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17/01 2022
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BÉBÉ SECOUÉ: UNE CAMPAGNE NATIONALE EN DIRECTION DES PROFESSIONNELS ET DU GRAND PUBLIC

LILLE, PARIS, 17 janvier 2022 (APMnews) - Le secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et des familles, Adrien Taquet, va présenter lundi, lors d'un déplacement au CHU de Lille, une campagne nationale de sensibilisation au syndrome du bébé secoué en direction à la fois des professionnels de santé notamment et du grand public.

Secouer un bébé est "une maltraitance qui peut être mortelle", selon le slogan mis en avant dans cette campagne du gouvernement, sur l'initiative du secrétaire d'Etat auprès du ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran.

La diffusion de cette campagne s'accompagne aussi d'un kit de communication destiné aux professionnels et institutions de santé, notamment un document qui repose sur les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) publiées en 2017 (cf dépêche du 29/09/2017 à 08:05).

Dans ce document, il est notamment rappelé que le syndrome du bébé secoué est "une urgence médicale" car "en l'absence de diagnostic précoce, le bébé risque d'être à nouveau secoué et ainsi exposé à des lésions cérébrales de plus en plus graves voire à la mort".

En outre, "protéger l'enfant est un acte médical et une obligation à la fois légale et éthique", insiste le gouvernement. "Il n'est pas nécessaire d'être certain de la maltraitance pour intervenir et alerter: le simple doute suffit."

Le document redonne les caractéristiques et les données sur le syndrome, les signes évocateurs à identifier et la conduite à tenir.

Dans son dossier de presse, le gouvernement souligne que le syndrome du bébé secoué résulte d'une "maltraitance perpétrée volontairement par des adultes, parfois dans le déni de la gravité de leur acte".

La campagne s'inscrit dans le dispositif des "1.000 premiers jours de l'enfant" pour accompagner les futurs et jeunes parents (cf dépêche du 19/09/2019 à 11:13 et dépêche du 26/10/2021 à 12:28). Ils peut leur venir une envie de secouer l'enfant notamment en cas de pleurs lorsqu'ils sont dans des "conditions complexes et/ou d'indisponibilité", observe le gouvernement dans son dossier de presse.

"Le fait d'être exaspéré par un bébé est humain et peut arriver à tous" mais le geste même de secouer un enfant est d'une "extrême violence", commente le Dr Anne Laurent-Vannier, ancien chef du pôle de rééducation de l'enfant aux hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne) et experte près la Cour de cassation, qui avait présidé le groupe de travail de la HAS sur le syndrome du bébé secoué.

"Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas forcément des pleurs incessants de l'enfant qui induisent les secouements. L'adulte, en relation duelle, peut également se montrer intolérant à des pleurs de moindre durée et réagir alors en secouant l'enfant pour le faire taire. En fait, l'enfant n'est pas 'calmé', il est assommé"; explique-t-elle.

La cessation des pleurs du bébé immédiatement après un secouement violent peut favoriser une répétition du geste et induire "un véritable cercle vicieux relationnel entre le nourrisson qui pleure et celui qui le secoue". Au moment du diagnostic, plus de la moitié des bébés secoués l'ont déjà été, signale le gouvernement.

Le message donné aux parents est de s'éloigner de l'enfant "s'ils se sentent en difficulté et si l'envie de le faire taire devient trop pressante", de le coucher dans son lit et quitter la pièce, le temps de se calmer. Ensuite, il faut demander de l'aide.

Inversement, face à un jeune parent qui "n'en peut plus, exprime son désarroi et dit être à bout, les professionnels doivent pouvoir entendre et réagir", avec dans certains cas, une hospitalisation de l'enfant pour le protéger, ajoute le Dr Anne Laurent-Vannier.

Deux numéros verts sont mis à disposition pour entrer en contact avec des professionnels de la petite enfance: "Allô enfance en danger" au 119, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et "Allô parents bébé" au 0.800.00.34.56 du lundi au vendredi, de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures.

