Actualités de l'Urgence - APM

02/08 2018
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VAGUE DE CHALEUR EN ILE-DE-FRANCE: PAS DE SURACTIVITÉ AUX URGENCES DE L'AP-HP

PARIS, 2 août (APMnews) - L'activité globale des services des urgences n'a pas augmenté en volume par rapport aux autres années, selon les chiffres publiés jeudi par l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), prévenant que la situation pourrait néanmoins évoluer dans les jours qui viennent.

"Le mois de juillet 2018 a été marqué par un premier épisode caniculaire et la survenue de plusieurs événements festifs" tels que la finale de la coupe du monde de football, rappelle le communiqué. "Pour cette période, l’activité des quatre Samu-centres 15 de l’AP-HP (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) a été légèrement plus élevée que la moyenne des trois années précédentes. La fréquentation des services d’urgences de l’AP-HP pour le mois de juillet 2018 a également été légèrement plus importante par rapport au mois de juillet 2017 sans lien direct avec la canicule".

Selon l'institution, "l’activité globale des services d’urgences de l’AP-HP se situe aujourd’hui dans les moyennes habituellement constatées à cette période de l’année avec des écarts selon les établissements, certains d’entre eux connaissant une activité plus soutenue". Les conséquences d’un épisode caniculaire se traduisant généralement sur les personnes après trois ou quatre jours, elles "pourraient être majorées après un premier épisode la semaine dernière qui a pu fragiliser les organismes", souligne le communiqué.

Les hôpitaux de l’AP-HP "sont depuis hier organisés selon le niveau 2 du plan 'hôpital en tension'", correspondant à une veille renforcée et visant notamment à accélérer les sorties d’hospitalisation à l’approche du week-end. Si, pour l'heure, "il n’y a pas de suractivité liée à ce nouvel épisode de forte chaleur, ses impacts sanitaires pourraient se manifester dans les prochains jours", prévient l'AP-HP.

L’institution "diffusera un point de situation quotidien durant cette période". Au 1er août 2018, elle observait que "le volume global des passages aux urgences adultes de l’AP-HP n’augmente pas au cours des derniers jours", mais notait "une légère tendance à l’augmentation des passages de personnes âgées" de plus de 75 ans. "Le nombre de passages de personnes âgées est un peu plus élevé que l’an dernier à la même période (+11%)", relève-t-elle.

Elle précise que "les passages aux urgences pédiatriques de l’AP-HP n’augmentent pas au cours des derniers jours". Sur la même période de 7 jours par rapport à 2017, l'augmentation d'activité est néanmoins de 7,1% pour les services des urgences adultes et de 7% pour les urgences pédiatriques.

En revanche, "le nombre de dossiers de régulation médicale des quatre Samu de l’AP-HP a légèrement augmenté au cours des derniers jours. Il est supérieur de 13% par rapport à la même période de l’an dernier".

Une enquête de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France rendue publique fin juin (cf dépêche du 26/06/2018 à 17:52) faisait état, dans les services d'urgence franciliens, de jusqu'à 1.242 plages de 12 heures non pourvues pour juillet et août, rappelle-t-on. "Le nombre de plages vacantes de médecins dans ces services a diminué grâce à la mobilisation des communautés médicales des hôpitaux concernés et au recours aux vacations extérieures et à l’intérim. Les lignes qui demeurent non pourvues à ce jour font l’objet d’une attention rapprochée de l’ARS en lien avec les structures concernées", a répondu l'agence, interrogée par APMnews jeudi. "Aucune ligne n’est actuellement concernée par une fermeture", a-t-elle précisé.

Environ 250 passages par jour aux urgences de l'hôpital Lariboisière

L'Union des Syndicats CGT de l’AP-HP a alerté le 20 juillet sur une "situation insoutenable aux urgences" de l'hôpital Lariboisière à Paris face à l'augmentation des fréquentations des urgences, dont "le nombre de passages est de 250 par jour en moyenne au cours de l'année, alors que depuis le début de l'été, [le nombre des] patients se présentant à l'accueil des urgences de [l'] hôpital atteint 350 passages/jour". Le syndicat a dénoncé des "conditions de travail [...] indignes du plus grand CHU d'Europe". Le remplacement des agents en congés a "été divisé par deux", a-t-il déploré.

