Probabilité prétest

M. El Khebir
m.elkhebir@ch-beauvais.fr

Dans la démarche probabiliste, lors de la prise en charge d'un patient présentant certains symptômes, le clinicien engage un raisonnement hypothético-déductif à partir de l'examen clinique et de l'anamnèse [1]. Cette première étape de la démarche diagnostique consiste en l'établissement d'une probabilité pré-test: le patient est classé dans l'une des trois classes suivantes: probabilité faible, intermédiaire ou forte d'avoir la maladie suspectée.

La définition stricte de la probabilité pré-test est la suivante: c'est la probabilité d'être malade par rapport à la probabilité de ne pas être malade avant la réalisation d'un test diagnostique.

Cette approche permet:

  • de choisir le(s) test(s) le(s) plus adapté(s) à la situation clinique
  • d’interpréter correctement les résultats d'un test diagnostic
  • de choisir de débuter le traitement sans plus attendre ou après de nouveaux tests.


Les caractéristiques du test diagnostique, c'est à dire ses spécificité, sensibilité et rapport de vraisemblance, vont permettre d'établir la probabilité post-test qui permet soit de rejeter le diagnostic suspecté soit de débuter le traitement: en cas de doute, si la probabilité post-test est identique à la probabilité prétest, d'autres tests seront utilisés. La probabilité post-test est la probabilité d’être malade en ayant un résultat de test positif par rapport à la probabilité de ne pas être malade en ayant un résultat de test positif.

L'évaluation de cette probabilité prétest est difficile et soumise à variabilité interindividuelle: dans un certain nombre de cas, des scores cliniques permettant de calculer la probabilité prétest ont été mis au point et validés, comme le score de Genève pour l'embolie pulmonaire [2].

Différents sites proposent des scores cliniques, comme celui, par exemple, du site de la revue suisse Médecine et Hygiène ou le site MDCalc (en anglais)[3]. Une revue générale a récemment été publiée dans les Annales Françaises de Médecine d'Urgence [4].

Références :

  1. Junod AF, Nendaz MR, Balavoine JF, et al (2007) Décision médicale ou la quête de l'explicite. Édition Médecine & Hygiène, Genève.
  2. Le Gal G, Righini M, Roy PM, et al (2006) Prediction of pulmonary embolism in the emergency department : the revised Geneva score. Ann Intern Med 144:165-71
  3. http://www.revmed.ch/scoredoc/Scores-de-medecine-d-urgence
  4. http://www.mdcalc.com
  5. Ray P, Le Manach Y, Riou B, et al (2011). Evaluation statistique d'un biomarqueur. Ann Fr Med Urg 1 : 355-72
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