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24/12 2021
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VIRUS HIVERNAUX: LE HCSP RECOMMANDE D'UTILISER DES TESTS DE DIAGNOSTIC RAPIDE DE LA GRIPPE AUX URGENCES

PARIS, 24 décembre 2021 (APMnews) - Dans le contexte actuel de pandémie à Sars-CoV-2, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande d'utiliser des tests moléculaires rapides de diagnostic de la grippe saisonnière dans les services d'accueil des urgences, dans un avis sur la prévention des épidémies de virus hivernaux mis en ligne mercredi.

L'instance a été saisie le 18 octobre par la direction générale de la santé (DGS) afin d'actualiser son précédent avis sur le sujet, diffusé en octobre 2020 (cf dépêche du 06/10/2020 à 10:14).

La DGS pointe dans son courrier que la situation relative à l'épidémie de grippe saisonnière risque d'être moins favorable cet hiver que l'an dernier, où le virus n'avait été détecté que de façon très sporadique (cf dépêche du 21/04/2021 à 15:32). Les données de surveillance de la grippe rapportées par Santé publique France (SPF) confirment en effet que le virus est présent sur le territoire cet hiver, avec notamment le passage de l'Occitanie en phase épidémique la semaine dernière (cf dépêche du 22/12/2021 à 12:42).

La DGS évoque aussi ses craintes d'une épidémie de bronchiolite "de grande ampleur".

Dans son avis mis en ligne mercredi, le HCSP estime que la situation actuelle n'est "pas de nature à modifier fondamentalement la stratégie de contrôle des épidémies liées [aux virus hivernaux]", évoquant une couverture vaccinale contre le Covid-19 "relativement élevée", l'introduction de la dose de rappel, la circulation "quasi exclusive" du variant delta et l'absence de grippe en 2020-2021. L'avis datant du 13 novembre, il précède la hausse des indicateurs de la grippe et l'émergence d'omicron sur le territoire, note-t-on.

"En revanche, le relâchement du respect des gestes barrières est préoccupant et nécessite le rappel des messages de santé publique les concernant", pointe le Haut conseil.

Il confirme donc les recommandations qu'il a émises un an plus tôt, qui portaient sur le respect des gestes barrières, la vaccination antigrippale des personnes éligibles (notamment les professionnels des établissements de santé et médico-sociaux) et la recherche du Sars-CoV-2 "devant tout signe pouvant évoquer le Covid-19".

Il rappelle aussi que "le diagnostic de grippe doit être réalisé conformément aux préconisations: collectivités à risque, infection respiratoires nécessitant une hospitalisation, patient immunodéprimé..." et que la recherche simultanée de virus grippal et du Sars-CoV-2 par tests moléculaires "doit être réalisée prioritairement chez les personnes à risque de formes graves et en période de co-circulation de ces deux virus".

Des résultats dans un délai court

Le HCSP préconise désormais d'utiliser des "tests moléculaires rapides de diagnostic de la grippe saisonnière dans les services d'accueil des urgences et d'évaluer leur bénéfice par des études médico-économiques.

Il pointe notamment que "certains de ces tests permettent de fournir des résultats dans un délai court (une heure ou moins)" et que leur principal avantage est leur "excellente valeur prédictive positive". Mais dans la mesure où "leur sensibilité est souvent plus faible", il peut être nécessaire en cas de résultat négatif "d'avoir recours à des tests conventionnels plus sensibles, notamment dans les formes graves hospitalisées".

Le HCSP évoque les tests monoplex (ciblant un seul virus ou groupe de virus) et multiplex (ciblant plusieurs pathogènes dont la grippe).

Il explique que "l'indication privilégiée des tests monoplex est représentée par les situations épidémiques avérées", soulignant que "dans toutes ces situations, la rentabilité d'un test monoplex est maximale et permet d'identifier positivement les sujets impliqués dans cette épidémie" et donc "d'éviter des investigations complémentaires, devenues inutiles".

Concernant les tests multiplex, le HCSP note que "du fait de leur coût sensiblement plus élevé", les indications sont "réservées à des situations cliniques particulières", notamment les suspicions de pneumonies de l'enfant "pour lesquelles les étiologies virales sont très largement majoritaires", les suspicions de pneumopathies dites atypiques "pour lesquelles M. pneumoniae et C. pneumoniae jouent un rôle important et qui requièrent un traitement antibiotique adapté", les infections sévères avec résultat négatif des tests monoplex (notamment chez le sujet âgé ou immunodéprimé) et "la documentation d'épidémies communautaires ou nosocomiales sans étiologie évidente".

Le HCSP recommande d'évaluer le bénéfice apporté par ces tests multiplex dans la prise en charge des patients avec infection respiratoire. Le but serait notamment celui d'une "épargne antibiotique", "dans des indications bien définies par des études randomisées multicentriques effectuées de façon indépendante par rapport à l'industrie des réactifs de diagnostic microbiologique".

"Une étude de ce type -en cours de publication- montre le bénéfice d'un test multiplex rapide dans les pneumopathies de l'enfant pour identifier positivement les infections virales, ce qui permet une épargne antibiotique significative dès la présentation aux urgences", note-t-il.

