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01/12 2022
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BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ: AUCUN PLAN BLANC DÉCLENCHÉ DANS LA RÉGION MALGRÉ LES "FORTES TENSIONS" ÉPIDÉMIQUES (ARS)

DIJON, 1er décembre 2022 (APMnews) - Les épidémies actuelles de Covid, bronchiolite et de grippe ont conduit la région dans une situation "extrêmement tendue" mais aucun plan blanc n'a pour l'heure été déclenché, a assuré jeudi le nouveau directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté, Jean-Jacques Coiplet, durant une conférence de presse.

A l'occasion de sa prise de fonctions à la tête de l'ARS le 21 novembre (cf dépêche du 02/11/2022 à 18:03), Jean-Jacques Coiplet a tenu une conférence de presse, en présence de ses équipes, pour faire le point sur la situation sanitaire de la région et ses priorités en tant que nouveau directeur général.

La neuvième vague de Covid, l'épidémie de bronchiolite et l'arrivée prochaine de la grippe dans la région forment "un cocktail de risques inédits", a estimé Jean-Jacques Coiplet. "Le système de santé dans cette région est en souffrance mais il n'y a pas de fatalité", a-t-il néanmoins souligné.

Il a ainsi confirmé que les infections au Covid "redémarraient depuis 10 jours, [touchant] toutes les classes d'âge", et déploré l'absence de regain d'intérêt pour la vaccination anti-Covid, qui aurait pu accompagner la campagne de vaccination contre la grippe.

Le directeur de la santé publique à l'ARS, Alain Morin, a de son côté fait valoir la durée "inédite" de la crise liée à l'épidémie de bronchiolite. "On n'avait jamais connu ça", a-t-il reconnu.

Les tensions seraient ainsi très fortes depuis quatre semaines, "surtout à l'hôpital", a-t-il expliqué. L'épidémie de cette année se distinguerait aussi par l'âge particulièrement bas des patients atteints, "beaucoup de très jeunes enfants, des nourrissons, voire des prématurés".

Pour faire face, l'ARS a mobilisé les infirmiers libéraux, afin qu'ils viennent réaliser des plages complémentaires dans les hôpitaux, et a également sollicité la réserve sanitaire au CHU de Dijon et au centre hospitalier (CH) de Sens -"avec un succès relatif", a ajouté le directeur de la santé publique de l'ARS.

"On n'a jamais plus de 10 lits de disponibles sur la région en pédiatrie", a-t-il observé.

L'ARS a toutefois évité les transferts de patients extra-régionaux, se limitant à des mouvements entre les départements de Bourgogne-Franche-Comté. Les établissements de santé du territoire ont par ailleurs continué à accueillir "de temps en temps" des jeunes patients venant d'Ile-de-France.

"La situation est extrêmement tendue mais sous contrôle, il n'y a pas de plan blanc déclenché dans la région", a complété Jean-Jacques Coiplet. L'épidémie aurait en outre commencé à diminuer dans les Hauts-de-France, offrant un "petit motif d'espoir", selon lui.

Concernant la grippe, la région serait pour l'heure épargnée. "Mais nous sommes cernés par des régions en phase pré-pandémique", a fait remarquer Alain Morin, qui s'attend à un début d'épidémie d'ici deux à trois semaines.

Un plan de mobilisation face au manque de personnel

La région connaît des tensions importantes en matière de ressources humaines, amplifiées par la grève des médecins généralistes et biologistes de jeudi et vendredi (cf dépêche du 29/11/2022 à 17:54).

Des réquisitions ont été faites pour assurer les gardes de régulation et d'effection. Dans le détail, deux médecins ont été réquisitionnés dans le Doubs et en Saône-et-Loire pour la régulation. Pour les gardes d'effection, un soignant a été réquisitionné dans la Nièvre, un en Haute-Saône, deux en Saône-et-Loire et sept dans le Doubs.

Jean-Jacques Coiplet a par ailleurs présenté les premiers axes de travail qu'il avait identifiés pour l'ARS, en insistant en premier lieu sur la méthode, souhaitant "réunir systématiquement toutes les personnes concernées autour de la table".

