Actualités de l'Urgence - APM
ASTHME: UN ACCÈS AUX SPÉCIALISTES ENCORE INSUFFISANT EN FRANCE
Ces données sont issues d'un sondage réalisé à la demande d'un comité d'experts regroupant la Société de pneumologie de langue française (SPLF), la Fédération française de pneumologie (FFP), la Fondation du souffle, la Société française d'allergologie (SFA), la Société pédiatrique de pneumologie et d'allergologie (SP2A), l'association de patients Asthme et allergie et la Fédération française des associations et amicales de malades insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR).
Les premiers résultats de cette enquête menée auprès de 502 patients asthmatiques montrent notamment qu'il existe toujours un défaut d’accès et d’orientation vers les spécialistes, soulignent les organisateurs du congrès dans un dossier de presse.
Près des deux tiers (65%) des patients asthmatiques de cet échantillon sont suivis par leur médecin traitant mais 40% n’ont jamais consulté un médecin spécialiste (pneumologue ou allergologue). Ce chiffre est plus élevé si le patient asthmatique vit dans une commune rurale.
"Ce déficit reste élevé. Il est en effet recommandé que le patient voit au moins une fois un spécialiste au cours de sa prise en charge et bénéficie d'un suivi fonctionnel respiratoire régulier en cas d'asthme persistant", commente le Pr Nicolas Roche (Hôtel-Dieu, Paris, AP-HP), président de la SPLF.
Il apparaît aussi que 29% des patients interrogés estiment que l’accès à un spécialiste est difficile, principalement en raison de délais de rendez-vous trop longs (72%) et de l’absence de spécialiste à proximité (24%). Ce chiffre monte à 39% pour les patients vivant dans une commune rurale et dans les villes moyennes. Les sondés ayant des enfants entre 15 et 17 ans éprouvent aussi plus de difficultés.
Les résultats indiquent aussi qu'une proportion importante des patients a connu les urgences en raison de leur asthme: 27% des sondés se sont déjà rendus aux urgences mais 37% des moins de 34 ans.
Le recours à l’hôpital est aussi important, avec 20% des patients déclarant avoir déjà été hospitalisés pour leur asthme. Ce chiffre cache toutefois des disparités en fonction de la sévérité de la maladie car le taux d’hospitalisation s’élève à 44% pour les asthmatiques sévères.
Enfin, les patients considèrent que l'asthme est insuffisamment pris en compte par les pouvoirs publics, en particulier dans les campagnes de sensibilisation pour 52% et 61% des jeunes notamment. Ils sont aussi 68% à déplorer des financements insuffisants pour la recherche sur l'asthme.
La pollution extérieure, principal facteur aggravant
Par ailleurs, cette étude renseigne sur la perception des facteurs d’aggravation de l'asthme et sur l’impact de la maladie sur la vie des patients.
Il ressort que la pollution tant extérieure qu’intérieure est perçue comme le principal facteur d’aggravation par les patients, respectivement par 80% et 59%. Ils sont 57% à considérer que le tabagisme est un facteur d’aggravation et 55% pour le tabagisme passif.
Concernant l'impact sur la vie des patients, 65% déclarent avoir une bonne qualité de vie malgré la maladie mais 36% que l’asthme a un impact sur la vie sociale, 34% sur la vie familiale, 38% sur la vie professionnelle, 43% sur l’activité sportive et 49% sur les activités physiques quotidiennes.
Ils sont aussi 37% à se sentir désavantagés dans leur quotidien à cause de leur maladie. Ce chiffre est plus élevé chez les asthmatiques résidant en Ile-de-France (49%), les asthmatiques sévères (64%), les patients ayant un asthme à l’effort (55%) et les asthmatiques obèses (48%).
Enfin, 18% des malades interrogés ont rapporté des difficultés administratives ou financières à cause de leur maladie.
"Comme pour tout sondage, ces résultats sont à prendre avec précaution. Cependant ils apportent un nouvel éclairage sur la situation française. On y apprend que pour presque un tiers des patients, l’accès à un spécialiste reste difficile et le recours aux urgences reste important", commente le Pr Roche.
