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02/07 2020
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VERS UNE PROBABLE DIRECTION COMMUNE ENTRE LE CHU DE LILLE ET LE CH D'ARMENTIÈRES

ARMENTIÈRES (Nord), 2 juillet 2020 (APMnews) - La direction du centre hospitalier (CH) d'Armentières est depuis jeudi assurée par le CHU de Lille, dans le cadre d'un intérim qui a de fortes probabilités d'être pérennisé, a expliqué jeudi matin l'administrateur provisoire du CH d'octobre 2018 à fin juin 2020, Christian Burgi.

Ce dernier, directeur de l'établissement public de santé mentale (EPSM) de Saint-Venant (Pas-de-Calais), avait été nommé administrateur provisoire du CH d'Armentières (520 lits et places) le 1er octobre 2018 pour un an, afin de redresser la situation financière de l'établissement (cf dépêche du 27/09/2018 à 18:29), puis prolongé jusqu'au 1er juin (cf dépêche du 19/11/2019 à 18:13).

Christian Burgi explique que son administration provisoire a été prolongée du 1er juin au 1er juillet. Désormais, la direction du CHU de Lille assure la transition en vue d'une direction commune, assure-t-il.

Celle-ci devant être validée par les conseils de surveillance des deux établissements, elle a été retardée par la crise sanitaire ainsi que le retard pris par les élections municipales, mais devrait avoir être entérinée dans le courant du second semestre 2020.

En décembre 2019, les deux établissements annonçaient une "coopération renforcée" (cf dépêche du 16/12/2019 à 17:15), qui aboutit sur un projet médical commun aux deux établissements, dans le cadre du groupement hospitalier de territoire (GHT) Lille métropole Flandre intérieure (LMFI).

"Sur le plan de la chirurgie et de la cancérologie, le bilan de cette coopération est positif. Les équipes de Lille et d'Armentières collaborent de façon efficace pour les abdominoplasties, la chirurgie digestive et viscérale, la chirurgie vasculaire, ou encore la cancérologie", se réjouissent les deux établissements dans un communiqué commun transmis jeudi.

Elle doit se renforcer concernant les chirurgies de la hernie et de la vésicule et la cancérologie.

La nouvelle direction aura notamment à s'atteler à recomposer l'équipe obstétrique, qui va connaître 2 départs en retraite sur les 5 praticiens qu'elle compte, et alors que le CH voisin d'Hazebrouck verra son chef de service partir également en retraite.

Il s'agit d'éviter un effondrement de la maternité du CH tel celui qu'a connu la maternité de Tourcoing (Nord) en 2019, prévient Christian Burgi, malgré l'absence d'internes en gynécologie-obstétrique au sein de l'établissement depuis plusieurs années, faute d'agrément.

Le CH doit également mener en 2021 des travaux de rénovation des urgences (25.000 passages annuels), trop exiguës, pour un coût d'environ 5,5 millions d'euros (M€), et rénover son hébergement en gériatrie, aujourd'hui obsolète.

Il se montre toutefois optimiste, la direction commune assurée par Samy Bayod, directeur adjoint du CHU, au nom de son directeur général Frédéric Boiron, devant "amener des ressources et de l'intelligence médicale qui va permettre de tirer les réflexions vers le haut". L'établissement peut gagner 2.000 à 3.000 séjours annuels, estime Christian Burgi.

"Ces gains de part de marché ne peuvent se faire que par une réorganisation intelligente des activités, pour laquelle il faut à la fois accompagner les médecins présents, réécrire les projets médicaux, et attirer des médecins supplémentaires, mais pas dans un cadre figé", développe Christian Burgi, qui appelle à un "grand service de médecine polyvalente" et au développement de l'ambulatoire, plutôt qu'à une addition de services cloisonnés hérités d'un modèle vieux de 30 ans.

S'il se réjouit d'avoir "interrompu la dégringolade" financière du CH (le déficit au compte principal est passé de 6 M€ en 2018 à 4,5 M€ en 2019 en réduisant les dépenses), il admet une certaine frustration de ne pas avoir pu accompagner les équipes médicales dans la rédaction de leur projet, du fait de la crise sanitaire, qui l'a mobilisé à temps plein.

"On a fait entre un quart et un tiers du chemin, car on a aussi assaini un certain nombre d'écritures […]. On a essentiellement porté l'effort sur les réductions de coût en 2019, mais on a aussi un redémarrage des recettes notamment en chirurgie, et cette dynamique là a été stoppée par la crise du Covid", explique-t-il.

Les recettes de chirurgie ont notamment rattrapé fin 2019 la disparition des recettes de gastro-entérologie, due à la fermeture de cette activité à l'été 2019 (cf dépêche du 09/07/2019 à 18:13).

Le retour à l'équilibre ne devrait donc pas se produire avant 2021, les compensations de pertes de recettes pour 2020 étant calculées sur les recettes 2019, pénalisant ainsi les établissements en phase de "reconquête de recettes".

