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29/07 2022
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"TROIS QUESTIONS À": SONBOL ASNAFI, PRÉSIDENTE DE LA CMG DU GHT SUD VAL-D'OISE NORD HAUTS-DE-SEINE

(Par Maryannick LE BRIS)

NANTERRE, 29 juillet 2022 (APMnews) - Le Dr Sonbol Asnafi, présidente de la commission médicale de groupement (CMG) du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud Val-d'Oise Nord Hauts-de-Seine, pharmacienne et cheffe du pôle médico-technique du centre d'accueil et de soins hospitaliers (Cash) de Nanterre, compte fédérer la communauté médicale autour du projet médical partagé en développant notamment le partage d'expériences, a-t-elle expliqué mardi lors d'un entretien à APMnews.

Cet entretien a été effectué dans le cadre d'une série d'interviews de présidents de CMG réalisées par APMnews au titre de la mise en place de cette nouvelle instance depuis le premier semestre 2022.

APMnews: Qu'est-ce qui vous a motivée à être présidente de la CMG de votre GHT?

Sonbol Asnafi: Je suis au Cash depuis 2004, et après avoir fait une grande partie de mon parcours hospitalo-universitaire à l'AP-HP, avec une expérience au CH intercommunal de Créteil, j'ai au fil des ans vu grandir mon engagement dans l'hôpital, tourné vers les professionnels de santé, quels qu'ils soient, l'ensemble des hospitaliers et les patients. Au Cash, je fais partie de la CME [commission médicale d'établissement], j'assure la chefferie de pôle du secteur médico-technique, ce qui m'a amenée à m'impliquer dans plusieurs volets du projet médical partagé, et j'ai pris des responsabilités dans le champ médico-social et la santé publique.

Lorsque la présidente de la CME du Cash, notamment, m'a sollicitée pour présenter ma candidature à la présidence de la CMG, et parce que j'avais déjà un pied dans différents dossiers, la pharmacie, le laboratoire, l'imagerie, l'anatomo-cyto-pathologie, mais aussi l'hygiène -on vient de recruter un praticien en hygiène bi-site (Argenteuil et Cash - Roger-Prévot)-, j'ai été motivée par l'idée d'apporter ma pierre à l'édifice pour fédérer et porter les projets, quelles que soient les difficultés rencontrées.

Comment fonctionne la CMG? Quels sont les freins éventuels? Comment se positionne-t-elle par rapport aux CME?

La CMG est toute jeune, puisque j'ai été élue le 1er avril, après que le règlement de l'élection a été adopté par le comité stratégique restreint du 10 mars. Les vice-présidents de la CMG sont le Dr Viorel Oltean, président de la CME de l'hôpital de Taverny, et le Dr Nada Sabbagh, vice-présidente de la CME de l'hôpital d'Eaubonne.

La composition de la CMG, telle que prévue dans l'arrêté transmis le 4 avril par Bertrand Martin, président du comité stratégique [directeur du CH d'Argenteuil, établissement support], est représentative de l'ensemble des établissements (48 sièges), avec des membres qui avaient contribué à élaborer la première version du projet médical partagé.

Je suis sur le point de finaliser le projet de règlement intérieur de l'organisation de la CMG, je vais consulter les vice-présidents de l'instance et les présidents de CME, et il devrait être validé en séance en septembre.

Mon rôle va être de fédérer la communauté médicale, pour donner un sens à l'implication de chacun, même si le contexte est difficile, après plus de deux ans de crise Covid et une démographie médicale défaillante. Se posera aussi la question des moyens identifiés, au nom de la CMG, mais je suis de ceux qui pensent que l'impossible n'existe pas.

Ce qui m'importe, c'est que les membres de la CMG puissent trouver un peu de temps pour définir les axes prioritaires visant à faire en sorte que la population ait un accès aux soins plus facile, à fluidifier et sécuriser les parcours.