Avis actualisé du HCSP relatif à la prévention des épidémies de virus hivernaux dans le contexte de pandémie à Sars-CoV-2

sb/nc/APMnews

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VIRUS HIVERNAUX: LE HCSP RECOMMANDE D'UTILISER DES TESTS DE DIAGNOSTIC RAPIDE DE LA GRIPPE AUX URGENCES

PARIS, 24 décembre 2021 (APMnews) - Dans le contexte actuel de pandémie à Sars-CoV-2, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande d'utiliser des tests moléculaires rapides de diagnostic de la grippe saisonnière dans les services d'accueil des urgences, dans un avis sur la prévention des épidémies de virus hivernaux mis en ligne mercredi.

L'instance a été saisie le 18 octobre par la direction générale de la santé (DGS) afin d'actualiser son précédent avis sur le sujet, diffusé en octobre 2020 (cf dépêche du 06/10/2020 à 10:14).

La DGS pointe dans son courrier que la situation relative à l'épidémie de grippe saisonnière risque d'être moins favorable cet hiver que l'an dernier, où le virus n'avait été détecté que de façon très sporadique (cf dépêche du 21/04/2021 à 15:32). Les données de surveillance de la grippe rapportées par Santé publique France (SPF) confirment en effet que le virus est présent sur le territoire cet hiver, avec notamment le passage de l'Occitanie en phase épidémique la semaine dernière (cf dépêche du 22/12/2021 à 12:42).

La DGS évoque aussi ses craintes d'une épidémie de bronchiolite "de grande ampleur".

Dans son avis mis en ligne mercredi, le HCSP estime que la situation actuelle n'est "pas de nature à modifier fondamentalement la stratégie de contrôle des épidémies liées [aux virus hivernaux]", évoquant une couverture vaccinale contre le Covid-19 "relativement élevée", l'introduction de la dose de rappel, la circulation "quasi exclusive" du variant delta et l'absence de grippe en 2020-2021. L'avis datant du 13 novembre, il précède la hausse des indicateurs de la grippe et l'émergence d'omicron sur le territoire, note-t-on.

"En revanche, le relâchement du respect des gestes barrières est préoccupant et nécessite le rappel des messages de santé publique les concernant", pointe le Haut conseil.

Il confirme donc les recommandations qu'il a émises un an plus tôt, qui portaient sur le respect des gestes barrières, la vaccination antigrippale des personnes éligibles (notamment les professionnels des établissements de santé et médico-sociaux) et la recherche du Sars-CoV-2 "devant tout signe pouvant évoquer le Covid-19".

Il rappelle aussi que "le diagnostic de grippe doit être réalisé conformément aux préconisations: collectivités à risque, infection respiratoires nécessitant une hospitalisation, patient immunodéprimé..." et que la recherche simultanée de virus grippal et du Sars-CoV-2 par tests moléculaires "doit être réalisée prioritairement chez les personnes à risque de formes graves et en période de co-circulation de ces deux virus".

Des résultats dans un délai court

Le HCSP préconise désormais d'utiliser des "tests moléculaires rapides de diagnostic de la grippe saisonnière dans les services d'accueil des urgences et d'évaluer leur bénéfice par des études médico-économiques.

Il pointe notamment que "certains de ces tests permettent de fournir des résultats dans un délai court (une heure ou moins)" et que leur principal avantage est leur "excellente valeur prédictive positive". Mais dans la mesure où "leur sensibilité est souvent plus faible", il peut être nécessaire en cas de résultat négatif "d'avoir recours à des tests conventionnels plus sensibles, notamment dans les formes graves hospitalisées".

Le HCSP évoque les tests monoplex (ciblant un seul virus ou groupe de virus) et multiplex (ciblant plusieurs pathogènes dont la grippe).

Il explique que "l'indication privilégiée des tests monoplex est représentée par les situations épidémiques avérées", soulignant que "dans toutes ces situations, la rentabilité d'un test monoplex est maximale et permet d'identifier positivement les sujets impliqués dans cette épidémie" et donc "d'éviter des investigations complémentaires, devenues inutiles".

Concernant les tests multiplex, le HCSP note que "du fait de leur coût sensiblement plus élevé", les indications sont "réservées à des situations cliniques particulières", notamment les suspicions de pneumonies de l'enfant "pour lesquelles les étiologies virales sont très largement majoritaires", les suspicions de pneumopathies dites atypiques "pour lesquelles M. pneumoniae et C. pneumoniae jouent un rôle important et qui requièrent un traitement antibiotique adapté", les infections sévères avec résultat négatif des tests monoplex (notamment chez le sujet âgé ou immunodéprimé) et "la documentation d'épidémies communautaires ou nosocomiales sans étiologie évidente".

Le HCSP recommande d'évaluer le bénéfice apporté par ces tests multiplex dans la prise en charge des patients avec infection respiratoire. Le but serait notamment celui d'une "épargne antibiotique", "dans des indications bien définies par des études randomisées multicentriques effectuées de façon indépendante par rapport à l'industrie des réactifs de diagnostic microbiologique".

"Une étude de ce type -en cours de publication- montre le bénéfice d'un test multiplex rapide dans les pneumopathies de l'enfant pour identifier positivement les infections virales, ce qui permet une épargne antibiotique significative dès la présentation aux urgences", note-t-il.

Avis actualisé du HCSP relatif à la prévention des épidémies de virus hivernaux dans le contexte de pandémie à Sars-CoV-2

sb/nc/APMnews

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