Il compte ainsi s'appuyer sur le travail mené au sein des réunions locales du Conseil national de la refondation (CNR) santé. "Plus de 50 propositions" ont déjà été formulées, selon le directeur de l'agence, qui a évoqué une "dynamique très forte dans la région".

Au total, 21 réunions sont programmées dans la région, au niveau départemental et local, et 1.100 personnes s'y sont inscrites, a détaillé le directeur du cabinet, du pilotage et des territoires de l'ARS, Didier Jacotot. Une synthèse de ces réunions sera faite lundi 12 décembre avec la conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) de Bourgogne-Franche-Comté.

Pour l'heure, les propositions issues de ces réunions portent sur la coordination entre les acteurs de santé du territoire, la prévention ou encore l'attractivité.

Parmi les priorités de l'agence, Jean-Jacques Coiplet a mentionné la formation. En concertation avec le préfet de la région, Franck Robine, et la présidente de la région, Marie-Guite Dufay, il a proposé un plan de mobilisation pour les ressources en santé, semblable à l'initiative qu'il avait menée quand il était à la tête de l'ARS Pays de la Loire (cf dépêche du 07/10/2022 à 17:39).

Ce plan, pluriannuel, portera de la formation jusqu'à l'emploi, et concernera à la fois les personnels médicaux et paramédicaux.

L'agence travaille en outre à la révision du deuxième projet régional de santé (PRS), pour préparer le suivant pour la période 2023-2028. Une phase de concertation est en cours, et le nouveau PRS doit être finalisé pour le 1er novembre 2023 (cf dépêche du 02/11/2022 à 13:15).

Interrogé sur le projet défendu par le maire de Nevers, Denis Thuriot, concernant la mise en place d'une ligne aérienne entre l'aéroport de sa ville et celui de Dijon afin d'attirer plus facilement les médecins, Jean-Jacques Coiplet a avancé que "l'ARS n'avait pas vocation à financer une entreprise de transport".

"Il faut faire feu de tout bois pour être attractif", mais la démarche doit "s'inscrire dans un projet médical partagé, dans une dynamique territoriale", a-t-il déclaré.

mg/nc/APMnews

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DIJON, 1er décembre 2022 (APMnews) - Les épidémies actuelles de Covid, bronchiolite et de grippe ont conduit la région dans une situation "extrêmement tendue" mais aucun plan blanc n'a pour l'heure été déclenché, a assuré jeudi le nouveau directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté, Jean-Jacques Coiplet, durant une conférence de presse.

A l'occasion de sa prise de fonctions à la tête de l'ARS le 21 novembre (cf dépêche du 02/11/2022 à 18:03), Jean-Jacques Coiplet a tenu une conférence de presse, en présence de ses équipes, pour faire le point sur la situation sanitaire de la région et ses priorités en tant que nouveau directeur général.

La neuvième vague de Covid, l'épidémie de bronchiolite et l'arrivée prochaine de la grippe dans la région forment "un cocktail de risques inédits", a estimé Jean-Jacques Coiplet. "Le système de santé dans cette région est en souffrance mais il n'y a pas de fatalité", a-t-il néanmoins souligné.

Il a ainsi confirmé que les infections au Covid "redémarraient depuis 10 jours, [touchant] toutes les classes d'âge", et déploré l'absence de regain d'intérêt pour la vaccination anti-Covid, qui aurait pu accompagner la campagne de vaccination contre la grippe.

Le directeur de la santé publique à l'ARS, Alain Morin, a de son côté fait valoir la durée "inédite" de la crise liée à l'épidémie de bronchiolite. "On n'avait jamais connu ça", a-t-il reconnu.

Les tensions seraient ainsi très fortes depuis quatre semaines, "surtout à l'hôpital", a-t-il expliqué. L'épidémie de cette année se distinguerait aussi par l'âge particulièrement bas des patients atteints, "beaucoup de très jeunes enfants, des nourrissons, voire des prématurés".