En tant que présidente de CMG, je vais bien sûr m'appuyer sur les présidents de CME, associer les membres de l'instance, mais j'aimerais aussi impliquer tous les gens de terrain, ceux qui peuvent créer les richesses, qui peuvent former les médecins de demain, en lien avec nos partenaires de l'AP-HP et les universitaires.

Les chantiers sont nombreux mais l'essentiel est que les décisions soient réfléchies, comprises et partagées avec la communauté médicale.

Comment réalisez-vous le bilan du projet médical partagé, selon quel calendrier? Quelles sont vos autres priorités d'action?

Il a été validé le 7 juin en comité stratégique que l'on sollicite, à la suite d'un appel d’offres, une assistance extérieure pour nous accompagner dans la réactualisation du projet médical partagé, ce qui devra se faire en lien avec les équipes concernées. Le prestataire devrait être choisi à la rentrée et ce travail devrait être mené sur une période de quatre à six mois.

Les sujets sont multiples et il s'agit de faire en sorte que les praticiens des établissements puissent travailler ensemble, de les aider à mener à bien leurs projets ou à en proposer d'autres.

En cardiologie, nous avons un volet sur la prise en charge coordonnée et le suivi de l'insuffisance cardiaque et un volet sur l'accès aux soins en rythmologie, qui sont voués à se développer, avec des axes sur la télémédecine, la télésurveillance, et la pharmacie pour diminuer la iatrogénie.

Des volets devront aussi être travaillés sur les soins palliatifs, secteur dans lequel nous avons besoin de médecins au Cash, la santé mentale, la nutrition, avec une dimension santé publique, où il faudra engager les partenaires de la ville, non seulement pour l'aval, mais aussi pour l'amont.

Le sujet des urgences est d'autant plus d'actualité, avec un accroissement des flux de patients, mais aussi des réorganisations qui s'imposent pour structurer une coordination territoriale.

Je m'occupe au Cash de la commission d'évaluation des pratiques professionnelles (EPP). Dès lors que l'on est dans une démarche de fédération et d'accompagnateur, les professionnels l'accueillent avec bienveillance. C'est ce que je souhaiterais faire sur le territoire.

J'ai commencé à y travailler, avant de devenir présidente de la CMG, d'abord sur le volet microbiologie avec les collègues de l'hôpital Simone-Veil d'Eaubonne, et désormais sur le volet hygiène avec la mise en place de l'hygiène de territoire. Sur la gestion des risques, le volet infectieux, le territoire a toute légitimité pour mettre en place des procédures communes, des évaluations partagées, des audits croisés, des retours d'expérience.

Je compte travailler sur le partage d'expériences, sur le plan médical, le service rendu, l'évaluation de pratiques, l'impact budgétaire, par exemple sur ce qui a été mis en place pour la préparation des doses à administrer au CH d'Argenteuil.

Travailler sur le parcours des patients, le parcours des soins, nécessite aussi de poursuivre et d'accélérer le chantier sur la convergence des systèmes d'information. Celle-ci doit nous permettre notamment d'aller plus loin dans la mutualisation des achats et de redéployer du temps sur d'autres actions.

Dans un contexte difficile pour les soignants, je pense qu'il ne faut pas trop que l'on se disperse. Il faut déjà rassembler, rassurer, donner envie, ce qui est lié à la qualité de vie au travail des personnels, et définir les priorités.

Le GHT Sud Val-d'Oise Nord Hauts-de-Seine

Le GHT comprend:

  • le CH d'Argenteuil (établissement support)
  • l'hôpital Simone-Veil (Eaubonne-Montmorency)
  • le Cash de Nanterre
  • l'établissement public de santé (EPS) Roger-Prévot de Moisselles (en direction commune avec le Cash de Nanterre)
  • l'Hôpital Le Parc de Taverny.

    A ces établissements parties du GHT s'ajoute en tant que membre associé le GHU Nord Université Paris Cité de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).

    Le GHT employait au moment de sa création 6.823 équivalents temps plein (ETP) au total, dont 742 médicaux. Il rassemblait 2.340 lits et 476 places d'hôpital de jour et en ambulatoire.