Interrogée jeudi par APMnews sur le sujet, l'AP-HP a précisé que "depuis le début de la semaine en cours, le nombre de passages quotidiens est de l’ordre de 240/250" aux urgences de l'hôpital. Elle indique qu'une réunion quotidienne est organisée, "rassemblant médecins, direction et encadrement des services de soins de l’hôpital Lariboisière avec pour objectif de fluidifier l’hospitalisation des patients admis aux urgences". Elle évoque plusieurs réunions depuis le 19 juillet pour réguler la situation.

"Concernant le niveau des effectifs de personnel non médical, la direction remplace systématiquement et sans délai l’ensemble des départs des agents des urgences. Tous les postes sont aujourd’hui pourvus", a-t-elle répondu.

Elle précise que le 25 juillet un "CHSCT extraordinaire a été organisé à la demande de deux organisations syndicales". A la suite de cette réunion, la direction du groupe hospitalier s’est notamment engagée à "tenir le 9 août une session de travail rassemblant les professionnels de santé, l’encadrement médical et paramédical des urgences pour présenter aux équipes les décisions prises pour améliorer l’organisation (meilleure répartition des agents en fonction des pics d’activité, amélioration de la gestion des plannings, travail pour mieux désamorcer l’agressivité de certains patients en améliorant la gestion des temps d’attente). La direction s'est en outre engagée à "sécuriser les renforts humains (jour et nuit) pour les pics d’activité prévisibles" ainsi que "les remplacements des absences longues des agents des urgences".

Autre sujet lié à la période estivale: les conditions d'accueil des patients et de travail des personnels. L'AP-HP souligne que "les fortes chaleurs mettent à rude épreuve les installations techniques et notamment les groupes 'froid'" des établissements. "Les équipes de maintenance multiplient quotidiennement les rondes de surveillance des matériels. Des climatiseurs mobiles ont été livrés pour soulager les chambres et les locaux les plus exposés. Les hôpitaux gériatriques disposent de salles rafraîchies", fait-elle savoir.

L'AP-HP souligne par ailleurs que "les repas (patients/personnels) sont autant que possible adaptés aux fortes chaleurs et [que] les stocks d’eau et de solutions de réhydratation ont été renforcés". En outre, "une attention particulière est portée aux conditions de travail des personnels exposés à la chaleur (fourniture d’eau, de brumisateurs, de ventilateurs, de climatiseurs mobiles dans les espaces non climatisés; aménagements horaires lorsque la continuité des soins le permet, adaptation de la fréquence des pauses…). Des points réguliers sont prévus avec les représentants des personnels dans cette période éprouvante également pour les équipes mobilisées auprès des patients".

La ministre multiplie ses déplacements

Les personnels de l'hôpital Saint-Antoine à Paris se sont alarmés par voie de presse de la température atteinte dans les locaux, jusqu'à 36°C. Interrogée sur ce sujet jeudi sur France Inter, la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a répondu qu'il était "évident qu'avec la modernisation des hôpitaux qui se poursuit", les hôpitaux seraient adaptés "aux épisodes de canicule qui vont être de plus en plus fréquents".

Alors que l’épisode de fortes chaleurs s’intensifie sur le territoire avec 66 départements en vigilance orange, la ministre poursuit ses déplacements. Après s'être rendue au CHU de Nîmes jeudi (cf dépêche du 02/08/2018 à 17:53), elle se rendra vendredi dans une antenne de premier accueil social et d'orientation (Apaso) aux côtés des personnes hébergées dans le cadre du plan canicule et du personnel de la Croix-Rouge, à Paris. Elle sera accompagnée de Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires, et de Julien Denormandie, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la cohésion des territoires.

