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15/04 2019
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AP-HP: UNE DIZAINE DE SERVICES D'ACCUEIL DES URGENCES EN GRÈVE LUNDI

PARIS, 15 avril 2019 (APMnews) - Une dizaine de services d'accueil des urgences des hôpitaux de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) étaient en grève lundi matin, ont rapporté à APMnews les syndicats, qui ont jugé insuffisantes les réponses de la direction apportées lors d'une réunion de négociation qui s'est tenue le même jour.

A la suite de préavis de grève illimitée déposés par SUD Santé, l'Union syndicale CGT (Usap CGT) et FO de l'AP-HP, plusieurs services d'accueil des urgences (SAU) des hôpitaux de l'institution étaient en grève depuis dimanche à minuit (cf dépêche du 10/04/2019 à 17:56).

Les SAU des hôpitaux Saint-Antoine (dont le personnel soignant est en grève depuis le 18 mars, cf dépêche du 29/03/2019 à 18:21), Tenon, Saint-Louis, Pitié-Salpêtrière, Lariboisière, Robert-Debré, Cochin, Bicêtre, Ambroise-Paré et de l'Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) étaient en grève à cette date, selon les informations recueillies lundi par APMnews auprès des syndicats SUD Santé de l'AP-HP et l'Usap-CGT.

Olivier Youinou, cosecrétaire général de SUD Santé de l'AP-HP, a précisé que, par exemple, "le taux de personnel mobilisé est de 95% à Saint-Antoine et de 100% à l'Hôpital européen Georges-Pompidou", selon les premières remontées effectuées par les directions locales. Les services fonctionnent normalement du fait de l'assignation des personnels.

Contactée, l'AP-HP n'était pas été en mesure de communiquer les chiffres de la mobilisation lundi en fin d'après-midi.

"Le mouvement est en cours d’extension à l’ensemble des services d’urgence adultes et enfants de l’AP-HP", ont fait savoir l'Usap-CGT et FO lundi dans des communiqués.

Les revendications des personnels portent sur les moyens humains, la sécurisation des locaux et la reconnaissance salariale de la pénibilité de leur exercice, par une prime de 300 euros net mensuels, rappelle-t-on.

Dans un courrier adressé aux syndicats le mardi 9 avril, le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, a assuré qu'il souhaitait apporter "des réponses concrètes aux préoccupations" des équipes des SAU.

Il a notamment évoqué des travaux décidés pour la sécurisation des locaux, le lancement d'une nouvelle stratégie pour les urgences d'ici à 2023, avec l'élaboration d'un référentiel pour les effectifs de personnel soignant (cf dépêche du 05/04/2019 à 18:53) et la mobilisation de 45 emplois supplémentaires. Il a en revanche opposé que l'AP-HP n'était pas en mesure de créer une prime spécifique pour une catégorie d'agents de la fonction publique hospitalière.

Une réunion de négociation s'est tenue lundi entre la direction de l'AP-HP, les syndicats et des porte-parole des personnels en grève. "Les réponses apportées ont été insuffisantes", a estimé Rose-May Rousseau, secrétaire générale de l'Usap-CGT.

Concernant les effectifs, "la proposition de la direction reste limitée à 45 emplois, ce qui ne représente même pas un emploi" pour chacun de ses 25 SAU, a-t-elle précisé. Or "l’application du référentiel professionnel élaboré par l’association Samu-Urgences de France montre que nous avons dans les SAU de l'AP-HP un déficit de 700 emplois pour assurer un fonctionnement normal".

"Cette base de négociation n'est pas possible. La direction de l'AP-HP a du mal à entendre que le retard qui a été pris [en matière d'effectifs] doit être comblé si l'on veut continuer à assurer des soins dans la sécurité aux urgences", a renchéri Olivier Youinou.

S'agissant de la rémunération, "la seule proposition qui a été faite est d’attribuer une indemnité pour travaux dangereux et d’autres mesures non chiffrées, ce qui est très loin des 300 euros nets mensuels" demandés, ajoutent dans leurs communiqués respectifs l'Usap-CGT et le syndicat FO de l'AP-HP.

Cette prime pérenne s'établirait à environ 94 euros mensuels et serait complétée par une prime exceptionnelle versée une seule fois, a détaillé Olivier Youinou. La direction "n'a pas pris la mesure de ce qui est en train de se passer. Martin Hirsch doit prendre son bâton de pèlerin pour réclamer à la ministre Agnès Buzyn ce qui est nécessaire pour augmenter les salaires" des personnels des SAU, a-t-il fustigé.

Les syndicats précisent en outre ne pas avoir eu de réponse à leur revendication d'ouvrir des lits d'aval pour éviter les hospitalisations sur des brancards dans les couloirs.

Ils reconnaissent des avancées sur le plan de la sécurité. Cependant, "il a été souligné qu’au fil du temps la présence de médecins et d'infirmiers psychiatriques a fortement diminué et il a été demandé à ce que des conventions soient passées avec les établissements concernés pour assurer de nouveau une permanence de ces professionnels 24 h sur 24 au sein des services" d'accueil des urgences, soulignent la CGT et FO.