"On constate aussi de grandes disparités d'accès aux soins ou d'impact de la maladie. Ces résultats renforcent notre constat qu’il faut améliorer la prise en charge de ces patients et un livre blanc est en cours d’élaboration à ce sujet."
ld/ab/APMnews
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ASTHME: UN ACCÈS AUX SPÉCIALISTES ENCORE INSUFFISANT EN FRANCE
Ces données sont issues d'un sondage réalisé à la demande d'un comité d'experts regroupant la Société de pneumologie de langue française (SPLF), la Fédération française de pneumologie (FFP), la Fondation du souffle, la Société française d'allergologie (SFA), la Société pédiatrique de pneumologie et d'allergologie (SP2A), l'association de patients Asthme et allergie et la Fédération française des associations et amicales de malades insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR).
Les premiers résultats de cette enquête menée auprès de 502 patients asthmatiques montrent notamment qu'il existe toujours un défaut d’accès et d’orientation vers les spécialistes, soulignent les organisateurs du congrès dans un dossier de presse.
Près des deux tiers (65%) des patients asthmatiques de cet échantillon sont suivis par leur médecin traitant mais 40% n’ont jamais consulté un médecin spécialiste (pneumologue ou allergologue). Ce chiffre est plus élevé si le patient asthmatique vit dans une commune rurale.
"Ce déficit reste élevé. Il est en effet recommandé que le patient voit au moins une fois un spécialiste au cours de sa prise en charge et bénéficie d'un suivi fonctionnel respiratoire régulier en cas d'asthme persistant", commente le Pr Nicolas Roche (Hôtel-Dieu, Paris, AP-HP), président de la SPLF.
Il apparaît aussi que 29% des patients interrogés estiment que l’accès à un spécialiste est difficile, principalement en raison de délais de rendez-vous trop longs (72%) et de l’absence de spécialiste à proximité (24%). Ce chiffre monte à 39% pour les patients vivant dans une commune rurale et dans les villes moyennes. Les sondés ayant des enfants entre 15 et 17 ans éprouvent aussi plus de difficultés.
Les résultats indiquent aussi qu'une proportion importante des patients a connu les urgences en raison de leur asthme: 27% des sondés se sont déjà rendus aux urgences mais 37% des moins de 34 ans.
Le recours à l’hôpital est aussi important, avec 20% des patients déclarant avoir déjà été hospitalisés pour leur asthme. Ce chiffre cache toutefois des disparités en fonction de la sévérité de la maladie car le taux d’hospitalisation s’élève à 44% pour les asthmatiques sévères.
Enfin, les patients considèrent que l'asthme est insuffisamment pris en compte par les pouvoirs publics, en particulier dans les campagnes de sensibilisation pour 52% et 61% des jeunes notamment. Ils sont aussi 68% à déplorer des financements insuffisants pour la recherche sur l'asthme.
La pollution extérieure, principal facteur aggravant
Par ailleurs, cette étude renseigne sur la perception des facteurs d’aggravation de l'asthme et sur l’impact de la maladie sur la vie des patients.
Il ressort que la pollution tant extérieure qu’intérieure est perçue comme le principal facteur d’aggravation par les patients, respectivement par 80% et 59%. Ils sont 57% à considérer que le tabagisme est un facteur d’aggravation et 55% pour le tabagisme passif.
Concernant l'impact sur la vie des patients, 65% déclarent avoir une bonne qualité de vie malgré la maladie mais 36% que l’asthme a un impact sur la vie sociale, 34% sur la vie familiale, 38% sur la vie professionnelle, 43% sur l’activité sportive et 49% sur les activités physiques quotidiennes.
Ils sont aussi 37% à se sentir désavantagés dans leur quotidien à cause de leur maladie. Ce chiffre est plus élevé chez les asthmatiques résidant en Ile-de-France (49%), les asthmatiques sévères (64%), les patients ayant un asthme à l’effort (55%) et les asthmatiques obèses (48%).
Enfin, 18% des malades interrogés ont rapporté des difficultés administratives ou financières à cause de leur maladie.
"Comme pour tout sondage, ces résultats sont à prendre avec précaution. Cependant ils apportent un nouvel éclairage sur la situation française. On y apprend que pour presque un tiers des patients, l’accès à un spécialiste reste difficile et le recours aux urgences reste important", commente le Pr Roche.
"On constate aussi de grandes disparités d'accès aux soins ou d'impact de la maladie. Ces résultats renforcent notre constat qu’il faut améliorer la prise en charge de ces patients et un livre blanc est en cours d’élaboration à ce sujet."
ld/ab/APMnews