    Il couvre un bassin de vie réunissant 1 million d'habitants sur les 2,8 millions des départements du Val-d'Oise et des Hauts-de-Seine.

mlb/ab/APMnews

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(Par Maryannick LE BRIS)

NANTERRE, 29 juillet 2022 (APMnews) - Le Dr Sonbol Asnafi, présidente de la commission médicale de groupement (CMG) du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud Val-d'Oise Nord Hauts-de-Seine, pharmacienne et cheffe du pôle médico-technique du centre d'accueil et de soins hospitaliers (Cash) de Nanterre, compte fédérer la communauté médicale autour du projet médical partagé en développant notamment le partage d'expériences, a-t-elle expliqué mardi lors d'un entretien à APMnews.

Cet entretien a été effectué dans le cadre d'une série d'interviews de présidents de CMG réalisées par APMnews au titre de la mise en place de cette nouvelle instance depuis le premier semestre 2022.

APMnews: Qu'est-ce qui vous a motivée à être présidente de la CMG de votre GHT?

Sonbol Asnafi: Je suis au Cash depuis 2004, et après avoir fait une grande partie de mon parcours hospitalo-universitaire à l'AP-HP, avec une expérience au CH intercommunal de Créteil, j'ai au fil des ans vu grandir mon engagement dans l'hôpital, tourné vers les professionnels de santé, quels qu'ils soient, l'ensemble des hospitaliers et les patients. Au Cash, je fais partie de la CME [commission médicale d'établissement], j'assure la chefferie de pôle du secteur médico-technique, ce qui m'a amenée à m'impliquer dans plusieurs volets du projet médical partagé, et j'ai pris des responsabilités dans le champ médico-social et la santé publique.

Lorsque la présidente de la CME du Cash, notamment, m'a sollicitée pour présenter ma candidature à la présidence de la CMG, et parce que j'avais déjà un pied dans différents dossiers, la pharmacie, le laboratoire, l'imagerie, l'anatomo-cyto-pathologie, mais aussi l'hygiène -on vient de recruter un praticien en hygiène bi-site (Argenteuil et Cash - Roger-Prévot)-, j'ai été motivée par l'idée d'apporter ma pierre à l'édifice pour fédérer et porter les projets, quelles que soient les difficultés rencontrées.

Comment fonctionne la CMG? Quels sont les freins éventuels? Comment se positionne-t-elle par rapport aux CME?

La CMG est toute jeune, puisque j'ai été élue le 1er avril, après que le règlement de l'élection a été adopté par le comité stratégique restreint du 10 mars. Les vice-présidents de la CMG sont le Dr Viorel Oltean, président de la CME de l'hôpital de Taverny, et le Dr Nada Sabbagh, vice-présidente de la CME de l'hôpital d'Eaubonne.

La composition de la CMG, telle que prévue dans l'arrêté transmis le 4 avril par Bertrand Martin, président du comité stratégique [directeur du CH d'Argenteuil, établissement support], est représentative de l'ensemble des établissements (48 sièges), avec des membres qui avaient contribué à élaborer la première version du projet médical partagé.

Je suis sur le point de finaliser le projet de règlement intérieur de l'organisation de la CMG, je vais consulter les vice-présidents de l'instance et les présidents de CME, et il devrait être validé en séance en septembre.

Mon rôle va être de fédérer la communauté médicale, pour donner un sens à l'implication de chacun, même si le contexte est difficile, après plus de deux ans de crise Covid et une démographie médicale défaillante. Se posera aussi la question des moyens identifiés, au nom de la CMG, mais je suis de ceux qui pensent que l'impossible n'existe pas.

Ce qui m'importe, c'est que les membres de la CMG puissent trouver un peu de temps pour définir les axes prioritaires visant à faire en sorte que la population ait un accès aux soins plus facile, à fluidifier et sécuriser les parcours.

En tant que présidente de CMG, je vais bien sûr m'appuyer sur les présidents de CME, associer les membres de l'instance, mais j'aimerais aussi impliquer tous les gens de terrain, ceux qui peuvent créer les richesses, qui peuvent former les médecins de demain, en lien avec nos partenaires de l'AP-HP et les universitaires.