Elle poursuivra sa visite auprès d'une plateforme téléphonique du Centre communal d'action sociale (CCAS) à Vincennes, ainsi qu'au domicile d'une personne bénéficiant du suivi du CCAS.

mlb/sl/APMnews

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PARIS, 2 août (APMnews) - L'activité globale des services des urgences n'a pas augmenté en volume par rapport aux autres années, selon les chiffres publiés jeudi par l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), prévenant que la situation pourrait néanmoins évoluer dans les jours qui viennent.

"Le mois de juillet 2018 a été marqué par un premier épisode caniculaire et la survenue de plusieurs événements festifs" tels que la finale de la coupe du monde de football, rappelle le communiqué. "Pour cette période, l’activité des quatre Samu-centres 15 de l’AP-HP (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) a été légèrement plus élevée que la moyenne des trois années précédentes. La fréquentation des services d’urgences de l’AP-HP pour le mois de juillet 2018 a également été légèrement plus importante par rapport au mois de juillet 2017 sans lien direct avec la canicule".

Selon l'institution, "l’activité globale des services d’urgences de l’AP-HP se situe aujourd’hui dans les moyennes habituellement constatées à cette période de l’année avec des écarts selon les établissements, certains d’entre eux connaissant une activité plus soutenue". Les conséquences d’un épisode caniculaire se traduisant généralement sur les personnes après trois ou quatre jours, elles "pourraient être majorées après un premier épisode la semaine dernière qui a pu fragiliser les organismes", souligne le communiqué.

Les hôpitaux de l’AP-HP "sont depuis hier organisés selon le niveau 2 du plan 'hôpital en tension'", correspondant à une veille renforcée et visant notamment à accélérer les sorties d’hospitalisation à l’approche du week-end. Si, pour l'heure, "il n’y a pas de suractivité liée à ce nouvel épisode de forte chaleur, ses impacts sanitaires pourraient se manifester dans les prochains jours", prévient l'AP-HP.

L’institution "diffusera un point de situation quotidien durant cette période". Au 1er août 2018, elle observait que "le volume global des passages aux urgences adultes de l’AP-HP n’augmente pas au cours des derniers jours", mais notait "une légère tendance à l’augmentation des passages de personnes âgées" de plus de 75 ans. "Le nombre de passages de personnes âgées est un peu plus élevé que l’an dernier à la même période (+11%)", relève-t-elle.

Elle précise que "les passages aux urgences pédiatriques de l’AP-HP n’augmentent pas au cours des derniers jours". Sur la même période de 7 jours par rapport à 2017, l'augmentation d'activité est néanmoins de 7,1% pour les services des urgences adultes et de 7% pour les urgences pédiatriques.

En revanche, "le nombre de dossiers de régulation médicale des quatre Samu de l’AP-HP a légèrement augmenté au cours des derniers jours. Il est supérieur de 13% par rapport à la même période de l’an dernier".

Une enquête de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France rendue publique fin juin (cf dépêche du 26/06/2018 à 17:52) faisait état, dans les services d'urgence franciliens, de jusqu'à 1.242 plages de 12 heures non pourvues pour juillet et août, rappelle-t-on. "Le nombre de plages vacantes de médecins dans ces services a diminué grâce à la mobilisation des communautés médicales des hôpitaux concernés et au recours aux vacations extérieures et à l’intérim. Les lignes qui demeurent non pourvues à ce jour font l’objet d’une attention rapprochée de l’ARS en lien avec les structures concernées", a répondu l'agence, interrogée par APMnews jeudi. "Aucune ligne n’est actuellement concernée par une fermeture", a-t-elle précisé.

Environ 250 passages par jour aux urgences de l'hôpital Lariboisière

L'Union des Syndicats CGT de l’AP-HP a alerté le 20 juillet sur une "situation insoutenable aux urgences" de l'hôpital Lariboisière à Paris face à l'augmentation des fréquentations des urgences, dont "le nombre de passages est de 250 par jour en moyenne au cours de l'année, alors que depuis le début de l'été, [le nombre des] patients se présentant à l'accueil des urgences de [l'] hôpital atteint 350 passages/jour". Le syndicat a dénoncé des "conditions de travail [...] indignes du plus grand CHU d'Europe". Le remplacement des agents en congés a "été divisé par deux", a-t-il déploré.

