Actualités de l'Urgence - APM
ARRÊT CARDIAQUE EXTRA-HOSPITALIER: LA SURVIE DÉPEND DES RESSOURCES ALLOUÉES AUX SERVICES DE SECOURS (ÉTUDE FRANÇAISE)
Il existe des disparités géographiques dans l'évolution des arrêts cardiaques extra-hospitaliers, qui reflètent notamment les variations des caractéristiques initiales des patients, liées aux différences socio-démographiques, mais qui peuvent aussi résulter des différences dans le nombre de véhicules de premier secours et d'ambulances médicalisées alloués par secteur géographique, rappellent Richard Chocron du service d'urgences de l'Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris (AP-HP) et ses collègues.
Ils ont évalué l'association entre la survie après arrêt cardiaque extra-hospitalier et le nombre d'ambulances allouées dans Paris et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), qui constitue un bassin de population de 7 millions de personnes. Cette zone est découpée en 19 secteurs dans lesquels se répartissent les ambulances des services médicaux d'urgence.
Dans cette zone, le service médical d'urgence repose sur 2 types d'intervention: les équipes de premier secours, composées de 3 pompiers pouvant faire usage d'un défibrillateur automatique externe et initier ou poursuivre une réanimation cardiopulmonaire; les équipes de réanimation médicale, composées d'un médecin urgentiste, d'un personnel paramédical et d'un conducteur.
Le nombre d'unités de premier secours est déterminé par secteur géographique strict sous l'autorité du ministère de la défense. Le nombre d'unités mobiles de réanimation médicale est déterminé par secteur par les autorités sanitaires régionales et nationales (agence régionale de santé et ministère de la santé), rappellent les auteurs.
Entre mai 2011 et janvier 2016, 8.754 arrêts cardiaques extra-hospitaliers non traumatiques sont survenus dans Paris et sa petite couronne. Le taux de retour à la circulation spontanée (ROSC) a été dans l'ensemble de 41,9%, variant localement de 33% à 51,1%, et le taux de survie à la sortie de l'hôpital a été globalement de 9%, variant localement de 4,4% à 14,5%.
Le nombre de véhicules par secteur variait de 1 à 10 pour ceux de premier secours et de 1 à 3,5 pour les ambulances de réanimation médicale. Les chercheurs ont observé une différence significative des caractéristiques des patients et socio-démographiques entre les différents secteurs.
Après ajustement en fonction de ces différences, ils ont déterminé qu'une densité plus forte d'ambulances était associée à une probabilité plus élevée de retour à une circulation spontanée: si le nombre de véhicules de premier secours était supérieur à 4, la probabilité de retour à une circulation spontanée était augmentée de 21% par rapport à un nombre inférieur à 4; si le nombre de véhicules de réanimation médicale était supérieur à 1,5, la probabilité de ROSC était augmentée de 31% par rapport à un nombre inférieur à 1,5.
La probabilité de survie, quant à elle, n'était significativement augmentée qu'en fonction du nombre de véhicules de réanimation médicale alloués: +30% si au moins 1,5 véhicule était affecté au secteur.
Ces résultats suggèrent que les disparités géographiques observées pourraient être atténuées en améliorant l'organisation sanitaire, concluent les auteurs. "Ajuster les ressources de premier secours et de réanimation médicale dans des secteurs ciblés pourrait être un moyen d'améliorer l'efficacité de la chaîne de survie", suggèrent-ils.
(Circulation, publication en ligne du 4 décembre)
cd/ld/APMnews
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ARRÊT CARDIAQUE EXTRA-HOSPITALIER: LA SURVIE DÉPEND DES RESSOURCES ALLOUÉES AUX SERVICES DE SECOURS (ÉTUDE FRANÇAISE)
Il existe des disparités géographiques dans l'évolution des arrêts cardiaques extra-hospitaliers, qui reflètent notamment les variations des caractéristiques initiales des patients, liées aux différences socio-démographiques, mais qui peuvent aussi résulter des différences dans le nombre de véhicules de premier secours et d'ambulances médicalisées alloués par secteur géographique, rappellent Richard Chocron du service d'urgences de l'Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris (AP-HP) et ses collègues.
Ils ont évalué l'association entre la survie après arrêt cardiaque extra-hospitalier et le nombre d'ambulances allouées dans Paris et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), qui constitue un bassin de population de 7 millions de personnes. Cette zone est découpée en 19 secteurs dans lesquels se répartissent les ambulances des services médicaux d'urgence.
Dans cette zone, le service médical d'urgence repose sur 2 types d'intervention: les équipes de premier secours, composées de 3 pompiers pouvant faire usage d'un défibrillateur automatique externe et initier ou poursuivre une réanimation cardiopulmonaire; les équipes de réanimation médicale, composées d'un médecin urgentiste, d'un personnel paramédical et d'un conducteur.
Le nombre d'unités de premier secours est déterminé par secteur géographique strict sous l'autorité du ministère de la défense. Le nombre d'unités mobiles de réanimation médicale est déterminé par secteur par les autorités sanitaires régionales et nationales (agence régionale de santé et ministère de la santé), rappellent les auteurs.
Entre mai 2011 et janvier 2016, 8.754 arrêts cardiaques extra-hospitaliers non traumatiques sont survenus dans Paris et sa petite couronne. Le taux de retour à la circulation spontanée (ROSC) a été dans l'ensemble de 41,9%, variant localement de 33% à 51,1%, et le taux de survie à la sortie de l'hôpital a été globalement de 9%, variant localement de 4,4% à 14,5%.
Le nombre de véhicules par secteur variait de 1 à 10 pour ceux de premier secours et de 1 à 3,5 pour les ambulances de réanimation médicale. Les chercheurs ont observé une différence significative des caractéristiques des patients et socio-démographiques entre les différents secteurs.
Après ajustement en fonction de ces différences, ils ont déterminé qu'une densité plus forte d'ambulances était associée à une probabilité plus élevée de retour à une circulation spontanée: si le nombre de véhicules de premier secours était supérieur à 4, la probabilité de retour à une circulation spontanée était augmentée de 21% par rapport à un nombre inférieur à 4; si le nombre de véhicules de réanimation médicale était supérieur à 1,5, la probabilité de ROSC était augmentée de 31% par rapport à un nombre inférieur à 1,5.
La probabilité de survie, quant à elle, n'était significativement augmentée qu'en fonction du nombre de véhicules de réanimation médicale alloués: +30% si au moins 1,5 véhicule était affecté au secteur.
Ces résultats suggèrent que les disparités géographiques observées pourraient être atténuées en améliorant l'organisation sanitaire, concluent les auteurs. "Ajuster les ressources de premier secours et de réanimation médicale dans des secteurs ciblés pourrait être un moyen d'améliorer l'efficacité de la chaîne de survie", suggèrent-ils.
(Circulation, publication en ligne du 4 décembre)
cd/ld/APMnews