Le Covid-19 a fortement sollicité le CH (240 cas positifs hospitalisés) et touché ses équipes (40 agents positifs pendant le confinement, 60 entre mi-mai et mi-juin).

bd/nc/APMnews

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ARMENTIÈRES (Nord), 2 juillet 2020 (APMnews) - La direction du centre hospitalier (CH) d'Armentières est depuis jeudi assurée par le CHU de Lille, dans le cadre d'un intérim qui a de fortes probabilités d'être pérennisé, a expliqué jeudi matin l'administrateur provisoire du CH d'octobre 2018 à fin juin 2020, Christian Burgi.

Ce dernier, directeur de l'établissement public de santé mentale (EPSM) de Saint-Venant (Pas-de-Calais), avait été nommé administrateur provisoire du CH d'Armentières (520 lits et places) le 1er octobre 2018 pour un an, afin de redresser la situation financière de l'établissement (cf dépêche du 27/09/2018 à 18:29), puis prolongé jusqu'au 1er juin (cf dépêche du 19/11/2019 à 18:13).

Christian Burgi explique que son administration provisoire a été prolongée du 1er juin au 1er juillet. Désormais, la direction du CHU de Lille assure la transition en vue d'une direction commune, assure-t-il.

Celle-ci devant être validée par les conseils de surveillance des deux établissements, elle a été retardée par la crise sanitaire ainsi que le retard pris par les élections municipales, mais devrait avoir être entérinée dans le courant du second semestre 2020.

En décembre 2019, les deux établissements annonçaient une "coopération renforcée" (cf dépêche du 16/12/2019 à 17:15), qui aboutit sur un projet médical commun aux deux établissements, dans le cadre du groupement hospitalier de territoire (GHT) Lille métropole Flandre intérieure (LMFI).

"Sur le plan de la chirurgie et de la cancérologie, le bilan de cette coopération est positif. Les équipes de Lille et d'Armentières collaborent de façon efficace pour les abdominoplasties, la chirurgie digestive et viscérale, la chirurgie vasculaire, ou encore la cancérologie", se réjouissent les deux établissements dans un communiqué commun transmis jeudi.

Elle doit se renforcer concernant les chirurgies de la hernie et de la vésicule et la cancérologie.

La nouvelle direction aura notamment à s'atteler à recomposer l'équipe obstétrique, qui va connaître 2 départs en retraite sur les 5 praticiens qu'elle compte, et alors que le CH voisin d'Hazebrouck verra son chef de service partir également en retraite.

Il s'agit d'éviter un effondrement de la maternité du CH tel celui qu'a connu la maternité de Tourcoing (Nord) en 2019, prévient Christian Burgi, malgré l'absence d'internes en gynécologie-obstétrique au sein de l'établissement depuis plusieurs années, faute d'agrément.

Le CH doit également mener en 2021 des travaux de rénovation des urgences (25.000 passages annuels), trop exiguës, pour un coût d'environ 5,5 millions d'euros (M€), et rénover son hébergement en gériatrie, aujourd'hui obsolète.

Il se montre toutefois optimiste, la direction commune assurée par Samy Bayod, directeur adjoint du CHU, au nom de son directeur général Frédéric Boiron, devant "amener des ressources et de l'intelligence médicale qui va permettre de tirer les réflexions vers le haut". L'établissement peut gagner 2.000 à 3.000 séjours annuels, estime Christian Burgi.

"Ces gains de part de marché ne peuvent se faire que par une réorganisation intelligente des activités, pour laquelle il faut à la fois accompagner les médecins présents, réécrire les projets médicaux, et attirer des médecins supplémentaires, mais pas dans un cadre figé", développe Christian Burgi, qui appelle à un "grand service de médecine polyvalente" et au développement de l'ambulatoire, plutôt qu'à une addition de services cloisonnés hérités d'un modèle vieux de 30 ans.

S'il se réjouit d'avoir "interrompu la dégringolade" financière du CH (le déficit au compte principal est passé de 6 M€ en 2018 à 4,5 M€ en 2019 en réduisant les dépenses), il admet une certaine frustration de ne pas avoir pu accompagner les équipes médicales dans la rédaction de leur projet, du fait de la crise sanitaire, qui l'a mobilisé à temps plein.

"On a fait entre un quart et un tiers du chemin, car on a aussi assaini un certain nombre d'écritures […]. On a essentiellement porté l'effort sur les réductions de coût en 2019, mais on a aussi un redémarrage des recettes notamment en chirurgie, et cette dynamique là a été stoppée par la crise du Covid", explique-t-il.

Les recettes de chirurgie ont notamment rattrapé fin 2019 la disparition des recettes de gastro-entérologie, due à la fermeture de cette activité à l'été 2019 (cf dépêche du 09/07/2019 à 18:13).

Le retour à l'équilibre ne devrait donc pas se produire avant 2021, les compensations de pertes de recettes pour 2020 étant calculées sur les recettes 2019, pénalisant ainsi les établissements en phase de "reconquête de recettes".

Le Covid-19 a fortement sollicité le CH (240 cas positifs hospitalisés) et touché ses équipes (40 agents positifs pendant le confinement, 60 entre mi-mai et mi-juin).

bd/nc/APMnews

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