Interrogée jeudi par APMnews sur le sujet, l'AP-HP a précisé que "depuis le début de la semaine en cours, le nombre de passages quotidiens est de l’ordre de 240/250" aux urgences de l'hôpital. Elle indique qu'une réunion quotidienne est organisée, "rassemblant médecins, direction et encadrement des services de soins de l’hôpital Lariboisière avec pour objectif de fluidifier l’hospitalisation des patients admis aux urgences". Elle évoque plusieurs réunions depuis le 19 juillet pour réguler la situation.

"Concernant le niveau des effectifs de personnel non médical, la direction remplace systématiquement et sans délai l’ensemble des départs des agents des urgences. Tous les postes sont aujourd’hui pourvus", a-t-elle répondu.

Elle précise que le 25 juillet un "CHSCT extraordinaire a été organisé à la demande de deux organisations syndicales". A la suite de cette réunion, la direction du groupe hospitalier s’est notamment engagée à "tenir le 9 août une session de travail rassemblant les professionnels de santé, l’encadrement médical et paramédical des urgences pour présenter aux équipes les décisions prises pour améliorer l’organisation (meilleure répartition des agents en fonction des pics d’activité, amélioration de la gestion des plannings, travail pour mieux désamorcer l’agressivité de certains patients en améliorant la gestion des temps d’attente). La direction s'est en outre engagée à "sécuriser les renforts humains (jour et nuit) pour les pics d’activité prévisibles" ainsi que "les remplacements des absences longues des agents des urgences".

Autre sujet lié à la période estivale: les conditions d'accueil des patients et de travail des personnels. L'AP-HP souligne que "les fortes chaleurs mettent à rude épreuve les installations techniques et notamment les groupes 'froid'" des établissements. "Les équipes de maintenance multiplient quotidiennement les rondes de surveillance des matériels. Des climatiseurs mobiles ont été livrés pour soulager les chambres et les locaux les plus exposés. Les hôpitaux gériatriques disposent de salles rafraîchies", fait-elle savoir.

L'AP-HP souligne par ailleurs que "les repas (patients/personnels) sont autant que possible adaptés aux fortes chaleurs et [que] les stocks d’eau et de solutions de réhydratation ont été renforcés". En outre, "une attention particulière est portée aux conditions de travail des personnels exposés à la chaleur (fourniture d’eau, de brumisateurs, de ventilateurs, de climatiseurs mobiles dans les espaces non climatisés; aménagements horaires lorsque la continuité des soins le permet, adaptation de la fréquence des pauses…). Des points réguliers sont prévus avec les représentants des personnels dans cette période éprouvante également pour les équipes mobilisées auprès des patients".

La ministre multiplie ses déplacements

Les personnels de l'hôpital Saint-Antoine à Paris se sont alarmés par voie de presse de la température atteinte dans les locaux, jusqu'à 36°C. Interrogée sur ce sujet jeudi sur France Inter, la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a répondu qu'il était "évident qu'avec la modernisation des hôpitaux qui se poursuit", les hôpitaux seraient adaptés "aux épisodes de canicule qui vont être de plus en plus fréquents".

Alors que l’épisode de fortes chaleurs s’intensifie sur le territoire avec 66 départements en vigilance orange, la ministre poursuit ses déplacements. Après s'être rendue au CHU de Nîmes jeudi (cf dépêche du 02/08/2018 à 17:53), elle se rendra vendredi dans une antenne de premier accueil social et d'orientation (Apaso) aux côtés des personnes hébergées dans le cadre du plan canicule et du personnel de la Croix-Rouge, à Paris. Elle sera accompagnée de Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires, et de Julien Denormandie, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la cohésion des territoires.

Elle poursuivra sa visite auprès d'une plateforme téléphonique du Centre communal d'action sociale (CCAS) à Vincennes, ainsi qu'au domicile d'une personne bénéficiant du suivi du CCAS.

mlb/sl/APMnews

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