Les chantiers sont nombreux mais l'essentiel est que les décisions soient réfléchies, comprises et partagées avec la communauté médicale.

Comment réalisez-vous le bilan du projet médical partagé, selon quel calendrier? Quelles sont vos autres priorités d'action?

Il a été validé le 7 juin en comité stratégique que l'on sollicite, à la suite d'un appel d’offres, une assistance extérieure pour nous accompagner dans la réactualisation du projet médical partagé, ce qui devra se faire en lien avec les équipes concernées. Le prestataire devrait être choisi à la rentrée et ce travail devrait être mené sur une période de quatre à six mois.

Les sujets sont multiples et il s'agit de faire en sorte que les praticiens des établissements puissent travailler ensemble, de les aider à mener à bien leurs projets ou à en proposer d'autres.

En cardiologie, nous avons un volet sur la prise en charge coordonnée et le suivi de l'insuffisance cardiaque et un volet sur l'accès aux soins en rythmologie, qui sont voués à se développer, avec des axes sur la télémédecine, la télésurveillance, et la pharmacie pour diminuer la iatrogénie.

Des volets devront aussi être travaillés sur les soins palliatifs, secteur dans lequel nous avons besoin de médecins au Cash, la santé mentale, la nutrition, avec une dimension santé publique, où il faudra engager les partenaires de la ville, non seulement pour l'aval, mais aussi pour l'amont.

Le sujet des urgences est d'autant plus d'actualité, avec un accroissement des flux de patients, mais aussi des réorganisations qui s'imposent pour structurer une coordination territoriale.

Je m'occupe au Cash de la commission d'évaluation des pratiques professionnelles (EPP). Dès lors que l'on est dans une démarche de fédération et d'accompagnateur, les professionnels l'accueillent avec bienveillance. C'est ce que je souhaiterais faire sur le territoire.

J'ai commencé à y travailler, avant de devenir présidente de la CMG, d'abord sur le volet microbiologie avec les collègues de l'hôpital Simone-Veil d'Eaubonne, et désormais sur le volet hygiène avec la mise en place de l'hygiène de territoire. Sur la gestion des risques, le volet infectieux, le territoire a toute légitimité pour mettre en place des procédures communes, des évaluations partagées, des audits croisés, des retours d'expérience.

Je compte travailler sur le partage d'expériences, sur le plan médical, le service rendu, l'évaluation de pratiques, l'impact budgétaire, par exemple sur ce qui a été mis en place pour la préparation des doses à administrer au CH d'Argenteuil.

Travailler sur le parcours des patients, le parcours des soins, nécessite aussi de poursuivre et d'accélérer le chantier sur la convergence des systèmes d'information. Celle-ci doit nous permettre notamment d'aller plus loin dans la mutualisation des achats et de redéployer du temps sur d'autres actions.

Dans un contexte difficile pour les soignants, je pense qu'il ne faut pas trop que l'on se disperse. Il faut déjà rassembler, rassurer, donner envie, ce qui est lié à la qualité de vie au travail des personnels, et définir les priorités.

Le GHT Sud Val-d'Oise Nord Hauts-de-Seine

Le GHT comprend:

  • le CH d'Argenteuil (établissement support)
  • l'hôpital Simone-Veil (Eaubonne-Montmorency)
  • le Cash de Nanterre
  • l'établissement public de santé (EPS) Roger-Prévot de Moisselles (en direction commune avec le Cash de Nanterre)
  • l'Hôpital Le Parc de Taverny.

    A ces établissements parties du GHT s'ajoute en tant que membre associé le GHU Nord Université Paris Cité de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).

    Le GHT employait au moment de sa création 6.823 équivalents temps plein (ETP) au total, dont 742 médicaux. Il rassemblait 2.340 lits et 476 places d'hôpital de jour et en ambulatoire.

    Il couvre un bassin de vie réunissant 1 million d'habitants sur les 2,8 millions des départements du Val-d'Oise et des Hauts-de-Seine.

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