Une nouvelle réunion de négociation devrait avoir lieu, dont la date restait encore à définir lundi en fin d'après-midi. Les organisations syndicales ont demandé à ce qu'elle soit précédée de l’envoi de nouvelles propositions chiffrées.

mlb/ab/APMnews

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AP-HP: UNE DIZAINE DE SERVICES D'ACCUEIL DES URGENCES EN GRÈVE LUNDI

PARIS, 15 avril 2019 (APMnews) - Une dizaine de services d'accueil des urgences des hôpitaux de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) étaient en grève lundi matin, ont rapporté à APMnews les syndicats, qui ont jugé insuffisantes les réponses de la direction apportées lors d'une réunion de négociation qui s'est tenue le même jour.

A la suite de préavis de grève illimitée déposés par SUD Santé, l'Union syndicale CGT (Usap CGT) et FO de l'AP-HP, plusieurs services d'accueil des urgences (SAU) des hôpitaux de l'institution étaient en grève depuis dimanche à minuit (cf dépêche du 10/04/2019 à 17:56).

Les SAU des hôpitaux Saint-Antoine (dont le personnel soignant est en grève depuis le 18 mars, cf dépêche du 29/03/2019 à 18:21), Tenon, Saint-Louis, Pitié-Salpêtrière, Lariboisière, Robert-Debré, Cochin, Bicêtre, Ambroise-Paré et de l'Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) étaient en grève à cette date, selon les informations recueillies lundi par APMnews auprès des syndicats SUD Santé de l'AP-HP et l'Usap-CGT.

Olivier Youinou, cosecrétaire général de SUD Santé de l'AP-HP, a précisé que, par exemple, "le taux de personnel mobilisé est de 95% à Saint-Antoine et de 100% à l'Hôpital européen Georges-Pompidou", selon les premières remontées effectuées par les directions locales. Les services fonctionnent normalement du fait de l'assignation des personnels.

Contactée, l'AP-HP n'était pas été en mesure de communiquer les chiffres de la mobilisation lundi en fin d'après-midi.

"Le mouvement est en cours d’extension à l’ensemble des services d’urgence adultes et enfants de l’AP-HP", ont fait savoir l'Usap-CGT et FO lundi dans des communiqués.

Les revendications des personnels portent sur les moyens humains, la sécurisation des locaux et la reconnaissance salariale de la pénibilité de leur exercice, par une prime de 300 euros net mensuels, rappelle-t-on.

Dans un courrier adressé aux syndicats le mardi 9 avril, le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, a assuré qu'il souhaitait apporter "des réponses concrètes aux préoccupations" des équipes des SAU.

Il a notamment évoqué des travaux décidés pour la sécurisation des locaux, le lancement d'une nouvelle stratégie pour les urgences d'ici à 2023, avec l'élaboration d'un référentiel pour les effectifs de personnel soignant (cf dépêche du 05/04/2019 à 18:53) et la mobilisation de 45 emplois supplémentaires. Il a en revanche opposé que l'AP-HP n'était pas en mesure de créer une prime spécifique pour une catégorie d'agents de la fonction publique hospitalière.

Une réunion de négociation s'est tenue lundi entre la direction de l'AP-HP, les syndicats et des porte-parole des personnels en grève. "Les réponses apportées ont été insuffisantes", a estimé Rose-May Rousseau, secrétaire générale de l'Usap-CGT.

Concernant les effectifs, "la proposition de la direction reste limitée à 45 emplois, ce qui ne représente même pas un emploi" pour chacun de ses 25 SAU, a-t-elle précisé. Or "l’application du référentiel professionnel élaboré par l’association Samu-Urgences de France montre que nous avons dans les SAU de l'AP-HP un déficit de 700 emplois pour assurer un fonctionnement normal".

"Cette base de négociation n'est pas possible. La direction de l'AP-HP a du mal à entendre que le retard qui a été pris [en matière d'effectifs] doit être comblé si l'on veut continuer à assurer des soins dans la sécurité aux urgences", a renchéri Olivier Youinou.

S'agissant de la rémunération, "la seule proposition qui a été faite est d’attribuer une indemnité pour travaux dangereux et d’autres mesures non chiffrées, ce qui est très loin des 300 euros nets mensuels" demandés, ajoutent dans leurs communiqués respectifs l'Usap-CGT et le syndicat FO de l'AP-HP.

Cette prime pérenne s'établirait à environ 94 euros mensuels et serait complétée par une prime exceptionnelle versée une seule fois, a détaillé Olivier Youinou. La direction "n'a pas pris la mesure de ce qui est en train de se passer. Martin Hirsch doit prendre son bâton de pèlerin pour réclamer à la ministre Agnès Buzyn ce qui est nécessaire pour augmenter les salaires" des personnels des SAU, a-t-il fustigé.

Les syndicats précisent en outre ne pas avoir eu de réponse à leur revendication d'ouvrir des lits d'aval pour éviter les hospitalisations sur des brancards dans les couloirs.

Ils reconnaissent des avancées sur le plan de la sécurité. Cependant, "il a été souligné qu’au fil du temps la présence de médecins et d'infirmiers psychiatriques a fortement diminué et il a été demandé à ce que des conventions soient passées avec les établissements concernés pour assurer de nouveau une permanence de ces professionnels 24 h sur 24 au sein des services" d'accueil des urgences, soulignent la CGT et FO.

Une nouvelle réunion de négociation devrait avoir lieu, dont la date restait encore à définir lundi en fin d'après-midi. Les organisations syndicales ont demandé à ce qu'elle soit précédée de l’envoi de nouvelles propositions chiffrées.

mlb/ab/APMnews

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