le public contre 80% dans les cliniques.

Celles-ci ont également "bien plus souvent" du personnel dévolu à l'affectation des lits aux patients (70% contre 11% dans le public).

MOINS DE PERSONNELS DANS LES CLINIQUES

L'étude montre par ailleurs qu'à nombre de passages équivalents, les urgences des cliniques disposent de moins d'ETP (équivalents temps plein) de médecins, infirmiers ou aides-soignants.

La Drees avance que cela pourrait être lié aux différences de populations accueillies. Dans les urgences des cliniques, "on compte moins de personnes très âgées, moins de personnes avec des diagnostics de troubles mentaux, alors que ces patientèles demandent beaucoup d'encadrement".

Elle observe aussi que le nombre d'hospitalisations après le passage aux urgences y est deux fois moindre, que l'organisation en cas d'hospitalisation peut être différente (directement dans les services) et que le personnel chargé de l'inventaire des lits ou de l'affectation des patients peut ne pas compter dans les effectifs des urgences. Elle remarque que la comptabilisation des vacations de médecins libéraux a pu être difficile lors de l'enquête et que "ces effectifs pourraient être sous-estimés".

DES SPECIALISTES PEU NOMBREUX

S'agissant des praticiens spécialistes, ils sont peu nombreux aux urgences, surtout dans le secteur privé.

L'étude recense peu de médecins non urgentistes dans les points d'accueil: 61% dans le public et la quasi totalité des cliniques (96%) ne déclarent que des ETP de médecins urgentistes. S'agissant des urgences pédiatriques, les trois quarts fonctionnent sans ETP d'urgentiste "probablement en raison de la présence de pédiatres".

L'étude montre que 12% des points d'accueil des urgences générales (21% des patients ont moins de 16 ans) ont un pédiatre (17% dans les CH), également présent la nuit dans 64% des cas et le week-end dans 70% des cas.

La présence d'un gériatre au service d'urgences est très rare (3%).

S'agissant des psychiatres, la moitié des points d'accueil des CHU/CHR en ont un (également présent la nuit et le week-end dans sept cas sur 10), par rapport à un quart des CH (avec une présence irrégulière la nuit et le week-end), 2% des cliniques et 15% des points d'accueil des urgences pédiatriques.

La Drees relève que 90% des services d'urgences disposent d'au moins un ETP de cadre de santé et de secrétaire. Seulement un point d'accueil sur trois fonctionne avec au moins un ETP de brancardier.

La Drees fait état de davantage d'assistantes sociales et de vigiles ou d'officiers de sécurité dans les services d'urgences des communes dont le revenu médian de la population est le plus faible.

Dans le reste de cette étude, la Drees constate notamment que les trois quarts des points d'accueil des urgences ont mis en place un poste d'accueil et d'orientation (PAO), ce qui est en progression par rapport à 2002.

Urgences hospitalières en 2013: des organisations différentes selon le niveau d'activité, Drees, n°906, mars 2015 (http://www.drees.sante.gouv.fr/urgences-hospitalieres-en-2013-des-organisations%2C11409.html)

cb/san/APM polsan

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