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10/01 2019
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URGENCES VITALES INTRA-HOSPITALIÈRES: UNE GRANDE DISPARITÉ DE PRISE EN CHARGE DANS LES HÔPITAUX UNIVERSITAIRES FRANÇAIS

PARIS, 10 janvier 2019 (APMnews) - Si la grande majorité des hôpitaux universitaires français ont mis en place une procédure pour la prise en charge des urgences vitales intra-hospitalières (UVIH), avec un numéro de téléphone spécifique, il existe de grandes disparités entre les hôpitaux tout au long du processus de prise en charge, selon une enquête de pratiques publiée dans Anesthésie & Réanimation.

Malgré des recommandations d'experts datant de 2004, l'organisation de la prise en charge des UVIH est peu connue, contrairement à l'organisation du système de secours et de soins d'urgence médicalisé pré-hospitalier, qui repose sur les Samu/Smur, soulignent Romain Jouffroy de l'hôpital Necker (Paris, AP-HP) et ses collègues.

Ils ont réalisé en 2017 une enquête nationale afin de décrire l'organisation de la prise en charge des UVIH, à l'aide d'un questionnaire électronique envoyé aux chefs de service de tous les hôpitaux universitaires français.

Ils ont recueilli et analysé 38 réponses sur 52, soit 73%.

La plupart des répondants (95%) ont déclaré avoir une procédure pour les UVIH: 76% applicable à toutes les UVIH, 21% uniquement pour les arrêts cardiaques intra-hospitaliers (ACIH).

En outre, 92% des hôpitaux répondants avaient un numéro de téléphone dévolu. Il était commun pour tous les hôpitaux d'une même ville dans 32% des cas. Le numéro était identique pour un ACIH et toute autre UVIH dans 84% des hôpitaux. Le correspondant pouvait être le Samu, le service d'accueil des urgences, ou la réanimation.

Pour seulement 32% des hôpitaux (12), l'appel de l'équipe de réponse aux UVIH (Eruvih) reposait sur les signes vitaux préalablement définis. Cette proportion est "faible et décevante", estiment les auteurs. L'appel reposait sur l'expérience locale pour 8 hôpitaux, des données de la littérature médicale pour 5 et des recommandations pour 6.

Une procédure de prise en charge de l'ACIH avant l'arrivée de l'Eruvih existait dans 74% des hôpitaux, avec un protocole identique dans tous les services pour 83%.

L'intervention de l'Eruvih dans les services était réalisée exclusivement par l'équipe du service d'accueil des urgences dans 16% des hôpitaux, de réanimation dans 14%, et soit par le Samu, l'équipe du service d'accueil des urgences, l'anesthésie ou la réanimation, dans 70% des hôpitaux.

L'Eruvih était composée d'un médecin senior dans 95% des hôpitaux, un médecin junior dans 79%, un infirmier dans 84% et un aide-soignant dans 42%.

Un chariot d'urgence uniforme et spécifique existait dans 95% des hôpitaux, avec un défibrillateur automatique externe dans 87%.

"Nos résultats objectivent une grande hétérogénéité de l'organisation française des systèmes et des Eruvih identique à celle observée dans le monde au travers de la littérature médicale", bien qu'il existe dans la plupart des cas une procédure et un numéro de téléphone dévolu, commentent les auteurs.

"Une standardisation des pratiques pour la prise en charge des UVIH semble essentielle afin d'améliorer la rapidité et la qualité des interventions des Eruvih pour réduire l'impact des EIG [évènements indésirables graves] et améliorer la qualité des soins", concluent-ils.

(Anesthésie & Réanimation, publication en ligne du 4 janvier)

cd/nc/APMnews

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URGENCES VITALES INTRA-HOSPITALIÈRES: UNE GRANDE DISPARITÉ DE PRISE EN CHARGE DANS LES HÔPITAUX UNIVERSITAIRES FRANÇAIS

PARIS, 10 janvier 2019 (APMnews) - Si la grande majorité des hôpitaux universitaires français ont mis en place une procédure pour la prise en charge des urgences vitales intra-hospitalières (UVIH), avec un numéro de téléphone spécifique, il existe de grandes disparités entre les hôpitaux tout au long du processus de prise en charge, selon une enquête de pratiques publiée dans Anesthésie & Réanimation.

Malgré des recommandations d'experts datant de 2004, l'organisation de la prise en charge des UVIH est peu connue, contrairement à l'organisation du système de secours et de soins d'urgence médicalisé pré-hospitalier, qui repose sur les Samu/Smur, soulignent Romain Jouffroy de l'hôpital Necker (Paris, AP-HP) et ses collègues.

Ils ont réalisé en 2017 une enquête nationale afin de décrire l'organisation de la prise en charge des UVIH, à l'aide d'un questionnaire électronique envoyé aux chefs de service de tous les hôpitaux universitaires français.

Ils ont recueilli et analysé 38 réponses sur 52, soit 73%.

La plupart des répondants (95%) ont déclaré avoir une procédure pour les UVIH: 76% applicable à toutes les UVIH, 21% uniquement pour les arrêts cardiaques intra-hospitaliers (ACIH).

En outre, 92% des hôpitaux répondants avaient un numéro de téléphone dévolu. Il était commun pour tous les hôpitaux d'une même ville dans 32% des cas. Le numéro était identique pour un ACIH et toute autre UVIH dans 84% des hôpitaux. Le correspondant pouvait être le Samu, le service d'accueil des urgences, ou la réanimation.

Pour seulement 32% des hôpitaux (12), l'appel de l'équipe de réponse aux UVIH (Eruvih) reposait sur les signes vitaux préalablement définis. Cette proportion est "faible et décevante", estiment les auteurs. L'appel reposait sur l'expérience locale pour 8 hôpitaux, des données de la littérature médicale pour 5 et des recommandations pour 6.

Une procédure de prise en charge de l'ACIH avant l'arrivée de l'Eruvih existait dans 74% des hôpitaux, avec un protocole identique dans tous les services pour 83%.

L'intervention de l'Eruvih dans les services était réalisée exclusivement par l'équipe du service d'accueil des urgences dans 16% des hôpitaux, de réanimation dans 14%, et soit par le Samu, l'équipe du service d'accueil des urgences, l'anesthésie ou la réanimation, dans 70% des hôpitaux.

L'Eruvih était composée d'un médecin senior dans 95% des hôpitaux, un médecin junior dans 79%, un infirmier dans 84% et un aide-soignant dans 42%.

Un chariot d'urgence uniforme et spécifique existait dans 95% des hôpitaux, avec un défibrillateur automatique externe dans 87%.

"Nos résultats objectivent une grande hétérogénéité de l'organisation française des systèmes et des Eruvih identique à celle observée dans le monde au travers de la littérature médicale", bien qu'il existe dans la plupart des cas une procédure et un numéro de téléphone dévolu, commentent les auteurs.

"Une standardisation des pratiques pour la prise en charge des UVIH semble essentielle afin d'améliorer la rapidité et la qualité des interventions des Eruvih pour réduire l'impact des EIG [évènements indésirables graves] et améliorer la qualité des soins", concluent-ils.

(Anesthésie & Réanimation, publication en ligne du 4 janvier)

cd/nc/APMnews

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