Selon les estimations, "plusieurs centaines d'enfants" sont victimes chaque année du syndrome du bébé secoué ou traumatisme crânien non accidentel (TCNA), principalement entre 2 et 4 mois. Dans 10% des cas, l'enfant décède et les trois quarts des survivants présentent des séquelles graves (retard du développement psychomoteur, troubles cognitifs, difficultés d'apprentissage, déficit visuel et/ou auditif, crises d'épilepsie).

ld/nc/APMnews

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BÉBÉ SECOUÉ: UNE CAMPAGNE NATIONALE EN DIRECTION DES PROFESSIONNELS ET DU GRAND PUBLIC

LILLE, PARIS, 17 janvier 2022 (APMnews) - Le secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et des familles, Adrien Taquet, va présenter lundi, lors d'un déplacement au CHU de Lille, une campagne nationale de sensibilisation au syndrome du bébé secoué en direction à la fois des professionnels de santé notamment et du grand public.

Secouer un bébé est "une maltraitance qui peut être mortelle", selon le slogan mis en avant dans cette campagne du gouvernement, sur l'initiative du secrétaire d'Etat auprès du ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran.

La diffusion de cette campagne s'accompagne aussi d'un kit de communication destiné aux professionnels et institutions de santé, notamment un document qui repose sur les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) publiées en 2017 (cf dépêche du 29/09/2017 à 08:05).

Dans ce document, il est notamment rappelé que le syndrome du bébé secoué est "une urgence médicale" car "en l'absence de diagnostic précoce, le bébé risque d'être à nouveau secoué et ainsi exposé à des lésions cérébrales de plus en plus graves voire à la mort".

En outre, "protéger l'enfant est un acte médical et une obligation à la fois légale et éthique", insiste le gouvernement. "Il n'est pas nécessaire d'être certain de la maltraitance pour intervenir et alerter: le simple doute suffit."

Le document redonne les caractéristiques et les données sur le syndrome, les signes évocateurs à identifier et la conduite à tenir.

Dans son dossier de presse, le gouvernement souligne que le syndrome du bébé secoué résulte d'une "maltraitance perpétrée volontairement par des adultes, parfois dans le déni de la gravité de leur acte".

La campagne s'inscrit dans le dispositif des "1.000 premiers jours de l'enfant" pour accompagner les futurs et jeunes parents (cf dépêche du 19/09/2019 à 11:13 et dépêche du 26/10/2021 à 12:28). Ils peut leur venir une envie de secouer l'enfant notamment en cas de pleurs lorsqu'ils sont dans des "conditions complexes et/ou d'indisponibilité", observe le gouvernement dans son dossier de presse.

"Le fait d'être exaspéré par un bébé est humain et peut arriver à tous" mais le geste même de secouer un enfant est d'une "extrême violence", commente le Dr Anne Laurent-Vannier, ancien chef du pôle de rééducation de l'enfant aux hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne) et experte près la Cour de cassation, qui avait présidé le groupe de travail de la HAS sur le syndrome du bébé secoué.

"Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas forcément des pleurs incessants de l'enfant qui induisent les secouements. L'adulte, en relation duelle, peut également se montrer intolérant à des pleurs de moindre durée et réagir alors en secouant l'enfant pour le faire taire. En fait, l'enfant n'est pas 'calmé', il est assommé"; explique-t-elle.

La cessation des pleurs du bébé immédiatement après un secouement violent peut favoriser une répétition du geste et induire "un véritable cercle vicieux relationnel entre le nourrisson qui pleure et celui qui le secoue". Au moment du diagnostic, plus de la moitié des bébés secoués l'ont déjà été, signale le gouvernement.

Le message donné aux parents est de s'éloigner de l'enfant "s'ils se sentent en difficulté et si l'envie de le faire taire devient trop pressante", de le coucher dans son lit et quitter la pièce, le temps de se calmer. Ensuite, il faut demander de l'aide.

Inversement, face à un jeune parent qui "n'en peut plus, exprime son désarroi et dit être à bout, les professionnels doivent pouvoir entendre et réagir", avec dans certains cas, une hospitalisation de l'enfant pour le protéger, ajoute le Dr Anne Laurent-Vannier.

Deux numéros verts sont mis à disposition pour entrer en contact avec des professionnels de la petite enfance: "Allô enfance en danger" au 119, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et "Allô parents bébé" au 0.800.00.34.56 du lundi au vendredi, de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures.

Selon les estimations, "plusieurs centaines d'enfants" sont victimes chaque année du syndrome du bébé secoué ou traumatisme crânien non accidentel (TCNA), principalement entre 2 et 4 mois. Dans 10% des cas, l'enfant décède et les trois quarts des survivants présentent des séquelles graves (retard du développement psychomoteur, troubles cognitifs, difficultés d'apprentissage, déficit visuel et/ou auditif, crises d'épilepsie).

ld/nc/APMnews

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