Pour faire face, l'ARS a mobilisé les infirmiers libéraux, afin qu'ils viennent réaliser des plages complémentaires dans les hôpitaux, et a également sollicité la réserve sanitaire au CHU de Dijon et au centre hospitalier (CH) de Sens -"avec un succès relatif", a ajouté le directeur de la santé publique de l'ARS.

"On n'a jamais plus de 10 lits de disponibles sur la région en pédiatrie", a-t-il observé.

L'ARS a toutefois évité les transferts de patients extra-régionaux, se limitant à des mouvements entre les départements de Bourgogne-Franche-Comté. Les établissements de santé du territoire ont par ailleurs continué à accueillir "de temps en temps" des jeunes patients venant d'Ile-de-France.

"La situation est extrêmement tendue mais sous contrôle, il n'y a pas de plan blanc déclenché dans la région", a complété Jean-Jacques Coiplet. L'épidémie aurait en outre commencé à diminuer dans les Hauts-de-France, offrant un "petit motif d'espoir", selon lui.

Concernant la grippe, la région serait pour l'heure épargnée. "Mais nous sommes cernés par des régions en phase pré-pandémique", a fait remarquer Alain Morin, qui s'attend à un début d'épidémie d'ici deux à trois semaines.

Un plan de mobilisation face au manque de personnel

La région connaît des tensions importantes en matière de ressources humaines, amplifiées par la grève des médecins généralistes et biologistes de jeudi et vendredi (cf dépêche du 29/11/2022 à 17:54).

Des réquisitions ont été faites pour assurer les gardes de régulation et d'effection. Dans le détail, deux médecins ont été réquisitionnés dans le Doubs et en Saône-et-Loire pour la régulation. Pour les gardes d'effection, un soignant a été réquisitionné dans la Nièvre, un en Haute-Saône, deux en Saône-et-Loire et sept dans le Doubs.

Jean-Jacques Coiplet a par ailleurs présenté les premiers axes de travail qu'il avait identifiés pour l'ARS, en insistant en premier lieu sur la méthode, souhaitant "réunir systématiquement toutes les personnes concernées autour de la table".

Il compte ainsi s'appuyer sur le travail mené au sein des réunions locales du Conseil national de la refondation (CNR) santé. "Plus de 50 propositions" ont déjà été formulées, selon le directeur de l'agence, qui a évoqué une "dynamique très forte dans la région".

Au total, 21 réunions sont programmées dans la région, au niveau départemental et local, et 1.100 personnes s'y sont inscrites, a détaillé le directeur du cabinet, du pilotage et des territoires de l'ARS, Didier Jacotot. Une synthèse de ces réunions sera faite lundi 12 décembre avec la conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) de Bourgogne-Franche-Comté.

Pour l'heure, les propositions issues de ces réunions portent sur la coordination entre les acteurs de santé du territoire, la prévention ou encore l'attractivité.

Parmi les priorités de l'agence, Jean-Jacques Coiplet a mentionné la formation. En concertation avec le préfet de la région, Franck Robine, et la présidente de la région, Marie-Guite Dufay, il a proposé un plan de mobilisation pour les ressources en santé, semblable à l'initiative qu'il avait menée quand il était à la tête de l'ARS Pays de la Loire (cf dépêche du 07/10/2022 à 17:39).

Ce plan, pluriannuel, portera de la formation jusqu'à l'emploi, et concernera à la fois les personnels médicaux et paramédicaux.

L'agence travaille en outre à la révision du deuxième projet régional de santé (PRS), pour préparer le suivant pour la période 2023-2028. Une phase de concertation est en cours, et le nouveau PRS doit être finalisé pour le 1er novembre 2023 (cf dépêche du 02/11/2022 à 13:15).

Interrogé sur le projet défendu par le maire de Nevers, Denis Thuriot, concernant la mise en place d'une ligne aérienne entre l'aéroport de sa ville et celui de Dijon afin d'attirer plus facilement les médecins, Jean-Jacques Coiplet a avancé que "l'ARS n'avait pas vocation à financer une entreprise de transport".

"Il faut faire feu de tout bois pour être attractif", mais la démarche doit "s'inscrire dans un projet médical partagé, dans une dynamique territoriale", a-t-il déclaré.

mg/nc/APMnews

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